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Journal de Bord d'une thérapie cognitivo-comportementale. - Page 6

  • Effets de l'ACT (suite)

    2466069458.jpgEtude pilote d'efficacité de la méthode bibliothérapie de l'ouvrage "Faire Face à la Souffrance".

    Etude d'efficacité nommée Etude pilote d'efficacité de la méthode bibliothérapie de l'ouvrage 'Faire Face à la Souffrance'. Cette étude est réalisée par Benjamin SchoendorffBenjamin Putois Ph.D. et Elie Prudhomme Ph.D.
    Le but est de vérifier que les techniques de l'ACT présentées dans "Faire Face à la Souffrance" sont réellement efficaces pour apprendre à vivre différemment avec ses souffrances et avancer vers une vie plus riche.

    Le précédent article où je la mentionne est ici.




    Ma progression évaluée grâce à cette étude :

    (on constate des scores aberrants le 26/09/2012)

    DEPRESSION:

    Le 15-06-2015, votre score de dépression actuel est : absent ou minime.
    Le 30-03-2015, votre score de dépression était : absent ou minime.
    Le 10-12-2014, votre score de dépression était : absent ou minime.
    Le 17-08-2013, votre score de dépression était : léger.
    Le 18-02-2013, votre score de dépression était : absent ou minime.
    Le 24-11-2012, votre score de dépression était : sévère.
    Le 26-09-2012, votre score de dépression était : sévère.
    Le 22-08-2012, votre score de dépression était : sévère.


    ANXIETE:

    Le 15-06-2015, votre score d'anxiété actuel est : absent ou minime.
    Le 30-03-2015, votre score d'anxiété était : absent ou minime.
    Le 10-12-2014, votre score d'anxiété était : absent ou minime.
    Le 17-08-2013, votre score d'anxiété était : absent ou minime.
    Le 18-02-2013, votre score d'anxiété était : absent ou minime.
    Le 24-11-2012, votre score d'anxiété était : absent ou minime.
    Le 26-09-2012, votre score d'anxiété était : sévère.
    Le 22-08-2012, votre score d'anxiété était : sévère.


    STRESS:

    Le 15-06-2015, votre score de stress actuel est : absent ou minime.
    Le 30-03-2015, votre score de stress était : léger.
    Le 10-12-2014, votre score de stress était : absent ou minime.
    Le 17-08-2013, votre score de stress était : absent ou minime.
    Le 18-02-2013, votre score de stress était : absent ou minime.
    Le 24-11-2012, votre score de stress était : absent ou minime.
    Le 26-09-2012, votre score de stress était : modéré ou important.
    Le 22-08-2012, votre score de stress était : léger.


    ACCEPTATION et ACTION (score sur 70):

    Le 15-06-2015, votre score d'acceptation actuel est de : 60.
    Le 30-03-2015, votre score d'acceptation était de : 56.
    Le 10-12-2014, votre score d'acceptation était de : 46.
    Le 17-08-2013, votre score d'acceptation était de : 48.
    Le 18-02-2013, votre score d'acceptation était de : 47.
    Le 24-11-2012, votre score d'acceptation était de : 41.
    Le 26-09-2012, votre score d'acceptation était de : 60.
    Le 22-08-2012, votre score d'acceptation était de : 23.


    ACTIONS EN PHASE AVEC MES VALEURS (score sur 28):

    Le 15-06-2015, votre score d'action en phase avec vos valeurs actuel est de : 25.
    Le 30-03-2015, votre score d'action en phase avec vos valeurs était de : 24.
    Le 10-12-2014, votre score d'action en phase avec vos valeurs était de : 24.
    Le 17-08-2013, votre score d'action en phase avec vos valeurs était de : 11.
    Le 18-02-2013, votre score d'action en phase avec vos valeurs était de : 11.
    Le 24-11-2012, votre score d'action en phase avec vos valeurs était de : 12.
    Le 26-09-2012, votre score d'action en phase avec vos valeurs était de : 38.
    Le 22-08-2012, votre score d'action en phase avec vos valeurs était de : 17.


    LE DOMAINE DU TRAVAIL / LA FORMATION :

    Vous êtes satisfait des actions que vous faites dans ce domaine :
    Le 15-06-2015, votre réponse est : Largement vrai.
    Le 30-03-2015, votre réponse était : Totalement vrai.
    Le 10-12-2014, votre réponse était : Largement vrai.
    Le 17-08-2013, votre réponse était : Totalement vrai.
    Le 18-02-2013, votre réponse était : Plutôt vrai.
    Le 24-11-2012, votre réponse était : Plutôt vrai.
    Le 26-09-2012, votre réponse était : Plutôt vrai.
    Le 22-08-2012, votre réponse était : Plutôt vrai.


    LE DOMAINE DES LOISIRS :

    Vous êtes satisfait des actions que vous faites dans ce domaine : 
    Le 15-06-2015, votre réponse est : Largement vrai.
    Le 30-03-2015, votre réponse était : Largement vrai.
    Le 10-12-2014, votre réponse était : Plutôt vrai.
    Le 17-08-2013, votre réponse était : Plutôt vrai.
    Le 18-02-2013, votre réponse était : Plutôt vrai.
    Le 24-11-2012, votre réponse était : Plutôt vrai.
    Le 26-09-2012, votre réponse était : Largement faux.
    Le 22-08-2012, votre réponse était : Largement faux.


    LE DOMAINE DE LA SANTE / LES SOINS PHYSIQUES / LE DEVELOPPEMENT PERSONNEL :

    Vous êtes satisfait des actions que vous faites dans ce domaine : 
    Le 15-06-2015, votre réponse est : Totalement vrai.
    Le 30-03-2015, votre réponse était : Largement vrai.
    Le 10-12-2014, votre réponse était : Totalement vrai.
    Le 17-08-2013, votre réponse était : Largement vrai.
    Le 18-02-2013, votre réponse était : Largement vrai.
    Le 24-11-2012, votre réponse était : Plutôt vrai.
    Le 26-09-2012, votre réponse était : Plutôt faux.
    Le 22-08-2012, votre réponse était : Plutôt vrai.


    LE DOMAINE DE LA FAMILLE / LES RELATIONS SOCIALES / LES RELATIONS INTIMES :

    Vous êtes satisfait des actions que vous faites dans ce domaine : 
    Le 15-06-2015, votre réponse est : Largement vrai.
    Le 30-03-2015, votre réponse était : Plutôt vrai.
    Le 10-12-2014, votre réponse était : Largement vrai.
    Le 17-08-2013, votre réponse était : Plutôt vrai.
    Le 18-02-2013, votre réponse était : Plutôt vrai.
    Le 24-11-2012, votre réponse était : Plutôt vrai.
    Le 26-09-2012, votre réponse était : Plutôt faux.
    Le 22-08-2012, votre réponse était : Plutôt vrai.


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  • Où j'en suis

    Je ne vois plus de psy.

    Je vois, par contre, une diététicienne du G.R.O.S., qui fait un peu office de "psy de secours".
    Elle est de la même école que Zermati et Apfeldorfer (de la méthode Linecoaching) dont j'ai déjà parlé ici.
    Elle m'apprend à me réconforter autrement que par la nourriture quand je suis triste ou angoissée. Elle m'apprend aussi à accepter de laisser de la nourriture dans mon assiette sans me forcer à finir (comme on me l'a appris durant toute mon enfance).
    Elle m'a incitée à lire "S'aimer : comment se réconcilier avec soi-même" de Kristin Neff. L'auteur y explique que, plus que l'estime de soi, c'est la compassion pour soi qu'il faut cultiver pour être heureux. En effet, l'estime de soi varie en fonction de nos succès et de nos échecs. Si nous nous focalisons uniquement sur l'estime de soi, nous subirons pleinement les périodes très difficiles. Si nous nous focalisons sur l'autocompassion, nous parviendrons à ne pas être trop affecté dans les périodes difficiles.

    Je pratique 35 min à 1 heure de méditation par jour, six jours sur sept en moyenne. Avec beaucoup de méditation d'autocompassion et de bienveillance.
    Cela porte ses fruits. Je me juge moins, je m'autocritique moins, je suis moins dure avec moi. Du coup, je rumine moins longtemps après un événement anxiogène et je suis donc beaucoup plus rapidement en état de trouver une solution rationnelle à mes problèmes.
    Ça m'aide même beaucoup. En ce moment, j'ai à faire face à la dépression d'un de mes frères et de ma mère. La méditation m'aide à me rasséréner.
    Et puis nous achetons un appartement. Ça ne m'angoisse pas (!!!) et j'ai même fait baisser le taux du crédit proposé par ma banque [si vous ne savez pas pourquoi c'est aussi étonnant que ça, lisez ceci]. Ça angoisse par contre beaucoup mon mari, il culpabilise de ne pas avoir de salaire et de d'avoir des loisirs qui nous font dépenser beaucoup. Il se critique beaucoup et se juge sévèrement. Je lui donnerai le livre de Kristin Neff quand je l'aurai fini, on ne sait jamais.

  • Ma thérapie est finie

    Quand le psy d'avant m'a dit qu'il suggérait qu'on se revoit dans 6 mois, il considérait que ma thérapie était finie, même s'il ne l'a pas dit en ces termes. Il m'avait dit auparavant qu'il voyait dans mes difficultés avec mon mari des problèmes de couples, plus que des problèmes psy. Je ne l'ai pas cru et m'en suis offusquée.
    Et bien ma nouvelle psy, après 7 mois de suivi à raison d'environs deux séances par mois, me tint à peu-près le même langage.
    Grâce aux exercices d'exposition qu'elle m'a fait faire, je suis maintenant capable de dire ce que je pense à peu près à chaque fois que c'est nécessaire.
    Grâce à la méditation, que j'ai apprise en autodidacte il y a maintenant presque 3 ans et que j'ai pratiquée vraiment quotidiennement depuis l'hiver dernier avec sérieux, persévérance et quelquefois acharnement, j'ai appris à ne plus fusionner avec mes pensées et mes émotions négatives. J'ai compris récemment d'où venaient mes difficultés à accepter et pardonner mes erreurs et pourquoi je suis un si terrible critique avec moi-même. J'ai compris que l'autocritique m'empêche d'avancer sur mes problématiques. Je suis en train d'apprendre à ne plus m'autocritiquer en pratiquant l'autocompassion et la bienveillance envers soi. 
    D'après elle, je n'ai plus besoin d'elle, elle n'a plus grand chose à m'apporter, parce que je gère les difficultés toute seule maintenant. 
    Si je veux avancer plus loin au sujet des difficultés que j'éprouve encore au sein de mon couple, elle pense qu'il nous faut trouver un psy qui fait de la thérapie de couple

    Je lui ai dit que c'est grosso modo ce que m'avait dit le psy. 
    "Voilà, maintenant, vous avez deux avis de professionnels" m'a-t'elle répondu en souriant.

    Bref, ma thérapie est officiellement terminée.

  • Sois gentille

    Au hasard de mes lectures, je suis tombée sur cet article : Renforcement positif : 17 expressions à ne plus dire à votre enfant.

    Une des 17 expressions est "sois sage" :

    Il existe plusieurs raisons pour arrêter d’employer « sois sage » . Tout d’abord, quand vous dites « sois sage », votre enfant comprend « sois sage, sinon… ». Donc cela sonne comme une menace et, surtout, remet en cause l’amour inconditionnel car l’enfant comprend : « je dois être sage sinon on ne m’aimera plus ».
    La deuxième raison est que « sage » est une étiquette, et qu’à force de coller des étiquettes sur nos enfants, ils ne deviennent pas ce qu’ils auraient dû devenir. Encouragez les actes et ne jugez pas la personne.
    La troisième raison est que « sage » n’est pas un objectif de vie. Vous voudriez que votre enfant sois sage quand il sera plus grand ?

    Je ne peux qu'approuver ce texte. 

    Et j'ajouterai : si vous voulez savoir comment on vit quand on a pour objectif de vie d'être "gentille", lisez mon blog

  • Diverses choses

    Du coup, je me suis plongée dans la relecture des notes de ce blog.

    En juillet 2008, mon psy disait que de la disparition du postulat de ma phobie sociale découlera un changement dans mon comportement avec mes proches. Quand je serai débarrassée à 100% du postulat, je serai débarrassée de 50% du problème qui concerne mes proches.
    Il s'est un peu planté sur ce coup-la. Ma phobie sociale a disparu depuis un moment maintenant, et j'ai toujours beaucoup de difficultés de communication avec mon mari.
    Autre chose qui m'a toujours posé question avec le psy, c'est qu'il ne m'a jamais fait faire aucun exercice d'exposition. Il travaille de manière très "cérébrale", c'est plus un "cognitivo" qu'un "comportementaliste" , quoi.
    J'ai un regret vis-à-vis de lui, c'est de l'avoir laissé tomber comme une vieille chaussette, alors qu'il ne méritait pas ça. Il m'a beaucoup aidée pendant toutes ces années, et je n'ai pas eu le courage d'aller à ce que je savais être la dernière séance. Je n'ai pas appelé pour m'excuser. C'est nul. Alors que pour la psy toute bizarre qui me suivait auparavant, j'ai eu le courage d'aller lui dire que j'arrêtais. C'est vraiment pas sympa pour lui.

    Ma nouvelle psy, quant-à-elle, complète bien le travail du psy. Je réalise que grâce à elle, j'ai enfin compris pourquoi j'ai tellement peur du jugement et de la critique. Et puis elle est dans le concret, elle me fait faire de l'exposition, c'est ce qui me manquait.

    La méditation m'apporte beaucoup également. Cela m'apprend à observer mes émotions sans y succomber.

    Récemment, j'ai fait ce qui s'annonçait comme une grosse crise d'angoisse. J'ai observé les symptômes, ils étaient clairs. Et en fait, je n'en ai pas tenu compte.
    Voilà ce qui s'est passé : ma belle-sœur m'a envoyé un message sur Facebook pour me dire que mon frère ne va pas bien, qu'il broie du noir et que ce sera bien que je l'appelle. Mon mari me dit de demander à ma belle-sœur si je peux l’appeler elle pour qu'elle m'en dise plus. Ce que je fais. Mon frère ne va pas bien, nous l'avions déjà constaté l'été dernier, il est en dépression. Il ne se soigne pas. Et là, ça ne va plus du tout et toute leur famille en pâtit. Mon mari et moi tentons de la convaincre que mon frère doit se faire soigner d'urgence. Je lui promets d'appeler mon frère dans l'après-midi. Et c'est là que s'est déclenchée la crise d'angoisse. J'en avais tous les symptômes. Palpitations, bouche sèche, tête qui tourne. Peut-être que je n'avais pas l'oppression thoracique. A aucun moment ils ne m'ont empêchée de prendre le téléphone et d'appeler mon frère. C'était très étrange. C'était comme si la crise d'angoisse était purement physique et vidée de son sens. Comme si elle n'avait servi à rien. Non pas que ça serve à grand-chose d'habitude, mais bref, c'était vraiment bizarre de me dire "ho, c'est une crise d'angoisse, rien à foutre, faut que j'appelle mon frère".

    Je fais beaucoup de méditation en ce moment. Je fais 45 minutes par jour, 6 jours sur 7. J'ai fait le programme MBSR de John Kabat Zinn en autodidacte, avec l'aide de son livre "Au coeur de la tourmente, la pleine conscience". C'est un programme de 8 semaines, au cours desquelles on pratique entre 40 minutes et 1 heure de méditation par jour. Avec de la méditation assise, du bodyscan et du yoga. Certaines semaines on fait de la méditation guidée par des enregistrements audio, d'autres semaines on le fait sans guide audio.
    J'ai utilisé les enregistrements de Bernard Giraudeau, ceux de Marc Singer (qui ne sont malheureusement plus disponibles depuis qu'il a refait son site), ceux de Claude Maskens  et ceux de Guido Bondolfi. Il y en a d'autres dans la rubrique Audio RELAXATION et MEDITATION dans la colonne à droite.
    Si vous êtes intéressé par la méditation et que vous ne savez pas par où commencer, je vous déconseille de commencer par le MBSR sans encadrement d'un professionnel. Il faut un peu d'expérience pour le mener à bien seul. Commencez plutôt par "Méditer, jour après jour" de Christophe André, très didactique et très plaisant.

  • Corroborer , verbe transitif

    En faisant un peu de ménage les catégories dans anciennes notes, je suis retombée sur celle-ci, qui semble parfaitement corroborer l'hypothèse de la précédente note, qui veut que je n'ai pas droit à l'erreur parce que mon père me l'a dit :

    http://monautreblog.blogspirit.com/archive/2012/10/24/octobre-2012.html

    Ce n'est pas la première fois qu'il m'arrive de redécouvrir ou d'éclaircir un point qui avait été évoqué longtemps auparavant. Je devrais relire régulièrement mes anciennes notes. Mais leur charge émotionnelle m'en dissuade.

    En attendant, ça m'a permis d'écrire une note avec le verbe corroborer, et je n'en suis pas peu fière.

    Lien permanent 0 com' Catégories : Hypersensibilité à la critique, PTSD
  • Epiphanie

    En ce moment, avec la psy, je travaille sur mon intolérance à la critique et aux reproches (principalement venant de mon mari). Dans la sphère privée, me faire remarquer que je me trompe, que j'ai tort, que je fais une erreur, que je ne fais pas bien, pas "comme il faut", déclenche chez moi une forte réaction émotionnelle négative, que j'ai du mal à contrôler et qui m'empêche de comprendre le point de vue de mon interlocuteur, allant jusqu'à me rendre agressive et me pousser à la mauvaise foi.
    La psy me fait faire de l'exposition à l'erreur. Je choisis une erreur à commettre pour laquelle je suis sensée recevoir une réflexion ou un reproche de mon mari. Je note ce que je pense qu'il va me dire, puis je note ce qu'il m'a réellement dit et je compare le fruit de mon imagination avec le réel. 

    Elle m'a fait faire la même chose pour la prise d'initiative dans le domaine des loisirs (une demande récurrente de mon mari : je ne proposais JAMAIS RIEN, par peur d'un refus, d'une critique, d'une moquerie) : je devais proposer une sortie ou une activité par semaine, noter ce que je pensais que mon mari répondrait, noter ce qu'il a réellement répondu et comparer. Ma conclusion fut : "quelle imagination !". Depuis que j'ai fait ça, je propose régulièrement des sorties à mon mari sans me forcer et sans que la question de ce qu'il va répondre ne m'angoisse.

    Concernant les critiques, j'ai deux sortes de réactions. D'une part il y a les critiques que je vis comme des humiliations et d'autre part celles qui me vexent.

    Avec la psy, nous avons établi que celles que je vis comme des humiliations font référence aux souvenirs que j'ai d'une institutrice de CP et CE1, diagnostiquée comme perverse-narcissique par ma psy, qui aimait beaucoup humilier les élèves devant toute la classe. Ce sont les plus anciens souvenirs qui me reviennent quand je parle de ce sentiment d'humiliation.

    Par contre, je butais sur la vexation. En séance, je n'arrivais pas à trouver quels souvenirs y étaient associés. Nous avons déterminé qu'il ne s'agissait pas de subir le regard des autres, comme dans l'humiliation. La vexation, c'est quelque chose qui se passe entre moi et moi, comme si quelque chose violait un principe fondamental en interne, en quelques sortes. Le principe fondamental, c'est que je n'ai pas droit à l'erreur. La psy m'a demandé de travailler dessus pour trouver pourquoi.

    Un matin, au cours de ma séance quotidienne de méditation, j'ai donc décidé d'explorer ce sentiment de vexation. J'avais l'intuition que ça remontait à l'époque du décès de ma sœur. Je  me suis repenchée sur l'idée, que je m'étais faite, lors de mon premier épisode dépressif, à savoir : "je ne mérite pas de vivre parce que j'aurais du mourir à la place de ma sœur. Donc je dois prouver à chaque instant que je mérite bien de vivre, par conséquent je n'ai pas droit à l'erreur".
    Mais l'évocation de cette idée n'a déclenché aucune émotion chez moi ce matin-là. Or, habituellement, quand je suis dans le vrai dans ce genre d'expérience, j'ai des émotions fortes, je pleure. C'est d'ailleurs le fait que je pleure qui me fait comprendre que je suis dans le vrai. Et là, rien.
    J'ai donc poursuivi ma méditation.
    Et puis m'est revenu le souvenir de mon père, quand j'avais entre 7 et 8 ans, alors qu'il s'occupait de moi pour la première fois parce que ma mère était à l'hôpital au chevet de ma sœur, me disant de but-en-blanc quelque chose comme : "ta sœur va peut-être mourir, il faudra que tu sois gentille" (voulant dire : "il faudra que tu comprennes que ta mère ne sera pas beaucoup disponible pour toi"; la possibilité que ma sœur ait une maladie mortelle n'ayant jamais été évoquée devant moi auparavant).
    Et là, j'ai été prise de violents et incontrôlables sanglots et j'ai pensé : "voilà pourquoi je n'ai pas le droit à l'erreur, parce que mon père me l'a dit". Et j'ai pensé aussi : "tant de responsabilité sur les épaules d'un enfant !"
    Cet épisode est survenu juste après mes deux années avec l'instit perverse narcissique, durant lesquelles j'avais souffert psychologiquement. Cela me donne l'impression qu'on m'avait impartie une mission supposément temporaire et qu'on a oublié de m'en signaler la fin. Je suis restée coincée dans l'obligation d'être sage et obéissante, de tout faire bien comme il faut pour ne pas déranger les grands.


    Cette méditation fut une épiphanie pour moi.
    Il reste encore à désapprendre à penser comme ça, mais la compréhension de l'origine probable de mes problèmes me semble être un pas de géant.

  • La thérapie continue

    Comme je l'ai dit précédemment, la psy a demandé à rencontrer mon mari. Nous sommes donc venus à deux à la dernière séance en date.
    Ça a été beaucoup plus simple que ce que j'avais imaginé, comme d'habitude.
    J'ai très mal vécu l'après-coup, parce que mon mari a dit tout un tas de trucs sur ce qui le gène encore dans mes problèmes. Et à chaque fois que mon mari fait ça, ça me rend malade quelques heures après, le temps de digérer probablement, et pour quelques jours. J'ai donc mis 4 jours à avoir à nouveau envie de faire autre chose que me cacher dans un trou.
    Par contre, la psy a compris, au cours de la séance, que j'avais une sérieuse tendance à toujours ne voir que le verre à moitié vide et elle est déterminée à me faire travailler là-dessus. Ça tombe bien.

    Mais, tout-de-même, je retiens une chose positive (il y en a plus, mais il n'y a que celle-là qui me saute aux yeux) de cette séance : la psy a observé que nous ne savions ni l'un ni l'autre faire des critiques ou des reproches sur le mode affirmé et non agressif.
    Moi je ne sais pas les faire parce que ma mère (mon père aussi un peu), donc le modèle d'apprentissage, avait les mêmes problèmes que moi et donc plutôt sur le mode passif.
    Lui ne sait pas non plus les faire, parce que ses parents, le modèle, étaient plutôt sur le mode agressif et donc les reproches qu'il me fait sont agressifs.
    Ce qui explique donc pourquoi je vis très mal ses critiques. Ça ne vient pas uniquement de mon hypersensibilité à la critique. Peut-être même que je ne suis pas si hypersensible à la critique que ça. D'ailleurs, depuis ça, j'observe ses critiques et je constate effectivement qu'elles ne sont pas faites sur le modèle "affirmé", mais bien sur le modèle "agressif". Le fait que ce soit la psy qui observe ça, a légitimisé mes difficultés à accepter ses critiques et du coup, je vis beaucoup moins mal le fait de ne pas les supporter, car je me dis "ben c'est normal que ça ne te plaise pas, c'est formulé de manière agressive". Et donc, je suis moins dans le mode action/réaction quand je réponds.
    En résumé, le fait qu'on me dise  que ses critiques sont agressives m'a permis d'accepter ma réaction à la critique. J'accepte l'émotion négative que j'ai quand je reçois sa critique et donc j'arrive à ne pas suivre cette émotion, et je réponds plus calmement. C'est le principe de l'ACT.

  • "L'autocompassion"

    J'ai fini le livre "L'autocompassion" de Christophe K. Germer. C'est un livre qui fait beaucoup de bien.
    J'y ai appris ce qu'est la compassion pour soi-même et la méditation de bienveillance. Le but étant de prendre soin de soi, s’accepter tel que l'on est et accepter d'être vu comme tel, pour ne plus être bloqué par nos problèmes et nos erreurs passées et pouvoir enfin passer à autre chose. Cette autre chose étant la vie.
    Ce n'est pas une énième façon de se regarder le nombril pour fuir la réalité. C'est une façon d'accepter d'y entrer.

    Germer dit : "Si vous vous sentez coupable d'orienter la bienveillance vers vous, demandez-vous qui vous a dit qu'il était mauvais de se concentrer sur soi ou comment vous avez appris, au sein de votre famille, à ne prendre soin que des autres."

    Le peu que j'ai mis en pratique à ce jour me permet de passer des caps difficiles, quand j'ai un début de crise d'angoisse ou quand je suis blessée par un propos qui heurte ma sensibilité à la critique. De plus, la pratique régulière de la pleine conscience des émotions me permet de les percevoir dès les prémices et c'est d'autant plus aisé de les reconnaître et de mettre en place le processus d'acceptation, plutôt que de chercher à les enterrer et d'attendre qu'elles reviennent, plus fortes, pour commencer à essayer d'en faire quelque chose.
    Ça, c'est ce que j'appellerais la "compassion d'urgence".
    Il y a la méditation de bienveillance, ou le "Metta", qui consisterait en un traitement de fond. A pratiquer tous les jours et dont les effets sont à long terme.
    C'est une façon de développer une attitude bienveillante envers soi-même. L'idée n'est pas d'essayer de se sentir mieux. Et là, on rejoint la méditation de pleine conscience. On ne recherche pas d'effet immédiat. C'est comme un marathonien qui se prépare. Tous les jours, il fait son entraînement. Il ne cherche pas d'effet à court terme, il cherche à être prêt pour le marathon.

    Germer dit :  "les efforts ne se mesurent pas au degré d'anxiété ou de déprime de semaine en semaine, mais au niveau d'acceptation de cet état. L'acceptation est une mesure de progrès plus fiable que les fluctuations d'humeur aléatoires, parce que c'est le seul facteur que nous maitrisons consciemment.
    La véritable acceptation vient naturellement avec le murissement de la pratique.
    "

    Ne plus se faire piéger par ses émotions demande de la sagesse et du lâcher prise. Pour y parvenir, il faut du temps et de la persévérance.

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  • Se pardonner

    J'ai des angoisses qui reviennent quand je fais un mois difficile financièrement. La peur de retomber dans mes problèmes passés, de perdre le contrôle et d'aller à la catastrophe. La psy m'a expliqué qu'au stade où j'en suis, il est tout-à-fait normal d'avoir des difficultés, parce que je paie mes erreurs passées. Je paye mes dettes et une bonne partie du mon chiffre d'affaire part dedans. Par contre, la différence avec avant, c'est que la situation est gérée, anticipée, assumée. Donc, je devrais être fière de moi et ne pas m'angoisser, du moins pas autant. D'après la psy, si je m'angoisse, c'est que le souvenir de mes erreurs est intolérable. Intolérable, c'est le mot. D'ailleurs, j'ai honte de moi, tellement honte.
    La solution réside dans l'acceptation de ce que je suis, avec mes défauts et mes erreurs passées. Comme je l'ai fait pour ma phobie sociale, ma peur des autres. Aujourd'hui, je la regarde d'un œil presqu'attendri. En tous cas, je ne me rends plus malade en y repensant. Ce n'est pas le cas quand je repense à mes problèmes avec l'argent.
    A vrai dire, je me sens comme un ancien alcoolique qui aurait battu sa femme, qui aurait arrêté de boire, mais qui ne se pardonnerait pas d'avoir battu sa femme. Comment peut-on se le pardonner?
    Et pourtant, je sais que l’apaisement passe par là, par l'auto-compassion et le pardon. Accepter ses erreurs pour apprendre d'elles et enfin pouvoir tourner la page.

    D'autant que je n'ai tué, ni blessé personne : j'ai contracté des dettes, je n'ai mis personne en danger. Et je ne l'ai même pas fait en jouant au casino ou aux courses. J'ai juste fait une erreur, celle de croire ce que me disaient mes angoisses. C'est une erreur et non une faute, parce que je ne savais pas qu'on pouvait faire autrement.

    J'ai donc réfléchi à ce que pouvait être de se pardonner à soi-même et j'ai cherché de textes à lire  pour trouver des pistes.
    J'en ai trouvé deux intéressants.

    "Comment se pardonner à soi même", édité par WikiHow Traduction et "Se pardonner, Comment se libérer de l’autocondamnation" de Charles F. Stanley

    L'un est une sorte d'article Wikipédia, l'autre est tiré du site d'un site chrétien.
    Tous deux amènent des notions intéressantes.

    Pour le premier article :

    "Vivre dans un état où on est incapable de pardonner demande beaucoup d'énergie. Vous êtes constamment écrasé par la peur de votre vulnérabilité, vous brûlez de colère envers la source de votre souffrance et vous vivez constamment dans la tristesse, la douleur et la culpabilité."

    "N'oubliez jamais que pardonner ne signifie pas oublier. Vous êtes en droit d'apprendre de vos expériences et de vous guider à grâce à elles. Le but est de laisser de côté le ressentiment et la réprimande auto-imposée qui accompagnent le fait de se souvenir du passé."

    "Et si le perfectionnisme vous fait être trop dur avec vous-même, vous êtes coincé dans une situation où le pardon de soi devient très dur à donner, car il ressemblera à une acceptation d'un soi de niveau inférieur."

    "le pardon est un processus de prise de conscience dans lequel vous continuez à vous souvenir de ce qui s'est passé : vous ne devenez pas indulgent d'un coup et ne commencez pas à considérer quelque chose de "mal" comme quelque chose de "bien"."

    "C'est tout à fait acceptable de dire : "Je ne suis pas fier de ce que j'ai fait (ou de comment je me suis rabaissé), mais je vais de l'avant pour ma santé, mon bien-être et les gens autour de moi." C'est sain d'affirmer cela et ça vous permettra de briser le cycle autodestructeur dans lequel vous êtes tombé, car vous reconnaissez ouvertement ce qui n'allait pas et exprimez votre intention de corriger cela."

    "L'acceptation de soi comme technique de pardon vous permet de reconnaître que vous êtes une bonne personne, même avec vos défauts. Cela ne signifie pas que vous ignorez les défauts ou que vous essayez d'arrêter de vous améliorer, mais plutôt que vous vous valorisez au-dessus de ces éléments et que vous arrêtez de laisser vos défauts vous ralentir dans la vie."


    Pour le second, malgré le côté "grenouille de bénitier" (c'est dommage qu'il parle de péché et non d'erreur) :

    "Les caractéristiques de ceux qui ne se pardonnent pas :

    L’AUTOPUNITION. Désirer que la personne qui vous a causé du tort soit punie est un signe d’un esprit rancunier. C’est exactement ce que nous nous faisons lorsque nous persistons dans l’autocondamnation. Chaque matin, la culpabilité nous attend, et nous la revêtons automatiquement comme un sac à dos que nous portons toute la journée. Avec chaque rappel mental de nos erreurs passées, nous éprouvons de nouveau les émotions douloureuses et humiliantes qui accompagnent nos anciens péchés. [...]

    L’ÉVITEMENT. Les êtres humains sont passés maîtres dans l’art d’éviter leur culpabilité sans vraiment l’affronter. Certains essaient d’engourdir leurs sentiments en ayant recours à des comportements malsains ou excessifs qui promettent du soulagement : l’alcool, les drogues, la boulimie, l’accumulation de biens matériels, le divertissement à outrance ou des relations illicites ne sont que quelques moyens que les gens utilisent pour composer avec les regrets. D’autres remplissent leur vie d’activités en surchargeant leur emploi du temps et en travaillant de longues heures. [...]

    L’INCERTITUDE. Les croyants qui n’abandonnent pas leurs erreurs passées vivent sous un sombre nuage d’incertitude. [...]

    [Il y a aussi différents paragraphes qu'on pourrait traduire par "se pardonner pour avancer vers ses valeurs"]"


    En relisant tout ça, je me rends compte que j'ai encore du travail sur le plan de l''image de soi.

    Voilà, donc j'ai décidé de travailler sérieusement sur le pardon à soi-même par le biais de la méditation, grâce aux enregistrement d'Egide Altenloh, notamment l'exercice d’acceptation de Russ Harris. Et aussi de reprendre mes exercices d'auto-compassion inspirés du bouquin de Christopher K Germer.

    On verra.