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Phobie sociale

  • PTSD (avril et mai 2017)

    J'ai revu deux fois la psy depuis ma dernière note. Je ne pensais pas avoir pris autant de retard.

    Lors de la séance du mois d'avril, nous avons travaillé sur les situations dans lesquelles j'ai du mal à m'affirmer. La psy m'a entraînée à répondre de manière affirmée à différentes situations et à demander des choses de manière affirmée. Elle m'a demandé de m'entraîner à le faire régulièrement en situation réelle, en commençant par des situations peu anxiogènes. Elle m'a demandé également de continuer à relever ce genres de situations, pour que nous continuions à travailler dessus.
    Parmi ces situations anxiogènes, il y a des situations où je n'ai pas confiance dans mes arguments et la peur de me tromper prend le dessus. Cela me rappelle mon instit de CP CE1 qui humiliait les enfants qui faisaient des erreurs. C'est pourquoi la psy m'a aussi demandé de replonger dans mes souvenirs d'humiliation avec cette institutrice et de les rédiger pour la prochaine séance. Elle veut que nous avancions là-dessus, car elle pense que j'ai une sorte de PTSD (post traumatic stress disorder ou syndrome de stress post-traumatique) et elle veut m'en faire sortir.


    Lors de la séance du mois de mai, nous avons exploré mes souvenirs traumatiques avec l'institutrice et avec la prof de fac (je l'ai rajoutée, car en écrivant mes souvenirs de l'instit, ils ont fait remonter ceux avec cette prof) qui s'étaient acharnées sur moi quand j'étais sous leur coupe. J'ai été beaucoup plus sereine pour parler de l'instit cette fois-ci, je pense que c'est parce que j'avais déjà un peu vidé mon sac à ce sujet avec la psy auparavant. Par contre, j'ai pas mal pleuré en parlant de la prof de fac.
    La psy a cherché à savoir si ces souvenirs me hantaient, m'empêchaient de dormir et s'ils polluaient mon quotidien, signes d'un PTSD. Ce n'est pas le cas. Par contre, ils refont surface dans des situations bien précises, où j'ai peur d'être humiliée. Elle m'a demandé de noter ces situations gâchettes (trigger) qui font remonter à la surface les émotions de ces humiliations passées.

    En fait, j'ai été étonnée de retrouver si peu de souvenirs traumatiques, je commençais à me dire que nous faisions fausse route. D'autant que d'après ce que j'ai raconté sur la prof de fac, comment j'ai réussi à surmonter ma peur de la recroiser des années plus tard, la psy m'a dit qu'elle pense que j'avais dépassé ce problème et que cela n'avait plus d'impact sur ma vie. (Ce qui n'est pas le cas de ce qui s'est passé avec l'instit.)
    Et puis ce matin, je suis tombée sur ceci :

    https://runreard.tumblr.com
    https://runreard.tumblr.com
    https://runreard.tumblr.com
    https://runreard.tumblr.com
    https://runreard.tumblr.com
    https://runreard.tumblr.com
    https://runreard.tumblr.com
    https://runreard.tumblr.com
    https://runreard.tumblr.com
    https://runreard.tumblr.com
    https://runreard.tumblr.com
    Source : https://runreard.tumblr.com/

    L'auteur de la BD a représenté ici ce que peut être un PTSD causé par des faits assez similaires à mon vécu.
    Quand je suis tombée sur cette BD, plein de souvenirs d'agression (du moins vécus comme tels) et de harcèlement me sont revenus de l'époque du collège. Des souvenirs très douloureux, très anxiogènes et très amers, qui venaient parfaitement compléter ce manque de souvenirs que j'exprimais plus haut.
    Cette BD m'a aidée à mieux comprendre ce que la psy recherche chez moi. 
    Il n'y a pas eu que l'instit de CP CE1 pour m'apprendre à avoir peur de l'humiliation et peur des gens. Il y a eu mes camarades du car de ramassage scolaire. Des humiliations, du harcèlement, un sentiment de blessure, de meurtrissure et une douleur presqu'intacts aujourd'hui. Et un sentiment de haine qui s'en suit.
    A peu près ce que j'ai ressenti quand j'ai visionné l'extrait de la récente émission de Hanouna où il piège un jeune homme avec une petite annonce pour un plan cul. De la douleur, puis de la haine.
    J'avais évoqué ces souvenirs du car de ramassage scolaire avec le psy d'avant (voir cette note), mais nous ne sommes pas allés au fond des choses. Je ne les ai pas (encore) évoqués avec la psy actuelle (ni avec celles d'avant).

    Bon, c'est bien, on avance.

  • Surdoué ordinaire

    Au fil de mes lectures, je suis tombée sur cet article de Nicolas Gauvrit :

    http://mobile.francetvinfo.fr/sante/psycho-bien-etre/etre-tres-intelligent-ne-predispose-pas-a-des-troubles-psychologiques_1983691.html

    Nicolas Gauvrit est un chercheur qui s'est intéressé aux individus HPI après avoir assisté à une conférence d'une clinicienne renommée dans le domaine du HPI (ndlb : Jeanne Siaud-Facchin ?) et a trouvé son discours passionnant. Toutefois, il a été étonné de voir que ses propos n'étaient pas étayés de citations de sources scientifiques, mais qu'il s'agissait juste d'un avis d'expert, et que c'est le cas de la plupart des cliniciens médiatiques spécialisés dans le domaine. Il a donc décidé d'analyser la littérature scientifique sur le HPI. 
    Il en a tiré un livre :



    so.jpg

     

     

    Je n'ai pas (encore) lu son livre.
    J'ai visionné des vidéos où il explique sa démarche.
    Il a fait la critique les études scientifiques réalisées sur les enfants et adultes HPI et en a tiré des conclusions quant-aux descriptions des individus HPI, qu'il qualifie de mythes et légendes, qu'on entend dans les médias, notamment :
    - les individus HPI sont parfois anxieux, mais, d'après la littérature scientifique, en moyenne ils ne sont pas particulièrement anxieux
    - les individus avec autisme sont parfois HPI, mais, d'après la littérature scientifique, en moyenne ils ont rarement un haut potentiel intellectuel
    - les individus HPI sont parfois dyslexiques, mais, d'après la littérature scientifique, en moyenne ils ne souffrent pas spécialement de dyslexie
    - les enfants HPI sont parfois en échec scolaire, mais, d'après la littérature scientifique, en moyenne ils sont moins à risque d'être en échec scolaire que les enfants non HPI.

    En précisant qu'il ne prétend pas que les individus HPI ne peuvent pas être dépressifs, anxieux ou dyslexiques. Cela arrive. Simplement, d'après les résultats de ses recherches, l’association d’un QI supérieur et d’un trouble est probablement fortuite. Il ne faut pas chercher un lien de cause à effet entre les deux.



     

    Voici, d'après les données scientifiques actuelles qu'il a compulsées, classées en fonction de leur niveau de preuve, les notions qui sont validées (il y a des preuves que c'est vrai : en vert) et celles qui ne le sont pas (allant de "aucune preuve n'existe que c'est vrai" à "démontré faux" : en rouge)

    niveau de preuve hpi.jpg

      

    D'après lui, la différence entre ce qui est décrit au sujet des individus HPI dans les médias et ce que dit la science tient à plusieurs faits :

    - ce n'est pas télégénique de dire "on n'a pas démontré ceci", "on ne sait pas si cela est vrai ou non", "il n'y a pas de preuve que"
    - les cliniciens (médiatisés ou non) spécialistes du HPI voient tellement de patients HPI en souffrance (c'est leur motif de consultation ! Ceux qui ne souffrent pas ne consultent pas) qu'ils oublient que ce n'est pas le cas des individus HPI en moyenne
    - cela fait partie d'un message envoyé par les associations de parents à l'attention de l'Education Nationale qui ne veut s'inquiéter des enfants précoces qu'à partir du moment où ils sont en difficulté scolaire.

    Bref, tout ça pour dire que le HPI n'explique pas tout.
    On peut être HPI et anxieux, on peut être HPI et ne pas être anxieux. Même si, dans mon cas, les troubles anxieux constituent un motif de consultation qui aboutit au diagnostic du HPI.
    Peut-être qu'il y a la personnalité d'un côté et le HPI de l'autre.
    Qu'est ce qui fait qu'on est anxieux ? La génétique ? Le parcours de vie ?
    Si c'est le parcours de vie qui fait qu'on est anxieux, on peut se demander si ce parcours aurait été différent si l'individu n'avait pas été un indivu HPI. Même si le HPI n'implique pas autant de différence que ce qui est décrit par des gens comme Jeanne Siaud-Facchin, l'individu HPI diffère tout-de-même de la norme (la pensée divergente fait partie des éléments a bon niveau de preuve) et ce que fait l'environnement de cette différence a un impact sur le développement de l'enfant. Si la différence est acceptée, voire encouragée, l'enfant précoce n'aura pas la même enfance que si sa différence est incomprise, voire étouffée.
    Si c'est la génétique qui fait qu'on est anxieux, on ne peut pas dire pour autant que l'environnement n'a pas son rôle à jouer dans le développement des facteurs auxquels l'individu est prédisposé génétiquement.
    Bref, à mon niveau de connaissances, le dilemme est insoluble.

    A vrai dire, et malgré tout, je persiste à penser qu'il existe une corrélation entre les troubles anxieux et le HPI, mais sans que cela soit un lien de cause à effet direct. Le HPI serait plutôt une sorte de facteur favorisant l'anxiété, tout comme l'environnement en est un.
    Ne vous inquiétez-pas, j'ai bien conscience que mon avis de non-expert ne compte pas face à la science et que, de toutes façons, il ne vaut pas grand-chose médicalement et scientifiquement parlant.
    Et je pense également que le discours de Nicolas Gauvrit est très perturbant, car ce discours est juste scientifiquement mais il est en contradiction avec ce que je pense instinctivement. C'est d'ailleurs certainement pour cette même raison que les cliniciens oublient que ce qu'ils observent au quotidien dans leur cabinet ne correspond pas à ce qui existe en réalité "en moyenne" parmi toute la population d'individus HPI.

     

     

     

     

     

    Ecouter Nicolas Gauvrit :

     

     

     

     

     


  • Post-apo

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    En ce moment, je regarde la série The Walking Dead.

    Depuis toujours, les scénarios de fin du monde me fascinent. Se retrouver enfin débarrassée de toutes ces choses anxiogènes qui font notre quotidien et ne plus avoir qu'une seule préoccupation : survivre.
    Dans mes périodes les plus sombres, il m'est arrivé de penser que si l'apocalypse zombie se produisait, quel soulagement ce serait que de ne plus avoir à se forcer à aller à des soirées auxquelles on n'a pas envie d'aller, de ne plus avoir à gérer son argent, ni même à en gagner, de ne plus avoir à supporter le regard des autres, de ne plus avoir à craindre les autres, leurs réactions, parce qu'ils sont décidément bien compliqués et de ne plus avoir à subir leurs choix en matière de politique.
    En tous cas, ne plus avoir à s'angoisser pour ces choses.
    Mais pour survivre dans un monde post-apocalyptique, il faut trouver d'autres humains et garder vivants ceux qu'on a déjà avec nous. Et cela implique du relationnel.

    Dans The Walking Dead, Rick Grimes, le personnage principal, a lui aussi des difficultés de communication. Sa femme lui reproche son incapacité à communiquer et lui demande régulièrement de lui parler "Talk to me, talk to me !".
    Quand les choses tournent mal, Rick fait comprendre à sa femme qu'il n'est plus temps de discuter.
    Et puis le temps passe et ils survivent et les discussions et les conflits reviennent en avant-plan.
    Les zombies ne font pas tout.
    Et d'ailleurs, dans les histoires d'apocalypse zombie, les zombies ne sont pas le plus gros problème.

    Lien permanent 0 com' Catégories : Manque d'affirmation, Phobie sociale
  • OITNB

    En ce moment, je regarde la série "Orange Is The New Black", qui se passe dans une prison à sécurité minimale pour femmes aux États-Unis.
    Piper Chapman, le personnage principal, issue d'une famille aisée WASP de la côte Est des Etats-Unis, est parachutée dans l'univers carcéral et apprend à y survivre, puis à y vivre et parfois à s'y épanouir. C'est un effort quotidien, car les règles de vie entre prisonnières, avec les gardiens et même avec le monde extérieur, sont difficiles à appréhender. Les erreurs prêtent à lourdes conséquences et aucun répit n'est permis.
    Plus je regarde cette série, plus j'ai le sentiment qu'elle ne parle pas de l'univers carcéral, mais de ma vie. Cette difficulté perpétuelle à comprendre, établir et maintenir les rapports sociaux, cette sensation de toujours avoir besoin de me torturer l'esprit pour ne pas dire ou faire la mauvaise chose, le mauvais choix, cette absence de répit, et ce décalage quasi-constant entre ce que je pense que les autres sont - en me basant sur ce que je suis - et la réalité.

     

     

    s-ORANGE-IS-THE-NEW-BLACK-large300.jpg

  • Séances de juin 2016

    J'ai revu la psy. Elle me fait travailler sur l'estime de soi.
    Elle m'a aussi fait passer l'échelle de Rathus pour l'affirmation de soi, j'ai un score de 15 sur une échelle de -90 à +90. Sachant que je suis partie d'un score de -49 en 2007, ça va. C'est pas extraordinaire, mais ça va. Donc je n'ai plus de problème d'affirmation.

    Le travail sur l'estime de soi consiste à repérer les pensées dévalorisantes et à trouver des pensées alternatives.
    Donc j'ai de nouveau un petit carnet sur moi, et je note, à chaque fois que ça ne va pas, ce que je suis en train de penser de moi. En général, ça tourne autour de "je suis nulle", "je suis mauvaise" et "je ne vais pas y arriver".
    Il y a aussi des "il/elle va penser que je suis nulle etc." ; d'après la psy, c'est la preuve que j'ai encore de l'anxiété sociale.
    Elle m'apprend donc à apposer à côté des ces pensées dévalorisantes, des pensées valorisantes, à faire la part des choses avec des pensées plus contextualisées et moins générales. Je dois m'entrainer afin que ça devienne un automatisme. Tout comme le fait de me dévaloriser est un automatisme, me (re)valoriser doit pouvoir le devenir.

    Je lui ai demandé si la susceptibilité était en rapport avec la faible estime de soi. Elle m'a dit que c'était tout-à-fait le cas. La critique, chez le susceptible, vient effondrer le peu d'estime qu'il avait réussi à échafauder.

  • Back to basics

    Sigmund

     

     

    Je viens de lire le deuxième livre conseillé par ma psy TCC au sujet des hauts potentiels.
    Le premier était le même que celui que m'avait conseillé la psy spécialisée dans l'autisme qui m'a fait passer les tests diagnostiques : "Trop intelligent pour être heureux ? L'adulte surdoué" de Jeanne Siaud-Facchin, dans lequel je ne m'étais pas beaucoup reconnue. 
    Le second était : "L'adulte surdoué à la conquête du bonheur" de Monique de Kermadec.

    Dans ce livre de Mme de Kermadec, je me reconnais parfaitement. L'auteur est spécialisée dans le suivi des hauts potentiels et on sent bien qu'elle sait de quoi elle parle. 

    Mais, car il y a un ÉNORME MAIS, ce livre est à prendre avec des pincettes.
    Premièrement, l'auteur est psychologue psychanalyste. Or, il n'est nullement fait mention de son état de psychanalyste sur la quatrième de couverture, donc, déjà, ça m'a fortement agacée. Ceci-dit, on se rend très vite compte à la lecture que l'auteur est psychanalyste.
    Deuxièmement, ce qui m'a posé problème dans ce livre, outre le fait que l'on n'annonce pas la couleur psychanalytique, c'est le 3ème chapitre. Il n'a pas sa place dans ce livre. Je m'explique : ce chapitre est très culpabilisant et rempli de verbiage psychanalytique. L’auteur y parle de refus de guérir (de quoi ? on ne sait pas), de s'identifier à sa souffrance, d'aimer sa souffrance, et même de masochisme. Elle va jusqu'à associer la notion de rumination à la notion de plaisir (le livre a failli voler par la fenêtre) ! Bref, ce chapitre 3, qui contredit à peu près tout ce que l’on peut lire dans le reste du livre, est tout-à-fait dispensable. A tel point qu’on le croirait rajouté à la va-vite, pour s’éviter les foudres de l’intelligentsia psychanalytique.

    Donc, une fois passée la colère de lire de telles inepties et après avoir dument pesté contre la psychanalyse et les psychanalyseux, qui, décidément, ont de sérieux problèmes, je me suis dit que si ma psy TCC me l'avait conseillé, c'est qu'il y avait une raison. Donc je l'ai terminé.
    Et grand bien m'en a pris.
    Mme de Kermadec décrit parfaitement ce qui a conduit chez moi au développement de ma phobie sociale.
    Et je dirais même plus, elle m'a permis de comprendre d'où vient ma phobie sociale et mes problèmes divers et variés.
    J'ai compris, grâce à elle, que je m'étais fourvoyée. Je pensais que la dichotomie dont je fais preuve entre ce que je suis au travail et ce que je suis dans la sphère privée était due à un apprentissage par imitation de mes mentors pendant ma formation professionnelle et que, ayant manqué de modèles solides sur le plan privé j'étais "nature", donc incapable de communiquer correctement mes émotions, puisque je n'avais pas appris à le faire. Je pensais jouer un rôle au travail, comme un comédien qui entre en scène, comme un torero qui a revêtu son habit de lumière, je devenais autre dès que j'avais passé ma blouse. D’ailleurs, ma récente remise en question, au cours de laquelle j'en suis venue à penser que je pouvais être atteinte du syndrome d'Asperger car j'avais atteint mes limites en terme de sociabilisation malgré ma si longue TCC, signifiait bien que je pensais être déficitaire de manière innée sur le plan de la sociabilisation.
    Mais, si j'en crois Mme de Kermadec, "selon Donald W. Winnicott, nous révélons notre "vrai soi" dans chaque geste spontané, chaque sentiment immédiat que nous ressentons et exprimons". "Le vrai self exprime et développe le potentiel inné de l'individu, le faux self assure sa protection contre les agressions dont il pourrait être victime s'il exprimait en toute vérité son vrai self."  Le faux self est une sorte de carapace qu'on développe pour tenter d'être accepté par le groupe (famille, école). Idéalement, les deux selfs doivent se combiner. Or, chez les personnes différentes, donc les HPI, qui sont rejetées pour leur différence, le faux self, avec ses mécanismes de défense, prend le dessus.
    Or, au travail, je fais tout de manière spontanée, je me sens comme un poisson dans l'eau et je n'ai pas peur. Et dans la sphère privée, je me sens inhibée, pas sûre de moi, je ne prends pas d'initiative, j'ai peur d'être rejetée et je m'efface. Mon naturel semblerait donc plutôt s'exprimer au travail, où ma créativité et ma spontanéité s'expriment également.
    Mon mécanisme de défense, c'était de rentrer dans le moule : "enfant modèle, écolier parfait, étudiante studieuse". Une "focalisation sur les attentes de l'entourage, afin de les devancer et d'attirer les louanges et l'affection", des "concessions sans fin", avec la "peur de décevoir" ou d'être, encore une fois, "ostracisée". Bref, Mme de Kermadec vient de décrire ma phobie sociale et mon manque d'affirmation.
    Donc, en conclusion, c'est au travail que s'exprime mon vrai moi, celui qui est spontané et créatif, et c'est dans la sphère privée que s'exprime mon "faux self", et non le contraire, comme je le pensais.
    Ce qui explique ce sentiment de vivre dans une carapace, que je me souviens d'avoir exprimé dans mon ancien blog en citant Jean-Louis Murat, et dont je parle dans une ancienne note ici :

    Exutoire

    Je monte sur un pont
    je plonge rassuré
    Je n'aimais pas mon nom
    je n'ai jamais su aimer
    La carapace d'or
    qui protège ma vie
    serait-elle un trésor ?
    Je la trouve hors de prix

    Jean-Louis Murat - Royal Cadet

    Explication de texte :

    Il y a des jours où on a l'impression de porter sur soi une sorte de carapace, dont on voudrait bien se défaire.
    Ce serait comme la métamorphose à l'envers.



    Bref, tout ça pour dire que grâce à ce bouquin, j'ai compris un peu plus comment je fonctionne et sur quoi il faut que je travaille pour avancer. Reste plus qu'à trouver le ou la psy qui saura faire avec moi ce que Mme de Kermadec fait avec ses patients HPI pour les aider à se retrouver, à se libérer.

    Le plus drôle dans l'histoire est ce qui suit.
    Pour faire simple, ce qu'elle propose à ses patients, c'est ce qui est proposé dans les thérapies ACT (c'est à dire les thérapies cognitivo-comportementales de dernière génération, dites TCC de 3ème vague) :
    - observer et accepter les pensées et les émotions douloureuses, ne plus les fuir et trouver à quels évènements plus ou moins traumatiques de son enfance elles font écho
    - définir ses valeurs : ce en quoi on croit vraiment quand on a arrêté d'écouter les pensées automatiques inculquées par son entourage (fais pas ci, fais pas ça, tu ne dois pas, tu dois etc...) : retrouver son vrai self
    - réaliser des actions engagée vers ses valeurs : de l'audace !
    - persévérer, continuer à travailler sur l'acceptation et l'action engagée
    - utiliser les outils actuels tels que la méditation de pleine conscience et l'auto-compassion pour y parvenir.
    Donc, Mme de Kermadec, telle Mr Jourdain, est une psychanalyste qui fait de l'ACT.

  • C'est pas passé loin

    J'ai donc revu la psy spécialisée dans l'autisme pour la restitution des résultats des tests.
    Comme je le dis dans le titre de cette note, c'est pas passé loin !
    J'ai beaucoup de traits commun avec les Aspergers, à tel point que la psy s'est posé des questions et qu'elle a du étudier mon cas avec ses collègues pour être sûre de sa décision, mais je n'ai pas suffisamment de points validés pour que le couperet tombe. Je ne suis pas Asperger. Elle m'a toutefois confirmé que mes interrogations n'avaient rien de saugrenu.
    Par contre, elle a mis le doigt sur autre chose, grâce au test psychométrique, le WAIS-IV. Je suis à haut potentiel intellectuel (c'est ce qu'on appelle être surdoué ou précoce chez les enfants). C'est à dire que mon QI est supérieur à 130 (plus de 2 écarts-types de différence avec la moyenne des gens de mon âge). Elle n'a pas pu me calculer de QI globlal, car mes compétences sont hétérogènes. Mais en gros, la source de mes problème est identifiée : je pense, je réfléchis et je perçois les émotions différemment des autres, ce qui explique mes difficultés d'intégration sociale et mes problèmes anxieux divers et variés.

    Elle m'a conseillé de lire "Trop intelligent pour être heureux ? L'adulte surdoué." de Jeanne Siaud-Facchin (l'inventeur du terme "zèbre" pour les gens à HPI) ; que j'ai dévoré dans le week-end, chose rare, en général je lis très lentement.
    J'y ai surtout reconnu mon mari, qui va passer les tests lui aussi, dans quelques temps, pour savoir comme moi ce qui cloche chez lui.
    N'ayant pas eu de difficultés scolaires, je cadre peu avec les descriptions principales du livre. L'auteur y aborde beaucoup plus succinctement le cas des gens qui se sont fondus dans le moule et les spécificités des femmes. On retrouve un peu le même problème qu'avec le SA : les femmes et les petites filles passent plus inaperçues, donc  elles sont moins dépistées et donc moins étudiées.

    Pour résumer, les gens à haut potentiel intellectuel ont une intelligence différente et sont hypersensibles. Ils sont de grands anxieux. Ils ont tendance à être envahis par leurs émotions et celles des autres.
    Ils ont habituellement une trop grande empathie, ce qui tranche avec moi, qui en aurais plutôt pas assez. La psy explique mon manque d'empathie comme un mode de protection face à un (des) traumatisme(s) de mon enfance. Je lui ai dit que ça me parlait et je lui ai raconté brièvement le décès de ma sœur et mon instit perverse narcissique. Elle m'a dit qu'il était possible que je souffre d'un syndrome de stress post-traumatique (PTSD ou post traumatic stress disorder) et m'a conseillé de faire de l'EMDR.
    J'ai aussi appris que les gens à haut potentiel intellectuel sont souvent très susceptibles, perfectionnistes et ne supportent pas l'échec (tiens donc !).
    Leurs troubles anxieux et la façon dont ils sont (mal) perçus par les autres pendant leur scolarité peuvent les amener à l'échec, voire à la phobie scolaire, ce qui ne fut pas mon cas. Mais ma phobie sociale semble venir de là.

    Donc voilà, je sais ce qui cloche chez moi. Je suis un zèbre.
    Je vais pouvoir continuer à avancer mieux et de manière plus adaptée.
    Quand j'aurai digéré la nouvelle.

     

     Quelques liens sur le HPI :

    - http://www.anpeip.org/et-les-adultes
    - http://www.avancetoi.be/caracteristiques
    - http://garhp.com/fr/left/definition-le-haut-potentiel-selon-le-garhp/
    - http://planetesurdoues.fr/index.php/adultes-surdoues/sites/

     

    A l'heure où j'écris ces quelques lignes, je n'ai pas le compte-rendu de la psy sous les yeux, je ne peux donc pas mettre ici le détail des tests sur le SA, mais je le ferai dès que possible.

  • Nature et culture

    Je continue à chercher des infos sur les déficits des fonctions exécutives.
    Après avoir pas mal farfouillé le net, il s'avère que ce déficit est décrit comme pouvant être développemental (et non uniquement du à une maladie ou une lésion cérébrale). Notamment sur ce site : 

    http://www.enfant-encyclopedie.com

    Il semblerait qu'un environnement défavorable (stress chez le jeune enfant) puisse provoquer un trouble du développement impactant sur les fonctions exécutives. Je ne pense pas avoir été concernée par ce type d'environnement, mais bon.

    Sinon, j'apprends à sociabiliser. En faisant cela, j'ai le sentiment de lutter contre ma nature.
    Mais quand j'ai travaillé sur l'affirmation, quand je me suis remise à faire mes comptes, est-ce que j'ai lutté contre ma nature ou contre mes phobies ?
    J'apprends quelque chose que j'aurais du apprendre il y a 40 ans de cela. J'apprends à avoir des amis.
    Je ne lutte peut-être pas contre ma nature, mais une chose est sûre, je lutte contre ma culture familiale.

    Lien permanent 4 com' Catégories : Phobie sociale
  • Bref, j'ai revu le psy.

    Je suis donc allée à mon rendez-vous avec le psy, pour lui exposer ma problématique.
    Il m'a écoutée, entendue, même. Il m'a demandé de lui citer les éléments qui me font penser au syndrome d'Asperger.
    Alors il m'a dit qu'une partie des points que je cite sont des choses tout-à-fait normales, qu'on rencontre chez tout le monde, comme les routines, et surtout comme le fait d'être peu genrée en me citant comme exemple Simone de Beauvoir et Elisabeth Badinter qui parlaient de "se déguiser en fille"; je lui ai répondu qu'à mon avis ces deux femmes-là sont sur le spectre. Il pense aussi que le fait que je me reconnaisse dans le bouquin de Rudy Simone sur l'Asperger au féminin n'est pas un argument : "à la fac de médecine, quand on  avait les cours sur les personnalités borderline, tous les étudiants se reconnaissaient" etc. Je ne suis pas d'accord, j'ai lu des livres sur des tas de pathologies dans lesquelles je ne me suis absolument pas reconnue.
    Et il pense que le reste des éléments que j'ai cités sont les stigmates de ma phobie sociale. Des points qui restent à traiter, que je n'avais pas mentionnés au début de ma thérapie, sur lesquels nous n'avions donc pas travaillé. La perspective de repartir sur des séances avec lui m'a fait fondre en larmes. Il m'a demandé si pleurais parce que je VOULAIS être Asperger. Je lui ai dit que c'est parce que je ne voulais pas recommencer à revenir le voir pendant encore des mois et des mois. Il a tenté de me rassurer en me disant que ça pourrait être très court. Je lui ai répondu que la TCC de départ devait être très courte et ça a duré 8 ans et c'est pour ça aussi que je pense qu'il y a autre chose.
    Et puis, en désespoir de cause, je lui ai dit que j'avais une autre motivation pour le diagnostic : si le CRA accepte de me faire passer le test, je veux que mon mari vienne à la séance où on m'explique le diagnostic, quel qu'il soit, et qu'il entende de la bouche de spécialistes que j'ai des difficultés réelles, quelles qu'elles soient, et qu'on nous les explique, pour qu'il comprenne à quel point je fais des efforts en permanence et que je ne fais jamais exprès de dysfonctionner et surtout jamais parce que je ne me soucie pas de lui. 
    En entendant ça, le psy a changé de discours et m'a dit qu'il comprenait pourquoi je me voyais Asperger, qu'il cernait bien chez moi cette difficulté à communiquer et à interagir avec les autres, ce sentiment que j'ai de devoir apprendre à fonctionner, mais que j'étais certainement en bout de spectre et que je serai très difficile à diagnostiquer. Que tout ce que je risquais d'obtenir comme diagnostic c'est "une tendance à l'Asperger". Je lui ai dit que j'en étais consciente et que ça m'allait tout-à-fait. Alors il m'a dit que lui n'avait pas assez d'arguments à présenter au CRA pour "les appâter" et les inciter à me faire passer le test et m'a demandé de travailler sur cette liste en m'aidant de mes lectures. Il m'a conseillé également d'éviter de faire référence à des auteurs non reconnus (il parlait de Rudy Simone). 

    Donc, pour résumer, le psy compte sur MOI, patiente, pour faire SON travail de psy.
    Je peux me tromper, mais je ne pense pas que ce phénomène s'explique par les stigmates de ma phobie sociale...


    A part ça, j'ai vérifié sur le site du CRA de ma région, la base de données du Centre de Documentation est accessible en ligne : ils ont le livre de Rudy Simone, dans la catégorie "Asperger", section "Aspects généraux et identification". 

  • Ultra Light

    J'ai pris rendez-vous avec le psy pour qu'il me fasse la recommandation pour le Centre de Ressource Autisme pour le diagnostic du syndrome d'Asperger. Je le vois la semaine prochaine.

    En attendant, j'ai commencé à lire le livre "L' Asperger au féminin" de Rudy Simone. Cette femme est une écrivain, chanteuse et comédienne américaine, atteinte du syndrome d'Asperger qui, dans ce livre, a tenté de décrire le syndrome d'Asperger chez la femme, en interviewant plein de femmes Asperger. En effet, avant ce livre, aucune description du SA au féminin n'existait et la description "officielle" du SA était basée uniquement sur des sujets masculins. Le SA ayant des répercussions sociales et sur l'identité de genre, il était important que son impact sur les femmes soit décrit.

    Et bien, à peu de chose près, tout ce que j'y lis semble raconter ma vie, mais en version "ultra light". C'est à dire que je me retrouve dans les traits, difficultés et particularités qu'elle décrit, mais en version moins marquée que ce qui transparaît dans les témoignages qu'elle cite.
    Il y a d'ailleurs plusieurs items pour lesquels je me suis dit "ha mais ça, c'est pas le cas chez tout le monde ?!".
    Comme saturer très vite et être fatiguée après avoir sociabilisé (pour moi partir en week-end chez des amis, ou aller à une grosse fête, sans forcément me coucher tard) ou encore soliloquer dès qu'on ne me voit pas ou qu'on ne m'entend pas. Rudy Simone classe d'ailleurs le soliloque dans les stéréotypies.

    J'ai aussi découvert que j'avais des traits autistiques assez typiques, comme :

    - les intérêts électifs. En matière de musique, je ne m’intéresse qu'à un seul artiste à la fois, je cherche à connaître tout de cet artiste, je n'écoute que lui exclusivement. Puis, un jour, je passe à un autre. J'ai eu ma période Higelin. Puis ma période Murat. Puis plus rien du tout. J'ai donc plein de CDs, mais qui ne concernent que très peu d'artistes. En BD, c'est pareil. J'ai principalement des œuvres de Hugo Pratt, et c'est à peu près tout, mais par contre, je les ai tous. Le fait de lire énormément de bouquins de psycho, aussi, même des ouvrages destinés aux professionnels, pour en apprendre le plus possible sur la phobie sociale (j'ai d'ailleurs compris pourquoi j'étais étonnée de découvrir que les autres phobiques sociaux ne lisent pas des quintaux de livres de psycho).

    - Évidemment, le fait de ne pas savoir se faire d'amis ou entretenir un lien amical. Au collège, la coutume voulait qu'on demande à ses amis (du collège et hors collège) d'écrire une dédicace sur nos cahier de texte. Moi, j'avais écrit de fausses dédicaces provenant d'amis fictifs, pour que personne ne puisse me dire "han, mais t'as pas d'amis !".
    Je pensais être débarrassée de ce genre de difficultés par ma TCC. Or récemment, j'ai eu la preuve du contraire. Une amie de très longue date de mon mari est revenue dans notre entourage, après une très longue absence qui a démarré à la période où j'ai rencontré mon mari. Comme ils ont très longtemps été très proches, ils sont redevenus très proches très vite. Hé bien j'ai énormément de mal à l'intégrer dans le cercle des intimes. C'est une souffrance pour moi. Je ressens les mêmes choses que quand j'ai rencontré mon mari et qu'il m'a présenté ses amis il y a 10 ans. Je sens qu'il va me falloir beaucoup de temps pour y arriver. Quant-à l'idée de me faire des amis à moi, et non de me greffer sur les amis de mon mari, là-dessus, rien n'a évolué malgré la TCC. 

    - Le fait de ne pas être à l'aise avec les gens sur le plan tactile : il y a quelques années, quand mon mari essayait de me réconforter en me prenant dans ses bras, je me raidissais. J'ai appris à ne plus le faire, pour ne plus blesser mon mari.

    - Le fait d'avoir des activités et centre d'intérêts peu genrés : je ne fais pas de trucs de filles, ça ne m'a jamais intéressé, ça ne m'intéresse toujours pas. J'ai essayé pourtant, j'ai même lu de la presse féminine, mais il n'y a pas moyen, je trouve ça inintéressant. Les fringues, la mode, le maquillage... Je ne sais pas non plus me mettre en valeur sur le plan vestimentaire, au grand dam de mon mari. J'ai appris à me maquiller avec une reloockeuse. Au début, je me forçais à le faire, car ça m'ennuyais prodigieusement. Aujourd'hui, c'est rentré dans ma routine du matin, donc je ne sors plus travailler sans maquillage.

    - Les routines, parlons-en. Le matin, avant de partir travailler, si quelque chose ne se passe pas comme d'habitude, c'est très difficile pour moi. J'ai d'ailleurs blessé mon mari en lui expliquant, sans penser à mal le moins du monde, que si j'étais désagréable avec le matin au réveil, c'est parce qu'il ne fait pas partie de ma routine (mon mari est un oiseau de nuit, il se lève toujours après que je sois partie au travail, sauf à de très rares exceptions). Il a fallu qu'il m'explique en quoi c'était blessant.
    J'ai une autre routine qui vient de se mettre en place : aller à l'hypermarché en sortant du travail le mardi soir. Au début, quand mon mari me demandait d'y aller de temps à autres pour aller chercher un truc qui n'est vendu que dans cet hyper-là, je rechignais énormément. Je pensais que c'était le fait d'aller dans un hyper le soir après une journée de travail, avec la fatigue dans les pattes, qui me faisait reculer. Nous avons déménagé récemment, et durant la phase de déménagement, nous n'avons plus eu le temps de faire les courses le week-end en journée. J'ai donc du aller à cet hyper régulièrement les mardis soirs. Et bien depuis que j'en ai pris l'habitude, à ma grande surprise, ça n'est plus du tout une souffrance. C'est intégré dans une routine.

    - Le fait de ne pas partager mes émotions spontanément. Je ne donne mon avis que si on me le demande, SAUF si c'est sur un sujet qui me passionne. Et dans ce cas, je suis capable d'être soulante.

    - Le fait de ne pas savoir bavarder de tout et de rien. Avant, je pensais que c'était parce que j'avais peur des gens. Mais je n'ai plus peur des gens depuis ma TCC. Et pour autant, je ne sais pas bavarder. C'est d'ailleurs un peu problématique au travail. C'était d'ailleurs une de mes angoisses d'étudiante : "mais qu'est ce que je vais bien pouvoir raconter à mes patients ?". Au téléphone avec des proches également, si je n'y prends pas garde, je vais droit au but. J'ai du apprendre à papoter un tout petit peu avant de poser la question pour laquelle j'appelle.

    - Apprendre, j'ai le sentiment d'avoir eu tout à apprendre à l'âge adulte en terme de communication et interactions sociales. Mon mari m'a souvent dit à ce sujet "j'en ai marre de faire le mode d'emploi !". J'ai beaucoup appris par imitation, notamment sur le plan professionnel. D'ailleurs aujourd'hui, j'utilise encore des façons de parler à mes patients qui sont des imitations de mes profs de fac. J'ai imité sur le plan privé aussi. Dans le domaine de la politique, j'ai imité mon entourage. C'est comme ça que je suis passée de Chiraquienne (via mes parents) à altermondialiste ultragauche, par imitation de mon grand-frère, quand j'ai pris mon indépendance intellectuelle vis-à-vis de mes parents. Puis, quand j'ai pris mon indépendance intellectuelle vis-à-vis de mon grand-frère, j'ai suivi mon mari, qui lui m'a poussée à réfléchir.

    - Sur le plan sexuel aussi, je suis assez typique du SA au féminin. Avant de rencontrer mon mari, j'étais très influençable. J'ai erré de bras en bras, disant oui à peu près à chaque homme qui voulait de moi, faisant ce qu'on me demandait de faire, sans me demander à moi-même si j'aimais ça ou pas.

    - L'aspect financier est également évoqué chez les SA, le fait de ne pas savoir gérer son argent.

    Bref, tout un tas de trucs que j'aurais pu attribuer à la phobie sociale. Mais je ne suis plus phobique sociale, je n'ai plus peur des gens. Pourtant, j'ai encore beaucoup de dysfonctionnements.

    D'ailleurs, je pense que, s'il est avéré que je suis Asperger, c'est une très bonne chose que je ne sois diagnostiquée que maintenant. Car, sinon, je n'aurais pas fait de travail sur ma phobie sociale, puisque j'aurais attribué toutes mes difficultés au SA.
    Dans ce que je lis sur le SA, je constate que la plupart ont une phobie sociale. Or une partie des Aspergers considère qu'on ne peut pas améliorer leurs compétences sociales parce qu'ils sont Asperger. Certains refusent même de chercher à les améliorer et sont "anti-neurotypiques". C'est dommage, parce qu'on vit tellement mieux quand on n'a plus peur des gens. On n'en est pas moins maladroit pour autant, mais on a moins peur.