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Phobie sociale - Page 2

  • Sois gentille

    Au hasard de mes lectures, je suis tombée sur cet article : Renforcement positif : 17 expressions à ne plus dire à votre enfant.

    Une des 17 expressions est "sois sage" :

    Il existe plusieurs raisons pour arrêter d’employer « sois sage » . Tout d’abord, quand vous dites « sois sage », votre enfant comprend « sois sage, sinon… ». Donc cela sonne comme une menace et, surtout, remet en cause l’amour inconditionnel car l’enfant comprend : « je dois être sage sinon on ne m’aimera plus ».
    La deuxième raison est que « sage » est une étiquette, et qu’à force de coller des étiquettes sur nos enfants, ils ne deviennent pas ce qu’ils auraient dû devenir. Encouragez les actes et ne jugez pas la personne.
    La troisième raison est que « sage » n’est pas un objectif de vie. Vous voudriez que votre enfant sois sage quand il sera plus grand ?

    Je ne peux qu'approuver ce texte. 

    Et j'ajouterai : si vous voulez savoir comment on vit quand on a pour objectif de vie d'être "gentille", lisez mon blog

  • l’École en bateau

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    Mardi dernier, j'ai regardé par hasard l'émission "Le monde en face" sur France 5. Il y avait un sujet sur les dates de péremption des aliments et une rediffusion d'un sujet sur le procès de l’École en bateau intitulé "École en bateau, enfance sabordée" de Laurent Esnault et Réjane Varrod.

    Au début des années 70, un ancien psychologue et éducateur, Léonid Kameneff, a monté un projet éducatif alternatif, l’École en bateau, consistant à emmener des enfants sur un bateau durant l'année scolaire, pour les instruire, leur apprendre la liberté et l’émancipation grâce à la découverte du monde en voilier. Ce projet utopique est né dans les années 70 et les parents de l'époque, qui avaient fait mai 68, envoyaient leurs enfants sur le bateau pour leur apprendre qu'il existait d'autres manières de voir et de vivre que celle du système établi. En réalité, le bateau était le piège d'un pédophile qui se refermait sur eux dès l'ancre levée. Entre 1969 et 2001 400 enfants ont passé au moins une année sur le bateau. En mars 2013, Léonid Kameneff est condamné à 12 ans de réclusion criminelle par la Cour d'Assises des mineurs de Paris, qui l'a reconnu coupable de viols et agressions sexuelles de cinq enfants dans les années 1980 et 1990.
    Le documentaire est réalisé par l'une de ses victimes, Laurent Esnault, devenu adulte.
    Au cours de ce documentaire (à partir de la 24ème minute), l'auteur raconte qu'en côtoyant d'autres victimes de Kameneff, à l'occasion du procès, ces personnes se sont rendu compte que tous et toutes avaient à peu près les mêmes difficultés.
    Tous décrivent une perte de confiance en soi, la peur du jugement d'autrui, le besoin de plaire aux autres, le besoin d'être aimé, la peur du supérieur hiérarchique et le besoin d'être aimé par le supérieur hiérarchique, une remise en question permanente, une autocritique permanente, le besoin d'être parfait, la peur d'être soi-même. Une femme explique aussi qu'encore aujourd'hui, à l'age de 46 ans, elle a peur de séduire un homme, car elle sait qu'elle sera incapable de dire non si elle n'a pas envie de sexe.
    Ils expliquent cela par le traumatisme du aux abus sexuels, mais également par l'organisation au sein du bateau, où les enfants étaient constamment critiqués, et poussés à l'autocritique, et vivaient dans le harcèlement, le chantage affectif et la peur d'être exclus s'ils faisaient mal.

    Évidemment, je me suis reconnue dans ces difficultés décrites par les protagonistes du documentaire. Le besoin de plaire à tout le monde, le besoin d'être aimé par tout le monde, l'impossibilité de dire non, l'autocritique permanente. Même si la plupart des ces problèmes est maintenant derrière-moi, ils restent encore très présents dans mon esprit.
    Je n'ai jamais été abusée sexuellement. Je pense, par contre, avoir subi pendant 2 ans, à l'âge de 6 et 7 ans,  le harcèlement d'une institutrice perverse-narcissique qui maltraitait clairement ses élèves et je suis de plus en plus convaincue qu'elle n'est pas pour rien dans mes difficultés.

    Et puis je me suis dit aussi que je touchais du doigt ce que pouvait être le vécu des patients victimes de faux souvenirs induits.
    Certaines psychothérapies prétendent faire ressurgir à la mémoire des patients des souvenirs oubliés, car refoulés, de traumatismes infantiles, généralement d'ordre sexuel et incestueux. Le problème des ces thérapies, c'est qu'elles génèrent de faux souvenirs, détruisant des familles et des vies.
    Quand j'ai vu ce documentaire, je me suis dit, l'espace d'un instant, "mais si ça se trouve, j'ai vécu un truc comme ça et je ne m'en souviens pas." Et puis ma raison a repris le dessus. J'ai, certes, des choses à reprocher à mes parents, mais pas ce genre de choses.
    Je pense que c'est ce processus-là qui intervient dans le phénomène des souvenirs induits, sans qu'il y ait une petite voix pour dire "tu te trompes", puisque le thérapeute incite le patient à aller sur ce chemin-là.

  • Si j'avais écouté ma mère

    Si j'avais écouté ma mère, j'aurais fini dans "l'Amour est dans le pré", candidate, ou pire, prétendante.

    Je m'explique : ma mère ne souhaitait pas que je fasse des études longues.

    Si je l'avais écoutée, je ne serais pas partie faire mes études. Je ne me serais pas émancipée. Je n'aurais pas acheté mon premier ordi. Puis mon deuxième. Je n'aurais pas passé mon temps libre sur internet. Je n'aurais pas rencontré mon futur mari par ce biais. Il ne m'aurait pas fait prendre conscience que j'avais une phobie sociale. Je ne me serais pas soignée. Je ne serais pas restée en couple.

    Si j'avais écouté ma mère, je serais restée à la campagne.
    Aujourd'hui, je serais coiffeuse, boulangère ou agricultrice, selon son souhait.
    Je serais restée phobique sociale, telle Monsieur Jourdain, sans le savoir.
    Et je passerais dans "l'Amour est dans le pré".
    Et je connaîtrais Karine Lemarchand en vrai.
    Et je conduirais un tracteur. Le mien, ou le tracteur de celui dont je serais la prétendante.
    Et je boirais le café tous les jours avec ma mère, ou avec la mère de celui dont je serais la prétendante. Avec des biscuits sablés périmés. Déjà que quand ils sont frais, je n'aime pas trop ça, les biscuits sablés. Sur la toile cirée de la cuisine, qui fait des plis parce qu'elle est usée.
    Et puis je n'aurais pas de week-end. Pas de vacances.
    Et je me sentirais obligée de faire des enfants.
    Et puis la messe, avec ma mère, tous les dimanches.

    Ma vie serait alors exactement ce à quoi j'ai toujours voulu échapper.
    Enfin sauf Karine Lemarchand, je ne la connais pas, je n'ai rien contre elle.

    Enfin, voilà, tout ça pour dire que le lundi soir, parfois, je frémis.

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  • Les bouquins d'affirmation

    J'ai repoussé ma prochaine séance au mois de décembre, en attendant, je vous livre le fruit de mes réflexion sur les bouquins d'affirmation.

    J'en ai été grande consommatrice, à une époque où l'angoisse était très présente et sur les conseils de mon psy. Ces bouquins contiennent la théorie de la communication verbale, non verbale et des exercices de mise en pratique. C'est pas mal pour comprendre ce qui ne fonctionne pas chez soi, mais concrètement, lire ces livres tout seul dans son coin, ça ne sert pas à grand chose quand on est très anxieux.

    Je m'explique :

    Observation n°1 : Quand on n'est pas anxieux, on communique bien sans y réfléchir.
    Quand j'étais étudiante, on avait des cours de psycho, avec des cours de communication avec les patients. A la base, on était tous égaux. Tous les étudiants découvraient ce qu'était la communication, et pas uniquement les anxieux sociaux, ils avaient tous besoin d'apprendre les cours pour savoir répondre aux questions du prof. Seulement, il y avait les étudiants non anxieux sociaux qui communiquaient déjà bien dans leur vie et avec les patients, naturellement, instinctivement et sans jamais s'être posé la question du comment faire, et les étudiants anxieux sociaux qui n'arrivaient pas à le faire naturellement.

    Observation n°2 : Quand on est anxieux, on communique mal même si on connait la théorie.
    Je me suis beaucoup intéressée à ces cours. Après mon cursus classique, j'ai fait des formations en psycho et je me suis appliquée à mettre tout ça en pratique auprès de mes patients. Je connaissais donc bien la théorie de la communication verbale et non verbale. Si vous m'aviez fait plancher par écrit sur la question "comment bien communiquer avec ses proches ?", je vous aurais parfaitement répondu. Ça ne m'a pas empêchée de développer et d'entretenir ma phobie sociale dans la sphère privée, parce que j'étais incapable de l'appliquer en dehors du travail.
    Même avec la théorie acquise, j'étais incapable de mettre en pratique dans la sphère privée, parce que c'était anxiogène.

    Ma conclusion : L'anxieux social, s'il communique mal, ce n'est pas parce qu'il ne sait pas le faire, c'est parce que ça l'angoisse.
    C'est un peu comme si on donnait à lire des bouquins de code de la route à quelqu'un qui a la phobie de la conduite automobile. Ça ne sert pas à grand chose : cette personne ne conduit pas parce qu'elle ne sait pas conduire, mais parce que ça l'angoisse.

    Les bouquins d'affirmation pour moi c'était comme les livres de code de la route dans l'exemple ci-dessus, ça ne m'a pas aidée à communiquer mieux.
    Quand je les ai lus, j'ai compris ce que je n'arrivais pas à faire et j'ai cru qu'il suffisait de faire comme dans le livre pour que ça marche. J'ai attaqué toute seule la mise en pratique directement dans la vraie vie et sans personne pour m'aider. (Mon psy me m'a jamais fait faire des exercices d'affirmation. Or, les exercices hors milieu anxiogène m'auraient été utiles, ils m'auraient permis de me lancer plus facilement, avec une progression dans la difficulté, et d'avoir un retour constructif et sans jugement.) Ça a été horrible. Se forcer à communiquer alors qu'on est très anxieux, c'est vraiment très difficile. C'est même décourageant parce que ça ne marche pas bien. Ça aurait été beaucoup plus efficace si ça avait été encadré.J'ai d'ailleurs très vite arrêté de me forcer pour ce qui était trop anxiogène.

    Aujourd'hui, je ne suis plus tellement anxieuse, et je ressens le besoin de me replonger dans ces bouquins, précisément parce que je ne suis plus anxieuse et que je me sens capable d'appliquer la théorie et que je ressens le besoin de m'améliorer.

     


    Et c'est donc pour ça que je ne conseillerais pas aux anxieux sociaux de se plonger dans les bouquins d'affirmation sans aide extérieure.

     

     

    Alors vous allez me dire que ces livres sont utiles pour savoir ce que nous, anxieux, sommes sensés faire dans les situations difficiles et que l'exposition et un bon moyen de diminuer l'anxiété. Oui, mais pas tout seul. L'exposition dans le cadre d'une TCC, oui.
    Vous allez aussi me dire que ce qui fait que je suis moins anxieuse aujourd'hui, c'est parce que je me suis forcée à communiquer. Je n'en suis pas sûre. Jusqu'à ce que je découvre l'ACT, j'avais le sentiment que me forcer ne faisait pas tomber l'anxiété, et que je restais toujours autant anxieuse avant chaque nouvelle tentative. Je pense que ce qui fait que je suis moins anxieuse, c'est que j'ai appris à ne plus écouter mon anxiété.



  • Chez le psy

    Dans la salle d'attente du psy, une femme pleure, assise à côté de moi. Elle sursaute au moindre bruit. Ça me fait de la peine. Je me revois, dans la même situation, il y a quelques années. Mais retenant mes larmes. Je ne pleure jamais en public.
    Je ressens une profonde empathie pour elle, et de la compassion. On est nombreux, dans cette salle d'attente, alors je ne lui dis rien, et je baisse le nez sur mon smartphone...

  • Phobiques sociaux en cuisine

    Hier, j'ai découvert l'émission "Cauchemar en cuisine", où un chef étoilé qui ressemble à Vic Mackey sauve des restaurants condamnés à la faillite à coup d'engueulades et de poing tapés sur la table.
    Il y avait ce soir deux personnages présentant de gros manques d'affirmation. J'ai eu mal pour et avec eux.
    L'un, propriétaire de son restau, ne se faisait pas entendre par son chef et acceptait que soit servie de la mauvaise nourriture. L'autre, directeur de salle d'un restau dont le propriétaire est un tyran, n'arrivait à se faire respecter ni par le propriétaire, ni par ses subalternes, parce qu'il était incapable de dire aux gens ce qui ne va pas. Ce deuxième personnage m'a beaucoup émue, je me suis vraiment retrouvée en lui, avec la colère de l'interlocuteur qui monte et lui qui reste coi, ne sachant que dire ou que faire.
    (visionner la vidéo sur M6 Replay : Cauchemar en cuisine : que sont-ils devenus ?, chapitre 3 à Lyon : Gautier.)
    Là où, évidemment, l'émission est criticable, c'est quand elle fait croire qu'une semaine à se faire malmener par Philippe Etchebest suffit à un phobique social pour sortir de son manque d'affirmation.
    Moi, ça fait 8 ans que je me fais engueuler, et je n'ai pas encore tout réglé...





    Entre les sauvés de Philippe Etchebest et les cas désespérés de Karine Lemarchand (L'amour est dans le pré, un exemple ici), les phobiques sociaux sont bien représentés dans le petit écran.

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  • 19ème séance avec le recul

    Je dois donc noter ce qui me gène.

    Pendant les premières semaines, je n'ai pas réussi à noter un seul évènement. Pas moyen. Rien ne m'apparaissait correspondre, alors que mon quotidien n'avait pas changé.
    Je pense qu'il s'agit d'un bon vieux blocage. Je ne veux pas voir ce qui se passe. Qu'importe, le psy m'y aidera.

    Et puis, il s'est produit coup sur coup deux énormes engueulades avec mon compagnon (à notre décharge, nous avons tous les deux arrêté de fumer, et nos humeurs s'en sont trouvées quelque peu modifiées). Il me reproche de ne pas prendre d'initiative, chose que mon manque d'affirmation m'empêche de faire. Il trouve que sur ce point-là, je n'évolue pas et en a assez de ne rien voir venir.

    Là je me suis dit que j'aurai de quoi raconter au psy.
    Ces semaines-là furent très dures à vivre et ont pas mal affecté mon moral.

  • Une page se tourne...

    Edit du 26 décembre 2011 :

    Je ne m'en rendrai compte que beaucoup plus tard, mais c'est là que la thérapie bascule du traitement de ma phobie sociale vers le traitement de mon manque d'affirmation :

    Je suis débarrassée de ma phobie (à 90% d'après le précédent test et cela sera confirmé par les suivants), ma peur du jugement de TOUS LES GENS, y compris ceux qui je ne connais pas, a disparu. Je suis donc débarrassée du postulat (= je veux que tout le monde m'aime).

    Il ne reste plus que ma peur vis-à-vis des gens de mon entourage proche (compagnon, famille, collègues etc...). Cette peur ne fait pas partie de la phobie sociale, c'est une peur "normale" mais accentuée par mon manque d'affirmation.
    Maintenant vont donc remonter à la surface les problèmes en lien avec les personnes qui me sont proches.
    Je vais le découvrir au fil des mois, me poser des questions, quelques fois le psy y répondra. Je vais mettre presque 2 ans à comprendre que ma phobie sociale est finie et que je dois me concentrer sur mon manque d'affirmation pour arriver à me sentir bien dans ma vie.

  • 19ème séance

    J'ai du retard dans les séances. Du coup, je ne me souviens pas de tout ce qui s'est dit.

    En résumé, au cours de la 19ème, j'ai expliqué au psy que ce qui me posait maintenant problème, c'est le quotidien avec mon compagnon. Encore beaucoup trop de difficulté pour communiquer sereinement avec lui.
    Le psy m'a demandé de lister ce qui me pose problème. Je dois noter chaque fois que quelque chose se produit et pour laquelle, par exemple, j'ai envie de dire non et je n'ose pas.

     

  • 18ème séance avec le recul

    C'est vrai que je me sens mieux.
    Plus d'angoisse le soir. Ou si peu, que ça passe sans anxiolytique.
    Je me sens soulagée, allégée. Même si j'ai encore conscience d'être handicapée par ma phobie. Il me reste des choses à travailler. Principalement avec mon compagnon. Mais je dois dire que j'ai déjà fait quelques progrès vis-à-vis de lui.

    Vis-à-vis de tout le reste aussi, j'ai fait des progrès. Des gros.
    Hier, j'ai appelé le SAV de mon téléphone portable, dont la batterie s'est mise à ne plus prendre correctement la charge quelques mois après que je l'ai acheté. J'ai passé ce coup de fil sans aucune difficulté. Seulement, comme ça fait très longtemps que j'aurais du le faire et que je n'arrivais pas à le faire, la garantie était finie. Bref, coup de fil pour rien, mais coup de fil passé sans appréhension. Pour le coup, j'ai commandé un nouveau téléphone avec mes points. Et j'ai appelé mon opérateur mon supprimer une option payante dont je ne me suis jamais servie...

    Durant la dernière séance, le psy m'a demandé de faire des demandes à mon compagnon.
    J'en ai fait. Non sans mal, mais j'en ai fait. Certaines ont été un véritable morceau de bravoure. Je suppose que plus j'en ferai, moins j'aurai de mal.