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TAG (Trouble Anxieux Généralisé)

  • Une nouvelle prise de conscience

    Parmi mes sources d'angoisse, il y en a une que je n'assume pas et à laquelle j'évite de me confronter. Je n'en parle que rarement à mon compagnon, encore moins au psy, parce que j'en ai honte. D'ailleurs le fait d'écrire cette note est une épreuve pour moi, cela fait plusieurs jours que je tourne autour sans le faire.

    Je ne fais pas mes comptes. Je ne les ai quasiment jamais faits. Mon dernier souvenir de tenue de compte remonte à 13 ans auparavant, l'année de ma première vraie fiche de paie. Je vivais alors à Paris. J'ai du faire mes comptes pendant 2 ans et demie et arrêter quand je suis revenue vivre sur le lieu de mes études.
    C'est alors que ma phobie sociale s'est installée. En effet, j'ai toujours eu mes amis sur mon lieu de travail ou d'études. Je n'ai jamais réussi à me faire d'amis en dehors de ces contextes. J'avais mes amis à l'école, au collège, au lycée, à la fac. Quand je suis partie à Paris, j'ai eu des amis sur mon lieu de travail. Puis j'ai décidé de revenir à ma ville d'études, pour des raisons d'avenir professionnel : je suis revenue travailler à la fac où j'ai fait mes études. Et là, je me suis retrouvée seule. Je n'avais plus mes amis d'enfance, de collège et de lycée depuis longtemps (les amitiés contextuelles n'ont pas survécu au changement de contexte). Mes amis d'études étaient partis vivre leur vie professionnelle et n'étaient plus à la fac. Mes amis parisiens étaient restés à Paris. Ma phobie sociale s'est alors développée et a pris toute son ampleur. J'ai vécu plusieurs années en solitaire, avec pour seule vie sociale mon iMac et MSN. Je ne voyais personne, du coup j'ai resserré mes liens avec mon grand-frère. Je me suis mise à bloguer. Je faisais beaucoup de crises d'angoisses, j'ai du faire un ou deux TAG, suivis d'épisodes dépressifs. J'avais une psy incompétente qui me traitait exclusivement à coup de cachetons.
    C'est donc à cette période que j'ai arrêté de faire mes comptes. Je ne saurais pas expliquer précisément pourquoi, si ce n'est par le laisser-aller ambiant. Je ne voyais plus personne. Je ne rangeais plus mon appartement, que je n'ai jamais meublé, je dormais sur un matelas posé par-terre et ma table basse était une planche posée sur un carton (je rappelle que je gagnais ma vie correctement). Je ne faisais pas le ménage non plus, enfin pas souvent et pas à fond. A tel point que je ne pouvais plus envisager de recevoir qui que ce soit car l'appart n'était pas présentable (sans tomber dans les excès de ce qu'on voit dans l'émission de M6). Je mangeais n'importe quoi en n'importe quelle quantité, j'outre-mangeais souvent pour anesthésier mes angoisses, j'ai pris 20 kilos. Je me suis mise à boire de l'alcool en rentrant du travail, pour les mêmes raisons. Au début une bière, puis une grande bouteille de despé, puis un verre d'alcool fort. J'ai calmé cela suite à un défi posé par mon grand-frère qui ne me croyait pas capable de me passer de boire de l'alcool pendant une semaine. J'ai réussi et j'ai été tellement vexée qu'il ait cru cela, que j'ai arrêté l'alcool fort et m'en suis tenue à une bière de temps en temps, pas tous les jours.
    Bref, je me suis retrouvée interdite bancaire alors que je gagnais ma vie et que je ne dépensais pas mon argent dans des sommes astronomiques, simplement en ne faisant pas mes comptes et en n'ouvrant jamais les courriers de ma banque. Malgré cela, je ne me suis jamais remise à faire mes comptes. Gagnant suffisamment ma vie pour ne pas avoir de nouveaux ennuis et ayant des parents prêts à m'aider à payer mon loyer (j'ai beaucoup fait appel à eux, alors qu'ils gagnent beaucoup moins que moi), rien ne m'a fait réagir.
    Et puis j'ai rencontré mon compagnon (sur Meetic). Il se trouve que c'est moi qui rapportais les revenus dans le couple et moi qui était donc sensée gérer le budget, surtout depuis que je n'étais plus salariée. Or je ne gérais rien, je naviguais à l'aveugle, avec de temps en temps, un incident de loyer avec appel à mes parents.
    Et c'est là que s'est renforcé mon comportement vis-à-vis des comptes.
    C'est moi qui gagne les sous et mon compagnon a des passions qui coûtent cher (cinéma, musique, home cinéma, vidéoprojection, système de son, DVDs, Blu-rays etc...). C'est à moi de dire oui ou non à chaque achat suggéré. Et dire non à mon compagnon, c'est vraiment difficile (putain de manque d'affirmation). Donc, ne pas savoir précisément ce qu'il y a sur le compte me permet de l'évaluer "à la louche", et à la louche un achat passe toujours plus facilement. Si j'avais su ce qu'il y avait sur le compte, j'aurais peut-être eu à dire non souvent. Donc pour ne pas avoir à dire non, je me suis maintenue dans le flou. Je ne l'ai pas fait de manière réfléchie, ça s'est fait naturellement, à l'insu de mon plein gré.
    A force de dépenser sans compter, je me suis mise en danger sur le plan professionnel, j'ai dû négocier avec ma collègue un moyen d'échelonner mes dettes. Cela ne m'a toujours pas fait réagir.
    L'an dernier, nous avons décidé d'acheter une maison. L'idée m'angoissait et me ravissait en même-temps. Je ne savais pas trop pourquoi cela m'angoissait et n'étais pas armée pour y réfléchir paisiblement. Je n'avais évidemment qu'une vague idée du revenu que mon activité me permettait de dégager. La banque où nous étions nous a refusé le crédit immobilier (avec raison !), mais nous nous en sommes offusqués et sommes donc allés voir d'autres banques. Au fil des semaines, mon angoisse grandissait, sans que je comprenne réellement. J'avais peur qu'aucune banque ne nous accorde de crédit et j'avais peur de ce futur achat, sans comprendre qu'acheter une maison sans connaître ses revenus était là la source de mes angoisses. Nous avons finalement trouvé une banque qui accepte. Nous avons emménagé et j'ai fait mon TAG. A cette période, j'ai reçu les régularisations d'URSSAF et d'impôts de 3ème année d'activité libérale, ce qui m'a fait me pencher (enfin !) sur nos revenus. Et là je découvre que nous gagnons beaucoup moins que ce qui nous avons annoncé à la banque. Mon compagnon est tombé de haut en apprenant cela. Ce fut un moment difficile à passer entre nous. J'ai cru que notre couple ne s'en remettrait pas. Cela ne m'a toujours pas fait réagir.
    Mes revenus ont augmenté, car mon activité se développe. J'ai anticipé les charges sur le compte pro, qui s'est équilibré, les incidents financiers se sont espacés. Mais ne faisant toujours pas mes comptes sur le compte perso, j'ai un peu trop puisé dans le compte pro et ai continué à me mettre en danger sur le plan professionnel. J'ai dû emprunter pour rééquilibrer les comptes. Cela ne m'a toujours pas fait réagir.
    J'ai continué comme ça, avec encore quelques incidents, tout en me disant "mais ce n'est pas normal que je n'y arrive pas, je ne comprends pas ce qui se passe, je ne comprends pas ce que je ne fais pas correctement".
    Et puis ce mois-ci, je viens de recevoir la régularisation de la caisse de retraite. Très grosses mensualités à venir, alors que nous avons en projet de prendre une location en plus du crédit, tant que la maison n'est pas vendue (nous ne revendons pas la maison pour raison financière mais parce que nous sommes trop isolés, trop loin de la civilisation). Je l'annonce à mon compagnon. Il ne comprend pas que je n'ai pas anticipé cette régularisation, ni que je ne sois pas capable de répondre à la question qu'il me pose : "Mais on gagne combien ? Est-ce qu'on va pouvoir payer la caisse de retraite ou est-ce qu'il faut encore solliciter la banque ?". Et là, en effet, je ne suis pas capable de lui dire combien on gagne. Mon compagnon re-tombe de haut. Il pensait que depuis le dernier incident, je m'étais mise à gérer le budget. Il a été énormément déçu, a évoqué le fait que ça ne lui donne pas envie de se marier.
    Tout en m'expliquant avec lui, je réalise que mon TAG de l'hiver dernier vient du fait que je ne tenais pas les comptes. Ce à quoi il répond qu'en effet, lui aussi aurait fait un TAG dans les mêmes conditions. Il réalise que je n'ai jamais fait les comptes et m'avoue que s'il en avait eu connaissance, il n'aurait jamais lancé le projet d'achat de maison. Il est atterré par ce qu'il vient de découvrir de moi, très déçu et il a peur d'en découvrir encore tous les ans. Il me dit qu'il ne veut plus de surprises de ce genre et ne comprend pas que je ne lui en ai jamais parlé.
    Là encore, notre couple a pris du plomb dans l'aile.
    Cette fois, j'ai réagis.
    Je me suis engagée à tenir les comptes. Je viens de passer le week-end à faire le bilan 2011 pour préparer le budget 2012. Ça m'angoisse de le faire, mais l'enjeu est bien trop important : mon couple et ma vie professionnelle.
    Et j'ai honte.
    Tellement honte.
    J'ai honte et je suis en colère contre moi.
    Je me sens vraiment anormale, malade, pathologique. J'ai le vertige en repensant au danger que je nous ai fait courir et dans lequel nous sommes peut-être encore. Je me compare à la Grèce.
    J'ai tellement honte de la raison pour laquelle j'ai pris tout ces risques, que je n'ose pas l'avouer à mon compagnon. Du coup, je me sens seule face à mon problème. J'éprouve d'ailleurs pour la première fois de ma vie le besoin de participer à un groupe de parole, pour pouvoir parler de cela à des gens qui me comprendront. Cela m'aiderait à dédramatiser et à l'expliquer à mon compagnon.
    J'ai appelé mon psy, mais il est en vacances cette semaine. Je lui avais parlé de mes dettes sur le plan professionnel, sa réaction m'avait angoissée car il a paru choqué, alarmiste. Du coup, je ne lui en ai plus jamais reparlé. Mais là, il faut que je lui en parle, pour qu'il m'aide à avancer.
    Je reprends des anxiolytiques pour dormir, ça m'évite de me réveiller à l'aube angoissée et ça m'aide à être à peu près bien en journée. Je me sens mal dans ma peau, mon estime de moi en a pris un sérieux coup.
    Pour tenir psychologiquement, je fais comme mon psy, je positive : l'important c'est que j'ai trouvé ce qui me faisait aller mal et la cause de mes perpétuels des problèmes d'argent et angoisses qui vont avec. Je connais le problème, il est simple à résoudre, c'est à la portée de n'importe qui et cela m'apportera de la sérénité. Cette prise de conscience est difficile mais elle était nécessaire. Je ne dois pas déprimer, et arrêter de faire l'autruche pour avancer.
    Dans la dispute, mon compagnon m'a demandé ce que je voulais : la SÉRÉNITÉ, c'est ça que je veux.

  • Janvier 2012

    Au cours de cette séance, j'ai exposé au psy le fait que j'avais peur de refaire un TAG.
    En ce moment, j'ai de nouveau des angoisses. La maison que nous avons achetée il y a un an finalement ne nous convient pas pour plein de raisons : nous la remettons en vente alors que l'immobilier commence à baisser. Nous avons trouvé une location pour dans quelques mois : nous aurons le loyer + le crédit à payer, donc grosse pression pour les revenus de mon activité professionnelle (je suis profession libérale). D'autant que j'ai démarré un nouveau job mi-temps (en plus de mon premier mi-temps) qui ne me convient pas sur le plan éthique et relationnel, j'ai du mal à m'y affirmer, je ne m'y sens pas bien. Mes rapports avec ma famille sont toujours aussi compliqués, il y a un conflit avec mon grand-frère et je ne m'en sors pas. Bref, plein de raisons de ne pas aller bien.
    Malgré tout cela, je gère mes angoisses, elles ne sont pas envahissantes comme l'an dernier, j'arrive à les contrôler. C'est ce que m'a fait remarquer le psy. Je ne suis plus "coincée" physiquement par l'angoisse, je suis détendue physiquement. J'ai appris à stopper mes pensées anxiogènes, je ne me laisse plus envahir. Il m'a félicitée et m'a invitée à prendre des anxiolytiques dès que le besoin s'en faisait ressentir, et ce sans hésiter, ni culpabiliser.
    Je lui ai dit que j'en avais assez de toujours voir le verre à moitié vide, que j'aimerais bien être un peu optimiste, ça serait plus reposant. Il m'a expliqué que malheureusement, c'était une caractéristique de ma personnalité qui ne changerait pas. C'est mon mode de fonctionnement. Être pessimiste n'est pas confortable, certes, c'est fatiguant, mais l'avantage, c'est d'être ancré dans la réalité et de n'avoir que rarement de mauvaises surprises. Par contre, il faut travailler pour que ce pessimisme ne soit pas significatif d'anxiété permanente, et c'est ce que je fais.

    Quand le psy m'a assurée que je ne faisais pas un nouveau TAG et que j'avais fait d'énormes progrès, j'ai fondu en larmes. Le psy a cru que je pleurais à cause d'un des sujets anxiogènes cités plus haut. Je lui ai expliqué que c'était le compliment qu'il venait de me faire. Il a voulu en savoir plus sur le pourquoi je pleure quand on me fait des compliments : "est-ce que vous avez beaucoup attendu les compliments quand vous étiez petite, sans les avoir jamais reçus?" J'ai répondu que le problème n'est pas là, ce qui est vrai. Je n'ai pas de souvenir que mes parents m'aient fait beaucoup de compliments, mais je n'ai pas le souvenir d'avoir attendu les compliments non plus. Mes parents ne sont pas du genre à ne jamais avoir été satisfaits de leur fille. Mais je n'avais pas envie de creuser cela avec le psy ce jour-là, j'y réfléchirai plus tard, à tête reposée. Je lui ai donc donné mon explication des pleurs : quand je me suis débattue contre quelque chose (la crise d'angoisse du matin même) et que je suis fatiguée émotionnellement de cela, je pleure facilement si on me complimente, car cela me fait ouvrir les vannes. Il a alors continué à me faire d'autres compliments en se moquant gentiment de moi.

  • Septembre 2011

    J'ai refait une poussée d'angoisse un dimanche après-midi, il y a quelques semaines. L'angoisse a provoqué l'angoisse : j'ai eu peur que cette crise d'angoisse soit le début d'un nouveau TAG. Peur de la peur, en quelques sortes.
    Cet épisode m'a fait me replonger dans le bouquin "Affirmez-vous !" de Fanget. Je l'ai relu, dans l'ordre cette fois-ci. Cela m'a permis de comprendre que mon problème prend sa source dans le manque d'affirmation. Il explique que les gens non affirmés ne sont pas heureux et qu'ils finissent pas faire soit une dépression soit un TAG.
    Alors j'ai décidé de prendre le taureau par les cornes et j'ai suivi la démarche proposée dans le livre.
    J'ai aussi voulu en savoir plus sur le lien entre TAG / dépression et manque d'affirmation et trouver un ouvrage qui développe plus l'aspect hypersensibilité à la critique. Cela m'a menée au livre "S'affirmer et communiquer" des Canadiens Jean-Marie Boisvert et Madeleine Beaudry. Je travaille avec actuellement. Ce livre est une minde d'or. Il m'a permis de comprendre comment je fonctionne, ou plutôt comment je dysfonctionne. Il complète bien celui de Fanget. Et son chapitre sur "comment recevoir une critique" m'a effectivement éclairée sur l'hypersensibilité à la critique.
    J'ai le sentiment de progresser maintenant, grâce à ces deux livres. Petit à petit, lentement mais sûrement. Je travaille principalement à faire des demandes, faire des critiques et recevoir des critiques. Ca m'aide beaucoup. Plus je m'entraîne, plus je réussis à avoir un comportement affirmé, moins je me frustre, plus je suis fière de moi, moins j'angoisse, moins je déprime, plus j'ose m'affirmer etc...
    Je me suis même découvert des envies que je croyais mortes depuis longtemps. Elles ne le sont pas, elles sont écrasées par la peur de les exprimer. Je suis contente de constater qu'elles existent encore, même si je suis encore loin de parvenir à les exprimer. Je pense que les redécouvrir en est la première étape.
    J'ai parlé au psy de ma relecture de "Affirmez-vous !" pour m'attaquer aux difficultés qui persistent, il m'a conseillé un autre bouquin de Fanget : "Oser la vie à deux", sorte de suite de "Affirmez-vous !" dédiée aux difficultés dans le couple. Un peu plus conceptuel, moins pratique, je le garde pour après celui des Canadiens.

    J'ai aussi réussi une autre chose : dompter ma peur de la peur.
    J'ai refait il y a quelques jours une crise d'angoisse pour une raison liée à mon manque d'affirmation, qui s'est transformée angoisse de refaire un TAG. J'ai réussi à la faire disparaître en me raisonnant : j'ai survécu au TAG l'an dernier, alors que je n'y étais pas préparée, que je ne travaillais pas sur le fond du problème comme aujourd'hui et que je ne comprenais rien à ce qui m'arrivait. Je n'en suis pas morte. On ne meurt pas d'un TAG, on ne meurt pas d'angoisse. Encore moins quand on est suivi par un psy. Au pire, je risque quoi ? Reprendre des anxiolytiques pour quelques mois, so what ? Pas de quoi paniquer. L'angoisse c'est chiant, mais pas insurmontable. Du coup, mon anxiété est retombée.

  • Août 2011

    Rien publié depuis le mois d'avril.
    Je n'ai pas arrêté ma thérapie.
    Je suis enfin sortie de mon trouble anxieux généralisé.
    Je n'ai plus du tout besoin d'anxiolytique, je n'ai plus de crises d'angoisses, juste des préoccupations.
    J'ai d'ailleurs le sentiment de réussir à désamorcer mes angoisses, même s'il y a toujours beaucoup de situations à risque.
    Les éléments anxiogènes sont aujourd'hui parfaitement identifiés, j'en comprends très bien le mécanisme, je lutte activement contre ces phénomènes, mais je n'y parviens pas toujours.
    J'aimerais maintenant que les situations anxiogènes ne le soient plus, pour ne plus avoir à lutter.
    [edit du 17 mai 2012 : avec le recul, les éléments anxiogènes que je pensais avoir identifiés n'étaient pas les bons. la raison pour laquelle j'ai fait un nouveau TAG cet hiver-là est liée à mon problème dans ma gestion de l'argent : je ne faisais pas mes comptes alors que mon compagnon pensais que je les faisais, nous avons acheté une maison alors je ne savais pas de quel budget nous disposions réellement, avec la peur que le budget réel soit très en dessous ce que j'estimais à la louche et toutes les conséquences que cela pouvait avoir]


    Ce qui me "pourrit" le plus la vie à ce jour, c'est mon hypersensibilité à la critique. Dès qu'un proche (mon compagnon, mon grand-frère...) me fait une critique, même constructive, je ressens comme une blessure aigüe. L'image qui me vient c'est une banderille qui me pique le dos. (Il y a quelques mois, c'était un poignard, je pense que le passage du poignard à la banderille est une évolution positive !) Et cette blessure brève et aigüe me fait répondre de manière agressive, du tac au tac.
    Je dois me forcer à ne pas répondre dans la seconde, à réfléchir au contenu de la critique :

    • ce n'est pas moi qui suis attaquée en tant que personne, c'est ce comportement bien précis
    • pas de panique, respire, tout va bien, ce n'est pas une attaque personnelle
    • et puis la trilogie :
      1. est-ce grave ? = non
      2. est-ce sûr (que c'est une attaque personnelle) ? = non
      3. est-ce que je m'en souviendrais dans un an ? = non

    et l'angoisse retombe suffisamment pour que "j'avale la pilule" et j'évite de déclencher un conflit qui me "pourrirait" la journée. J'ai trouvé cette parade dans le livre "Affirmez-vous !" de Frédéric Fanget.

    La deuxième chose qui me handicape, c'est ma grande difficulté à reconnaître que j'ai tort ou que j'ai mal fait. Le même processus se met en route. Mon compagnon me fait une critique (premier écueil) et il attend que je le reconnaisse (deuxième écueil). A ce moment là, c'est comme si un gyrophare rouge s'allumait dans ma tête avec une sirène et une voix qui dit "Alerte ! Alerte !". Panique à bord. Le tout en quelques dixièmes de seconde. Je dois alors me forcer à reconnaître mon erreur, cela met parfois plusieurs minutes et mon interlocuteur doit me harceler. Je suis, dans ces situations-là, d'une mauvaise foi terrible et je n'en ai même pas conscience. Je me raccroche aux branches sans me rendre compte du ridicule de mon comportement. Cela mène inévitablement à un conflit et produit une grande souffrance.

    Souffrance, c'est le mot-clé.
    Mon cerveau croit éviter la souffrance en m'infligeant des comportements inadaptés. C'est une souffrance de m'enliser dans la mauvaise foi. C'est une souffrance de reconnaître mes torts, Et enfin, les disputes qui souvent suivent ce genre d'évènement sont une grande source de souffrance.

    Mais j'ai bon espoir que cela se résolve avec le temps, car j'ai des proches têtus !

  • Avril 2011

    Nous sommes en avril et je n'ai rien publié depuis le mois de février.
    Toujours en plein TAG, avec du mieux, l'angoisse se gère un peu mieux, les nouveaux anxiolytiques sont plus efficaces, la relaxation et les exercices de respiration contrôlée m'aident aussi.
    Mais à chaque fois que j'élimine une source d'angoisse, une nouvelle apparaît, qui était cachée derrière. Toujours en rapport avec quelque chose que je n'ai pas osé dire à une personne proche (compagnon, collègue, psy...). C'est usant pour moi et pour mon compagnon, à qui je transmets mes angoisses. Cela m'empêche de profiter de la vie et d'être heureuse, même si je ne suis pas malheureuse.
    Je vois le psy cette après-midi. La dernière fois, la séance s'est mal passée, du moins, je l'ai mal vécue. Je suis arrivée en retard, il était agacé et a un peu baclé la séance. J'ai eu le sentiment de ne pas avoir été écoutée. J'espère que je réussirai à lui dire que je n'ai pas bien vécu cette séance, car, comme il dit, j'ai le droit de râler.

  • Séances de janvier 2011 avec le recul

    J'ai mis séance au pluriel, parce que j'ai vu deux fois le psy en janvier.
    Mon anxiété était de plus en plus présente et envahissante. J'en étais rendue à un point que cela me gênait pour travailler, et je ne parle pas de la qualité de la relation avec mon compagnon.
    Réveillée à 5h pour 7h, poussées d'angoisse jusqu'à 7-8/10 dans la journée, je n'en pouvais plus.
    Le psy m'a diagnostiqué un TAG, trouble anxieux généralisé. Il m'a mise sous anxiolytiques matin, midi, soir et forte dose au coucher. Le but étant de rétablir le sommeil pour me permettre de gérer les angoisses de journée. Il m'a redonné rendez-vous 15 jours plus tard.
    Au bout d'une semaine il y a eu du mieux, puis ça a recommencé malgré les anxiolytiques.
    A la séance suivante, il a fait le tour de mon état : dépressive, pas dépressive, besoin de somnifères ou pas, reprendre les mêmes antidépresseurs qu'avant ou pas, essayer un autre antidépresseur ou pas, essayer un autre anxiolytique ou pas. C'est la dernière option qu'il a choisie. Plus de la respiration abdominale toutes les heures. Et continuer les exercices de relaxation que j'ai commencé à faire.
    La respiration abdominale, ça court-circuite un peu l'angoisse au moment où on est vraiment mal, ça aide à prendre moins d'anxiolytiques.
    La relaxation, ça détend, ça fait diminuer le niveau de stress et ça aide à affronter la suite. Il ne faut pas attendre d'être angoissé pour en faire, c'est plus une forme de prévention.

    A ce jour, je sens que si j'oublie de prendre mes petites pilules blanches, l'anxiété remonte. Si je laisse faire, cela devient carrément de l'angoisse, et je peux m'angoisser sur des choses qui ne m'angoissent pas habituellement.
    Je vois le psy la semaine prochaine. J'aimerais bien comprendre ce que c'est qui m'arrive et le pourquoi du comment.
    En attendant, j'ai compris une chose en lisant des sites sur l'anxiété, c'est qu'à chaque fois que j'ai ressenti l'urgence de consulter un psy, j'étais en train de faire un TAG. 80% des gens qui font un TAG ont fait ou feront une dépression. Cette fois-ci je suis suivie de près, je ne ferai pas de dépression.

     

     

     

    [édit du 17 mai 2012 : avec le recul, la raison pour laquelle j'ai fait un nouveau TAG cet hiver-là est liée à ma "phobie de l'argent" : je ne faisais pas mes comptes alors que mon compagnon pensais que je les faisais, nous avons acheté une maison alors je ne savais pas de quel budget nous disposions réellement, avec la peur que le budget réel soit très en dessous ce que j'estimais à la louche et toutes les conséquences que cela pouvait avoir]

  • Séances de novembre et décembre 2010 avec le recul

    Il y a des évènements dans la vie, même s'ils sont heureux, qui font remonter à la surface des angoisses venant d'on ne sait où et accentuent les difficultés de la vie quotidienne.
    C'est précisément ce que je suis en train de vivre. Un évènement positif (nous achetons une maison !) me perturbe, car il touche du doigt certaines de mes peurs, réveille mes angoisses et m'empêche de me réjouir et de participer activement.
    Au début, j'avais entamé la mauvaise démarche vis-à-vis de ces angoisses : travailler sur les conséquences : les difficultés de communication avec mon conjoint.
    Le psy m'y a aidée. Il m'a fait chercher ce que je devrais dire quand mon compagnon me dit quelque chose qui me provoque une petite bouffée d'angoisse. Une réponse toute faite pensée à froid et au calme qui fait retomber la tension, à la place d'une réponse instinctive dictée par une angoisse irrationnelle. Ça devrait marcher.
    C'était une bonne idée, mais ça n'était pas la réponse au problème du moment, je m'en suis rendue compte en voyant mon anxiété s'aggraver au fil des jours.
    Réveillée à 5h par la boule au ventre, malade d'angoisse toute la journée, difficulté à m'endormir le soir. Et ce pendant presque 2 semaines. J'ai relu mes notes sur le bouquin de Christophe André ("Je dépasse mes peurs et mes angoisses") et j'ai travaillé pour décortiquer ce qui me rend malade. J'ai passé en revue tout ce qui est anxiogène dans ma vie. J'ai fait des listes, taché de trouver des solutions pour chacun des éléments. J'ai fait quantité d'exercices de relaxation. L'angoisse n'est pas passée. Je sentais que quelque chose n'avait pas été mis à jour, mais seule, j'avais peur de chercher ce que c'était. Peur de faire une grosse crise de panique. Peur de la peur.
    La dernière fois que j'avais vécu dans l'angoisse comme cela, c'était à cause de quelque chose que je n'avais pas dit à mon compagnon et je me retrouvais coincée entre les conséquences de ce que je n'avais pas dit, la peur de l'avouer et l'incompréhension totale de mon compagnon. Cette fois-ci, il n'y avait plus rien que je cachais à mon compagnon. J'ai eu beau chercher, pas moyen de trouver ce qui me mettait dans cet état-là.
    J'ai revu le psy à ce moment-là. Il a réussi à me faire vider mon sac. J'ai avoué ce qui me faisait peur, dont je n'avais effectivement jamais parlé en séance de psy. Je me suis sentie mieux après-coup et pendant les jours qui ont suivi, l'angoisse avait quasiment disparu.
    Puis elle est réapparue. Alors j'ai replongé mon nez dans ce qui me faisait si peur et j'ai ainsi peaufiné ma compréhension de ce qui me bloque.
    Cela répond tout à fait à la partie du postulat qui s'adresse à mon entourage proche. Je ne suis donc pas encore sortie de l'auberge, mais j'arrive de mieux en mieux à me débrouiller seule. J'ai de plus grosses difficultés, mais c'est du au fait que j'arrive à faire des choses de plus en plus difficiles, des choses que l'angoisse m'aurait interdites auparavant. J'avance, et c'est ce qui compte.
    D'autant qu'aujourd'hui, je n'ai plus besoin d'anxiolytiques pour venir à bout de mes crises d'angoisse. Je les désamorce :

    • que se passe-t'il ?
    • qu'est ce que je ressens ? à quelle intensité ?
    • qu'est ce que je pense ? qu'est ce qui m'angoisse exactement ? de quoi ai-je peur ?
    • cette peur est-elle rationnelle ?
    • que puis-je faire d'utile et d'adapté pour remédier à cette angoisse ET à cet événement ? (= plan B)




    Voici deux citations de Christophe André qui m'aident au quotidien :
    "Continuer malgré la peur, elle se dissoudra peu à peu."
    "Être heureux, c'est se permettre de vivre l'instant présent." (sans rumination du passé, ni anticipation anxieuse des problèmes du futur)

    Un mp3 de Passeport Santé fait par Christophe André :
    Quelques minutes par jour pour garder sa santé mentale en forme

    Un autre mp3 de Passeport Santé fait par Sonia Lupien :
    Que signifie « gérer son stress » et comment faire?

     

    [edit du 17 mai 2012 : avec le recul, la raison pour laquelle j'ai fait un nouveau TAG cet hiver-là est liée à ma "phobie de l'argent" : je ne faisais pas mes comptes alors que mon compagnon pensais que je les faisais, nous avons acheté une maison alors je ne savais pas de quel budget nous disposions réellement, avec la peur que le budget réel soit très en dessous ce que j'estimais à la louche et toutes les conséquences que cela pouvait avoir]