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Phobie de l'argent

  • Le retour du Tord-Boyaux

    En 2013, j'avais écrit une note qui parlait de la chanson de Pierre Perret "Le Tord-Boyaux", que je chantonnais quand l'anxiété me vrillait le ventre et la cage thoracique.
    Aujourd'hui, cette sensation m'est revenue. Enfin, plus exactement, son souvenir atténué.
    En voici la raison.
    J'ai décidé de faire appel à un conseiller financier pour m'aider à assainir ma situation et accessoirement pouvoir travailler moins. L'idée que cette personne mette le nez dans mes comptes, puisse porter un jugement sur ma mauvaise gestion et puisse mettre à jour des travers que je ne veux pas voir, me terrifie.
    J'ai peur de revivre des moments difficiles, aussi difficiles qu'en 2012, lorsque j'ai pris conscience que mes problèmes venaient du fait que je ne faisais plus mes comptes depuis 10 ans. Ce jour-là, j'ai eu peur de tout perdre. Mon couple, mon travail, mon toit.
    Et puis, j'ai peur aussi de ne plus pouvoir me cacher derrière mes comptes dans le rouge.
    Je m'explique : dans le fin fond de mon cerveau fêlé, il existe encore, dans un recoin empoussiéré, une pancarte où il est écrit "être riche, c'est mal". J'avais écrit cette note en 2012 pour expliquer cela. Alors comme je fais un métier qui gagne bien, j'ai réussi à me mettre dans la merde toute seule, pour ne jamais trop réussir à profiter sereinement de mon argent. Cela passe par des comptes dans le rouge en permanence et des dettes de tous les côtés. Si je n'ai plus mon mess (mon merdier en version anglicisme poli) pour me cacher derrière, je devrais assumer mon argent. Ce qui est complètement idiot comme réflexion, puis que je n'attends qu'une chose dans ma vie d'aujourd'hui, c'est de la SERENITE. Donc au lieu de m'angoisser, je devrais sauter de joie à la perspective de pouvoir enfin l'obtenir.

    Donc voilà. J'angoisse au lieu de me réjouir et d'être fière de ma démarche.
    On se refait pas.

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  • Mars 2017

    Cette séance fut éprouvante. Nous avons parlé de mon rapport à l'argent. Toute ma honte et ma culpabilité sont remontées à la surface.
    La peur de ne pas être une "bonne fille" au yeux de mes parents. Leur propre rapport à l'argent. La honte que j'ai longtemps eue de gagner plus d'argent qu'eux. La peur de le dépenser dans des choses pas absolument utiles, qui feraient de moi une "mauvaise fille". Le fait que mes parents ont longtemps réapprovisionné mon compte alors que je gagnais ma vie. Leur besoin de faire cela pour moi sans exiger en retour que je gère mon budget. Le fait qu'ils m'ont ainsi maintenue dans mon fonctionnement aberrant.
    Beaucoup d'émotions, donc.

    Nous avons étudié mes notes sur les pensées anxiogènes quand je m'apprête à regarder mes comptes et quand je m'apprête à saisir les dépenses. Au fil du temps où j'ai noté cela, j'ai pu constater que l'anxiété et le pourcentage de croyance dans les pensées anxiogènes avaient diminués, mais pas de la même manière. L'anxiété est restée plus élevée, alors que le pourcentage de croyances a beaucoup baissé. Je ne crois plus en mes pensées anxiogènes, mais je continue à en avoir peur. Comme si l'émotion s'était dissociée des pensées et vivait sa vie de son côté. C'est étrange, mais la psy pense que l'anxiété va finir par baisser aussi, sauf s'il y a d'autres choses qui m'angoissent que je n'ai pas encore identifiées.
    Je dois donc continuer à noter tout cela.

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  • Fin janvier 2017

    Au cours de la dernière séance, qui date du 24 janvier, je suis arrivée toute chafouine. J'étais très angoissée et en même temps en colère. J'avais des choses à dire à mon mari et je n'arrivais pas à lui dire.
    La psy m'a fait raconter ce que je voulais lui dire. Elle m'a expliqué qu'il est normal que j'ai maintenant des choses à dire ou à reprocher, parce que je n'accepte plus certaines choses qu'auparavant je supportais sans rien dire.
    Au vu de l'état dans lequel j'étais, elle a suggéré que nous fassions une séance tous les trois, pour que je puisse m'exprimer plus facilement.

    Quand je suis rentrée à la maison, mon mari a vu que j'étais préoccupée. Je lui ai dit que la psy proposait qu'on fasse une séance tous les 3. Il a répondu ne pas être contre l'idée, mais ne pas vouloir accepter sans savoir de quoi on y parlerait.
    Je n'ai pas pu faire autrement que de lui dire tout ce que j'avais à lui dire. Le fait de l'avoir déjà mis à plat avec la psy quelques heures auparavant m'a beaucoup facilité la tâche. Du coup, la conversation que nous devions avoir dans le cabinet de la psy a eu lieu dans notre cuisine. Cela s'est plutôt bien passé.

    Différents psys m'ont dit que lorsque je commencerai à m'affirmer, il y aurait des ajustements à faire dans le couple.
    C'est ce qui se passe en ce moment. Il y a des frottements. Parce que ni lui, ni moi, ne mettons toujours bien les formes pour dire ce que nous avons à dire ; et parce nous ne sommes pas toujours prêts à entendre ce que l'autre a à dire. Et puis je suis toujours très susceptible. Donc ça frotte.

    Mon prochain rdv est fin mars.
    En attendant, j'ai repris les exercices concernant mon rapport à l'argent : je dois noter, quand je suis en situation d'angoisse vis-à-vis de l'argent :
    - la (les) pensée(s) anxiogène(s)
    - l'émotion mesurée de 0 à 10
    - % de croyance dans la (les) pensée(s)
    - trouver des pensées alternatives
    - remesurer l'émotion initiale
    - remesurer le % de croyance

  • Janvier 2016

    Au cours de la dernière séance, nous avons passé en revue les éléments notés que la psy m'avait demandé de consigner précédemment.
    A l'issue de ce passage en revue, la psy m'a refait passer l'échelle d'estime de soi de Rosenberg.
    Mon score était de 35. 
    Mon estime de soi est donc passée de très faible à forte.

    Concernant l'exercice sur les vêtements, sur les conseils de la psy, j'avais ressorti le Bouquin de Fanget "Affirmez-vous" et préparé une réponse aux critiques de mon mari sur mes choix vestimentaires.
    Je suis ensuite allée faire les magasins, seule, le 30 décembre. Il n'y avait pas grand-monde en ville, c'était bien. Au premier magasin, je n'ai rien essayé, et même rien trouvé du tout à mon goût. Cela m'a agacée car c'est dans ce magasin que j'avais fait mes achats ces dernières années. Ce jour-là, il semblait fréquenté uniquement par des dames de 55 ans et plus. Cela confirmait ce qu'en avait dit une vendeuse amie de mon mari : ce sont des fringues de vieilles. J'avais été étonnée qu'elle dise cela à l'époque, parce que moi j'y avais trouvé mon compte plus d'une fois. Et bien ce 31 décembre, je n'y trouvais pas mon compte, tout me semblait laid et, qui plus est, j'avais ma voix off qui me disait "n'essaye pas ça, de toutes façons il (mon mari) n'aimera pas" en boucle.
    J'ai pensé que c'était parce que je me braquais, une fois de plus.
    J'ai décidé de tenter un autre magasin. 
    J'ai ainsi fait deux autres magasins, en les choisissant très mal, un peu par dépit, car je savais pertinemment que j'avais peu de chance d'y trouver mon bonheur. Evidemment, je ne trouvais rien de joli et l'anxiété montait petit à petit.
    Et puis à un moment je me suis rendue compte que l'anxiété était en train de prendre le dessus. Alors j'ai fait ce que je fais en méditation : j'ai pris du recul par rapport à mon anxiété et par rapport à ma petite voix.
    Cela m'a permis de retrouver mon calme, d'aller dans un magasin qui me plaisait bien, et d'y trouver des vêtements qui me plaisent, de les acheter après avoir demandé conseil à une jolie vendeuse.
    Ce fut agréable, car les vêtements me plaisaient et m'allaient bien et que je me suis trouvée jolie.
    A mon retour de courses, je me suis changée, j'ai mis un des hauts que je venais d'acheter. Mon mari a trouvé que c'était joli.
    Ce fut une drôle d'expérience. J'étais à la fois très contente et fière que cela se soit si bien passé et presque déçue de ne pas avoir pu tester ma réponse aux critiques.

    La psy m'a demandé sur quoi je souhaiterai travailler maintenant.
    Je lui ai dit que j'avais deux énormes points noirs : mon rapport à l'argent et la peur du jugement de mon mari.
    Nous allons commencer par mon rapport à l'argent.
    Elle m'a demandé de noter mes pensées anxieuses négatives concernant cette problématique, afin qu'elle puisse comprendre ce qui m'angoisse exactement.
    Je dois noter, quand je suis en situation d'angoisse vis-à-vis de l'argent :
    - la (les) pensée(s) anxiogène(s)
    - l'émotion mesurée de 0 à 10
    - % de croyance dans la (les) pensée(s)
    - trouver des pensées alternatives
    - remesurer l'émotion initiale
    - remesurer le % de croyance

     

  • Ultra Light

    J'ai pris rendez-vous avec le psy pour qu'il me fasse la recommandation pour le Centre de Ressource Autisme pour le diagnostic du syndrome d'Asperger. Je le vois la semaine prochaine.

    En attendant, j'ai commencé à lire le livre "L' Asperger au féminin" de Rudy Simone. Cette femme est une écrivain, chanteuse et comédienne américaine, atteinte du syndrome d'Asperger qui, dans ce livre, a tenté de décrire le syndrome d'Asperger chez la femme, en interviewant plein de femmes Asperger. En effet, avant ce livre, aucune description du SA au féminin n'existait et la description "officielle" du SA était basée uniquement sur des sujets masculins. Le SA ayant des répercussions sociales et sur l'identité de genre, il était important que son impact sur les femmes soit décrit.

    Et bien, à peu de chose près, tout ce que j'y lis semble raconter ma vie, mais en version "ultra light". C'est à dire que je me retrouve dans les traits, difficultés et particularités qu'elle décrit, mais en version moins marquée que ce qui transparaît dans les témoignages qu'elle cite.
    Il y a d'ailleurs plusieurs items pour lesquels je me suis dit "ha mais ça, c'est pas le cas chez tout le monde ?!".
    Comme saturer très vite et être fatiguée après avoir sociabilisé (pour moi partir en week-end chez des amis, ou aller à une grosse fête, sans forcément me coucher tard) ou encore soliloquer dès qu'on ne me voit pas ou qu'on ne m'entend pas. Rudy Simone classe d'ailleurs le soliloque dans les stéréotypies.

    J'ai aussi découvert que j'avais des traits autistiques assez typiques, comme :

    - les intérêts électifs. En matière de musique, je ne m’intéresse qu'à un seul artiste à la fois, je cherche à connaître tout de cet artiste, je n'écoute que lui exclusivement. Puis, un jour, je passe à un autre. J'ai eu ma période Higelin. Puis ma période Murat. Puis plus rien du tout. J'ai donc plein de CDs, mais qui ne concernent que très peu d'artistes. En BD, c'est pareil. J'ai principalement des œuvres de Hugo Pratt, et c'est à peu près tout, mais par contre, je les ai tous. Le fait de lire énormément de bouquins de psycho, aussi, même des ouvrages destinés aux professionnels, pour en apprendre le plus possible sur la phobie sociale (j'ai d'ailleurs compris pourquoi j'étais étonnée de découvrir que les autres phobiques sociaux ne lisent pas des quintaux de livres de psycho).

    - Évidemment, le fait de ne pas savoir se faire d'amis ou entretenir un lien amical. Au collège, la coutume voulait qu'on demande à ses amis (du collège et hors collège) d'écrire une dédicace sur nos cahier de texte. Moi, j'avais écrit de fausses dédicaces provenant d'amis fictifs, pour que personne ne puisse me dire "han, mais t'as pas d'amis !".
    Je pensais être débarrassée de ce genre de difficultés par ma TCC. Or récemment, j'ai eu la preuve du contraire. Une amie de très longue date de mon mari est revenue dans notre entourage, après une très longue absence qui a démarré à la période où j'ai rencontré mon mari. Comme ils ont très longtemps été très proches, ils sont redevenus très proches très vite. Hé bien j'ai énormément de mal à l'intégrer dans le cercle des intimes. C'est une souffrance pour moi. Je ressens les mêmes choses que quand j'ai rencontré mon mari et qu'il m'a présenté ses amis il y a 10 ans. Je sens qu'il va me falloir beaucoup de temps pour y arriver. Quant-à l'idée de me faire des amis à moi, et non de me greffer sur les amis de mon mari, là-dessus, rien n'a évolué malgré la TCC. 

    - Le fait de ne pas être à l'aise avec les gens sur le plan tactile : il y a quelques années, quand mon mari essayait de me réconforter en me prenant dans ses bras, je me raidissais. J'ai appris à ne plus le faire, pour ne plus blesser mon mari.

    - Le fait d'avoir des activités et centre d'intérêts peu genrés : je ne fais pas de trucs de filles, ça ne m'a jamais intéressé, ça ne m'intéresse toujours pas. J'ai essayé pourtant, j'ai même lu de la presse féminine, mais il n'y a pas moyen, je trouve ça inintéressant. Les fringues, la mode, le maquillage... Je ne sais pas non plus me mettre en valeur sur le plan vestimentaire, au grand dam de mon mari. J'ai appris à me maquiller avec une reloockeuse. Au début, je me forçais à le faire, car ça m'ennuyais prodigieusement. Aujourd'hui, c'est rentré dans ma routine du matin, donc je ne sors plus travailler sans maquillage.

    - Les routines, parlons-en. Le matin, avant de partir travailler, si quelque chose ne se passe pas comme d'habitude, c'est très difficile pour moi. J'ai d'ailleurs blessé mon mari en lui expliquant, sans penser à mal le moins du monde, que si j'étais désagréable avec le matin au réveil, c'est parce qu'il ne fait pas partie de ma routine (mon mari est un oiseau de nuit, il se lève toujours après que je sois partie au travail, sauf à de très rares exceptions). Il a fallu qu'il m'explique en quoi c'était blessant.
    J'ai une autre routine qui vient de se mettre en place : aller à l'hypermarché en sortant du travail le mardi soir. Au début, quand mon mari me demandait d'y aller de temps à autres pour aller chercher un truc qui n'est vendu que dans cet hyper-là, je rechignais énormément. Je pensais que c'était le fait d'aller dans un hyper le soir après une journée de travail, avec la fatigue dans les pattes, qui me faisait reculer. Nous avons déménagé récemment, et durant la phase de déménagement, nous n'avons plus eu le temps de faire les courses le week-end en journée. J'ai donc du aller à cet hyper régulièrement les mardis soirs. Et bien depuis que j'en ai pris l'habitude, à ma grande surprise, ça n'est plus du tout une souffrance. C'est intégré dans une routine.

    - Le fait de ne pas partager mes émotions spontanément. Je ne donne mon avis que si on me le demande, SAUF si c'est sur un sujet qui me passionne. Et dans ce cas, je suis capable d'être soulante.

    - Le fait de ne pas savoir bavarder de tout et de rien. Avant, je pensais que c'était parce que j'avais peur des gens. Mais je n'ai plus peur des gens depuis ma TCC. Et pour autant, je ne sais pas bavarder. C'est d'ailleurs un peu problématique au travail. C'était d'ailleurs une de mes angoisses d'étudiante : "mais qu'est ce que je vais bien pouvoir raconter à mes patients ?". Au téléphone avec des proches également, si je n'y prends pas garde, je vais droit au but. J'ai du apprendre à papoter un tout petit peu avant de poser la question pour laquelle j'appelle.

    - Apprendre, j'ai le sentiment d'avoir eu tout à apprendre à l'âge adulte en terme de communication et interactions sociales. Mon mari m'a souvent dit à ce sujet "j'en ai marre de faire le mode d'emploi !". J'ai beaucoup appris par imitation, notamment sur le plan professionnel. D'ailleurs aujourd'hui, j'utilise encore des façons de parler à mes patients qui sont des imitations de mes profs de fac. J'ai imité sur le plan privé aussi. Dans le domaine de la politique, j'ai imité mon entourage. C'est comme ça que je suis passée de Chiraquienne (via mes parents) à altermondialiste ultragauche, par imitation de mon grand-frère, quand j'ai pris mon indépendance intellectuelle vis-à-vis de mes parents. Puis, quand j'ai pris mon indépendance intellectuelle vis-à-vis de mon grand-frère, j'ai suivi mon mari, qui lui m'a poussée à réfléchir.

    - Sur le plan sexuel aussi, je suis assez typique du SA au féminin. Avant de rencontrer mon mari, j'étais très influençable. J'ai erré de bras en bras, disant oui à peu près à chaque homme qui voulait de moi, faisant ce qu'on me demandait de faire, sans me demander à moi-même si j'aimais ça ou pas.

    - L'aspect financier est également évoqué chez les SA, le fait de ne pas savoir gérer son argent.

    Bref, tout un tas de trucs que j'aurais pu attribuer à la phobie sociale. Mais je ne suis plus phobique sociale, je n'ai plus peur des gens. Pourtant, j'ai encore beaucoup de dysfonctionnements.

    D'ailleurs, je pense que, s'il est avéré que je suis Asperger, c'est une très bonne chose que je ne sois diagnostiquée que maintenant. Car, sinon, je n'aurais pas fait de travail sur ma phobie sociale, puisque j'aurais attribué toutes mes difficultés au SA.
    Dans ce que je lis sur le SA, je constate que la plupart ont une phobie sociale. Or une partie des Aspergers considère qu'on ne peut pas améliorer leurs compétences sociales parce qu'ils sont Asperger. Certains refusent même de chercher à les améliorer et sont "anti-neurotypiques". C'est dommage, parce qu'on vit tellement mieux quand on n'a plus peur des gens. On n'en est pas moins maladroit pour autant, mais on a moins peur.

  • Où j'en suis

    Je ne vois plus de psy.

    Je vois, par contre, une diététicienne du G.R.O.S., qui fait un peu office de "psy de secours".
    Elle est de la même école que Zermati et Apfeldorfer (de la méthode Linecoaching) dont j'ai déjà parlé ici.
    Elle m'apprend à me réconforter autrement que par la nourriture quand je suis triste ou angoissée. Elle m'apprend aussi à accepter de laisser de la nourriture dans mon assiette sans me forcer à finir (comme on me l'a appris durant toute mon enfance).
    Elle m'a incitée à lire "S'aimer : comment se réconcilier avec soi-même" de Kristin Neff. L'auteur y explique que, plus que l'estime de soi, c'est la compassion pour soi qu'il faut cultiver pour être heureux. En effet, l'estime de soi varie en fonction de nos succès et de nos échecs. Si nous nous focalisons uniquement sur l'estime de soi, nous subirons pleinement les périodes très difficiles. Si nous nous focalisons sur l'autocompassion, nous parviendrons à ne pas être trop affecté dans les périodes difficiles.

    Je pratique 35 min à 1 heure de méditation par jour, six jours sur sept en moyenne. Avec beaucoup de méditation d'autocompassion et de bienveillance.
    Cela porte ses fruits. Je me juge moins, je m'autocritique moins, je suis moins dure avec moi. Du coup, je rumine moins longtemps après un événement anxiogène et je suis donc beaucoup plus rapidement en état de trouver une solution rationnelle à mes problèmes.
    Ça m'aide même beaucoup. En ce moment, j'ai à faire face à la dépression d'un de mes frères et de ma mère. La méditation m'aide à me rasséréner.
    Et puis nous achetons un appartement. Ça ne m'angoisse pas (!!!) et j'ai même fait baisser le taux du crédit proposé par ma banque [si vous ne savez pas pourquoi c'est aussi étonnant que ça, lisez ceci]. Ça angoisse par contre beaucoup mon mari, il culpabilise de ne pas avoir de salaire et de d'avoir des loisirs qui nous font dépenser beaucoup. Il se critique beaucoup et se juge sévèrement. Je lui donnerai le livre de Kristin Neff quand je l'aurai fini, on ne sait jamais.

  • Se pardonner

    J'ai des angoisses qui reviennent quand je fais un mois difficile financièrement. La peur de retomber dans mes problèmes passés, de perdre le contrôle et d'aller à la catastrophe. La psy m'a expliqué qu'au stade où j'en suis, il est tout-à-fait normal d'avoir des difficultés, parce que je paie mes erreurs passées. Je paye mes dettes et une bonne partie du mon chiffre d'affaire part dedans. Par contre, la différence avec avant, c'est que la situation est gérée, anticipée, assumée. Donc, je devrais être fière de moi et ne pas m'angoisser, du moins pas autant. D'après la psy, si je m'angoisse, c'est que le souvenir de mes erreurs est intolérable. Intolérable, c'est le mot. D'ailleurs, j'ai honte de moi, tellement honte.
    La solution réside dans l'acceptation de ce que je suis, avec mes défauts et mes erreurs passées. Comme je l'ai fait pour ma phobie sociale, ma peur des autres. Aujourd'hui, je la regarde d'un œil presqu'attendri. En tous cas, je ne me rends plus malade en y repensant. Ce n'est pas le cas quand je repense à mes problèmes avec l'argent.
    A vrai dire, je me sens comme un ancien alcoolique qui aurait battu sa femme, qui aurait arrêté de boire, mais qui ne se pardonnerait pas d'avoir battu sa femme. Comment peut-on se le pardonner?
    Et pourtant, je sais que l’apaisement passe par là, par l'auto-compassion et le pardon. Accepter ses erreurs pour apprendre d'elles et enfin pouvoir tourner la page.

    D'autant que je n'ai tué, ni blessé personne : j'ai contracté des dettes, je n'ai mis personne en danger. Et je ne l'ai même pas fait en jouant au casino ou aux courses. J'ai juste fait une erreur, celle de croire ce que me disaient mes angoisses. C'est une erreur et non une faute, parce que je ne savais pas qu'on pouvait faire autrement.

    J'ai donc réfléchi à ce que pouvait être de se pardonner à soi-même et j'ai cherché de textes à lire  pour trouver des pistes.
    J'en ai trouvé deux intéressants.

    "Comment se pardonner à soi même", édité par WikiHow Traduction et "Se pardonner, Comment se libérer de l’autocondamnation" de Charles F. Stanley

    L'un est une sorte d'article Wikipédia, l'autre est tiré du site d'un site chrétien.
    Tous deux amènent des notions intéressantes.

    Pour le premier article :

    "Vivre dans un état où on est incapable de pardonner demande beaucoup d'énergie. Vous êtes constamment écrasé par la peur de votre vulnérabilité, vous brûlez de colère envers la source de votre souffrance et vous vivez constamment dans la tristesse, la douleur et la culpabilité."

    "N'oubliez jamais que pardonner ne signifie pas oublier. Vous êtes en droit d'apprendre de vos expériences et de vous guider à grâce à elles. Le but est de laisser de côté le ressentiment et la réprimande auto-imposée qui accompagnent le fait de se souvenir du passé."

    "Et si le perfectionnisme vous fait être trop dur avec vous-même, vous êtes coincé dans une situation où le pardon de soi devient très dur à donner, car il ressemblera à une acceptation d'un soi de niveau inférieur."

    "le pardon est un processus de prise de conscience dans lequel vous continuez à vous souvenir de ce qui s'est passé : vous ne devenez pas indulgent d'un coup et ne commencez pas à considérer quelque chose de "mal" comme quelque chose de "bien"."

    "C'est tout à fait acceptable de dire : "Je ne suis pas fier de ce que j'ai fait (ou de comment je me suis rabaissé), mais je vais de l'avant pour ma santé, mon bien-être et les gens autour de moi." C'est sain d'affirmer cela et ça vous permettra de briser le cycle autodestructeur dans lequel vous êtes tombé, car vous reconnaissez ouvertement ce qui n'allait pas et exprimez votre intention de corriger cela."

    "L'acceptation de soi comme technique de pardon vous permet de reconnaître que vous êtes une bonne personne, même avec vos défauts. Cela ne signifie pas que vous ignorez les défauts ou que vous essayez d'arrêter de vous améliorer, mais plutôt que vous vous valorisez au-dessus de ces éléments et que vous arrêtez de laisser vos défauts vous ralentir dans la vie."


    Pour le second, malgré le côté "grenouille de bénitier" (c'est dommage qu'il parle de péché et non d'erreur) :

    "Les caractéristiques de ceux qui ne se pardonnent pas :

    L’AUTOPUNITION. Désirer que la personne qui vous a causé du tort soit punie est un signe d’un esprit rancunier. C’est exactement ce que nous nous faisons lorsque nous persistons dans l’autocondamnation. Chaque matin, la culpabilité nous attend, et nous la revêtons automatiquement comme un sac à dos que nous portons toute la journée. Avec chaque rappel mental de nos erreurs passées, nous éprouvons de nouveau les émotions douloureuses et humiliantes qui accompagnent nos anciens péchés. [...]

    L’ÉVITEMENT. Les êtres humains sont passés maîtres dans l’art d’éviter leur culpabilité sans vraiment l’affronter. Certains essaient d’engourdir leurs sentiments en ayant recours à des comportements malsains ou excessifs qui promettent du soulagement : l’alcool, les drogues, la boulimie, l’accumulation de biens matériels, le divertissement à outrance ou des relations illicites ne sont que quelques moyens que les gens utilisent pour composer avec les regrets. D’autres remplissent leur vie d’activités en surchargeant leur emploi du temps et en travaillant de longues heures. [...]

    L’INCERTITUDE. Les croyants qui n’abandonnent pas leurs erreurs passées vivent sous un sombre nuage d’incertitude. [...]

    [Il y a aussi différents paragraphes qu'on pourrait traduire par "se pardonner pour avancer vers ses valeurs"]"


    En relisant tout ça, je me rends compte que j'ai encore du travail sur le plan de l''image de soi.

    Voilà, donc j'ai décidé de travailler sérieusement sur le pardon à soi-même par le biais de la méditation, grâce aux enregistrement d'Egide Altenloh, notamment l'exercice d’acceptation de Russ Harris. Et aussi de reprendre mes exercices d'auto-compassion inspirés du bouquin de Christopher K Germer.

    On verra.

  • Septembre 2014

    J'ai revu le psy au début du mois.
    J'étais déterminée à lui (re)parler de ma "phobie de l'argent" et de ses conséquences, de toutes les dettes que j'ai contractées à cause de cela. Je voulais lui en parler pour m'attaquer à ce problème une bonne fois pour toute, avec son aide, pour que ce soit efficace et durable.
    La dernière fois que je lui en avais parlé, ça doit dater de 2012, il avait eu une réaction outrée, cela n'avait fait qu'augmenter mon angoisse, je ne lui en avais plus jamais reparlé depuis.
    Je m'étais préparée psychologiquement à tout lui raconter par le menu. Je m'étais dit que de toutes façons, soit il m'écoute sans se émettre de jugement et j'avance sur ce thème grâce à lui, soit il me refait le coup du mec choqué ou il ne m'aide pas et je change de crèmerie.

    J'ai donc tout raconté au psy. Il a admis que sa réaction non neutre était problématique. Il m'a écoutée sans s'outrer. Il a posé des questions, il s'est intéressé à mon propos. Puis à la fin, il m'a dit :
    "Il faut que vous notiez vos dépenses quotidiennement, puis que vous établissiez votre budget et que vous en parliez à votre mari. Je vous donne, mettons, 48 heures pour vous y mettre.
    Bon, on se revoit quand ? Dans 6 mois ?
    "

    Je change de crèmerie.

  • Phobie administrative ?

    Tout le monde attaque M. Thévenoud et sa phobie administrative. J'ai commencé par faire pareil et puis, au fil des jours, cette histoire s'est mise à me travailler sérieusement.

    OK, la phobie administrative, ça n'existe pas, tous les professionnels de la profession (Christophe André, Michel Lejoyeux, Antoine Pelissolo... etc) interrogés sont d'accord à ce sujet. Mais tout-de-même, ne pas payer son loyer, ne pas envoyer sa déclaration d'impôts à temps, ne pas payer ses notes de kiné, ce sont des choses que je connais bien.
    A une époque, alors que j'étais salariée, que je gagnais correctement ma vie et que je ne dépensais pas mon argent dans des sommes astronomiques, je me suis retrouvée interdite bancaire, simplement en ne faisant pas mes comptes et en n'ouvrant pas les courriers de ma banque. Je l'ai déjà largement raconté ici. Mes parents, qui préféraient m'aider à payer mon loyer plutôt que de risquer de me voir en difficulté, renflouaient mon compte sans me le demander, alors que je gagnais plus qu'eux.

    Thévenoud n'a pas déclaré ses impôts à temps, voire pas déclaré du tout, pendant 3 ans ? Moi j'ai complètement arrêté de faire mes comptes pendant 10 ans.

    Il a payé 3 ans de loyers en retard ? Moi, j'ai vécu 6 ans au crochet de mes parents, alors que je gagnais plus qu'eux. Et ensuite, j'ai vécu 5 ans aux crochets de ma collègue, qui ne se souciait pas de ne pas me voir verser régulièrement les rétrocessions d'honoraires que je lui devais. J'ai contracté une dette énorme auprès de mes parents et auprès d'elle.

    Il parle de "phobie administrative", qui n'existe pas ? Moi, j'ai appelé ça ma "phobie de l'argent", alors que la vraie phobie de l'argent, ce n'est pas ça.

    Il a été nommé secrétaire d'État au commerce extérieur, alors qu'il avait eu ces problèmes avec le Trésor Public ? J'ai acheté une maison en m’endettant sur 25 ans sans connaître exactement le montant de mes revenus mensuels. Mon mari et la banque n'y ont vu que du feu.

    Alors certes, la "phobie administrative" n'est pas décrite scientifiquement, mais qu'on ne me dise pas que les propos que tient ce monsieur pour sa défense ne peuvent être rien d'autres que les mensonges d'un escroc. Certes, il n'aurait peut-être pas du accepter le poste de Secrétaire d’État. Mais je peux comprendre que ce soit le genre d'opportunité qu'on a du mal à refuser, même si on a des casseroles. D'autant qu'en matière de "pas vu, pas pris", on a des précédents dans ce gouvernement.


    Bref, toute cette hypocrisie politico-psycho-journalistique m'agace énormément. J'ai le sentiment que ceux qui l'attaquent sont les mêmes que ceux qui savaient pour Cahuzac.
    Je suis peut-être une naïve au pays des cyniques. Tant-pis.

    Je suis d'ailleurs très étonnée de l'analyse de Christophe André à ce sujet.
    Il dit "qu'il y a un vrai souci avec cette ligne de défense qui consiste à psychiatriser ses errements, ses dissimulations, ses turpitudes."
    Moi je dis que quelqu'un qui procrastine sur sa déclaration d'impôts, tout en étant élu Conseiller Général et en se faisant élire Député, ne peut qu'avoir un souci d'ordre psychiatrique, du moins psychologique.

    Il dit aussi "Soit c’est un problème de narcissisme exacerbé. Il se pense au-dessus des lois et il a joué et il a perdu."
    Oui, à un moment on se croit au-dessus des lois, on se dit que ça ne nous rattrapera pas. On n'est plus trop dans le rationnel. Sinon, on ne continuerait pas.

    "Soit il y a une incapacité réelle. C’est vrai que l’on a parfois des patients qui sont très, très anxieux par rapport à l’administration, qui tardent à payer leurs factures"
    Oui, aussi, l'un n'empêche pas l'autre. Je dirais même que c'est la grande anxiété qui nous fait sortir du rationnel.

    Et enfin : "mais dans ce cas là, il faut qu’il démissionne pour se faire soigner, le pauvre."
    Là, je suis d'accord. Qu’il se fasse soigner. Comme moi

    Lien permanent 1 com' Catégories : Phobie de l'argent
  • Avril 2014

    Ce mois-ci, pas de psy, j'ai annulé la séance pour cause de choses plus importantes à faire en urgence. Je ne m'en porte pas plus mal, je me demande même de quoi je vais lui parler la prochaine fois. Même si je sais bien que je n'ai pas encore tout résolu, je n'ai plus envie de m’épancher auprès de lui. C'est comme si nous étions devenus trop proches pour que je lui raconte les tréfonds de mon esprit. Des fois je me dis qu'il faudrait peut-être que je change de psy. Mais l'idée de devoir tout reprendre du début... ou alors, ça serait l'occasion de ne parler que de ce qui m'importe aujourd'hui.
    Ou alors, il faut que j'accepte l'idée de vivre sans psy. Ca peut être une solution, ça aussi. Le psy me disait que c'est normal de ne pas tout raconter à sa mère, ben peut-être que c'est normal de ne pas tout raconter à son psy.

    Par exemple, hier soir, j'ai compris, au détour d'une conversation téléphonique avec ma mère, pourquoi ma "phobie de l'argent" s'était installée, au lieu d'être éradiqué dès les premiers signes. Une histoire de culpabilité de mes parents, qui - voulant tout faire pour que je ne souffre pas, par peur de me perdre puisqu'ils avaient déjà perdu leur fille aînée - au lieu de me remettre sur le droit chemin, de me responsabiliser et de me faire corriger mon comportement, ont compensé mes erreurs sans rien dire et ainsi m'ont maintenue dans mon dysfonctionnement.
    Tout ça n'est donc pas ENTIÈREMENT de ma faute.
    OUF.
    Et en même-temps, c'est triste. Et puis j'ai le sentiment d'être une sangsue qui profite du sentiment de culpabilité de mes parents. Et d'un autre côté, je me sens victime de ça.
    C'est compliqué.

    Et bien cette découverte, je n'ai pas envie d'en parler au psy. J'en ai parlé avec mon mari, j'en parle ici et ça me suffit largement.
    Si ça continue, je vais finir par aller voir un psychanalyste (alors que je suis la première à dire que la psychanalyse c'est caca, ça ne soigne pas, c'est de la philosophie et pas de la psychologie etc...) Mais c'est peut-être parce que je n'ai plus besoin d'être "soignée".