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Phobie de l'argent - Page 2

  • Janvier 2014

    Au cours de cette séance, j'ai évoqué des sujets sur lesquels il me semble avoir procrastiné au-delà du raisonnable.

    Cela concerne mon avenir professionnel proche.
    Je vais m'installer à mon compte. J'ai donc du solliciter ma banque. Je me suis préparée à cette entrevue et j'ai exposé mon speech à mon mari la veille du rendez-vous. Il a été effaré et effrayé de voir que je n'avais pas prévu de chiffres (prévision de chiffre d'affaires, analyse de mon activité actuelle, simulation de ma future activité) alors que j'allais voir un banquier. Il m'a dit que c'était très mauvais pour ma crédibilité. Moi, je pensais avoir suffisamment préparé l'entretien, je ne me suis pas du tout rendu-compte qu'il manquait la moitié des infos.
    A ce sujet, le psy m'a dit qu'il n'y a là rien de choquant. Je ne suis pas banquière, ce n'est pas mon métier et j'ai droit à l'erreur. J'aurais pu aller au rendez-vous, le banquier m'aurait demandé les chiffres et nous aurions convenu d'un nouveau rendez-vous, avec les chiffres. Quant-à ma crédibilité, le psy dit que ce n'est pas là-dessus que le banquier la jugerait.
    Le problème est donc plus l'anxiété d'anticipation de mon mari que ma procrastination.

    Deuxième thème de procrastination, toujours au sujet de mon projet professionnel : je dois faire faire des devis pour travaux du futur cabinet. J'avoue que là, j'ai sciemment laissé traîné parce que ça m'angoissait. Je me suis dit que si je m'y mettais en janvier, ça suffirait bien. Mon mari ne comprend pas que je ne m'y sois pas mise en novembre, pour avoir tout de prêt en janvier pour aller voir la banque pour l'emprunt. Je ne lui ai pas dit en temps et en heure que cela m'angoissait. Au final, j'aurai tous mes devis la semaine prochaine et je n'ai pas encore la promesse de vente, qui ne dépend pas de moi. Sans promesse de vente, je ne peux pas demander le crédit. Je suis donc dans les temps à l'insu de mon plein gré.
    Le psy m'a dit "Vous voyez que vous vous en sortez très bien. Ne vous dévalorisez pas. Votre mari est anxieux, ne l'oubliez pas."

    Je suis perplexe. Autant, pour le premier rendez-vous avec la banque, je suis d'accord avec le psy, et mon mari aussi avec le recul ; autant pour les devis de travaux, j'ai procrastiné sciemment. Mais peut-être que je me suis normalisée, en fin de comte, et que ma procrastination est maintenant modérée et ne m'empêche plus de fonctionner.



    Quoi qu'il en soit, j'aimerais bien ne plus procrastiner du tout, mais je crois bien qu'il va falloir faire avec l'idée que ça n'arrivera pas.

  • Sortir de la lutte et choisir la vie

    Le titre de la note est tiré du texte de présentation de l'ACT par Benjamin Schoendorff.

    Grâce à l'ACT, je pense que j'ai franchi un nouveau palier ce week-end.

    Ça fait quelques mois maintenant que je médite presque tous les jours, que je travaille sur l'acceptation des moments difficiles, l' autocompassion dans ces moments-là, et l'action malgré l'angoisse. Je le fais sur des petites choses, un peu tous les jours. Cet entraînement m'a permis de passer outre une ÉNORME angoisse ce week-end, et d'agir malgré cette dernière. J'ai réactualisé mon budget et l'ai donné à lire à mon mari sans qu'il ait à me le demander. L'angoisse était vraiment très forte. J'ai pratiqué l'auto-compassion et cela m'a aidée.
    N'en déplaise à Mr Schoendorff, il s'est agi de lutte. J'ai lutté, mais je n'ai pas lutté pour faire diminuer l'anxiété. J'ai lutté pour agir, pour ne pas tenir compte des signaux d'alerte que m'envoyaient mon cerveau et mon corps, comme on peut décider de ne pas tenir compte d'une douleur dans le dos et continuer à travailler. J'ai lutté pour et pas contre.

    D'autres choses se débloquent grâce à la méditation de pleine conscience et l'ACT :

    J'ai toujours eu des problèmes de poids. Je grossis tout le temps, sauf quand je fais un TAG où là je maigris drastiquement, parce que l'angoisse non-stop est anorexigène chez moi.
    Depuis le début de l'année, et sur les conseils de ma diététicienne, je travaille sur mes sensations de faim et de satiété avec la méditation de pleine conscience. J'interroge mon corps. En début, milieu et fin de repas, j'interroge mon corps pour savoir si j'ai encore faim. Quand j'ai une envie de manger, j'interroge mon corps pour savoir s'il s'agit de faim ou plutôt d'un inconfort émotionnel qui me pousse à vouloir manger. C'est ce qu'on appelle le Mindful Eating. Et je réussis à nouveau à perdre du poids, sans même surveiller ce que je mets dans mon assiette.
    Un peu de lecture à ce sujet :
    - Les kilos émotionnels
    - Les articles en ligne du Groupe de réflexion sur l'obésité et le surpoids

    Mon affirmation s'améliore. Je reprends petit-à-petit confiance en moi dans le sein du couple et avec mes proches. J'ai de moins en moins peur de la peur, peur de mes proches, de leur jugement. Cela se traduit par des petites choses, mais j'ai bon espoir que cela porte ses fruits.
    Tout entraînement porte ses fruits.

  • Novembre 2012

    Je suis arrivée à cette séance la mine un peu renfrognée par l'incompréhension de la séance précédente.
    Mon mari m'avait incitée à revenir sur ce qui s'y est dit. J'ai réussi à le faire. C'est la première fois, depuis que je vois ce psy, que j'arrive à oser revenir sur ce qui s'est dit à une séance précédente, alors que ce n'est pas la première fois que j'en ai ressenti le besoin.

    Nous nous sommes donc expliqués sur ce désaccord.
    J'avais refusé l'achat d'un objet de loisir à mon mari. Nous nous étions pris la tête sur le pourquoi de ce refus. J'en étais arrivée à la conclusion qu'il s'agissait plus de lui exprimer ma frustration, que de faire attention au budget. Le psy, lui, pensait qu'étant donné ma situation financière, il était souhaitable de refuser cet achat. Ce en quoi il n'a pas tort, mais je n'ai pas refusé pour cette raison-là.
    "De quoi êtes-vous frustrée ?" m'a-t'il donc demandé. De tout un tas de choses que je ne fais plus, parce que j'évite des situations potentiellement conflictuelles.
    "Des exemples ?" m'a-t'il demandé. Par exemple, je ne regarde plus de films. Parce que quand je regarde un film, il arrive fréquemment que je m'endorme devant. Mon mari s'en rend compte et me fait généralement une réflexion du genre "T'as bien dormi ?" à la fin du film. Réflexion que je prends très mal, donc conflit. Du coup, je ne regarde plus de film, ça me permet d'éviter ce genre de réflexions.
    Le psy m'a dit qu'il fallait que je trouve pourquoi ce genre de réflexion était inacceptable pour moi, parce qu'à ses yeux, il n'y a rien de méchant, peut-être un peu d'ironie, mais ce n'est même pas sûr.

    Nous allons donc travailler sur ce que j'ai qualifié d'hypersensibilité à la critique et dont je parle au psy depuis 2010. Ce thème revient régulièrement au fil des notes de ce blog. En 2010, les critiques et autres réflexions me provoquaient des crises d'angoisse. Aujourd'hui, je suis plus affirmée, donc cela provoque des engueulades. Je pense qu'il s'agit d'un nœud important dans mes difficultés relationnelles. Si nous arrivons à le dénouer, quel soulagement !

  • Octobre 2012

    Lors de cette nouvelle séance, je sortais d'une prise de tête avec mon mari en rapport avec mes problèmes avec l'argent, j'en étais bouleversée. Je suis toujours bouleversée par ce genre de choses. Le psy a retourné le problème en me le présentant sous l'angle "ce n'est pas un problème psychiatrique, c'est un problème de couple. Je n'ai donc pas de conseil à vous donner, mais je vous donne mon avis en tant que personne. Vous pouvez ne pas être d'accord avec moi."
    Le psy et moi nous ne sommes pas du même avis. Il fait partie des gens qui ont du mal avec nos choix de vie (à mon mari et à moi) et qui ont tendance à penser que mon mari profite de la situation. Je ne suis pas de cet avis.
    Cette séance m'a bouleversée, jusqu'à ce que je comprenne ce qui me bouleverse : je ne suis pas d'accord avec mon psy. Après avoir compris ça, ça allait beaucoup mieux.

    A ce sujet, j'ai lu sur le site ACBS, dans la rubrique l'ACT en français, que nos comportements pouvaient être gourvernés par des règles verbales, et ce selon différentes modalités.
    Première modalité, dite la "pliance" : j'agis pour obéir : je mets mon bonnet pour obéir à maman, pour qu'elle soit contente ou qu'elle ne soit pas fâchée.
    Deuxième modalité possible : le "pistage" : j'agis parce que j'ai fait l'expérience que cette action me conduit au but recherché : je mets mon bonnet parce que je sais qu'avec je n'aurai pas froid aux oreilles.
    La dernière modalité : l' "augmentage" : j'agis parce qu'un "augmenteur" renforce l'effet de mon acte : je suis altermondialiste, j'ai un joli bonnet péruvien commerce équitable, j'ai encore plus envie de le mettre quand il fait froid.

    Et bien je pense que je fonctionne énormément sur le mode "pliance". J'ai toujours peur de déplaire, de fâcher, de décevoir. Je suis bouleversée quand mon mari exprime son ras-le-bol de ne pas me voir avancer sur une de mes problématiques. Je suis bouleversée quand mon psy exprime un avis défavorable sur mes choix de vie. J'ai peur du jugement de mes parents sur mon mode de vie et mon niveau de vie. Cela s'inscrit parfaitement dans le manque d'affirmation et ma "phobie de l'argent".

    J'apprends à accepter d'être en désaccord avec mon psy. Ca n'est pas rien.

  • Septembre 2012

    J'ai revu le psy. Je ne l'avais pas vu depuis le mois de mars.
    Je lui ai raconté le fruit de mes réflexions sur mon rapport à l'argent. Il avait reçu mon courrier, mais ne l'avait pas lu. Je lui ai montré le livre de Benjamin Schoendorff sur l'ACT que j'ai commencé à lire et celui de Christophe André sur la méditation.
    Il m'a félicitée pour tout ce travail accompli et approuvé mon orientation vers l'ACT.
    Il pense que je suis dans le juste sur mes difficultés avec l'argent, qui m'ont conduite à ne plus m'en occuper et ne plus faire mes comptes. Mais il pense aussi qu'il faut creuser plus mes difficultés à dépenser. J'ai du mal sur des petites comme sur des grosses dépenses. Il pense donc que l'argent n'est pas le problème. Le problème, s'est de s'autoriser à se faire plaisir.

    Il est vrai que je bloque sur les dépenses qui ne sont pas vitales ou indispensables. Je n'angoisse pas à l'idée de faire un plein d'essence, de payer la note du véto pour le chat, ou de faire mettre aux normes la fosse septique. Par contre, je bloque pour acheter des vêtements, des chaussures, un jeu vidéo, un blu-ray, des objets de déco, changer de mode de chauffage pour passer à quelquechose de plus confortable, changer de voiture. Toutes ces dépenses, dont je pourrais me passer parce qu'il s'agit de changer quelque chose que j'ai déjà et qui pourrait durer encore, ou parce qu'il s'agit d'objets de loisir, sont anxiogènes. Comme c'est anxiogène, je ne prends jamais (ou rarement) l'initiative de ce genre d'achat, c'est mon mari qui le fait. Comme je tiens le budget, je me retrouve à devoir dire non, mais à vrai dire, je ne sais plus si je dis non parce que c'est hors budget ou parce que ce n'est pas indispenable. Et comme dire non m'est anxiogène, je déteste les virées shopping, qui devraient être l'occasion de se faire plaisir.

    Le psy m'a demandé de travailler sur cette notion de refus de se faire plaisir.

  • Encore une page...

    Edit du 12 février 2013 :

    Début 2012, après ma prise de conscience de ma "phobie de l'argent", la souffrance est si forte, que je cherche de nouvelles pistes pour gérer l'angoisse et retrouver un peu de sérénité.
    Je découvre
    la méditation de pleine conscience grâce à Christophe André et profite de l'été 2012 pour m'y mettre.
    Puis je découvre la Thérapie d'Acceptation et d'Engagement ou ACT (3ème vague des TCC) et je comprends que toute mon énergie est absorbée dans la lutte contre l'anxiété et le contrôle de mes émotions et que ça m'empêche de vivre ma vie, ma vraie vie, avec mon amoureux, mes amis et ma famille. Il y a une autre voie, celle de l'acceptation des émotions et de l'action engagée vers mes valeurs. Je me plonge dedans à l'automne 2012 grâce au livre de Benjamin Schoendorff et commence à en ressentir les bénéfices début 2013.

  • Cachez cet argent que je ne saurais voir !

    J'ai repris la démarche que nous avions eu pour ma phobie sociale et je l'ai appliquée à ma phobie de  l'argent.
    Je pense avoir le postulat qui sous-tend ce problème.
    Plus exactement, je pense avoir déterminé la raison pour laquelle j'ai, un jour, arrêté de faire mes comptes : être riche, c'est mal.


    En fait, les ennuis ont commencé au lycée. En cours de philo, j'ai découvert Freud. Ça m'a passionnée. Je me suis dit que la psychologie serait ma voie. Ma prof principale m'a déconseillé d'aller en psycho, elle m'a dit d'aller en médecine, car d'après elle, j'avais le niveau. Je suis donc allée en première année de médecine, d'autant que mon grand-frère avait fait la même chose, je l'ai donc suivi, et j'en étais plutôt fière.

    J'ai eu le concours, mais je n'ai pas eu médecine (on choisit en fonction de son classement), j'ai eu dentaire. Je ne voulais pas dentaire, je voulais médecine. J'avais une très mauvaise image de cette profession. Appartenir à cette profession était pour moi une source d'angoisse. Je me compromettais. L'image que j'en avais, c'est que c'est une profession de nantis. Je ne voulais pas faire partie des nantis. D'après mes souvenirs, ce n'était pas bien d'être riche, c'était même plutôt mal. Je ne sais pas si c'est le catéchisme qui m'a mis dans le crâne, ou si c'était par loyauté familiale (ou loyauté de classe sociale), mes parents étaient pauvres. Être nantie c'était être du mauvais côté de la barrière.

    Je suis allée en dentaire parce que mes parents, et probablement tout le reste de mon entourage, me l'ont suggéré. Je n'ai pas eu le courage d'aller au bout de mon opinion et de refuser d'y aller, parce que ce concours avait représenté tant de travail que je ne voulais en perdre le bénéfice. Et puis faire quoi d'autre ? Recommencer d'autres études ? Lesquelles ? Redemander une bourse ? Pas sûr que je l'aurais obtenue en ayant refusé d'aller en dentaire. Et puis de toutes façons, j'étais beaucoup trop paralysée par le fait que les choses ne se déroulent pas comme prévu pour me projeter dans un nouveau projet. Mais ce n'est pas ça que je voulais faire, ce que je voulais être. Je voulais être sauveuse de l'humanité, faire de l'humanitaire, sauver des vies ou être concrètement indispensable à la société. Je voulais être méritante et digne. Cela passait par le sacrifice, pas par le fait de bien gagner sa vie en ne faisant rien d'extraordinaire.

    J'ai fait mes études tant bien que mal. J'ai eu le diplôme, et j'ai passé le concours d'internat, qui me permettait de rester encore quelques années dans le giron de la fac et même d'envisager d'y rester "pour toujours" par le biais d'une carrière hospitalo-universitaire.

    J'ai le souvenir très présent d'avoir culpabilisé, durant mes années d'étude, parce que j'allais gagner plus que mes parents. Culpabilité qui sera d'autant plus marquée par la suite puisqu'ils m'ont toujours aidée financièrement. (Et Dieu sait qu'on a besoin de voir ses caisses renflouées quand on ne fait pas ses comptes...) J'ai aussi culpabilisé d’avoir mieux réussi mes études que mon grand-frère, qui a été longtemps mon modèle et qui a abandonné ses études de médecine à cause d'une forme de phobie scolaire.

    A l'issue de l'internat, j'ai passé le concours pour être enseignante mi-temps à la fac. A ce moment-là, ma boss de la fac m'a suggéré de bosser un peu dans le privé, pour que je vois ce que c'est avant de m'engager dans la carrière universitaire. Je suis donc allée bosser mi-temps dans le privé. Je n'avais pas envie d'y aller. Je n'assumais pas d'être dentiste, j'en avais même honte. Quand je rencontrais des gens, j'avais toujours un moment d'angoisse quand ils me demandaient ce que je faisais dans la vie. D'ailleurs, la plupart du temps, je répondais "prof en fac dentaire" et pas "dentiste". Encore aujourd'hui, j'ai du mal à dire que je suis dentiste, j'ai toujours peur qu'on me juge négativement (je rappelle que je suis aussi phobique sociale).

    Donc travailler dans le privé était source d'angoisse, car c'était une compromission. Je trahissais ma classe. L'argent que j'y gagnais était donc non désirable et non désiré. Je pense que c'est la raison pour laquelle j'ai arrêté de m'en occuper. "Cachez cet argent que je ne saurais voir !"

    J'ai très vite arrêté de bosser dans le privé, dès que ma boss me l'a suggéré (pour faire un DEA), parce que ça ne me plaisait évidemment pas et aussi parce que je suis tombée chez quelqu'un de malhonnête qui n'a fait que renforcer l'image négative que j'avais de la profession. C'est là que je me suis embarquée temps plein dans le public, payée mi-temps, évidemment.

    Je n'ai jamais recommencé à faire mes comptes. Peut-être parce qu'il aurait fallu que quelqu'un me dise de le faire (ce qui s'est passé cette année avec mon mari). Mes parents et mon grand-frère savaient que j'avais un problème avec l'argent et que je ne faisais pas mes comptes, mais comme ils sont tous phobiques sociaux, aucun d'eux n'a osé me dire que j'avais un problème et qu'il fallait le régler. Ma vision du monde a plutôt été entretenue par mon grand-frère qui n'aimait pas plus l'argent ni les riches que moi. Il était d'extrême gauche et je l'y ai rejoint, autant par angoisse de gagner de l’argent, que par conviction politique. J'ai donc eu ma période ultra-gauche altermondialiste.

    Avec les années, j'ai réussi à orienter mon activité dans le sens qui me convenais : gagner peu, travailler beaucoup et être utile, voire indispensable, à la société. J'étais dans le public, mal payée et je travaillais avec une population qui m'assurait sacrifice et dignité. Je végétais financièrement et professionnellement, surfant de CDD en CDD, travaillant temps complet payée mi-temps, ne prenant pas la moitié de mes congés payés. Mais j'étais fière de moi, j'avais une bonne image de moi. Je ne me compromettais plus, j'étais digne et méritante.

    Du fait de mon manque d'affirmation, je n'ai pas réussi à être titularisée (pour cela il faut savoir se vendre). Je l'ai vécu comme une réelle injustice parce que je n'ai pas été prise malgré les sacrifices que je m'étais imposés pendant près de 10 ans. La pilule fut très dure à avaler.
    J'ai du retourner dans le privé.

    Et puis finalement, là, je suis tombée sur quelqu'un de vraiment très bien, qui m'a appris à aimer ce métier et qui n'était pas trop regardante financièrement. Elle a renfloué mes caisses, comme le faisait ma mère auparavant.

    Finalement, j'ai compris pourquoi je ne me débrouillais pas bien financièrement et pourquoi je m'étais endettée vis à vis d'elle. Dès que j'ai compris cela, je lui ai expliqué (à la demande de mon mari, moi toute seule, je n'aurais jamais osé lui raconter que je ne faisais pas mes comptes, j'aurais eu trop peur de l'image qu'elle allait avoir de moi et des conséquences). Elle a très bien compris le problème et a continué à me faire confiance.

     

    Résultat :

    Aujourd'hui faire mes comptes m'angoisse parce que j'ai peur que la situation, que je ne contrôle pas, soit pire que ce que j'imagine. Je les fais, et ça va de mieux en mieux, surtout depuis que j'ai découvert les Débiteurs Anonymes et que j'essaie d'appliquer leurs conseils. Le budget du ménage n'est pas encore à l'équilibre, mais il en prend le chemin. En attendant, depuis 10 ans, ma mère a renfloué mes caisses, puis ce fut au tour de ma collègue. Elles m'ont permis de ne pas me retrouver dans une situation catastrophique, mais en même temps, elles ne m'ont pas rendu service en ne me disant pas qu'il fallait que cela cesse.

    L'idée de faire un emprunt m'angoisse parce que j'ai peur qu'on me le refuse (j'ai un peu le syndrome de l'imposteur).

    Je ne suis toujours pas à mon compte à 38 ans, entre autres raisons, parce que j'ai peur de gagner ma vie et de faire la demande de crédit nécessaire à l'installation.

    J'ai végété professionnellement pendant 10 ans. Tous mes copains de promos ont leur cabinet depuis bien longtemps. Au cours de ces 10 ans, j'ai quand-même appris beaucoup de choses qui me sont très utiles dans ma pratique quotidienne actuelle. Il faut le reconnaitre, tout ce temps passé dans le public n'a pas été perdu. Il m'a permis d'être très à l'aise avec une catégorie de la population qui est difficile à soigner et ça me permet de me sentir utile et indispensable (et un peu au-dessus de la moyenne, je dois bien l'avouer), tout en bossant dans le privé, ce qui n'est pas si mal.

    Pendant des années, j'ai eu beaucoup de mal à demander de l'argent pour les soins que je prodiguais, ça me rendait malade. Aujourd'hui, ça va mieux, je me fais payer sans difficulté, largement en-dessous de ce qu'au vu de mes diplômes et compétences (du fait de mes 10 ans hospitalo-universitaires) je serais en droit de demander, mais au moins je fonctionne.

  • Juillet 2012

    Bonjour Mr [nom de mon psy],


    Je me permets de vous écrire, parce que j'ai des choses à vous dire et je ne veux pas empiéter sur votre temps de consultation par téléphone. J’ai trouvé votre adresse mail sur internet. J'espère que vous ne m'en voudrez pas de cette intrusion dans votre boîte mail.

    Je n'ai pas pu encore m’organiser pour me libérer pour venir en rendez-vous. Cela finira par arriver, mais pour l'instant il m’est difficile de me libérer de mon travail.

    C'est aussi pour cela que je vous écris. Je veux que vous sachiez que je n’arrête pas la thérapie pour autant.
    Je tenais également à vous faire part de mon état actuel.
    J'essaie tant bien que mal d'avancer sans vous, et avec l'aide de mon mari (nous nous sommes mariés le xxx). Il m'aide à m'affirmer et je fais des progrès chaque jour. J'essaie d'appliquer ce que je lis dans le livre de Fanget « Osez la vie à deux ».

    Malgré cela, je vis actuellement une période de souffrance relativement forte.

    J'ai compris un peu mieux mon problème dans mon rapport à l'argent. J'ai compris que, couplé à mon manque d'affirmation, il était à l'origine de beaucoup de mon anxiété.
    J'ai trouvé des informations concernant ce problème sur le site des « Debtors Anonymous »  (association issue des Alcooliques Anonymes) et de son pendant français « Débiteurs Anonymes »  . Ils ont des listes de critères et de signaux d’alertes, dans lesquelles je me retrouve pour la majorité des items : je suis débitrice compulsive et sous-payée compulsive (j'ai mis en pièce-jointe la brochure d'information des Debtors Anonymous, au cas où ça vous intéresserait). Je pense avoir mis le doigt sur quelque chose d'aussi important et handicapant que l'était ma phobie sociale quand nous nos sommes vus la première fois.

    Après réflexion, il me semble que le problème a démarré quand j'ai travaillé pour la première fois en libéral pendant quelques mois en 2002, année au cours de laquelle j'ai arrêté de faire mes comptes. Voici mon interprétation : je pense qu'il s'agit d'un problème du type « l'argent que je perçois est sale et je ne le mérite pas, alors je ne m'en occupe pas » . A l'époque, Je vivais très mal ma profession (ndlb : ce n'est pas le métier que je voulais faire quand j'ai commencé mes études), et encore plus de l'être en libéral. Je venais de finir mes études, où je me sentais dans un cocon, et d'être embauchée en  mi-temps universitaire. Je vivais très mal le fait de devoir travailler dans le libéral à côté. Je me destinais à la « sacro-sainte carrière  universitaire », qui n'a jamais pu aboutir, comme vous le savez. L'argent du secteur libéral était pour moi « sale » et indu. J'acceptais très mal de prendre de l'argent pour le travail que j'effectuais. J’ai d’ailleurs arrêté le libéral dès qu’on me l’a suggéré à la fac (en novembre de la même année), pour y travailler temps-plein, rémunérée mi-temps. Ce rejet de l’argent du libéral, ajouté à l’isolement du à la phobie sociale, a permis, je pense, l’installation de mes comportements inadaptés vis-à-vis de l’argent. J'ai arrêté de faire mes comptes cette année-là. Je me suis retrouvée interdite bancaire un an plus tard, parce qu'en plus de ne pas regarder mes comptes, je n'ouvrais pas les courriers de la banque.

    Depuis, les choses ne se sont pas arrangées. J'ai la chance d'exercer un métier rémunérateur, sinon, je pense que je serais à la rue depuis longtemps. Comme vous le savez, je me suis endettée sur le plan professionnel parce que je n'ai pas anticipé les charges. Nous avons acheté une maison sans connaitre notre budget (mon mari me faisait confiance et se reposait sur moi puisque c'est moi qui ramène l'argent, et je ne lui avais jamais dit que je ne faisais pas les comptes). Nous sommes à découvert en permanence. Je fais un chèque en me disant que l'argent qui va rentrer le couvrira. Je dépense l'argent avant de l'avoir gagné.

    J'ai pris conscience que tout cela était anormal cet hiver et je vous en ai fait part. Mais je n'avais pas réalisé à quel point mon problème était grave.

    J'ai donc cerné mon problème, mais seulement voilà, je ne sais pas le résoudre. Je m'inspire des conseils prodigués par les Débiteurs Anonymes, mais il faut assister à leurs réunions, et il n'y en a pas dans ma région.

    Je me sens désemparée. Mes problèmes d'argent, et le fait de devoir régulièrement dire non à mon mari pour les achats qu'il propose, m'obsèdent et me handicapent de plus en plus. Je me retrouve avec à nouveau un niveau d'anxiété élevé (mais fluctuant), comme avant, à la différence près qu'aujourd'hui je sais précisément ce qui m'angoisse.

    J'ai essayé de faire comme nous avions fait pour la phobie sociale : lister les éléments anxiogènes dans mon rapport à l'argent, trouver leurs points communs et chercher pourquoi ils sont anxiogènes, mais, seule, je n'arrive pas à trouver pourquoi ils sont anxiogènes.

    En attendant de pouvoir vous revoir, auriez-vous connaissance d'un groupe de parole pour anxieux à xxx ou alentours ? J'ai cherché, mais je ne trouve rien.

    Je vais faire en sorte de prendre rendez-vous avec début septembre.

    Bien cordialement

  • Mai 2012

    Je ne peux toujours pas prendre rendez-vous avec le psy, alors j'essaie de me débrouiller sans lui. D'autant que les thématiques sur lesquelles je travaille ne l'ont jamais beaucoup inspiré quand je lui en parlais.



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    J'essaie de corriger mon hypersensibilité à la critique (et aux ordres).
    J'ai trouvé d'où cela vient.

     

     

     

     



    Il semble vraisemblable que des expériences éducatives peuvent donner à l’individu le sentiment qu’il est inférieur et risque d’être rejeté : une éducation trop sévère, un frère ou une sœur apparemment très "supérieurs" […] Un père ou une mère très évitant peuvent aussi constituer pour l’enfant un modèle face aux difficultés de la vie, sans compter la part génétique possible du comportement anxieux.
    (François Lelord & Christophe André "Comment gérer les personnalités difficiles")

    Son origine :

    - d'une part innée, héréditaire
    - d'autre part environnementale :
    Événements de l’enfance ou éducation dont : deuil précoce, style d’éducation ou de communication au sein de la famille
    Un enfant déjà prédisposé génétiquement à l’anxiété pourra recevoir une éducation anxiogène de la part du parent anxieux
    [...] plus fréquentes chez les "petits derniers ou dernières", ou chez les personnes ayant souffert d’une maladie chronique pendant l’enfance.
    (François Lelord & Christophe André "Comment gérer les personnalités difficiles")

    Ces personnalités [passifs-agressifs] cumulent en fait deux problèmes :
    Hypersusceptibilité liée à un déficit de l’estime de soi : se percevant de peu de valeur, ils attachent une importance majeure à ne pas se sentir infériorisés. Et il leur semble qu’on peut l’être par des ordres ou des contraintes : "si on ne me respecte pas, cela prouve que je n'ai pas de valeur". Ils ont du mal à voir qu’on peut choisir d’accepter des ordres parce qu’ils nous semblent légitimes. Comme eux ne se sentent pas capables de les refuser, ces ordres, ils les détestent.
    Car le second problème des passifs-agressifs : ils ne savent pas s’affirmer. La plupart d’entre eux souffrent d’un déficit d’affirmation de soi : ils n’osent pas dire "non, je ne suis pas d’accord, et voilà pourquoi", ou "cela me gêne que tu me parles comme ça, il faut qu’on en cause". Incapables de discuter franchement de ce qui les dérange, ils s’en plaignent plutôt à d’autres personnes, et ils font obstruction.
    Le résultat émotionnel est médiocre : ils sont toujours mécontents, toujours victimes, toujours blessés et toujours offensés…
    Les sources de tels comportements remontent souvent à l’enfance : il existe des familles à l’intérieur des quelles il y a tout le temps quelqu’un qui boude, où l’on se vit en victime des autres sans jamais oser leur dire ou se rebeller autrement que par des actes de sabotage.
    (Christophe André & Muzo "Petites angoisses et grosses phobies")

    Les sujets à mauvaise estime de soi n’ont pas moins de qualités que les autres, mais commettent, lorsqu’ils s’évaluent, plusieurs erreurs psychologiques : focalisation sur les défauts et limites, sous-estimation des compétences et qualités.
    [Résultat : ] dévalorisation constante, présence permanent du "critique intérieur".
    Une faible résilience : [aptitude d’une personne à résister à l’adversité]
    L’estime de soi nous protège des échecs et de l’adversité.
    La mauvaise estime de soi rend vulnérable à toute forme de difficulté :
    - Échecs
    - Critique
    - Souffrance
    - Obstacles
    [Conséquence : ] la mémoire émotionnelle des personnes à faible estime de soi semble encombrée de mauvais souvenirs qui vont constituer des sources de démotivation. 
    (Christophe André & Muzo "Petites complexes et grosses déprimes")


    Le travail en psychothérapie avec les personnalités difficiles ou pathologiques :

    Première étape :
    Prise de conscience que les problèmes rencontrés par une personne viennent en partie d’elle et pas seulement des autres : c’est la question du recul nécessaire sur soi et du renoncement aux mécanismes de défenses qui nous protègent en nous aveuglant.

    Deuxième étape :
    Comprendre les mécanismes psychologiques qui conduisent à adopter un style psychologique inadapté, et parfois difficiles à accepter par les autres. A partir des croyances, peuvent se mettre en place trois styles de réaction : la soumission (capitulation), la bataille (compensation) ou l’évitement (fuite).
    Ex : si une de vos croyances est que vous êtes sans valeur, vous pouvez vous y soumettre (comportements d’échec), compenser (vous refugier dans le narcissisme : besoin de se mettre en avant, manque d’empathie, sentiment de mériter plus que les autres, attitude sociale méprisante, soin important à son apparence, étalages des signes extérieurs de son statut social, colère et ressentiment à la frustration, goût immodéré pour les privilèges, désir de séduire les personnes importantes afin d’obtenir des avantages), ou éviter (se retirer du monde, de toute démarche professionnelle, sociale ou amoureuse où vous pourriez être amené à subir un échec).

    Troisième étape :
    Trouver les racines des comportements problématiques :
    Quelles ont été les expériences de vie précoces en matière d’amour, de socialisation ? Comment se comportaient eux-mêmes les parents ? Quelles valeurs ont été transmises ? Quelles rencontrent ont été faîtes à l’adolescence ? Quels modèles ont été influents ?
    Ce dont nous héritons dans nos premières années, ce n’est pas un destin prédéterminé, mais une sorte de pilote automatique qui tendra à se mettre en marche sans notre volonté. Cette dernière ne pourra intervenir que pour le freiner ou le réguler.

    Quatrième étape :
    Emprunter de nouvelles voies. Souvent les casse-pieds ne savent pas régler leurs problèmes, communiquer, agir autrement qu’en étant casse-pieds. Le but des travaux pratiques proposés en thérapie est de leur faire expérimenter de nouvelles façons de faire.

    Dernière étape :
    Sortir peu à peu de la thérapie, se mettre en situation d’apprendre de la vie, de profiter des événements de l’existence, des rencontres pour continuer à apprendre et progresser.
    (Christophe André & Muzo "Petits pénibles et gros casse-pieds")


    Mon histoire colle à ce qui est décrit :

    • Mère non affirmée (mon père idem, du moins non communicant) = éducation évitante. Adepte du "Si tu n'as rien d'agréable à dire, tais-toi" et "Laisse-dire, laisse-faire".
    • Après le décès de ma soeur aînée : mère dépressive (la dépression de la mère perturbe le développement de l'enfant).
    • Institutrice de CP-CE1 aux méthodes dévalorisantes, humiliantes.
    • Mon frère qui a trompé son défaut d'estime de soi en devenant narcissique
    • Mon grand-frère, qui n'avait pas une meilleure estime de soi (il est plutôt allé vers le comportement d'échec) que mon frère et moi, est devenu très exigeant avec moi. Il fut un modèle influent.
    • Ma grande-sœur décédée "supérieure" car fantasmée. J'ai également fantasmé sur le fait que j'ai pensé que j'aurais dû mourir à sa place.
    • Perpétuelle "tête de Turc" pendant les années collège.
    • Enfin, une enseignante perverse narcissique pendant mes études supérieures, qui s'est acharnée sur moi parce qu'elle a perçu que j'étais faible, qui m'a pousée jusqu'à envisager le suicide.

     
    Un gros besoin de résilience que je n’avais pas.



    Je dois maintenant m'attaquer à comment y remédier. Et ça, c'est difficile. J'ai des pistes dans le bouquin "S'affirmer et communiquer" mais je dois me repencher dessus et mettre en pratique.



    J'ai résolu le conflit avec mon grand-frère, avec l'aide de mon compagnon. C'est une grande première pour moi et un grand pas dans ma quête de l'affirmation de moi. Autrefois, j'aurais fait comme mon grand-frère, j'aurais fui et plus donné de nouvelles. Mais là, j'ai rappelé mon grand-frère, qui était soulagé que je le fasse, car ça le démangeait mais il n'osait pas le faire. Nous nous sommes rencontrés tous les quatre. Nous avons beaucoup parlé, y compris de ma sœur (chose que nous n'avions jamais faite), pas mal pleuré, et tout va mieux. Il sera mon témoin de mariage et sa femme sera présente. J'aimerais bien maintenant continuer sur la même lancée avec mon autre frère. Réussir à le faire parler, qu'il dise son mal-être comme nous lavons fait avec mon grand-frère.



    Mon travail sur la "phobie de l'argent" est en stand-by, parce que je ne pourrai pas aller chez mes parents avant l'été. Les documents à explorer pour tâcher de comprendre quel est le problème sont chez eux. En attendant, je me force à tenir les comptes. C'est anxiogène, mais j'arrive à surmonter ça.



    Je m'attaque à un autre problème : celui qui, je pense, est à l'origine de mes problèmes de prise de poids. Je ne sais pas jeter de la nourriture. J'en suis incapable, parce que jeter de la nourriture "c'est mal". Du coup, je me force, depuis toujours, à finir mon assiette. J'avais beaucoup maigri grâce au suivi par une diététicienne, qui m'avait fait prendre conscience du problème, mais je ne m'y étais pas attaquée sérieusement. En effet, le fait d'être encadrée par la diététicienne avait pour effet que je contrôlais ce que je mettais dans mon assiette, donc je pouvais la finir puisqu'il n'y en avait pas trop. Et je maigrissais "sans effort". Depuis que nous habitons à la campagne, loin de tout et de tout le monde, je ne vois plus la diététicienne, et je regrossis. Je me rends compte que je me force encore à finir mon assiette au quotidien, même si je ne le fais plus comme avant, quand j'étais capable de manger beaucoup trop, au point d'avoir le ventre distendu et douloureux. Je le fais sur de petites quantités, mais ces petits excès de quantité répétés me font reprendre du poids. C'est d'autant plus agaçant que, maintenant, j'identifie bien mes sensations de faim et de satiété et je mange quand-même alors que je suis consciente de ne plus avoir faim. C'est comme une pulsion difficile à contrôler qui m'oblige à ne rien jeter ("faut pas gâcher"). Ma thérapie est radicale : je m'oblige à jeter systématiquement une partie du contenu de mon assiette à chaque plat et à chaque repas, ce jusqu'à ce que ça ne me fasse plus rien de jeter. Ça peut paraît absurde, mais ça n'est pas plus absurde que de se forcer à finir systématiquement. Je bloque encore quand je suis invitée, je n'ose pas en laisser dans mon assiette sous le regard de mes hôtes (manque d'affirmation vous avez-dit ?). Je sais que la solution est soit de leur expliquer pourquoi je le fais, soit de ne pas m'en préoccuper car, après-tout, tout le monde ne s'offusque de ce qu'on ne finisse pas son assiette, mais j'ai du mal à mettre en pratique.



    Voilà, j'ai de quoi faire...