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Hypersensibilité à la critique

  • PTSD (avril et mai 2017)

    J'ai revu deux fois la psy depuis ma dernière note. Je ne pensais pas avoir pris autant de retard.

    Lors de la séance du mois d'avril, nous avons travaillé sur les situations dans lesquelles j'ai du mal à m'affirmer. La psy m'a entraînée à répondre de manière affirmée à différentes situations et à demander des choses de manière affirmée. Elle m'a demandé de m'entraîner à le faire régulièrement en situation réelle, en commençant par des situations peu anxiogènes. Elle m'a demandé également de continuer à relever ce genres de situations, pour que nous continuions à travailler dessus.
    Parmi ces situations anxiogènes, il y a des situations où je n'ai pas confiance dans mes arguments et la peur de me tromper prend le dessus. Cela me rappelle mon instit de CP CE1 qui humiliait les enfants qui faisaient des erreurs. C'est pourquoi la psy m'a aussi demandé de replonger dans mes souvenirs d'humiliation avec cette institutrice et de les rédiger pour la prochaine séance. Elle veut que nous avancions là-dessus, car elle pense que j'ai une sorte de PTSD (post traumatic stress disorder ou syndrome de stress post-traumatique) et elle veut m'en faire sortir.


    Lors de la séance du mois de mai, nous avons exploré mes souvenirs traumatiques avec l'institutrice et avec la prof de fac (je l'ai rajoutée, car en écrivant mes souvenirs de l'instit, ils ont fait remonter ceux avec cette prof) qui s'étaient acharnées sur moi quand j'étais sous leur coupe. J'ai été beaucoup plus sereine pour parler de l'instit cette fois-ci, je pense que c'est parce que j'avais déjà un peu vidé mon sac à ce sujet avec la psy auparavant. Par contre, j'ai pas mal pleuré en parlant de la prof de fac.
    La psy a cherché à savoir si ces souvenirs me hantaient, m'empêchaient de dormir et s'ils polluaient mon quotidien, signes d'un PTSD. Ce n'est pas le cas. Par contre, ils refont surface dans des situations bien précises, où j'ai peur d'être humiliée. Elle m'a demandé de noter ces situations gâchettes (trigger) qui font remonter à la surface les émotions de ces humiliations passées.

    En fait, j'ai été étonnée de retrouver si peu de souvenirs traumatiques, je commençais à me dire que nous faisions fausse route. D'autant que d'après ce que j'ai raconté sur la prof de fac, comment j'ai réussi à surmonter ma peur de la recroiser des années plus tard, la psy m'a dit qu'elle pense que j'avais dépassé ce problème et que cela n'avait plus d'impact sur ma vie. (Ce qui n'est pas le cas de ce qui s'est passé avec l'instit.)
    Et puis ce matin, je suis tombée sur ceci :

    https://runreard.tumblr.com
    https://runreard.tumblr.com
    https://runreard.tumblr.com
    https://runreard.tumblr.com
    https://runreard.tumblr.com
    https://runreard.tumblr.com
    https://runreard.tumblr.com
    https://runreard.tumblr.com
    https://runreard.tumblr.com
    https://runreard.tumblr.com
    https://runreard.tumblr.com
    Source : https://runreard.tumblr.com/

    L'auteur de la BD a représenté ici ce que peut être un PTSD causé par des faits assez similaires à mon vécu.
    Quand je suis tombée sur cette BD, plein de souvenirs d'agression (du moins vécus comme tels) et de harcèlement me sont revenus de l'époque du collège. Des souvenirs très douloureux, très anxiogènes et très amers, qui venaient parfaitement compléter ce manque de souvenirs que j'exprimais plus haut.
    Cette BD m'a aidée à mieux comprendre ce que la psy recherche chez moi. 
    Il n'y a pas eu que l'instit de CP CE1 pour m'apprendre à avoir peur de l'humiliation et peur des gens. Il y a eu mes camarades du car de ramassage scolaire. Des humiliations, du harcèlement, un sentiment de blessure, de meurtrissure et une douleur presqu'intacts aujourd'hui. Et un sentiment de haine qui s'en suit.
    A peu près ce que j'ai ressenti quand j'ai visionné l'extrait de la récente émission de Hanouna où il piège un jeune homme avec une petite annonce pour un plan cul. De la douleur, puis de la haine.
    J'avais évoqué ces souvenirs du car de ramassage scolaire avec le psy d'avant (voir cette note), mais nous ne sommes pas allés au fond des choses. Je ne les ai pas (encore) évoqués avec la psy actuelle (ni avec celles d'avant).

    Bon, c'est bien, on avance.

  • OITNB

    En ce moment, je regarde la série "Orange Is The New Black", qui se passe dans une prison à sécurité minimale pour femmes aux États-Unis.
    Piper Chapman, le personnage principal, issue d'une famille aisée WASP de la côte Est des Etats-Unis, est parachutée dans l'univers carcéral et apprend à y survivre, puis à y vivre et parfois à s'y épanouir. C'est un effort quotidien, car les règles de vie entre prisonnières, avec les gardiens et même avec le monde extérieur, sont difficiles à appréhender. Les erreurs prêtent à lourdes conséquences et aucun répit n'est permis.
    Plus je regarde cette série, plus j'ai le sentiment qu'elle ne parle pas de l'univers carcéral, mais de ma vie. Cette difficulté perpétuelle à comprendre, établir et maintenir les rapports sociaux, cette sensation de toujours avoir besoin de me torturer l'esprit pour ne pas dire ou faire la mauvaise chose, le mauvais choix, cette absence de répit, et ce décalage quasi-constant entre ce que je pense que les autres sont - en me basant sur ce que je suis - et la réalité.

     

     

    s-ORANGE-IS-THE-NEW-BLACK-large300.jpg

  • WAIS IV

    Un lecteur, toujours le même, m'a demandé mes résultats de test de QI. Je ne les avais pas publiés, pensant que ça n'intéresserait personne.
    Les voici, donc.


    Première page : (cliquer sur l'image pour l'agrandir)

    WAIS%20IV%201.JPG

     

    Deuxième page :

    WAIS%20IV%202.JPG

     

    Troisième page :

    WAIS%20IV%203.JPG

    Où je découvre, très surprise, que non, je ne suis pas nulle en calcul mental (je me suis toujours crue nulle en calcul mental, depuis les petites classes), je suis juste : pas "très forte". C'est le seul domaine où je suis "dans la moyenne des gens de mon âge".
    Cette anecdote résume bien ce que c'est que d'être perfectionniste, psychorigide et hypersensible à la critique, ce que sont souvent les gens à HPI : si ce n'est pas parfait (ou génial, ou extraordinaire, etc.), c'est que c'est nul.
    Depuis que je sais que je ne suis pas nulle, donc que ce n'est pas désespéré, je m'entraîne.

     

    Et la conclusion :

    WAIS%20IV%204.JPG

     

    WAIS%20IV%205.JPG

    (avec la coquille concernant le syndrome d'Asperger.)

     

  • C'est pas passé loin

    J'ai donc revu la psy spécialisée dans l'autisme pour la restitution des résultats des tests.
    Comme je le dis dans le titre de cette note, c'est pas passé loin !
    J'ai beaucoup de traits commun avec les Aspergers, à tel point que la psy s'est posé des questions et qu'elle a du étudier mon cas avec ses collègues pour être sûre de sa décision, mais je n'ai pas suffisamment de points validés pour que le couperet tombe. Je ne suis pas Asperger. Elle m'a toutefois confirmé que mes interrogations n'avaient rien de saugrenu.
    Par contre, elle a mis le doigt sur autre chose, grâce au test psychométrique, le WAIS-IV. Je suis à haut potentiel intellectuel (c'est ce qu'on appelle être surdoué ou précoce chez les enfants). C'est à dire que mon QI est supérieur à 130 (plus de 2 écarts-types de différence avec la moyenne des gens de mon âge). Elle n'a pas pu me calculer de QI globlal, car mes compétences sont hétérogènes. Mais en gros, la source de mes problème est identifiée : je pense, je réfléchis et je perçois les émotions différemment des autres, ce qui explique mes difficultés d'intégration sociale et mes problèmes anxieux divers et variés.

    Elle m'a conseillé de lire "Trop intelligent pour être heureux ? L'adulte surdoué." de Jeanne Siaud-Facchin (l'inventeur du terme "zèbre" pour les gens à HPI) ; que j'ai dévoré dans le week-end, chose rare, en général je lis très lentement.
    J'y ai surtout reconnu mon mari, qui va passer les tests lui aussi, dans quelques temps, pour savoir comme moi ce qui cloche chez lui.
    N'ayant pas eu de difficultés scolaires, je cadre peu avec les descriptions principales du livre. L'auteur y aborde beaucoup plus succinctement le cas des gens qui se sont fondus dans le moule et les spécificités des femmes. On retrouve un peu le même problème qu'avec le SA : les femmes et les petites filles passent plus inaperçues, donc  elles sont moins dépistées et donc moins étudiées.

    Pour résumer, les gens à haut potentiel intellectuel ont une intelligence différente et sont hypersensibles. Ils sont de grands anxieux. Ils ont tendance à être envahis par leurs émotions et celles des autres.
    Ils ont habituellement une trop grande empathie, ce qui tranche avec moi, qui en aurais plutôt pas assez. La psy explique mon manque d'empathie comme un mode de protection face à un (des) traumatisme(s) de mon enfance. Je lui ai dit que ça me parlait et je lui ai raconté brièvement le décès de ma sœur et mon instit perverse narcissique. Elle m'a dit qu'il était possible que je souffre d'un syndrome de stress post-traumatique (PTSD ou post traumatic stress disorder) et m'a conseillé de faire de l'EMDR.
    J'ai aussi appris que les gens à haut potentiel intellectuel sont souvent très susceptibles, perfectionnistes et ne supportent pas l'échec (tiens donc !).
    Leurs troubles anxieux et la façon dont ils sont (mal) perçus par les autres pendant leur scolarité peuvent les amener à l'échec, voire à la phobie scolaire, ce qui ne fut pas mon cas. Mais ma phobie sociale semble venir de là.

    Donc voilà, je sais ce qui cloche chez moi. Je suis un zèbre.
    Je vais pouvoir continuer à avancer mieux et de manière plus adaptée.
    Quand j'aurai digéré la nouvelle.

     

     Quelques liens sur le HPI :

    - http://www.anpeip.org/et-les-adultes
    - http://www.avancetoi.be/caracteristiques
    - http://garhp.com/fr/left/definition-le-haut-potentiel-selon-le-garhp/
    - http://planetesurdoues.fr/index.php/adultes-surdoues/sites/

     

    A l'heure où j'écris ces quelques lignes, je n'ai pas le compte-rendu de la psy sous les yeux, je ne peux donc pas mettre ici le détail des tests sur le SA, mais je le ferai dès que possible.

  • Ma thérapie est finie

    Quand le psy d'avant m'a dit qu'il suggérait qu'on se revoit dans 6 mois, il considérait que ma thérapie était finie, même s'il ne l'a pas dit en ces termes. Il m'avait dit auparavant qu'il voyait dans mes difficultés avec mon mari des problèmes de couples, plus que des problèmes psy. Je ne l'ai pas cru et m'en suis offusquée.
    Et bien ma nouvelle psy, après 7 mois de suivi à raison d'environs deux séances par mois, me tint à peu-près le même langage.
    Grâce aux exercices d'exposition qu'elle m'a fait faire, je suis maintenant capable de dire ce que je pense à peu près à chaque fois que c'est nécessaire.
    Grâce à la méditation, que j'ai apprise en autodidacte il y a maintenant presque 3 ans et que j'ai pratiquée vraiment quotidiennement depuis l'hiver dernier avec sérieux, persévérance et quelquefois acharnement, j'ai appris à ne plus fusionner avec mes pensées et mes émotions négatives. J'ai compris récemment d'où venaient mes difficultés à accepter et pardonner mes erreurs et pourquoi je suis un si terrible critique avec moi-même. J'ai compris que l'autocritique m'empêche d'avancer sur mes problématiques. Je suis en train d'apprendre à ne plus m'autocritiquer en pratiquant l'autocompassion et la bienveillance envers soi. 
    D'après elle, je n'ai plus besoin d'elle, elle n'a plus grand chose à m'apporter, parce que je gère les difficultés toute seule maintenant. 
    Si je veux avancer plus loin au sujet des difficultés que j'éprouve encore au sein de mon couple, elle pense qu'il nous faut trouver un psy qui fait de la thérapie de couple

    Je lui ai dit que c'est grosso modo ce que m'avait dit le psy. 
    "Voilà, maintenant, vous avez deux avis de professionnels" m'a-t'elle répondu en souriant.

    Bref, ma thérapie est officiellement terminée.

  • Sois gentille

    Au hasard de mes lectures, je suis tombée sur cet article : Renforcement positif : 17 expressions à ne plus dire à votre enfant.

    Une des 17 expressions est "sois sage" :

    Il existe plusieurs raisons pour arrêter d’employer « sois sage » . Tout d’abord, quand vous dites « sois sage », votre enfant comprend « sois sage, sinon… ». Donc cela sonne comme une menace et, surtout, remet en cause l’amour inconditionnel car l’enfant comprend : « je dois être sage sinon on ne m’aimera plus ».
    La deuxième raison est que « sage » est une étiquette, et qu’à force de coller des étiquettes sur nos enfants, ils ne deviennent pas ce qu’ils auraient dû devenir. Encouragez les actes et ne jugez pas la personne.
    La troisième raison est que « sage » n’est pas un objectif de vie. Vous voudriez que votre enfant sois sage quand il sera plus grand ?

    Je ne peux qu'approuver ce texte. 

    Et j'ajouterai : si vous voulez savoir comment on vit quand on a pour objectif de vie d'être "gentille", lisez mon blog

  • Diverses choses

    Du coup, je me suis plongée dans la relecture des notes de ce blog.

    En juillet 2008, mon psy disait que de la disparition du postulat de ma phobie sociale découlera un changement dans mon comportement avec mes proches. Quand je serai débarrassée à 100% du postulat, je serai débarrassée de 50% du problème qui concerne mes proches.
    Il s'est un peu planté sur ce coup-la. Ma phobie sociale a disparu depuis un moment maintenant, et j'ai toujours beaucoup de difficultés de communication avec mon mari.
    Autre chose qui m'a toujours posé question avec le psy, c'est qu'il ne m'a jamais fait faire aucun exercice d'exposition. Il travaille de manière très "cérébrale", c'est plus un "cognitivo" qu'un "comportementaliste" , quoi.
    J'ai un regret vis-à-vis de lui, c'est de l'avoir laissé tomber comme une vieille chaussette, alors qu'il ne méritait pas ça. Il m'a beaucoup aidée pendant toutes ces années, et je n'ai pas eu le courage d'aller à ce que je savais être la dernière séance. Je n'ai pas appelé pour m'excuser. C'est nul. Alors que pour la psy toute bizarre qui me suivait auparavant, j'ai eu le courage d'aller lui dire que j'arrêtais. C'est vraiment pas sympa pour lui.

    Ma nouvelle psy, quant-à-elle, complète bien le travail du psy. Je réalise que grâce à elle, j'ai enfin compris pourquoi j'ai tellement peur du jugement et de la critique. Et puis elle est dans le concret, elle me fait faire de l'exposition, c'est ce qui me manquait.

    La méditation m'apporte beaucoup également. Cela m'apprend à observer mes émotions sans y succomber.

    Récemment, j'ai fait ce qui s'annonçait comme une grosse crise d'angoisse. J'ai observé les symptômes, ils étaient clairs. Et en fait, je n'en ai pas tenu compte.
    Voilà ce qui s'est passé : ma belle-sœur m'a envoyé un message sur Facebook pour me dire que mon frère ne va pas bien, qu'il broie du noir et que ce sera bien que je l'appelle. Mon mari me dit de demander à ma belle-sœur si je peux l’appeler elle pour qu'elle m'en dise plus. Ce que je fais. Mon frère ne va pas bien, nous l'avions déjà constaté l'été dernier, il est en dépression. Il ne se soigne pas. Et là, ça ne va plus du tout et toute leur famille en pâtit. Mon mari et moi tentons de la convaincre que mon frère doit se faire soigner d'urgence. Je lui promets d'appeler mon frère dans l'après-midi. Et c'est là que s'est déclenchée la crise d'angoisse. J'en avais tous les symptômes. Palpitations, bouche sèche, tête qui tourne. Peut-être que je n'avais pas l'oppression thoracique. A aucun moment ils ne m'ont empêchée de prendre le téléphone et d'appeler mon frère. C'était très étrange. C'était comme si la crise d'angoisse était purement physique et vidée de son sens. Comme si elle n'avait servi à rien. Non pas que ça serve à grand-chose d'habitude, mais bref, c'était vraiment bizarre de me dire "ho, c'est une crise d'angoisse, rien à foutre, faut que j'appelle mon frère".

    Je fais beaucoup de méditation en ce moment. Je fais 45 minutes par jour, 6 jours sur 7. J'ai fait le programme MBSR de John Kabat Zinn en autodidacte, avec l'aide de son livre "Au coeur de la tourmente, la pleine conscience". C'est un programme de 8 semaines, au cours desquelles on pratique entre 40 minutes et 1 heure de méditation par jour. Avec de la méditation assise, du bodyscan et du yoga. Certaines semaines on fait de la méditation guidée par des enregistrements audio, d'autres semaines on le fait sans guide audio.
    J'ai utilisé les enregistrements de Bernard Giraudeau, ceux de Marc Singer (qui ne sont malheureusement plus disponibles depuis qu'il a refait son site), ceux de Claude Maskens  et ceux de Guido Bondolfi. Il y en a d'autres dans la rubrique Audio RELAXATION et MEDITATION dans la colonne à droite.
    Si vous êtes intéressé par la méditation et que vous ne savez pas par où commencer, je vous déconseille de commencer par le MBSR sans encadrement d'un professionnel. Il faut un peu d'expérience pour le mener à bien seul. Commencez plutôt par "Méditer, jour après jour" de Christophe André, très didactique et très plaisant.

  • Corroborer , verbe transitif

    En faisant un peu de ménage les catégories dans anciennes notes, je suis retombée sur celle-ci, qui semble parfaitement corroborer l'hypothèse de la précédente note, qui veut que je n'ai pas droit à l'erreur parce que mon père me l'a dit :

    http://monautreblog.blogspirit.com/archive/2012/10/24/octobre-2012.html

    Ce n'est pas la première fois qu'il m'arrive de redécouvrir ou d'éclaircir un point qui avait été évoqué longtemps auparavant. Je devrais relire régulièrement mes anciennes notes. Mais leur charge émotionnelle m'en dissuade.

    En attendant, ça m'a permis d'écrire une note avec le verbe corroborer, et je n'en suis pas peu fière.

    Lien permanent 0 com' Catégories : Hypersensibilité à la critique, PTSD
  • Epiphanie

    En ce moment, avec la psy, je travaille sur mon intolérance à la critique et aux reproches (principalement venant de mon mari). Dans la sphère privée, me faire remarquer que je me trompe, que j'ai tort, que je fais une erreur, que je ne fais pas bien, pas "comme il faut", déclenche chez moi une forte réaction émotionnelle négative, que j'ai du mal à contrôler et qui m'empêche de comprendre le point de vue de mon interlocuteur, allant jusqu'à me rendre agressive et me pousser à la mauvaise foi.
    La psy me fait faire de l'exposition à l'erreur. Je choisis une erreur à commettre pour laquelle je suis sensée recevoir une réflexion ou un reproche de mon mari. Je note ce que je pense qu'il va me dire, puis je note ce qu'il m'a réellement dit et je compare le fruit de mon imagination avec le réel. 

    Elle m'a fait faire la même chose pour la prise d'initiative dans le domaine des loisirs (une demande récurrente de mon mari : je ne proposais JAMAIS RIEN, par peur d'un refus, d'une critique, d'une moquerie) : je devais proposer une sortie ou une activité par semaine, noter ce que je pensais que mon mari répondrait, noter ce qu'il a réellement répondu et comparer. Ma conclusion fut : "quelle imagination !". Depuis que j'ai fait ça, je propose régulièrement des sorties à mon mari sans me forcer et sans que la question de ce qu'il va répondre ne m'angoisse.

    Concernant les critiques, j'ai deux sortes de réactions. D'une part il y a les critiques que je vis comme des humiliations et d'autre part celles qui me vexent.

    Avec la psy, nous avons établi que celles que je vis comme des humiliations font référence aux souvenirs que j'ai d'une institutrice de CP et CE1, diagnostiquée comme perverse-narcissique par ma psy, qui aimait beaucoup humilier les élèves devant toute la classe. Ce sont les plus anciens souvenirs qui me reviennent quand je parle de ce sentiment d'humiliation.

    Par contre, je butais sur la vexation. En séance, je n'arrivais pas à trouver quels souvenirs y étaient associés. Nous avons déterminé qu'il ne s'agissait pas de subir le regard des autres, comme dans l'humiliation. La vexation, c'est quelque chose qui se passe entre moi et moi, comme si quelque chose violait un principe fondamental en interne, en quelques sortes. Le principe fondamental, c'est que je n'ai pas droit à l'erreur. La psy m'a demandé de travailler dessus pour trouver pourquoi.

    Un matin, au cours de ma séance quotidienne de méditation, j'ai donc décidé d'explorer ce sentiment de vexation. J'avais l'intuition que ça remontait à l'époque du décès de ma sœur. Je  me suis repenchée sur l'idée, que je m'étais faite, lors de mon premier épisode dépressif, à savoir : "je ne mérite pas de vivre parce que j'aurais du mourir à la place de ma sœur. Donc je dois prouver à chaque instant que je mérite bien de vivre, par conséquent je n'ai pas droit à l'erreur".
    Mais l'évocation de cette idée n'a déclenché aucune émotion chez moi ce matin-là. Or, habituellement, quand je suis dans le vrai dans ce genre d'expérience, j'ai des émotions fortes, je pleure. C'est d'ailleurs le fait que je pleure qui me fait comprendre que je suis dans le vrai. Et là, rien.
    J'ai donc poursuivi ma méditation.
    Et puis m'est revenu le souvenir de mon père, quand j'avais entre 7 et 8 ans, alors qu'il s'occupait de moi pour la première fois parce que ma mère était à l'hôpital au chevet de ma sœur, me disant de but-en-blanc quelque chose comme : "ta sœur va peut-être mourir, il faudra que tu sois gentille" (voulant dire : "il faudra que tu comprennes que ta mère ne sera pas beaucoup disponible pour toi"; la possibilité que ma sœur ait une maladie mortelle n'ayant jamais été évoquée devant moi auparavant).
    Et là, j'ai été prise de violents et incontrôlables sanglots et j'ai pensé : "voilà pourquoi je n'ai pas le droit à l'erreur, parce que mon père me l'a dit". Et j'ai pensé aussi : "tant de responsabilité sur les épaules d'un enfant !"
    Cet épisode est survenu juste après mes deux années avec l'instit perverse narcissique, durant lesquelles j'avais souffert psychologiquement. Cela me donne l'impression qu'on m'avait impartie une mission supposément temporaire et qu'on a oublié de m'en signaler la fin. Je suis restée coincée dans l'obligation d'être sage et obéissante, de tout faire bien comme il faut pour ne pas déranger les grands.


    Cette méditation fut une épiphanie pour moi.
    Il reste encore à désapprendre à penser comme ça, mais la compréhension de l'origine probable de mes problèmes me semble être un pas de géant.

  • La thérapie continue

    Comme je l'ai dit précédemment, la psy a demandé à rencontrer mon mari. Nous sommes donc venus à deux à la dernière séance en date.
    Ça a été beaucoup plus simple que ce que j'avais imaginé, comme d'habitude.
    J'ai très mal vécu l'après-coup, parce que mon mari a dit tout un tas de trucs sur ce qui le gène encore dans mes problèmes. Et à chaque fois que mon mari fait ça, ça me rend malade quelques heures après, le temps de digérer probablement, et pour quelques jours. J'ai donc mis 4 jours à avoir à nouveau envie de faire autre chose que me cacher dans un trou.
    Par contre, la psy a compris, au cours de la séance, que j'avais une sérieuse tendance à toujours ne voir que le verre à moitié vide et elle est déterminée à me faire travailler là-dessus. Ça tombe bien.

    Mais, tout-de-même, je retiens une chose positive (il y en a plus, mais il n'y a que celle-là qui me saute aux yeux) de cette séance : la psy a observé que nous ne savions ni l'un ni l'autre faire des critiques ou des reproches sur le mode affirmé et non agressif.
    Moi je ne sais pas les faire parce que ma mère (mon père aussi un peu), donc le modèle d'apprentissage, avait les mêmes problèmes que moi et donc plutôt sur le mode passif.
    Lui ne sait pas non plus les faire, parce que ses parents, le modèle, étaient plutôt sur le mode agressif et donc les reproches qu'il me fait sont agressifs.
    Ce qui explique donc pourquoi je vis très mal ses critiques. Ça ne vient pas uniquement de mon hypersensibilité à la critique. Peut-être même que je ne suis pas si hypersensible à la critique que ça. D'ailleurs, depuis ça, j'observe ses critiques et je constate effectivement qu'elles ne sont pas faites sur le modèle "affirmé", mais bien sur le modèle "agressif". Le fait que ce soit la psy qui observe ça, a légitimisé mes difficultés à accepter ses critiques et du coup, je vis beaucoup moins mal le fait de ne pas les supporter, car je me dis "ben c'est normal que ça ne te plaise pas, c'est formulé de manière agressive". Et donc, je suis moins dans le mode action/réaction quand je réponds.
    En résumé, le fait qu'on me dise  que ses critiques sont agressives m'a permis d'accepter ma réaction à la critique. J'accepte l'émotion négative que j'ai quand je reçois sa critique et donc j'arrive à ne pas suivre cette émotion, et je réponds plus calmement. C'est le principe de l'ACT.