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Hypersensibilité à la critique - Page 2

  • Avril 2013

    Au cours de cette séance, nous avons continué à travailler sur le fait que mon mari, parfois, me parle comme à une ado.
    Je ne l'accepte pas, seulement, je ne parviens pas à exprimer mon refus. J'ai d'autant plus de mal à l'exprimer quand le contenu de la remarque est légitime.
    Le psy m'a dit qu'il y a quand-même de l'acceptation de ma part, sinon je lui en aurais parlé depuis longtemps. C'est pas faux.
    La meilleure façon pour faire changer cela, c'est de faire prendre conscience à mon interlocuteur qu'il ne me parle pas comme à un adulte. D'en parler, quoi. Ça m'évitera de réagir comme une ado (me vexer, bouder) et ainsi rester dans le cercle vicieux.
    Le psy m'a redit en me disant au revoir "Arrêtez d'être une petite fille".


    Depuis que je cogite sur ce sujet, des souvenirs remontent de ces dernières années, dans lesquels mon mari me parle, en effet, comme à un enfant, mais je ne manifeste pas ma désapprobation. Enfin, si, mais sur le mode passif-agressif : "je ne dis rien, mais je me venge". Par exemple, je ne réponds pas quand mon mari m'appelle sur un ton qui ne me plaît pas. Pas très constructif et surtout pas efficace : la personne en face n'a jamais su pourquoi je n'ai pas répondu, et en plus cela a déclenché un conflit.


    Nous avons également évoqué le fait que mon mari me reproche de n'être à l'initiative de rien, notamment en terme de loisirs. Le psy m'a dit, et mon mari et moi en étions déjà bien convaincus, que c'était tout à fait normal, vu nos différences d'emploi du temps, que nous ayons des envies différentes. Moi, le week-end et le soir, j'ai envie de me reposer tranquille chez moi. Lui a besoin de sortir et voir du monde. Par contre, ce qui n 'est pas normal, c'est que je prétende n'avoir envie de rien. Le psy m'a dit s'être fait avoir et m'avoir crue quand je disais ne pas avoir d'envie. Ce n'est pas le cas, j'ai envie de me reposer, de récupérer. Ce n'est pas un manque d'envie. C'est un manque d'affirmation de cette envie de me reposer. Il faut que j'affirme mes envies.
    C'est ce que me dit mon mari depuis qu'on se connaît. Je vais peut-être finir par y arriver.

  • Mars 2013

    Au cours de cette séance, j'ai cité les phrases que j'avais notées durant le mois qui vient de s'écouler : les phrases qui me vexent, me blessent dans mon amour propre, que je ne supporte pas et qui me font dire que je suis hypersensible à la critique.
    Elles ont un point commun, je l'avais vu, mais je m'étais dit que c'était trop gros ou trop simple pour que ce soit ça.
    Le psy me l'a donné :
    Le psy m'a dit : "On vous parle comme à un enfant, plus exactement, comme à une adolescente."
    J'ai répondu : "Alors c'est normal que ça me vexe ?"
    Le psy : "Oui, que cela vous vexe ou quelle que soit la forme que prend votre réaction. J'irai même plus loin, c'est insupportable. Vous n'avez pas à supporter qu'on s'adresse à vous comme à une enfant ou une adolescente."
    Moi : "Qu'est-ce qu'il faut que je fasse alors ?"
    Le psy : "Que font les adolescents ?"
    Moi : "Une crise d'adolescence ?"
    Le psy : "Voilà, il faut que vous grandissiez. Mais la première chose que vous devez faire, c'est vous demander pourquoi vous acceptez qu'on vous parle comme cela. Ensuite, vous vous demanderez comment faire pour que cela cesse. Cela va provoquer du remous dans votre vie, attendez-vous à ce que ça ne soit pas facile."




    Gloups.



  • Février 2013

    Au cours de cette séance, le psy m'a fait parler de ce sentiment de peur d'être humiliée.
    Il m'a demandé s'il y avait un sentiment de honte. Il n'y en a pas. La honte, c'est quand on se sent coupable de quelque chose, ce n'est pas le cas. Il s'agit plutôt de vexation, de blessure d'amour propre.
    Il m'a fait citer des phrases qui me provoquent cette vexation. Il voit un point commun entre ces phrases, je ne l'ai pas vu. Il m'a demandé de noter ces phrases et de réfléchir à leur point commun, comme nous avions procédé pour trouver le postulat de ma phobie sociale.

  • Janvier 2013

    Le psy m'a fait parler de mes souvenirs d'humiliation pendant l'enfance. J'ai beaucoup pleuré. J'ai raconté des choses que j'avais toujours évité de raconter.
    Devant ma douleur, le psy a suggéré que nous continuions à parler de cela tant que je n'ai pas tout vidé mon sac. Ce ne sont pas des événements si dramatiques ou violents, c'est la façon dont je les ai vécus qui est douloureuse.

  • décembre 2012

    Au cours de la séance du mois de décembre, nous avons reparlé de mon hypersensibilité à la critique. Nous avons établi que lorsque cela se manifeste, la chose dont j'ai peur, c'est d'être humiliée.

    J'avais déjà compris cela grâce au livre "50 exercices pour s'affirmer" de Philippe Auriol et Marie-Odile Vervisch. A l'issue de l'exercice n°8 "S'affirmer ça peut vous faire peur", la peur d'être humiliée passe devant celle d'être rejetée et celle d'être ignorée.

    Le psy m'a demandé de chercher dans mes souvenir un ou des évènements traumatisants de la petite enfance au cours de laquelle j'aurais été humiliée. Je ne me souviens que de mon institutrice de CP-CE1 qui pratiquait beaucoup l'humiliation des élèves. Le psy dit que le souvenir que je lui ai raconté ne suffit pas, de chercher encore. Je lui raconté un épisode (dictée épinglée dans le dos, je devais faire le tour de la salle de classe pour bien montrer à mes petits camarades combien j'avais fait de fautes), mais peut-être n'a-t'il pas compris qu'elle le faisait en permanence. Je ne sais plus si je lui ai raconté d'autres souvenirs ou non.
    Je ne vois pas de quel autre évènement il pourrait s'agir. Il faudrait que je demande à mes parents et à mes frères s'ils ont le souvenir de quelque chose.

    J'ai trouvé une définition intéressante de l'humiliation dans laquelle je me retrouve sur le site Auto-Développement de la psychologue Michelle Larivey :

    Des exemples

     1.   Il m'a humilié publiquement en révélant ce secret de famille.
     2.   J'ai été humilié d'échouer alors que je pensais obtenir la première place.
     3.   Cela m'a humilié de devoir lui faire des excuses.
     4.   Les prisonniers ont subi des traitements humiliants.

    Qu'est-ce que l'humiliation ?

    L'humiliation n'est pas une émotion. C'est une blessure à l'amour-propre, plus particulièrement un accroc à l'image que l'on veut donner de soi-même. L'humiliation nous est infligée par un autre ou par nous-mêmes. Elle est habituellement accompagnée par un sentiment de honte. Elle déclenche souvent de la colère ou de la révolte.

    À quoi sert l'humiliation?

    Être humilié est le signe que nous n'assumons pas la situation. Ce refus peut s'expliquer par la peur d'entacher notre image, comme dans les trois premiers exemples. Exemple 1: je suis mortifiée de devoir subir le jugement des autres concernant ma situation familiale car j'en ai honte. Exemple 2: je suis fâché car mon image de moi va souffrir de ma piètre performance. Exemple 3: selon mes valeurs, je me suis abaissé à faire des excuses.

    L'humiliation déclenchée par la crainte d'entacher notre image nécessite la présence d'un public. Elle provoque alors un sentiment de honte.

    Dans d'autres cas, comme celui du dernier exemple, l'humiliation a peu à voir avec la réactions des autres. Elle provient du fait que ce que nous subissons est dégradant à nos propres yeux. C'est le cas de l'humiliation subie alors que nous sommes en situations d'impuissance. Ce n'est pas la honte qui prédomine alors, mais la colère ou la révolte, généralement retenues ou dissimulées à cause des risques qu'entraînerait une réaction ouverte. Cette inhibition volontaire contribue à rendre l'expérience encore plus humiliante en faisant de nous les complices silencieux de l'expérience révoltante et dégradante.


    Bref, humiliation publique (salle de classe) + manque d'affirmation = honte très forte et sentiment d'impuissance, peut-être avec colère rentrée, mais je ne m'en souviens pas, je pense que je m'en souviendrais si c'était le cas.
    La colère rentrée, c'est plutôt ce que je ressens actuellement quand on me fait une remarque que je prends mal (c'est à dire dès qu'on me fait une remarque).

    Un texte très intéressant sur la honte à lire ici aussi.

    En tous les cas, le psy a compris que ce phénomène est omniprésent et me pourrit la vie, et ça, ça va m'aider.

  • Novembre 2012

    Je suis arrivée à cette séance la mine un peu renfrognée par l'incompréhension de la séance précédente.
    Mon mari m'avait incitée à revenir sur ce qui s'y est dit. J'ai réussi à le faire. C'est la première fois, depuis que je vois ce psy, que j'arrive à oser revenir sur ce qui s'est dit à une séance précédente, alors que ce n'est pas la première fois que j'en ai ressenti le besoin.

    Nous nous sommes donc expliqués sur ce désaccord.
    J'avais refusé l'achat d'un objet de loisir à mon mari. Nous nous étions pris la tête sur le pourquoi de ce refus. J'en étais arrivée à la conclusion qu'il s'agissait plus de lui exprimer ma frustration, que de faire attention au budget. Le psy, lui, pensait qu'étant donné ma situation financière, il était souhaitable de refuser cet achat. Ce en quoi il n'a pas tort, mais je n'ai pas refusé pour cette raison-là.
    "De quoi êtes-vous frustrée ?" m'a-t'il donc demandé. De tout un tas de choses que je ne fais plus, parce que j'évite des situations potentiellement conflictuelles.
    "Des exemples ?" m'a-t'il demandé. Par exemple, je ne regarde plus de films. Parce que quand je regarde un film, il arrive fréquemment que je m'endorme devant. Mon mari s'en rend compte et me fait généralement une réflexion du genre "T'as bien dormi ?" à la fin du film. Réflexion que je prends très mal, donc conflit. Du coup, je ne regarde plus de film, ça me permet d'éviter ce genre de réflexions.
    Le psy m'a dit qu'il fallait que je trouve pourquoi ce genre de réflexion était inacceptable pour moi, parce qu'à ses yeux, il n'y a rien de méchant, peut-être un peu d'ironie, mais ce n'est même pas sûr.

    Nous allons donc travailler sur ce que j'ai qualifié d'hypersensibilité à la critique et dont je parle au psy depuis 2010. Ce thème revient régulièrement au fil des notes de ce blog. En 2010, les critiques et autres réflexions me provoquaient des crises d'angoisse. Aujourd'hui, je suis plus affirmée, donc cela provoque des engueulades. Je pense qu'il s'agit d'un nœud important dans mes difficultés relationnelles. Si nous arrivons à le dénouer, quel soulagement !

  • Mai 2012

    Je ne peux toujours pas prendre rendez-vous avec le psy, alors j'essaie de me débrouiller sans lui. D'autant que les thématiques sur lesquelles je travaille ne l'ont jamais beaucoup inspiré quand je lui en parlais.



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    J'essaie de corriger mon hypersensibilité à la critique (et aux ordres).
    J'ai trouvé d'où cela vient.

     

     

     

     



    Il semble vraisemblable que des expériences éducatives peuvent donner à l’individu le sentiment qu’il est inférieur et risque d’être rejeté : une éducation trop sévère, un frère ou une sœur apparemment très "supérieurs" […] Un père ou une mère très évitant peuvent aussi constituer pour l’enfant un modèle face aux difficultés de la vie, sans compter la part génétique possible du comportement anxieux.
    (François Lelord & Christophe André "Comment gérer les personnalités difficiles")

    Son origine :

    - d'une part innée, héréditaire
    - d'autre part environnementale :
    Événements de l’enfance ou éducation dont : deuil précoce, style d’éducation ou de communication au sein de la famille
    Un enfant déjà prédisposé génétiquement à l’anxiété pourra recevoir une éducation anxiogène de la part du parent anxieux
    [...] plus fréquentes chez les "petits derniers ou dernières", ou chez les personnes ayant souffert d’une maladie chronique pendant l’enfance.
    (François Lelord & Christophe André "Comment gérer les personnalités difficiles")

    Ces personnalités [passifs-agressifs] cumulent en fait deux problèmes :
    Hypersusceptibilité liée à un déficit de l’estime de soi : se percevant de peu de valeur, ils attachent une importance majeure à ne pas se sentir infériorisés. Et il leur semble qu’on peut l’être par des ordres ou des contraintes : "si on ne me respecte pas, cela prouve que je n'ai pas de valeur". Ils ont du mal à voir qu’on peut choisir d’accepter des ordres parce qu’ils nous semblent légitimes. Comme eux ne se sentent pas capables de les refuser, ces ordres, ils les détestent.
    Car le second problème des passifs-agressifs : ils ne savent pas s’affirmer. La plupart d’entre eux souffrent d’un déficit d’affirmation de soi : ils n’osent pas dire "non, je ne suis pas d’accord, et voilà pourquoi", ou "cela me gêne que tu me parles comme ça, il faut qu’on en cause". Incapables de discuter franchement de ce qui les dérange, ils s’en plaignent plutôt à d’autres personnes, et ils font obstruction.
    Le résultat émotionnel est médiocre : ils sont toujours mécontents, toujours victimes, toujours blessés et toujours offensés…
    Les sources de tels comportements remontent souvent à l’enfance : il existe des familles à l’intérieur des quelles il y a tout le temps quelqu’un qui boude, où l’on se vit en victime des autres sans jamais oser leur dire ou se rebeller autrement que par des actes de sabotage.
    (Christophe André & Muzo "Petites angoisses et grosses phobies")

    Les sujets à mauvaise estime de soi n’ont pas moins de qualités que les autres, mais commettent, lorsqu’ils s’évaluent, plusieurs erreurs psychologiques : focalisation sur les défauts et limites, sous-estimation des compétences et qualités.
    [Résultat : ] dévalorisation constante, présence permanent du "critique intérieur".
    Une faible résilience : [aptitude d’une personne à résister à l’adversité]
    L’estime de soi nous protège des échecs et de l’adversité.
    La mauvaise estime de soi rend vulnérable à toute forme de difficulté :
    - Échecs
    - Critique
    - Souffrance
    - Obstacles
    [Conséquence : ] la mémoire émotionnelle des personnes à faible estime de soi semble encombrée de mauvais souvenirs qui vont constituer des sources de démotivation. 
    (Christophe André & Muzo "Petites complexes et grosses déprimes")


    Le travail en psychothérapie avec les personnalités difficiles ou pathologiques :

    Première étape :
    Prise de conscience que les problèmes rencontrés par une personne viennent en partie d’elle et pas seulement des autres : c’est la question du recul nécessaire sur soi et du renoncement aux mécanismes de défenses qui nous protègent en nous aveuglant.

    Deuxième étape :
    Comprendre les mécanismes psychologiques qui conduisent à adopter un style psychologique inadapté, et parfois difficiles à accepter par les autres. A partir des croyances, peuvent se mettre en place trois styles de réaction : la soumission (capitulation), la bataille (compensation) ou l’évitement (fuite).
    Ex : si une de vos croyances est que vous êtes sans valeur, vous pouvez vous y soumettre (comportements d’échec), compenser (vous refugier dans le narcissisme : besoin de se mettre en avant, manque d’empathie, sentiment de mériter plus que les autres, attitude sociale méprisante, soin important à son apparence, étalages des signes extérieurs de son statut social, colère et ressentiment à la frustration, goût immodéré pour les privilèges, désir de séduire les personnes importantes afin d’obtenir des avantages), ou éviter (se retirer du monde, de toute démarche professionnelle, sociale ou amoureuse où vous pourriez être amené à subir un échec).

    Troisième étape :
    Trouver les racines des comportements problématiques :
    Quelles ont été les expériences de vie précoces en matière d’amour, de socialisation ? Comment se comportaient eux-mêmes les parents ? Quelles valeurs ont été transmises ? Quelles rencontrent ont été faîtes à l’adolescence ? Quels modèles ont été influents ?
    Ce dont nous héritons dans nos premières années, ce n’est pas un destin prédéterminé, mais une sorte de pilote automatique qui tendra à se mettre en marche sans notre volonté. Cette dernière ne pourra intervenir que pour le freiner ou le réguler.

    Quatrième étape :
    Emprunter de nouvelles voies. Souvent les casse-pieds ne savent pas régler leurs problèmes, communiquer, agir autrement qu’en étant casse-pieds. Le but des travaux pratiques proposés en thérapie est de leur faire expérimenter de nouvelles façons de faire.

    Dernière étape :
    Sortir peu à peu de la thérapie, se mettre en situation d’apprendre de la vie, de profiter des événements de l’existence, des rencontres pour continuer à apprendre et progresser.
    (Christophe André & Muzo "Petits pénibles et gros casse-pieds")


    Mon histoire colle à ce qui est décrit :

    • Mère non affirmée (mon père idem, du moins non communicant) = éducation évitante. Adepte du "Si tu n'as rien d'agréable à dire, tais-toi" et "Laisse-dire, laisse-faire".
    • Après le décès de ma soeur aînée : mère dépressive (la dépression de la mère perturbe le développement de l'enfant).
    • Institutrice de CP-CE1 aux méthodes dévalorisantes, humiliantes.
    • Mon frère qui a trompé son défaut d'estime de soi en devenant narcissique
    • Mon grand-frère, qui n'avait pas une meilleure estime de soi (il est plutôt allé vers le comportement d'échec) que mon frère et moi, est devenu très exigeant avec moi. Il fut un modèle influent.
    • Ma grande-sœur décédée "supérieure" car fantasmée. J'ai également fantasmé sur le fait que j'ai pensé que j'aurais dû mourir à sa place.
    • Perpétuelle "tête de Turc" pendant les années collège.
    • Enfin, une enseignante perverse narcissique pendant mes études supérieures, qui s'est acharnée sur moi parce qu'elle a perçu que j'étais faible, qui m'a pousée jusqu'à envisager le suicide.

     
    Un gros besoin de résilience que je n’avais pas.



    Je dois maintenant m'attaquer à comment y remédier. Et ça, c'est difficile. J'ai des pistes dans le bouquin "S'affirmer et communiquer" mais je dois me repencher dessus et mettre en pratique.



    J'ai résolu le conflit avec mon grand-frère, avec l'aide de mon compagnon. C'est une grande première pour moi et un grand pas dans ma quête de l'affirmation de moi. Autrefois, j'aurais fait comme mon grand-frère, j'aurais fui et plus donné de nouvelles. Mais là, j'ai rappelé mon grand-frère, qui était soulagé que je le fasse, car ça le démangeait mais il n'osait pas le faire. Nous nous sommes rencontrés tous les quatre. Nous avons beaucoup parlé, y compris de ma sœur (chose que nous n'avions jamais faite), pas mal pleuré, et tout va mieux. Il sera mon témoin de mariage et sa femme sera présente. J'aimerais bien maintenant continuer sur la même lancée avec mon autre frère. Réussir à le faire parler, qu'il dise son mal-être comme nous lavons fait avec mon grand-frère.



    Mon travail sur la "phobie de l'argent" est en stand-by, parce que je ne pourrai pas aller chez mes parents avant l'été. Les documents à explorer pour tâcher de comprendre quel est le problème sont chez eux. En attendant, je me force à tenir les comptes. C'est anxiogène, mais j'arrive à surmonter ça.



    Je m'attaque à un autre problème : celui qui, je pense, est à l'origine de mes problèmes de prise de poids. Je ne sais pas jeter de la nourriture. J'en suis incapable, parce que jeter de la nourriture "c'est mal". Du coup, je me force, depuis toujours, à finir mon assiette. J'avais beaucoup maigri grâce au suivi par une diététicienne, qui m'avait fait prendre conscience du problème, mais je ne m'y étais pas attaquée sérieusement. En effet, le fait d'être encadrée par la diététicienne avait pour effet que je contrôlais ce que je mettais dans mon assiette, donc je pouvais la finir puisqu'il n'y en avait pas trop. Et je maigrissais "sans effort". Depuis que nous habitons à la campagne, loin de tout et de tout le monde, je ne vois plus la diététicienne, et je regrossis. Je me rends compte que je me force encore à finir mon assiette au quotidien, même si je ne le fais plus comme avant, quand j'étais capable de manger beaucoup trop, au point d'avoir le ventre distendu et douloureux. Je le fais sur de petites quantités, mais ces petits excès de quantité répétés me font reprendre du poids. C'est d'autant plus agaçant que, maintenant, j'identifie bien mes sensations de faim et de satiété et je mange quand-même alors que je suis consciente de ne plus avoir faim. C'est comme une pulsion difficile à contrôler qui m'oblige à ne rien jeter ("faut pas gâcher"). Ma thérapie est radicale : je m'oblige à jeter systématiquement une partie du contenu de mon assiette à chaque plat et à chaque repas, ce jusqu'à ce que ça ne me fasse plus rien de jeter. Ça peut paraît absurde, mais ça n'est pas plus absurde que de se forcer à finir systématiquement. Je bloque encore quand je suis invitée, je n'ose pas en laisser dans mon assiette sous le regard de mes hôtes (manque d'affirmation vous avez-dit ?). Je sais que la solution est soit de leur expliquer pourquoi je le fais, soit de ne pas m'en préoccuper car, après-tout, tout le monde ne s'offusque de ce qu'on ne finisse pas son assiette, mais j'ai du mal à mettre en pratique.



    Voilà, j'ai de quoi faire...

  • Février 2012

    Depuis la dernière séance, plusieurs des problèmes qui réveillaient mes angoisses se sont résolus.
    J'ai été licenciée du mi-temps qui me posait problème sur le plan éthique et relationnel. La raison du licenciement est la non-intégration à l'équipe : je n'ai pas la même vision de la profession que mes collègues et elles n'ont pas désiré continuer travailler avec moi. Ca me met dans l'embarras financièrement, mais ça m'a beaucoup soulagée.
    Par conséquence, le projet de location est repoussé pour raison financière. D'autant qu'il l'est de toutes façons, car la locataire actuelle a shunté l'agence, en passant directement par le propriétaire, pour obtenir de ne quitter l'appartement que fin mai (au lieu de fin février).
    J'ai repris contact avec mon grand-frère, qui m'a avoué avoir envie de le faire depuis plusieurs mois sans savoir comment faire. Le prétexte de la reprise de contact c'est que je vais me marier. Mon compagnon et moi avons décidé de passer à l'acte en 2012 pour des raisons pragmatiques. Cela me fait tout de même très plaisir. Mon grand-frère sera mon témoin. Il reste à résoudre la mésentente avec sa femme avant le jour J. Mon compagnon m'aide en cela.
    Nous avons vu le responsable de l'agence immobilière à qui nous avons confié la vente de la maison. Il nous a rassuré. La maison est belle, elle plaira, il faut juste réussir à convaincre les gens de faire quelques kilomètres de plus que qu'ils veulent initialement pour la visiter.

    Avec tout ça, je suis arrivée chez le psy avec beaucoup moins d'angoisses que la fois précédente. Donc pas de nouveau TAG.
    Nous avons beaucoup parlé de ma situation professionnelle. Nous avons débriefé ce qui s'est passé.

    Je lui ai également fait part de mes difficultés persistantes avec mon hypersensibilité à la critique, notamment venant de mon compagnon, j'en avais eu encore la démonstration le matin même. Je lui ai demandé quelle lecture il pouvait me conseiller à ce sujet. Il m'a avoué ne pas avoir grand chose à me conseiller à ce sujet, si ce n'est "Oser la vie à deux" de Fanget. Il ne me reste plus qu'à le lire...

  • Novembre / décembre 2011

    Dernière séance de l'année. J'ai démarré ma TCC en septembre 2007. 4 ans et j'ai le sentiment d'avoir toujours autant progrès à faire que de progrès faits. Si je regarde objectivement, c'est faux, j'en a fait plus que ce qu'il me reste à faire. Seulement ce qui reste est le plus difficile. Et puis il y a des choses qui ne changeront pas, parce qu'en fin de compte je suis comme ça. L'idée, c'est d'arriver à un niveau de fonctionnement suffisant pour que ma vie quotidienne ne soit plus ni une fuite ni une une lutte permanente. Pour être bien, quoi.

    Donc à cette dernière séance de l'année, nous avons disserté sur les mérites et les erreurs de mon compagnon. Il est celui grâce à qui j'ai commencé cette TCC, car c'est lui qui a dépisté le problème et m'a incité à m'en préoccuper. Mais, car il y a toujours un "mais", par son attitude vis-à-vis de mes difficultés, il me rend la tâche difficile. Il ne sait pas m'encourager, il sait surtout mettre le doigt sur ce qui ne va pas. Il fait des efforts pour les encouragements, car je lui ai dit qu'il m'en fallait, mais il n'en fait pas suffisamment et surtout pas assez naturellement pour que cela me fasse avancer. Dans tout apprentissage, la TCC en est un, il faut un renforçateur du comportement souhaité. Je ne l'ai pas vraiment, c'est peut-être aussi pour cela qu'il m'est difficile d'avancer sur le terrain du couple. Et les critiques qu'exprime mon compagnon sont, même si elles sont nécessaires, tout le contraire. Elles m'enfoncent. Donc non seulement je n'ai pas assez de renforçateurs, mais en plus je dois lutter contre les critiques, qui sont très anxiogènes.

    Nous avons également parlé de mon hypersensibilité à la critique. Les critiques qui me sont faites par des proches sont très anxiogènes, j'y réagis très mal. En gros, quand mon compagnon me fait une critique, j'ai un moment de panique, je dois me concentrer pour me reprendre et ne pas répondre du tac au tac par une autre critique de manière agressive. J'ai du mal à reconnaître quand j'ai tort, j'arrive même à être de mauvaise foi pour ne pas reconnaître mes torts. Tout ceci entraîne évidemment beaucoup de souffrance chez moi comme chez mon compagnon. Le psy m'a conseillé de me préparer une réponse toute faite (ça évite de dire n'importe quoi sous l'emprise de la panique) et que cette réponse toute faite soit une question qui fasse préciser le contenu de sa pensée à la personne qui a fait la critique. Le but étant de me faire comprendre que ce n'est pas moi dans ma globalité qui est remise en cause, mais le comportement que j'ai eu, la chose que j'ai faite et donc de faire retomber l'angoisse afin de répondre sereinement.
    C'est exactement ce que j'ai lu dans "Affirmez-vous !" de Fanget et "S'affirmer et communiquer" de Boisvert et Beaudry. J'étais un peu déçue, je pensais que mon psy aurait quelquechose de plus personnalisé à me proposer. Je ne m'y suis pas encore attelée, mais il va falloir que je le fasse.

    Pour résumer, ça ne va pas trop mal, ça va nettement mieux qu'il y a quelques années.
    A ce sujet, j'ai relu quelques notes de mon ancien blog (2003 à 2007), les notes des premières années étaient très significatives de ma phobie sociale : célibat et crises d'angoisse. C'est dur de relire ça et en même temps, avec le recul, ça m'aide à mieux comprendre. Ça me paraît tellement loin et tellement différent de ce que je suis aujourd'hui, j'ai le sentiment que ce n'était pas moi. Et pourtant, c'était bien moi...

    Bon, allez, à l'année prochaine !

  • Septembre 2011

    J'ai refait une poussée d'angoisse un dimanche après-midi, il y a quelques semaines. L'angoisse a provoqué l'angoisse : j'ai eu peur que cette crise d'angoisse soit le début d'un nouveau TAG. Peur de la peur, en quelques sortes.
    Cet épisode m'a fait me replonger dans le bouquin "Affirmez-vous !" de Fanget. Je l'ai relu, dans l'ordre cette fois-ci. Cela m'a permis de comprendre que mon problème prend sa source dans le manque d'affirmation. Il explique que les gens non affirmés ne sont pas heureux et qu'ils finissent pas faire soit une dépression soit un TAG.
    Alors j'ai décidé de prendre le taureau par les cornes et j'ai suivi la démarche proposée dans le livre.
    J'ai aussi voulu en savoir plus sur le lien entre TAG / dépression et manque d'affirmation et trouver un ouvrage qui développe plus l'aspect hypersensibilité à la critique. Cela m'a menée au livre "S'affirmer et communiquer" des Canadiens Jean-Marie Boisvert et Madeleine Beaudry. Je travaille avec actuellement. Ce livre est une minde d'or. Il m'a permis de comprendre comment je fonctionne, ou plutôt comment je dysfonctionne. Il complète bien celui de Fanget. Et son chapitre sur "comment recevoir une critique" m'a effectivement éclairée sur l'hypersensibilité à la critique.
    J'ai le sentiment de progresser maintenant, grâce à ces deux livres. Petit à petit, lentement mais sûrement. Je travaille principalement à faire des demandes, faire des critiques et recevoir des critiques. Ca m'aide beaucoup. Plus je m'entraîne, plus je réussis à avoir un comportement affirmé, moins je me frustre, plus je suis fière de moi, moins j'angoisse, moins je déprime, plus j'ose m'affirmer etc...
    Je me suis même découvert des envies que je croyais mortes depuis longtemps. Elles ne le sont pas, elles sont écrasées par la peur de les exprimer. Je suis contente de constater qu'elles existent encore, même si je suis encore loin de parvenir à les exprimer. Je pense que les redécouvrir en est la première étape.
    J'ai parlé au psy de ma relecture de "Affirmez-vous !" pour m'attaquer aux difficultés qui persistent, il m'a conseillé un autre bouquin de Fanget : "Oser la vie à deux", sorte de suite de "Affirmez-vous !" dédiée aux difficultés dans le couple. Un peu plus conceptuel, moins pratique, je le garde pour après celui des Canadiens.

    J'ai aussi réussi une autre chose : dompter ma peur de la peur.
    J'ai refait il y a quelques jours une crise d'angoisse pour une raison liée à mon manque d'affirmation, qui s'est transformée angoisse de refaire un TAG. J'ai réussi à la faire disparaître en me raisonnant : j'ai survécu au TAG l'an dernier, alors que je n'y étais pas préparée, que je ne travaillais pas sur le fond du problème comme aujourd'hui et que je ne comprenais rien à ce qui m'arrivait. Je n'en suis pas morte. On ne meurt pas d'un TAG, on ne meurt pas d'angoisse. Encore moins quand on est suivi par un psy. Au pire, je risque quoi ? Reprendre des anxiolytiques pour quelques mois, so what ? Pas de quoi paniquer. L'angoisse c'est chiant, mais pas insurmontable. Du coup, mon anxiété est retombée.