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Hypersensibilité à la critique - Page 3

  • Août 2011

    Rien publié depuis le mois d'avril.
    Je n'ai pas arrêté ma thérapie.
    Je suis enfin sortie de mon trouble anxieux généralisé.
    Je n'ai plus du tout besoin d'anxiolytique, je n'ai plus de crises d'angoisses, juste des préoccupations.
    J'ai d'ailleurs le sentiment de réussir à désamorcer mes angoisses, même s'il y a toujours beaucoup de situations à risque.
    Les éléments anxiogènes sont aujourd'hui parfaitement identifiés, j'en comprends très bien le mécanisme, je lutte activement contre ces phénomènes, mais je n'y parviens pas toujours.
    J'aimerais maintenant que les situations anxiogènes ne le soient plus, pour ne plus avoir à lutter.
    [edit du 17 mai 2012 : avec le recul, les éléments anxiogènes que je pensais avoir identifiés n'étaient pas les bons. la raison pour laquelle j'ai fait un nouveau TAG cet hiver-là est liée à mon problème dans ma gestion de l'argent : je ne faisais pas mes comptes alors que mon compagnon pensais que je les faisais, nous avons acheté une maison alors je ne savais pas de quel budget nous disposions réellement, avec la peur que le budget réel soit très en dessous ce que j'estimais à la louche et toutes les conséquences que cela pouvait avoir]


    Ce qui me "pourrit" le plus la vie à ce jour, c'est mon hypersensibilité à la critique. Dès qu'un proche (mon compagnon, mon grand-frère...) me fait une critique, même constructive, je ressens comme une blessure aigüe. L'image qui me vient c'est une banderille qui me pique le dos. (Il y a quelques mois, c'était un poignard, je pense que le passage du poignard à la banderille est une évolution positive !) Et cette blessure brève et aigüe me fait répondre de manière agressive, du tac au tac.
    Je dois me forcer à ne pas répondre dans la seconde, à réfléchir au contenu de la critique :

    • ce n'est pas moi qui suis attaquée en tant que personne, c'est ce comportement bien précis
    • pas de panique, respire, tout va bien, ce n'est pas une attaque personnelle
    • et puis la trilogie :
      1. est-ce grave ? = non
      2. est-ce sûr (que c'est une attaque personnelle) ? = non
      3. est-ce que je m'en souviendrais dans un an ? = non

    et l'angoisse retombe suffisamment pour que "j'avale la pilule" et j'évite de déclencher un conflit qui me "pourrirait" la journée. J'ai trouvé cette parade dans le livre "Affirmez-vous !" de Frédéric Fanget.

    La deuxième chose qui me handicape, c'est ma grande difficulté à reconnaître que j'ai tort ou que j'ai mal fait. Le même processus se met en route. Mon compagnon me fait une critique (premier écueil) et il attend que je le reconnaisse (deuxième écueil). A ce moment là, c'est comme si un gyrophare rouge s'allumait dans ma tête avec une sirène et une voix qui dit "Alerte ! Alerte !". Panique à bord. Le tout en quelques dixièmes de seconde. Je dois alors me forcer à reconnaître mon erreur, cela met parfois plusieurs minutes et mon interlocuteur doit me harceler. Je suis, dans ces situations-là, d'une mauvaise foi terrible et je n'en ai même pas conscience. Je me raccroche aux branches sans me rendre compte du ridicule de mon comportement. Cela mène inévitablement à un conflit et produit une grande souffrance.

    Souffrance, c'est le mot-clé.
    Mon cerveau croit éviter la souffrance en m'infligeant des comportements inadaptés. C'est une souffrance de m'enliser dans la mauvaise foi. C'est une souffrance de reconnaître mes torts, Et enfin, les disputes qui souvent suivent ce genre d'évènement sont une grande source de souffrance.

    Mais j'ai bon espoir que cela se résolve avec le temps, car j'ai des proches têtus !

  • Énième séance

    Je ne vais plus numéroter les séances, parce que j'ai perdu le fil.

    Au cours de cette dernière séance, j'ai exposé au psy le fruit de mes réflexions : ma personnalité passive-agressive, mon intolérance à la critique.
    Il a approuvé mon point de vue et m'a donné des choses à faire pour travailler cela.
    A chaque fois que mon compagnon me fait une remarque, je dois réfléchir pour rationnaliser et ne pas me laisser guider par l'anxiété que cela provoque en moi. Si je rationnalise, je n'angoisse pas. Si je m'entraîne à le faire, je vais petit à petit désapprendre l'anxiété dans ces situations.

    J'ai donc mon petit carnet avec moi. Dès que quelquechose me contrarie, ou que j'identifie un stresseur, je le note et je le décortique :

    • que se passe-t'il ?
    • qu'est ce que je ressens ? à quelle intensité ?
    • qu'est ce que je pense ? = qu'est ce qui m'angoisse exactement ? de quoi j'ai peur ? cette peur est-elle rationnelle ?
    • que puis-je faire d'utile et d'adapté pour remédier à cette angoisse ET à cet évenement ?

    Le simple fait de réfléchir à cela a pour effet de faire chuter l'angoisse. C'est très efficace. Je n'ai plus repris d'anxiolytique depuis que je fais cela.

    A part ça, nous avons analysé le score de l'échelle de Rathus : je suis à + 37. J'ai un peu perdu en score depuis la dernière fois, mais cela reste tout à fait bon par rapport au score de départ qui était négatif.

  • Le retour de la vengeance...

    Depuis quelques temps, je constate que je n'ai plus de difficulté avec les gens qui me sont indifférents (c'était le postulat de ma phobie sociale), mais que j'en ai toujours autant avec mon compagnon. Et comme ça va mieux pour le reste, je focalise sur ces dernières, cela devient très difficile à vivre.

    Et sur ce sujet, je pense bien que le psy s'est trompé. Il pense que je vais bien, mais que c'est mon compagnon qui est dans l'excès de demande, auxquelles, du fait, je ne peux pas répondre.
    [edit du 17 mai 2012 : avec le recul, le psy avait raison : mon compagnon reconnait qu'il est anxieux, il a peur de l'abandon, il a besoin de savoir précisément ce que l'autre pense pour se rassurer]

    La semaine dernière, j'ai fait une formation sur les personnalités difficiles et les personnalités pathologiques avec Christophe André pour mon travail.
    (Je cite Christophe André : La personnalité est dite "difficile" ou "pathologique" lorsque certains de ses traits deviennent trop rigides et inadaptés aux situations : perte de la souplesse et du caractère adaptatif. Cela entraîne une souffrance individuelle, des difficultés pour les interlocuteurs, parfois une baisse de l'efficacité personnelle ou sociale ; cela peut aller jusu'à des complications psychiatriques diverses, qui sont assez souvent des troubles dépressifs, des troubles anxieux, des abus de substances.
    Les types "purs" sont rares, le plus souvent, chaque individu correspond à un mélange de plusieurs types de personnalités.)
    Je me suis reconnue dans le comportement de différentes personnalités en ce qui concerne mon comportement vis-à-vis de mon compagnon.

    Par exemple :

    PASSIF-AGRESSIF :
    (là je me reconnais à 100%)

    • résiste aux exigences ou demandes qu'il estime illégitimes
    • discute exagérément les ordres
    • MAIS de manière détournée :
    • fait "traîner" les choses
    • est volontairement inefficace
    • boude
    • de plaint auprès d'autres interlocuteurs



    PERSONNALITE ANXIEUSE :
    (ce qui me concerne est en gras)

    • soucis trop fréquents ou trop intenses par rapport à tous les aspects de la vie quotidienne : surévaluation du risque et des conséquences
    • intolérance à l'incertitude
    • avant : anticipation inquiète
    • pendant : sur-attention envers les signaux de "danger", et sous-attention envers les signaux de "sécurité"
    • après : ne tire pas la leçon des démentis apportés par la réalité
    • tension physique importante



    PERSONNALITE DEPENDANTE :
    (ce qui me concerne est en gras)

    besoin d'être rassuré et soutenu :

    • réticent à prendre des décisions seul
    • a du mal à initier des projets
    • n'apprécie pas la solitude
    • Crainte de la perte de lien :
    • dit toujours oui pour ne pas déplaire et accepte toutes les demandes pour se rendre agréable
    • hyper-sensibilité aux critiques ou à la désapprobation
    • excessivement perturbé par les ruptures et séparations



    PERSONNALITE EVITANTE :
    (en gras : ce qui me concerne et qui je pense est en lien direct avec ma phobie sociale, en gras italique : ce qui va mieux depuis ma TCC)

    • évitement de la plupart des activités sociales comportant une implication personnelle
    • Pas de problèmes pour les échanges brefs et superficiels, ou ce qui est centré sur un échange d’informations précises (comme au travail), mais réticence (liée à une appréhension majeure) à personnaliser et approfondir les liens
    • révélation de soi et engagement que si on est sûr d’être apprécié ou aimé
    • maintien en retrait par peur de paraître ridicule, déplacé, « inférieur »
    • hypersensibilité à toute forme de refroidissement du lien ; peut percevoir des signes de mépris derrière de l’ironie ou de l’humour, des preuves de désamour derrière de la distraction (si on a oublié de le saluer ou si on l’a fait moins chaleureusement que d’habitude). Du coup, se replie et s’isole encore plus
    • l’estime de soi fragile (se perçoit comme moins attirant et compétent que les autres)
    • la peur d’agir sous le regard des autres [= de mon compagnon] (par peur de l’échec et du jugement social)
    • le blocage et l’inhibition dans les situations sociales, notamment informelles (soirées, repas, cocktails), si ne connaît pas très bien les gens.



    Je voulais parler de tout ça à mon compagnon, mais évidemment, je n'ai pas réussi (peur du jugement).
    Hier soir, il m'a réveillée parce qu'il n'était pas bien (lui non plus, mais pour d'autres raisons...), je n'ai pas compris qu'il n'allait pas bien parce qu'il ne l'a pas exprimé clairement, (à 3h du matin en plein sommeil, il faut que les choses soient dites clairement), je me suis plus ou moins rendormie. Il l'a mal pris, le ton est monté, puis redescendu et dans le feu de la discussion, j'ai trouvé le courage de lui parler de tout ce que j'ai écrit plus haut.
    Il m'a dit que c'est précisément ce genre d'infos dont il a besoin quand il me reproche de ne pas lui dire comment je vais. Il a ajouté que depuis 5 ans que nous sommes ensemble, il ne comprend pas que je ne sois toujours pas capable de lui dire ce genre de choses.
    C'est dur pour lui comme pour moi.
    J'en ai profité aussi pour lui dire que je ne trouvais pas normal qu'il ne m'ait pas encore dit ouvertement que j'ai maigri alors que je viens de perdre 10kg en 4 mois et que ça fait des années qu'il me tanne pour que je maigrisse. En fait, il me l'a dit, mais de manière indirecte, pas très claire ou maladroite. Résultat, je n'ai pas reçu l'information, je n'ai retenu que les moments ou c'est moi qui lui ai fait remarqué (sur-attention envers les signaux de "danger", et sous-attention envers les signaux de "sécurité"). J'ai du mal à entendre les choses positives et lui a du mal à les formuler.

    Par curiosité, j'ai rempli une échelle de Rathus avec uniquement les items qui peuvent s'appliquer à mon compagnon (j'ai trouvé 18 questions sur 30, le score va donc de -54 à +54)). Résultat : dans le négatif : -5.
    Alors que si je la remplis en entier et par rapport au tout-venant, je suis dans le positif. La dernière fois que je l'ai remplie, j'étais à +48.
    D'ailleurs à la dernière séance, il m'a demandé le la remplir, je donnerai le bilan à la prochaine note.

    Bon, je saurai quoi raconter à mon psy demain.

  • 10ème séance avec le recul (suite)

    A bien y réfléchir, si je désire que tout le monde ait une bonne image de moi, c'est parce que je me sens jugée, évaluée en permanence.
    Et ça, ça va être dur de me l'ôter de la tête. Ça va être dur de me faire intégrer l'idée que la majorité des gens n'en ont rien à faire de moi.
    C'est peut-être là le noeud du problème.
    Dit comme ça, ça donne l'impression que je me sens tellement importante que je pense que tout le monde se centre sur moi. Mais c'est pas du tout comme ça que je le vis. Pour moi, c'est plus comme un passage obligé, une loi naturelle. Les gens jugent les gens, donc ils me jugent.
    Je suis peut-être paranoïaque ?
    Après, je peux me poser la question de "pourquoi le résultat de leur jugement m'importe ?" Ce qui revient à "pourquoi est-ce que je veux que tout le monde ait une bonne opinion de moi ?"
     

  • 9ème séance avec le recul

    J'ai rendez-vous dans 2h30 et je ne sais toujours pas ce que je vais raconter au psy.
    Ma réponse à la question : "pourquoi vous vous préoccupez-vous du jugement des autres et pourquoi avez vous peur qu'il soit négatif, au lieu de vous en foutre ?" est : "je ne sais pas."
    Je ne sais pas.
    Je ne sais pas.

    A chaque fois que je me suis appliquée à y réfléchir, il s'est opéré comme un bloquage. Comme si le rideau de fer d'un épicier de quartier tombait sous mon nez.
    J'ai bien quelques pistes, mais qui ne me conviennent pas plus que ça.
    "Éliminez l’impossible, le reste, aussi improbable soit-il, est la vérité" disait Sherlock Holmes.
    Soit.

    Hypothèse 1:
    Les gens ne doivent pas avoir l'occasion de me juger négativement parce qu'ils mettraient à jour l'imposture de ma vie. C'est-à-dire que je suis un imposteur qui n'a rien à faire là où il est. Il est vrai que pour certaines choses, je ne me sens pas à ma place. Mais pas au point d'expliquer la plupart des situations que je vis difficilement. Je ne me sens pas "imposteur". J'ai lu cette notion d'imposture sur des sites traitant des phobies sociales, mais, me concernant, je n'y crois pas plus que ça.

    Hypothèse 2, qui ressemble à la 1ère:
    Je veux que tout le monde m'aime. Si on ne m'aime pas, je ne peux pas vivre. Comme au fond de moi je sais que je ne mérite pas de vivre parce que j'aurais du mourir à la place de quelqu'un d'autre. Je parle ici de ce que j'ai nommé le "drame originel", qui d'après mon psy, n'est pas originel. D'après lui, j'étais phobique sociale avant cela. Il y a 25 ans, quelqu'un de ma famille est mort. Des années plus tard, lors de mon premier épisode dépressif, j'ai attribué mes difficultés à ce drame. J'ai reconstruit ce que j'avais du penser à l'époque des évènements. Mon psy me dit que cette reconstruction n'est pas valide car pas neutre, pas objective, élaborée à la lumière de l'âge adulte. Ce que je pense de cet épisode c'est que je me suis convaincue, faute de soutien psychologique, que j'aurais dû mourir à la place de cette personne. Par conséquent, il me faut prouver continuellement que je mérite de vivre et donc ne doit décevoir personne. Ceci expliquerait pourquoi le jugement négatif des autres me plonge dans un profond sentiment d'insécurité, d'angoisse de mort. Cette hypothèse me paraît tout à fait crédible, quoi qu'en dise mon psy.
    [edit du 17 mai 2012 : ce "drame originel" est le décès de ma grande-soeur en 1983 (j'avais 8 ans), tellement tabou à la maison, que je n'osais même pas en parler ici]

    Hypothèse 3:
    Je n'ai pas d'hypothèse 3. Pourtant, il m'en faut une.
    J'ai reparcouru les définitions que j'ai mises en ligne.
    Voici ce que j'en retire :

    1. Le phobique social focalise son attention sur ses propres manifestations (autocontrôle) et sur les signes provenant de l’entourage, tentant de repérer les marques de rejet, de critique, aussi minimes ou indirectes soient-elles, puis ruminées pendant des heures, confirmant ses pensées négatives et alimentant la trame des croyances profondes d’infériorité, de manque de valeur ou de dangerosité des rapports humains.

    2. La première est liée à la crainte fondamentale de la phobie sociale, à savoir la peur d’être jugé par le regard d’autrui en raison de la certitude qu’a le sujet de la faiblesse de ses compétences sociales.

    3. Au niveau étiopathogénique, Amies pense que le trouble s’est institué à une période fragile de l’adolescence au cours de laquelle les parents ont renforcé le culte du perfectionnisme et de la "réussite sociale" sans pour autant établir les médiations sécurisantes permettant l’intégration des rôles sociaux indispensables à un adolescent pour devenir adulte. Pour la première fois, la question du développement des habiletés sociales est posée. Il s’agit ici du paradoxe entre des repères rigides de conduite en société imposés par les parents et le déficit dans les compétences sociales enseignées.

    4. ils auraient plus souvent subi des attitudes parentales négatives aversives, insécurisantes. Celles-ci auraient contribué au manque d’assurance.

    5. il faut en fait que le sujet soit certain d'être aimé pour pouvoir s'impliquer dans des relations.

    6. La phobie sociale est généralement un comportement acquis. On peut retrouver des problèmes d'environnement familial renfermé, diminuant ainsi naturellement les expériences de sociabilisation. La phobie devient acquise lors de l'adolescence, parfois suite à un événement traumatisant.

    "Croyance profonde d'infériorité" : ce n'est pas vraiment mon cas. J'ai plutôt une bonne image de moi, en tous cas sur le plan professionnel. Peut-être que c'est là que le bas blesse: ça va sur le plan professionnel uniquement. Je n'en suis pas convaincue.

    "manque de valeur ou dangerosité des rapports humains" : dangerosité, non, mais manque de valeur, il est vrai que je me suis souvent fait la réflexion. Souvent je ne vois pas l'intérêt d'aller à la rencontre des autres comme le fait mon compagnon.

    "la certitude qu’a le sujet de la faiblesse de ses compétences sociales" : non, car cette certitude, je ne l'ai que depuis que je suis en thérapie. Auparavant, il s'agissait plutôt d'un manque d'intérêt, comme dit juste au-dessus.

    "le culte du perfectionnisme et de la "réussite sociale" sans pour autant établir les médiations sécurisantes permettant l’intégration des rôles sociaux indispensables à un adolescent pour devenir adulte" : ce n'est pas faux, mais ce n'est pas pour autant que je me reconnais là-dedans. Mes parents ont toujours espéré beaucoup pour mes frères et moi, mais sans pour autant nous mettre la pression, du moins de manière explicite. J'ai eu droit à "tu fais de ton mieux, c'est ce qui compte" et non "tu dois réussir". Par contre, l'absence de médiations sécurisantes etc... me parle. Mes parents n'ont jamais été de grands communicants. Ils m'ont toujours laissée seule face à mes difficultés, que de toutes façons, je n'exposais que si on me posais la question. La question n'a pas souvent été posée.

    "paradoxe entre des repères rigides de conduite en société imposés par les parents et le déficit dans les compétences sociales enseignées" : difficile à dire, mais j'ai le sentiment qu'il y a de cela, comme je l'ai dit juste au-dessus. Quand j'y repense, j'ai un peu le sentiment d'avoir été livrée à moi-même, mes parents se sentant peut-être eux-mêmes incompétents socialement n'auraient pas osé me guider.

    "subi des attitudes parentales négatives aversives, insécurisantes" : non, ce n'est pas le cas.

    "il faut en fait que le sujet soit certain d'être aimé pour pouvoir s'impliquer dans des relations" : oui, c'est tout-à-fait cela, mais cela ne me dit toujours pas pourquoi.

    "environnement familial renfermé, diminuant ainsi naturellement les expériences de sociabilisation" : ce n'est pas faux. Mes parents ont toujours eu un réseau social assez pauvre et qui s'est d'ailleurs beaucoup restreint à la suite de décès du drame originel.

    "parfois suite à un événement traumatisant" : c'est ce que j'ai dit à mon psy, mais il me dit que le lien n'est pas aussi direct que ce que j'imagine.

    Pour finir, en reparcourant la thèse de J Emeriaud, j'ai trouvé différents modèles explicatifs de la phobie sociale, j'ai mis en gras ce qui me parle :

    1. "Les modèles comportementalistes du conditionnement postulent que la phobie sociale repose sur une association apprise entre une situation sociale et un quelconque événement aversif. Ces modèles ont été un certain temps supportés par le fait qu’une grande part des phobiques sociaux se rappelle de nombreux événements de vie sociale traumatisants. Cependant les analyses rétrospectives ont une valeur limitée. De plus, si on peut considérer que le modèle du conditionnement peut être acceptable dans la phobie sociale simple, où une seule à deux situations sociales sont mises en cause, ce modèle ne peut être explicatif de la crainte de la majorité des situations d’interaction sociale dans la phobie sociale généralisée."
    2. "les concepts de dominance et de soumission [...] les places dans la hiérarchie du milieu familial sont bien établies dans la préadolescence. Mais à l’adolescence, les relations avec les pairs bouleversent cet ordre en rendant obligatoire la confrontation à un nouveau système social. Une nouvelle hiérarchie s’établit, se basant sur la vulnérabilité de chacun et l’évaluation des uns par les autres. Cette théorie est confortée par le fait que c’est à l’adolescence justement qu’apparaît la phobie sociale."
    3. "un modèle dans lequel la « mentalité » est préparée biologiquement et implique la tendance à percevoir les groupes sociaux en fonction de hiérarchies « dominants/dominés ». Les rapports entre sujets d’un groupe social sont basés sur l’évaluation et le coping, afin de mener un combat pour sa propre défense.
      Le fonctionnement de ces deux systèmes repose sur des schémas cognitifs qui, pour le phobique social, sont basés sur la hiérarchie, la compétitivité dans les relations sociales et une vision hostile du monde social.
      Au sein de ce fonctionnement, où l’individu doit trouver sa place dans la hiérarchie basée sur le mode dominant/dominé, le phobique social, présentant une hypersensibilité à l’évaluation par autrui, va se centrer sur lui-même dans un but de défense du Moi et va mener une lutte afin d’éviter la perte potentiellement catastrophique de son statut dans la hiérarchie.
      [...]
      En résumé, dans ce modèle, le phobique social, percevant les autres comme hostiles, tente de lutter contre cette évaluation négative en adoptant un comportement soumis ou par l’évitement de toute relation."
    4. "Il existe deux types d’inhibition chez l’enfant : l’inhibition envers les étrangers, stable, elle constitue une dimension continue de la personnalité et correspond à la non-familiarité ; et l’inhibition envers les pairs qui diminuerait dans le temps et correspond à l’inquiétude face à l’évaluation d’autrui produite par les relations avec l’environnement social.
      Les enfants inhibés acquièrent avec le temps un comportement passif caractérisé par de longs temps d’activités solitaires, ce qui est à l’origine de l’apparition du déficit dans les compétences sociales.
      "




    5. "les sujets ayant un haut niveau d’anxiété sociale ont des capacités sociales nettement inférieures à celles des sujets à faible niveau d’anxiété sociale, et cela dans une grande variété de tâches. De faibles performances dans les situations sociales amènent des conséquences négatives, de la gêne, une évaluation négative d’autrui et une détresse psychologique.
      Ce déficit peut avoir deux causes : soit les compétences sociales n’ont jamais été apprises, soit elles ont été apprises mais ne peuvent être mises en oeuvre car inhibées.
      "
    6. "L’assertivité est un concept assez flou, décrivant les comportements verbaux et non verbaux ainsi que les émotions efficaces dans les relations sociales, et qui peut être défini comme « un comportement qui permet à une personne d’agir au mieux dans son intérêt, de défendre son point de vue sans anxiété exagérée, d’exprimer avec sincérité et aisance ses sentiments et d’exercer ses droits sans dénier ceux des autres ». L’assertivité entend un contrôle des émotions, elle est capitale pour pouvoir développer des capacités à avoir des relations sociales.
      Un manque d’assertivité peut avoir été appris dans l’enfance du fait des réactions de l’entourage familial ou social qui ont gelé les sentiments et les émotions ou puni leur libre expression, mais il peut aussi tout simplement être dû à l’absence complète d’apprentissage de la gestion des émotions."
    7. "l’anxiété sociale serait la conséquence de croyances et de pensées dysfonctionnelles, assimilables à la vulnérabilité. Il s’agirait d’une interprétation erronée dans les situations sociales dans lesquelles le sujet phobique social met en avant ses pensées négatives en étant convaincu de son incapacité sociale et persuadé que son comportement va entraîner son rejet de la part d’autrui. Les manifestations somatiques et comportementales de son anxiété sont des signaux d’alarme hypersensibles le poussant, dans un but de survie, à la fuite ou l’évitement. Le pivot de ce trouble est la crainte de l’évaluation négative.
      Les distorsions cognitives dans la phobie sociale sont nombreuses, les principales étant la maximalisation des pensées négatives et de remémoration de situations sociales d’échec, et la minimalisation des situations ou signaux sécurisants de valorisation.
      Ce modèle, dit du « traitement de l’information », postule que les troubles sont dus à l’existence d’un dysfonctionnement cognitif, affectant la manière dont le patient perçoit les événements, à partir de schémas personnels d’une rigidité excessive.
      Trois variables cognitives sont identifiées :

      - Les cognitions ou pensées automatiques : elles représentent le discours intérieur du sujet. Il est courant de les organiser selon ce que l’on nomme la « triade cognitive » :
      • Cognitions sur soi : cognitions d’incapacité ou de défaillance, « je ne suis pas à la hauteur », « je suis trop émotif », « ma voix est trop aiguë quand je suis gêné »... ;
      • Cognitions sur le monde extérieur : cognitions sur les exigences des personnes ou des situations, « ils sont en train d’observer mes mains qui tremblent », « dans ce repas, je dois absolument paraître à l’aise et parler à tout le monde »... ;
      • Cognitions sur le futur : cognitions anticipatoires défaitistes, « si le vendeur m’entend bégayer, il va me prendre pour un idiot », « j’ai rougi en lui disant au revoir, elle ne me réinvitera plus »...
      - Les distorsions cognitives : il s’agit de l’ensemble des mécanismes de traitement de l’information impliqués dans la perception et l’évaluation des événements arrivant au sujet phobique. Il peut s’agir de :
      • L’inférence arbitraire : tirer des conclusions sans preuves, « il me regarde car il me trouve bizarre » ;
      • La personnalisation : ramener systématiquement à soi des éléments d’un situation donnée, « les gens ont ri à mon passage car ils me trouvent ridicule » ;
      • L’abstraction sélective : se focaliser sur un point précis, isolé de son contexte, « à un moment donné de mon exposé, j’ai rougi, les gens ne retiendront que ça » ;
      • La maximalisation du négatif et la minimalisation du positif : tendance à valoriser les informations défavorables et à écarter les favorables, « ils m’ont dit qu’ils avaient passé une très bonne soirée, mais c’est par politesse, j’ai bien vu qu’ils avaient bâillé à la fin » ;
      • Le raisonnement dichotomique : tendance à raisonner en blanc ou noir, « si je rougis, c’est la catastrophe, je dois avoir un self-control total pour m’en sortir » ;
      • La généralisation : tirer des conclusions globales d’une situation isolée ou spécifique, « je n’ai pas osé rentrer dans ce magasin, je suis minable et un pauvre type ».
      - Les schémas cognitifs : il s’agit d’un ensemble de règles personnelles rigides qui vont régir la perception du monde par le phobique social. Les schémas les plus fréquents ont trait à :
      • La soumission pour obtenir approbation et reconnaissance, « je ne dois pas contrarier ou déranger, sinon je serai rejeté » ;
      • La nécessité d’une performance parfaite, « je ne dois pas commettre d’erreur, ni subir de défaillance, sinon cela se retournera immédiatement contre moi » ;
      • L’importance d’un contrôle de l’environnement : « si je ne suis pas attentif aux attitudes des autres, des choses importantes et graves vont m’échapper » ;
      • La vigilance potentiellement hostile d’autrui, « les gens surveillent les attitudes des autres, et jugent négativement les faibles ou les agressent »"

    8. "l’hypothèse selon laquelle l’anxiété sociale résulte de situations réelles ou imaginaires d’une évaluation personnelle faisant intervenir la motivation à faire bonne impression sur les autres. Mais le sujet, doutant des ses capacités sociales, présuppose des réactions d’insatisfaction d’autrui. Cette motivation est le point central du trouble phobie sociale. Le sujet se fixe un standard à atteindre pour obtenir cette bonne impression mais présuppose les réactions d’autrui semblables à l’évaluation qu’il fait de lui-même. C’est ce décalage entre standard fixé et réactions présupposées d’autrui qui détermine le niveau d’anxiété. Non seulement nous retrouvons les pensées négatives du sujet substituées à une évaluation d’autrui, mais le décalage de standard par rapport à la réalité est également source d’échec qui vient alimenter le cercle vicieux du phobique social.
      Face à cet échec le sujet peut soit adopter des buts et une représentation de soi moins élevés mais plus vivables, ce qui est d’autant plus difficile que le trouble est installé, soit il entre dans la spirale du déficit assertif et des compétences sociales aboutissant à la fuite et l’évitement."
    9. en résumé : "Les différents modèles comportementaux et cognitifs apportent chacun des éléments pour expliquer la genèse de la phobie sociale. Ils ne sont en rien contradictoires, mais justement se complètent pour tenter de définir les raisons multifactorielles de vulnérabilité génétique, de déficit des apprentissages sociaux et de manque d’assertivité de ce trouble des relations avec autrui basé sur la crainte de la critique et du rejet des autres.
      La phobie sociale survient sur un terrain biologiquement préparé et se déclenche lors d’une expérience sociale traumatisante (rejet social par exemple) ou d’un épisode de déficit des conduites sociales, en général au début de l’adolescence, période où le sujet est particulièrement vulnérable. Le sujet se construit autour de croyances et de pensées dysfonctionnelles aboutissant à des comportements de sécurité qui, loin d’apaiser l’anxiété, ne font qu’aggraver le trouble. Ces comportements résultent d’une observation anxieuse de soi, de la peur d’être critiqué ou rejeté et de la perception exagérée du danger social."

    Finalement, il n'y a rien de tellement plus précis que ce que j'ai déterminé par moi-même.

    C'est amusant, je suis en train de réaliser que je me comporte avec le psy comme avec des tas d'autres gens : j'ai peur de le décevoir alors je bosse au maximum le sujet pour qu'il ait un jugement positif sur moi...
     

  • Réflexions




    Ayant loupé le dernier rendez-vous chez le psy, j'ai eu amplement le temps de réfléchir à mes épisodes dépressifs.
    En fin de compte, j'ai réalisé que ces épisodes étaient liés au jugement des autres.

    Le premier l'était clairement dans mon esprit. J'étais étudiante et avais une enseignante que me harcelait moralement [edit du 17 mai 2012 : avec le recul, il s'avère que cette enseignante est une perverse-narcissique]. Elle me disait à longueur de journées que je n'arriverai jamais à avoir mon diplôme, que j'étais bien trop nulle pour cela. J'ai failli mettre fin à mes études à cause d'elle. J'ai tenu bon grâce à la psychologue de la médecine préventive.

    Le deuxième épisode correspond à une période où mon avenir professionnel se retrouvait fortement compromis sous la forme sous laquelle je l'envisageais. Il y avait une guerre entre deux groupes dans la structure dans laquelle je travaillais (et je travaille encore). Des gens de l'autre groupe faisaient pression sur moi. Je ne l'ai pas supporté. C'est depuis ce moment-là que j'ai consulté pour la première fois la psy que je consulte toujours, je suis sous anti-dépresseurs depuis lors.




    Je ne cernais pas très bien le rapport entre ma peur du jugement et cet épisode là. Et puis j'ai compris que la fac, dans laquelle je travaille par choix depuis maintenant 10 ans, correspond à un choix de carrière, un choix de vie. J'avais la possibilité de travailler dans le privé, j'ai préféré le public, quitte à gagner beaucoup moins.

    D'autre part, depuis toujours, je me suis réfugiée dans la scolarité. Étant naturellement bonne élève, j'ai eu cette chance, j'avais des "facilités" comme dit ma maman, j'avais trouvé un domaine où je ne craignais pas le jugement, puisque cela marchait pour moi. J'allais de réussite en réussite. Ma scolarité a été un succès, sans être extra-ordinaire, je n'étais pas un génie, juste une "bonne élève". Je me suis investie là-dedans, complètement. Cela me faisais un bon prétexte pour ne pas rechercher à avoir une vie sociale. J'étudiais,  je n'avais pas de temps pour le reste. Mes parents ont toujours valorisé cet aspect chez moi. Avoir des enfants qui réussissent à l'école a toujours été une fierté pour eux qui ont été contraints de s'arrêter au certificat d'études. Avoir des enfants qui réussissent socialement grâce à l'école est, je pense, tout ce qu'ils ont pu espérer de mieux pour mes frères et moi. J'ai donc toujours, depuis l'enfance, passé ma vie dans les livres d'école. C'était "mon truc", ce que j'aimais faire. C'était là que je réussissais le mieux et c'était là que je n'avais pas à craindre le jugement des autres, des professeurs, puisque cela marchait.
    Vers la fin de mes études secondaires, j'étais terrorisée à l'idée de partir travailler dans le privé. Tous ces gens à affronter au quotidien, alors que j'avais une possibilité de rester à la fac, domaine où je me sentais chez moi. J'ai donc décidé de prolonger mes études et de tout faire pour travailler à la fac. Cela a fonctionné, comme d'habitude, je n'entreprends que des choses dont je me doute que cela va fonctionner, et puis je me connais bien dans le domaine des études et des examens, je connais mes capacités. J'ai donc intégré la fac.
    Et puis... Et puis arriva une ÉNORME désillusion. La fac était devenue comme dans le privé, du moins comme l'idée que je me faisais du privé. Des conflits de personnalités, des gens à affronter au quotidien, son steak à défendre plus que de raison. Et surtout, l'incertitude de pouvoir y rester. D'une part parce que l'équipe dans laquelle j'étais, et je suis toujours, était mise en danger; d'autre part parce que cette ambiance ne me convenais pas. Mais je ne pouvais me résoudre à quitter la fac pour partir dans le privé que j'avais toujours fui. Je me retrouvais coincée. Hopeless and helpeless, comme disent les anglophones. Sans espoir et sans issue. D'autant que je m'étais investie à fond dans ce domaine, je n'avais rien d'autre à quoi me raccrocher. Les gens qui ne misent pas tout sur leur travail peuvent se raccrocher à leur famille, leurs amis, leur hobby pour passer un cap difficile. Moi je le vivais à 100%. Rien d'autre à quoi me raccrocher. D'où crise sérieuse. Dépression. Tristesse, pleurs. Beaucoup de pleurs, tout le temps. Ma psy m'a beaucoup aidée. Grâce à elle, et aux anti-dépresseurs, j'ai surmonté la crise, j'ai repris confiance et j'ai lutté. La crise à la fac a fini par s'apaiser. La guerre entre les deux camps est redevenue une guerre froide, beaucoup plus supportable. Les gens de mon équipe ont reconnu avec gratitude mon attitude vis à vis d'eux. Je n'avais pas cédé à la pression faite par l'autre groupe, j'avais tenu bon. Je n'avais pas non plus quitté le navire. J'étais aux anges, on me remerciait d'être restée, je recevais un jugement positif. OUF.
    Depuis, j'ai progressé dans mon parcours à la fac. J'ai travaillé encore et encore, en laissant de côté ma vie sociale, comme toujours. Il y a 3 ans, j'ai passé un concours pour être titularisée. Je n'ai pas eu ce concours. Drame. Rechute. J'ai mis plusieurs mois à reprendre confiance et goût à ce que je faisais. Je me suis remise au travail et j'ai repassé le concours l'année d'après. Que je n'ai pas eu à nouveau. Nouvelle grosse crise. Plus longue cette fois. Elle m'a laissé le sentiment de ne pas avoir vraiment réussi à en sortir.

    Parallèlement, je me suis stabilisée sentimentalement. J'ai rencontré mon compagnon un peu avant le premier concours. Ma rencontre avec lui s'augurait être une rencontre pas tellement différente de celles que je faisais auparavant. Pas forcément LA rencontre. Et puis les évènements de sa vie et de la mienne ont fait que nous sommes toujours unis. Il a une personnalité à l'opposé de la mienne. Il a une mauvaise estime de soi mais une grande affirmation de soi. Dans mon cas, c'est le contraire. Cette opposition dans nos mode de fonctionnement provoque régulièrement des étincelles, mais il m'aide énormément. Il n'a pas toujours la patience que j'attendrais de lui, mais il est à l'origine de ma thérapie. Grâce à lui, j'ai pris conscience de mes difficultés. Même si c'est extrêmement difficile à vivre par moments, c'est grâce à lui que j'avance. Il me mène la vie dure. Il pense que cela me fait avancer. Souvent, j'aimerais avoir affaire à quelqu'un de moins exigeant. Cela sera tellement plus facile à vivre. Bref, il m'aide.
    La vie à ses côtés est difficile car il me dit ce qu'il pense et lorsqu'il s'agit de choses négatives, cela provoque systématiquement une crise d'angoisse. C'est pour cela que parfois je me dis que je préfèrerais avoir quelqu'un de moins exigeant à mes côtés.
    D'autant que j'ai honte de faire des crises d'angoisse pour des choses anodines qu'il m'a dites. Depuis que je connais mieux mon fonctionnement, j'ai compris ce qui provoque mes crises d'angoisse. Il a du mal à supporter mon inhibition sociale, ma peur des autres, ma peur de lui, aussi. Je sais que quand il commence à me dire quelque chose de négatif à ce sujet, je vais avoir une crise d'angoisse. Et comme j'ai peur de ces crises d'angoisse, j'ai tendance à éviter d'avoir à entendre des choses négatives. Mais cet évitement ne va pas dans le sens qu'il attend. Au lieu de modifier mon comportement dans un sens qui me ferai progresser et qui ferait qu'il n'aurait pas à me le reprocher, je fuis. Je n'ai pas encore la force de modifier tout cela seule. Ma thérapie va m'y aider. Je sais que tout ne changera pas chez moi, et je l'espère bien. Je n'ai pas l'intention de me formater. Simplement, je pense qu'à l'issue de la thérapie, je serai plus à l'aise pour m'imposer. C'est ce qu'il attend. Et ce que je désire améliorer.

    Mon psy m'a dit, à l'issue de la première séance, "vous verrez comme ce sera bien quand vous serez guérie". Vivement que cela arrive.