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ACT (TCC 3ème vague)

  • Back to basics

    Sigmund

     

     

    Je viens de lire le deuxième livre conseillé par ma psy TCC au sujet des hauts potentiels.
    Le premier était le même que celui que m'avait conseillé la psy spécialisée dans l'autisme qui m'a fait passer les tests diagnostiques : "Trop intelligent pour être heureux ? L'adulte surdoué" de Jeanne Siaud-Facchin, dans lequel je ne m'étais pas beaucoup reconnue. 
    Le second était : "L'adulte surdoué à la conquête du bonheur" de Monique de Kermadec.

    Dans ce livre de Mme de Kermadec, je me reconnais parfaitement. L'auteur est spécialisée dans le suivi des hauts potentiels et on sent bien qu'elle sait de quoi elle parle. 

    Mais, car il y a un ÉNORME MAIS, ce livre est à prendre avec des pincettes.
    Premièrement, l'auteur est psychologue psychanalyste. Or, il n'est nullement fait mention de son état de psychanalyste sur la quatrième de couverture, donc, déjà, ça m'a fortement agacée. Ceci-dit, on se rend très vite compte à la lecture que l'auteur est psychanalyste.
    Deuxièmement, ce qui m'a posé problème dans ce livre, outre le fait que l'on n'annonce pas la couleur psychanalytique, c'est le 3ème chapitre. Il n'a pas sa place dans ce livre. Je m'explique : ce chapitre est très culpabilisant et rempli de verbiage psychanalytique. L’auteur y parle de refus de guérir (de quoi ? on ne sait pas), de s'identifier à sa souffrance, d'aimer sa souffrance, et même de masochisme. Elle va jusqu'à associer la notion de rumination à la notion de plaisir (le livre a failli voler par la fenêtre) ! Bref, ce chapitre 3, qui contredit à peu près tout ce que l’on peut lire dans le reste du livre, est tout-à-fait dispensable. A tel point qu’on le croirait rajouté à la va-vite, pour s’éviter les foudres de l’intelligentsia psychanalytique.

    Donc, une fois passée la colère de lire de telles inepties et après avoir dument pesté contre la psychanalyse et les psychanalyseux, qui, décidément, ont de sérieux problèmes, je me suis dit que si ma psy TCC me l'avait conseillé, c'est qu'il y avait une raison. Donc je l'ai terminé.
    Et grand bien m'en a pris.
    Mme de Kermadec décrit parfaitement ce qui a conduit chez moi au développement de ma phobie sociale.
    Et je dirais même plus, elle m'a permis de comprendre d'où vient ma phobie sociale et mes problèmes divers et variés.
    J'ai compris, grâce à elle, que je m'étais fourvoyée. Je pensais que la dichotomie dont je fais preuve entre ce que je suis au travail et ce que je suis dans la sphère privée était due à un apprentissage par imitation de mes mentors pendant ma formation professionnelle et que, ayant manqué de modèles solides sur le plan privé j'étais "nature", donc incapable de communiquer correctement mes émotions, puisque je n'avais pas appris à le faire. Je pensais jouer un rôle au travail, comme un comédien qui entre en scène, comme un torero qui a revêtu son habit de lumière, je devenais autre dès que j'avais passé ma blouse. D’ailleurs, ma récente remise en question, au cours de laquelle j'en suis venue à penser que je pouvais être atteinte du syndrome d'Asperger car j'avais atteint mes limites en terme de sociabilisation malgré ma si longue TCC, signifiait bien que je pensais être déficitaire de manière innée sur le plan de la sociabilisation.
    Mais, si j'en crois Mme de Kermadec, "selon Donald W. Winnicott, nous révélons notre "vrai soi" dans chaque geste spontané, chaque sentiment immédiat que nous ressentons et exprimons". "Le vrai self exprime et développe le potentiel inné de l'individu, le faux self assure sa protection contre les agressions dont il pourrait être victime s'il exprimait en toute vérité son vrai self."  Le faux self est une sorte de carapace qu'on développe pour tenter d'être accepté par le groupe (famille, école). Idéalement, les deux selfs doivent se combiner. Or, chez les personnes différentes, donc les HPI, qui sont rejetées pour leur différence, le faux self, avec ses mécanismes de défense, prend le dessus.
    Or, au travail, je fais tout de manière spontanée, je me sens comme un poisson dans l'eau et je n'ai pas peur. Et dans la sphère privée, je me sens inhibée, pas sûre de moi, je ne prends pas d'initiative, j'ai peur d'être rejetée et je m'efface. Mon naturel semblerait donc plutôt s'exprimer au travail, où ma créativité et ma spontanéité s'expriment également.
    Mon mécanisme de défense, c'était de rentrer dans le moule : "enfant modèle, écolier parfait, étudiante studieuse". Une "focalisation sur les attentes de l'entourage, afin de les devancer et d'attirer les louanges et l'affection", des "concessions sans fin", avec la "peur de décevoir" ou d'être, encore une fois, "ostracisée". Bref, Mme de Kermadec vient de décrire ma phobie sociale et mon manque d'affirmation.
    Donc, en conclusion, c'est au travail que s'exprime mon vrai moi, celui qui est spontané et créatif, et c'est dans la sphère privée que s'exprime mon "faux self", et non le contraire, comme je le pensais.
    Ce qui explique ce sentiment de vivre dans une carapace, que je me souviens d'avoir exprimé dans mon ancien blog en citant Jean-Louis Murat, et dont je parle dans une ancienne note ici :

    Exutoire

    Je monte sur un pont
    je plonge rassuré
    Je n'aimais pas mon nom
    je n'ai jamais su aimer
    La carapace d'or
    qui protège ma vie
    serait-elle un trésor ?
    Je la trouve hors de prix

    Jean-Louis Murat - Royal Cadet

    Explication de texte :

    Il y a des jours où on a l'impression de porter sur soi une sorte de carapace, dont on voudrait bien se défaire.
    Ce serait comme la métamorphose à l'envers.



    Bref, tout ça pour dire que grâce à ce bouquin, j'ai compris un peu plus comment je fonctionne et sur quoi il faut que je travaille pour avancer. Reste plus qu'à trouver le ou la psy qui saura faire avec moi ce que Mme de Kermadec fait avec ses patients HPI pour les aider à se retrouver, à se libérer.

    Le plus drôle dans l'histoire est ce qui suit.
    Pour faire simple, ce qu'elle propose à ses patients, c'est ce qui est proposé dans les thérapies ACT (c'est à dire les thérapies cognitivo-comportementales de dernière génération, dites TCC de 3ème vague) :
    - observer et accepter les pensées et les émotions douloureuses, ne plus les fuir et trouver à quels évènements plus ou moins traumatiques de son enfance elles font écho
    - définir ses valeurs : ce en quoi on croit vraiment quand on a arrêté d'écouter les pensées automatiques inculquées par son entourage (fais pas ci, fais pas ça, tu ne dois pas, tu dois etc...) : retrouver son vrai self
    - réaliser des actions engagée vers ses valeurs : de l'audace !
    - persévérer, continuer à travailler sur l'acceptation et l'action engagée
    - utiliser les outils actuels tels que la méditation de pleine conscience et l'auto-compassion pour y parvenir.
    Donc, Mme de Kermadec, telle Mr Jourdain, est une psychanalyste qui fait de l'ACT.

  • La thérapie continue

    Comme je l'ai dit précédemment, la psy a demandé à rencontrer mon mari. Nous sommes donc venus à deux à la dernière séance en date.
    Ça a été beaucoup plus simple que ce que j'avais imaginé, comme d'habitude.
    J'ai très mal vécu l'après-coup, parce que mon mari a dit tout un tas de trucs sur ce qui le gène encore dans mes problèmes. Et à chaque fois que mon mari fait ça, ça me rend malade quelques heures après, le temps de digérer probablement, et pour quelques jours. J'ai donc mis 4 jours à avoir à nouveau envie de faire autre chose que me cacher dans un trou.
    Par contre, la psy a compris, au cours de la séance, que j'avais une sérieuse tendance à toujours ne voir que le verre à moitié vide et elle est déterminée à me faire travailler là-dessus. Ça tombe bien.

    Mais, tout-de-même, je retiens une chose positive (il y en a plus, mais il n'y a que celle-là qui me saute aux yeux) de cette séance : la psy a observé que nous ne savions ni l'un ni l'autre faire des critiques ou des reproches sur le mode affirmé et non agressif.
    Moi je ne sais pas les faire parce que ma mère (mon père aussi un peu), donc le modèle d'apprentissage, avait les mêmes problèmes que moi et donc plutôt sur le mode passif.
    Lui ne sait pas non plus les faire, parce que ses parents, le modèle, étaient plutôt sur le mode agressif et donc les reproches qu'il me fait sont agressifs.
    Ce qui explique donc pourquoi je vis très mal ses critiques. Ça ne vient pas uniquement de mon hypersensibilité à la critique. Peut-être même que je ne suis pas si hypersensible à la critique que ça. D'ailleurs, depuis ça, j'observe ses critiques et je constate effectivement qu'elles ne sont pas faites sur le modèle "affirmé", mais bien sur le modèle "agressif". Le fait que ce soit la psy qui observe ça, a légitimisé mes difficultés à accepter ses critiques et du coup, je vis beaucoup moins mal le fait de ne pas les supporter, car je me dis "ben c'est normal que ça ne te plaise pas, c'est formulé de manière agressive". Et donc, je suis moins dans le mode action/réaction quand je réponds.
    En résumé, le fait qu'on me dise  que ses critiques sont agressives m'a permis d'accepter ma réaction à la critique. J'accepte l'émotion négative que j'ai quand je reçois sa critique et donc j'arrive à ne pas suivre cette émotion, et je réponds plus calmement. C'est le principe de l'ACT.

  • La métaphore des deux montagnes

    Dans les thérapies ACT, on utilise beaucoup de métaphores. En voici une qui concerne la thérapie elle-même et qui me fait penser à ce qui s'est passé avec le psy que j'ai "quitté".

    La métaphore des 2 montagnes :

    "Beaucoup de personnes pensent que le thérapeute est un être éclairé qui peut résoudre tous les problèmes. Mais ce n'est pas comme cela que ça se passe. Imaginez que vous escaladiez votre montagne là-bas, et que moi j'escalade la-mienne ici. De là où je suis je peux voir des choses que vous ne pouvez  pas voir, comme un autre chemin que vous pourriez prendre, une avalanche qui va se déclencher.  Si j'étais à votre place  je détesterais penser que le thérapeute a atteint le sommet de sa montagne et qu'il y est assis tranquillement. Le fait est que je grimpe encore, que je fais des erreurs, et que j'en tire des leçons. Nous sommes tous pareils au fond. Nous escaladons chacun notre montagne jusqu'à la fin de notre vie.  L'idée est que vous pouvez être de plus en plus doué pour l'escalade et apprendre de plus en plus à apprécier le voyage."

  • Linecoaching

    Toujours pas de psy à l'horizon, j'ai repris rendez-vous pour septembre.

    En attendant, et pour faire patienter les gens qui attendent que je donne le top départ pour le groupe de parole, voici un petit laïus sur le site Linecoaching, que j'avais déjà succinctement évoqué il y a quelques temps.

    Tout d'abord, je tiens à préciser qu'il n'y a aucun conflit d'intérêt entre ce blog et Linecoaching. Ils ne m'ont rien offert pour que je publie ce texte. Ils ne m'ont rien demandé, ils ne sont d'ailleurs pas au courant que je publie ça ici.
    J'ai simplement envie de partager cette méthode.

    Linecoaching, plus qu'une méthode pour maigrir, une véritable thérapie.

    Je me suis inscrite à Linecoaching (que j’abrègerai en LC), dans le but de venir à bout de mes kilos superflus et surtout d'arrêter d'en reprendre.
    Je connaissais les pères fondateurs Gérard Apfeldorfer, psychiatre, et Jean-Philippe Zermati, nutritionniste, (dits A&Z) par leurs ouvrages (entre autres Maigrir sans régime et Mangez en paix !). J'étais donc pleinement confiante. J'avais d'ailleurs commencé à appliquer leurs principes, mais seul, on est peu de chose.
    Quand j'ai su qu'ils avaient créé un site avec un "coaching", je me suis dit que je serai moins seule face à mes kilos.
    Je me suis inscrite en septembre dernier. J'ai commencé à maigrir en janvier. A ce jour, j'ai fini le parcours alimentaire et je suis en phase de stabilisation du comportement alimentaire. Je continue à maigrir.
    J'ai perdu la moitié de ce que j'espérais secrètement perdre. Je ne sais pas quand ma perte va s'arrêter, seul mon organisme le sait. C'est le principe de la méthode : atteindre son poids d'équilibre, celui qu'on ne peut déterminer à l'avance et qui est dicté par notre organisme, une fois qu'il est nourrit de manière régulée.

    Voici ce qu'est la méthode LC et ce qu'on y apprend :
    - C'est une méthode payante.
    - Son objectif n'est pas de vous faire maigrir, contrairement à ce que semble indiquer le slogan du site, mais de vous débarrasser de vos problèmes avec l'alimentation. Et par la même occasion, vous maigrirez probablement.
    - A aucun moment on ne vous dira quoi mettre dans votre assiette, ni quels aliments sont bons ou mauvais. Au contraire, on vous apprend qu'aucun aliment n'est mauvais ni bon. Ce qui fait grossir, ce n'est pas la qualité de l'aliment, mais la quantité ingurgitée alors qu'on n'a pas faim. Si vous mangez du concombre sans sauce alors que vous n'avez pas faim, vous grossirez d'autant de calories que vous aurez ingurgitées au-delà de votre faim. C'est idem que l'aliment soit calorique ou non. C'est mathématique. C'est l'histoire du kilo de plume et du kilo de plomb.
    - On vous apprend qu'il y a 2 raisons pour lesquelles on mange : 1) on a faim, 2) on est en train d'essayer d'anesthésier une émotion (anxiété, colère, ennui, culpabilité etc...). Si on mange uniquement quand on a faim et qu'on trouve autre chose à faire que manger quand on a une émotion à gérer, alors on arrête de grossir, voire on maigrit. Pour cela, il faut apprendre à reconnaître ces envies de manger dites émotionnelles et apprendre quoi faire de cette émotion que l'on souhaiterait anesthésier. C'est ce que fait LC.
    - On vous apprend non pas quoi manger, mais comment manger. On vous fait faire des exercices pour apprendre à reconnaître la faim, la satiété et pour apprendre à déguster et se délecter des aliments. Oui, car la notion de plaisir alimentaire est très importante dans cette méthode. On vous apprend à déculpabiliser de manger des aliments gras et sucrés ou gras et salés (tout c'qu'est bon, quoi !)
    - LC est une méthode d'amaigrissement à base de méditation de pleine conscience, de bodyscan, de travail sur l'image de soi, l'estime de soi, l'affirmation de soi et l'acceptation de soi, d'auto-compassion et de bienveillance envers soi, de gestion des émotions, de confrontation avec ses angoisses, j'en passe et des meilleures. Bref, pour caricaturer, on est plus proche de la psychothérapie ACT que du régime hyperprotéiné.

    En guise conclusion, et pour paraphraser les filles du forum LC, je dirais que "LC c'est sans régime, mais pas sans effort".


    Voilà.
    Ça me tenait à cœur de raconter tout ça, c'est fait.

     

    Pour plus d'info, voir cette page, surtout les vidéos :
    http://www.linecoaching.com/maigrir/methode/maigrir-sans-regime-revue-presse

  • Parallèle AA/ACT

    Un jour que je m’ennuyais dans une salle d'attente, j'ai rédigé ce qui suit.
    Il s'agit d'une comparaison entre le cheminement type "Anonyme", basé sur les 12 Etapes des Alcooliques Anonymes et repris par tous les "Quelque Chose Anonyme", et celui que j'ai vécu via l'ACT.

     

    - Étape 1 "Nous avons admis que nous étions impuissants devant l’alcool - que nous avions perdu la maîtrise de notre vie."
    = prise de conscience du problème


    - Étape 2 "Nous en sommes venus à croire qu’une Puissance supérieure à nous-mêmes pouvait nous rendre la raison."
    = les TCC peuvent m'aider


    - Étape 3 "Nous avons décidé de confier notre volonté et notre vie aux soins de Dieu tel que nous Le concevons."
    = je décide de faire une thérapie


    - Étape 4 "Nous avons procédé sans crainte à un inventaire moral approfondi de nous-mêmes."
    - Étape 5 "Nous avons avoué à Dieu, à nous-mêmes et à un autre être humain la nature exacte de nos torts."
    - Étape 6 "Nous étions tout à fait prêts à ce que Dieu élimine tous ces défauts."
    - Étape 7 "Nous Lui avons humblement demandé de faire disparaître nos défauts."
    = observer et accepter les pensées et les émotions douloureuses sans les fuir


    - Étape 8 "NNous avons dressé une liste de toutes les personnes que nous avions lésées et nous avons consenti à réparer nos torts envers chacune d’elles."
    = définir mes valeurs


    - Étape 9 "Nous avons réparé nos torts directement envers ces personnes dans la mesure du possible, sauf lorsqu’en ce faisant, nous risquions de leur nuire ou de nuire à d’autres."
    = action engagée vers mes valeurs


    - Étape 10 "Nous avons poursuivi notre inventaire personnel et promptement admis nos torts dès que nous nous en sommes aperçus."
    = persévérer, continuer à travailler sur l'acceptation et l'action engagée


    - Étape 11 "Nous avons cherché par la prière et la méditation à améliorer notre contact conscient avec Dieu, tel que nous Le concevons, Lui demandant seulement de connaître Sa volonté à notre égard et de nous donner la force de l’exécuter."
    = méditation, auto-compassion


    - Étape 12 "Ayant connu un réveil spirituel comme résultat de ces étapes, nous avons alors essayé de transmettre ce message à d’autres alcooliques et de mettre en pratique ces principes dans tous les domaines de notre vie."
    = ce blog, Mediagora

  • Les bouquins d'affirmation

    J'ai repoussé ma prochaine séance au mois de décembre, en attendant, je vous livre le fruit de mes réflexion sur les bouquins d'affirmation.

    J'en ai été grande consommatrice, à une époque où l'angoisse était très présente et sur les conseils de mon psy. Ces bouquins contiennent la théorie de la communication verbale, non verbale et des exercices de mise en pratique. C'est pas mal pour comprendre ce qui ne fonctionne pas chez soi, mais concrètement, lire ces livres tout seul dans son coin, ça ne sert pas à grand chose quand on est très anxieux.

    Je m'explique :

    Observation n°1 : Quand on n'est pas anxieux, on communique bien sans y réfléchir.
    Quand j'étais étudiante, on avait des cours de psycho, avec des cours de communication avec les patients. A la base, on était tous égaux. Tous les étudiants découvraient ce qu'était la communication, et pas uniquement les anxieux sociaux, ils avaient tous besoin d'apprendre les cours pour savoir répondre aux questions du prof. Seulement, il y avait les étudiants non anxieux sociaux qui communiquaient déjà bien dans leur vie et avec les patients, naturellement, instinctivement et sans jamais s'être posé la question du comment faire, et les étudiants anxieux sociaux qui n'arrivaient pas à le faire naturellement.

    Observation n°2 : Quand on est anxieux, on communique mal même si on connait la théorie.
    Je me suis beaucoup intéressée à ces cours. Après mon cursus classique, j'ai fait des formations en psycho et je me suis appliquée à mettre tout ça en pratique auprès de mes patients. Je connaissais donc bien la théorie de la communication verbale et non verbale. Si vous m'aviez fait plancher par écrit sur la question "comment bien communiquer avec ses proches ?", je vous aurais parfaitement répondu. Ça ne m'a pas empêchée de développer et d'entretenir ma phobie sociale dans la sphère privée, parce que j'étais incapable de l'appliquer en dehors du travail.
    Même avec la théorie acquise, j'étais incapable de mettre en pratique dans la sphère privée, parce que c'était anxiogène.

    Ma conclusion : L'anxieux social, s'il communique mal, ce n'est pas parce qu'il ne sait pas le faire, c'est parce que ça l'angoisse.
    C'est un peu comme si on donnait à lire des bouquins de code de la route à quelqu'un qui a la phobie de la conduite automobile. Ça ne sert pas à grand chose : cette personne ne conduit pas parce qu'elle ne sait pas conduire, mais parce que ça l'angoisse.

    Les bouquins d'affirmation pour moi c'était comme les livres de code de la route dans l'exemple ci-dessus, ça ne m'a pas aidée à communiquer mieux.
    Quand je les ai lus, j'ai compris ce que je n'arrivais pas à faire et j'ai cru qu'il suffisait de faire comme dans le livre pour que ça marche. J'ai attaqué toute seule la mise en pratique directement dans la vraie vie et sans personne pour m'aider. (Mon psy me m'a jamais fait faire des exercices d'affirmation. Or, les exercices hors milieu anxiogène m'auraient été utiles, ils m'auraient permis de me lancer plus facilement, avec une progression dans la difficulté, et d'avoir un retour constructif et sans jugement.) Ça a été horrible. Se forcer à communiquer alors qu'on est très anxieux, c'est vraiment très difficile. C'est même décourageant parce que ça ne marche pas bien. Ça aurait été beaucoup plus efficace si ça avait été encadré.J'ai d'ailleurs très vite arrêté de me forcer pour ce qui était trop anxiogène.

    Aujourd'hui, je ne suis plus tellement anxieuse, et je ressens le besoin de me replonger dans ces bouquins, précisément parce que je ne suis plus anxieuse et que je me sens capable d'appliquer la théorie et que je ressens le besoin de m'améliorer.

     


    Et c'est donc pour ça que je ne conseillerais pas aux anxieux sociaux de se plonger dans les bouquins d'affirmation sans aide extérieure.

     

     

    Alors vous allez me dire que ces livres sont utiles pour savoir ce que nous, anxieux, sommes sensés faire dans les situations difficiles et que l'exposition et un bon moyen de diminuer l'anxiété. Oui, mais pas tout seul. L'exposition dans le cadre d'une TCC, oui.
    Vous allez aussi me dire que ce qui fait que je suis moins anxieuse aujourd'hui, c'est parce que je me suis forcée à communiquer. Je n'en suis pas sûre. Jusqu'à ce que je découvre l'ACT, j'avais le sentiment que me forcer ne faisait pas tomber l'anxiété, et que je restais toujours autant anxieuse avant chaque nouvelle tentative. Je pense que ce qui fait que je suis moins anxieuse, c'est que j'ai appris à ne plus écouter mon anxiété.



  • Explications de texte

    Je viens de trouver un article intéressant expliquant le cheminement des thérapeutes qui ont mis au point la 3ème vague des TCC.
    Il parle de traitement de la dépression, mais il retrace parfaitement mon cheminement personnel face à l'anxiété.

    En voici une modeste synthèse :

    (Lire l'article complet : http://lecturepsy.free.fr/psy/spip.php?article20 )

    Des thérapeutes sont partis d'une pratique de Thérapies Comportementales et Cognitives (TCC) classique conçue pour la dépression en phase aigüe, et se sont trouvés confrontés au problème des rechutes dépressives. Ils se sont orientés vers une « thérapie de maintien », c'est à dire une thérapie qui vise la réduction du risque de rechute, basée sur la pratique de la pleine conscience.

    En résumé :

    Le courant des TCC a développé, à partir des travaux de Aaron T. Beck, des techniques centrées sur la correction des biais cognitifs et le renforcement des activités dans lesquelles le patient retrouve du plaisir. Les pensées négatives, même si elles ne sont pas la cause de la dépression, peuvent la maintenir, empêchant la résolution de l’épisode dépressif. Le but en TCC est donc d'agir sur ces pensées et rompre un cercle vicieux. Aussi encourage-t-on les patients à repérer les croyances et attitudes dysfonctionnelles, à rechercher des pensées alternatives, à critiquer ces pensées pour en percevoir le lien avec l’humeur dépressive, la diminution de leur intérêt, et leur difficulté à accomplir les activités quotidiennes. Ces techniques ont de bons résultats sur les épisodes dépressifs aigüs.

    Mais les praticiens TCC ont été confrontés à la récidive des épisodes dépressifs chez leurs patient. Ils ont donc poursuivi leurs investigations.
    Le modèle de départ des TCC postule que, lors de l’épisode dépressif aigü, les pensées influencent l'humeur et le comportement. Les pensées, dysfonctionnelles chez les déprimés, étant un des moteurs de la pathologie. Or, les études menées sur le risque de rechute ont démontré que le niveau d’attitudes dysfonctionnelles chez les anciens dépressifs (donc à risque de rechute) et les sujets n’ayant jamais fait de dépression est le même : les attitudes et croyances dysfonctionnelles ne sont pas en cause dans la rechute dépressive. La vulnérabilité proviendrait donc plutôt de l’humeur que des pensées. L’humeur jouerait un rôle prépondérant en contribuant aux pensées dysfonctionnelles et à la rechute dépressive.

    Ainsi, si la thérapie cognitive classique favorise la sortie de la dépression aigüe par la modification du contenu des pensées dysfonctionnelles, elle risque de ne pas avoir d'effets protecteurs face aux rechutes dépressives.

    Au lieu de s’intéresser aux effets des pensées sur l’humeur, les praticiens TCC ont donc recherché les effets de l’humeur sur les pensées.
    Une humeur légèrement triste chez des sujets qui n'ont jamais eu d'épisode dépressif entraîne un faible changement des croyances, alors que chez des sujets anciennement dépressifs elle entraîne de grands changements en termes de pensées négatives. Les auteurs en ont conclu qu’en fait, ce n’est pas tant la modification des contenus de pensée qui est efficace dans la TCC de la dépression, que le changement de la relation du sujet à ses pensées. Autrement dit : peu importe le contenu des pensées du sujet déprimé, ce qui joue un effet protecteur contre la rechute dépressive ce sont les capacités de distanciation, de décentration de ces pensées sans qu’il soit pour autant nécessaire d’en modifier le contenu.

    Les thérapeutes sont alors orientés vers les travaux de  John Kabat-Zinn sur la médiation de pleine de conscience.
    En thérapie par la pleine conscience, il s’agit de rendre la personne plus consciente des pensées, sentiments et sensations corporelles telles qu’elles sont quand elles arrivent. La personne va changer sa relation à ces pensées, sentiments et sensations corporelles pour les accueillir pleinement avec une douce bienveillance. Cet accueil vise spécialement les sentiments, pensées, et sensations corporelles dit aversifs, c'est-à-dire ce qu'elle fuit habituellement. Dans cette attitude d’accueil, le sujet ne se laisse plus embarquer dans le mode automatique habituel (ruminations, pensées négatives, auto-critique) qui entretient les difficultés. Ainsi, au fil de la pratique de la pleine conscience, l’emprise de l’automatisme diminue, la personne se voit ainsi protégée du cercle vicieux par l'acceptation des des pensées, sentiments et sensations corporelles qu'elle fuyait auparavant.

    Pour ces thérapeutes, il s'agit donc d'un véritable changement de postulat : la thérapie efficace dans le risque de rechute de la dépression s’avère être un mode de vie, plutôt qu’une thérapie brève qui va “ soigner ” ce qui n’a pas “ marché ” chez la personne.


    Une vidéo pour résumer l'aspect pleine conscience :

    http://www.youtube.com/watch?v=O1hdckSPLjE

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  • Normale

    A la fin de la dernière séance, le psy m'a dit que j'étais devenue "normale", en précisant qu'il était conscient que le terme n'était pas le plus adapté.
    Je le sens, je le vis au quotidien. Je me suis normalisée.
    Je dis ce que j'ai à dire, et ce, quel que soit l'interlocuteur. Pas toujours sur le ton le plus approprié, mais quand-même, quel changement !
    Mes soucis financiers ne me rendent plus malade d'angoisse. J'en parle en temps et en heure à mon mari. Je n'attends plus que la banque m'appelle, c'est moi qui appelle.
    D'ailleurs, plus rien ne me rend malade d'angoisse. J'ai toujours des angoisses, sur les mêmes sujets qu'avant, mais je gère mon anxiété beaucoup mieux. Elle ne m'empêche plus de vivre. Ça, c'est beaucoup grâce à l'ACT : l'acceptation, le travail sur les valeurs et la méditation de pleine conscience.
    Et aussi un peu grâce à mon psy, qui, maintenant, et plus une béquille qu'un moteur.

  • Il s'agit d'un boui-boui bien crado

    Quand ça ne va pas, que mes préoccupations prennent le dessus, essayer de les chasser et de penser à autre chose ne me sert à rien ; elles reviennent d'autant plus fortes quelques minutes après. Alors, lorsque des pensées négatives surviennent dans mon esprit sans prévenir et me vrillent la cage thoracique, j'ai trouvé un truc pour les accueillir en souriant, les dédramatiser, bref les accepter (c'est un des principes de l'ACT) et ainsi pouvoir mieux les laisser repartir.
    J'entonne mentalement ce joyeux refrain :

     

     

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