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Méditation

  • Bonheurs de la méditation

    Une jolie explication de la méditation de pleine conscience :

    Les discussions du soir.
    Une émission proposée par Leili Anvar.

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    Jeanne Siaud-Facchin Crédits : TB - Radio France

    Psychothérapeute, fondatrice et directrice de Cogito'Z premier centre en France de diagnostic et de prise en charge des troubles des apprentissages scolaires, Jeanne Siaud-Facchin a beaucoup travaillé sur les troubles scolaires et aussi sur les difficultés des personnes surdouées à trouver leur chemin et publié de nombreux ouvrages sur ces sujets. Mais elle est aussi thérapeute en méditation de pleine conscience et a publié deux ouvrages en relation avec ce thème de la méditation : Comment la méditation a changé ma vie (2012, Odile Jacob) et Tout est là, juste là : Méditation de pleine conscience (2014, Odile Jacob).

     

    Petit extrait mp3 ici :

    podcast

     

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  • Back to basics

    Sigmund

     

     

    Je viens de lire le deuxième livre conseillé par ma psy TCC au sujet des hauts potentiels.
    Le premier était le même que celui que m'avait conseillé la psy spécialisée dans l'autisme qui m'a fait passer les tests diagnostiques : "Trop intelligent pour être heureux ? L'adulte surdoué" de Jeanne Siaud-Facchin, dans lequel je ne m'étais pas beaucoup reconnue. 
    Le second était : "L'adulte surdoué à la conquête du bonheur" de Monique de Kermadec.

    Dans ce livre de Mme de Kermadec, je me reconnais parfaitement. L'auteur est spécialisée dans le suivi des hauts potentiels et on sent bien qu'elle sait de quoi elle parle. 

    Mais, car il y a un ÉNORME MAIS, ce livre est à prendre avec des pincettes.
    Premièrement, l'auteur est psychologue psychanalyste. Or, il n'est nullement fait mention de son état de psychanalyste sur la quatrième de couverture, donc, déjà, ça m'a fortement agacée. Ceci-dit, on se rend très vite compte à la lecture que l'auteur est psychanalyste.
    Deuxièmement, ce qui m'a posé problème dans ce livre, outre le fait que l'on n'annonce pas la couleur psychanalytique, c'est le 3ème chapitre. Il n'a pas sa place dans ce livre. Je m'explique : ce chapitre est très culpabilisant et rempli de verbiage psychanalytique. L’auteur y parle de refus de guérir (de quoi ? on ne sait pas), de s'identifier à sa souffrance, d'aimer sa souffrance, et même de masochisme. Elle va jusqu'à associer la notion de rumination à la notion de plaisir (le livre a failli voler par la fenêtre) ! Bref, ce chapitre 3, qui contredit à peu près tout ce que l’on peut lire dans le reste du livre, est tout-à-fait dispensable. A tel point qu’on le croirait rajouté à la va-vite, pour s’éviter les foudres de l’intelligentsia psychanalytique.

    Donc, une fois passée la colère de lire de telles inepties et après avoir dument pesté contre la psychanalyse et les psychanalyseux, qui, décidément, ont de sérieux problèmes, je me suis dit que si ma psy TCC me l'avait conseillé, c'est qu'il y avait une raison. Donc je l'ai terminé.
    Et grand bien m'en a pris.
    Mme de Kermadec décrit parfaitement ce qui a conduit chez moi au développement de ma phobie sociale.
    Et je dirais même plus, elle m'a permis de comprendre d'où vient ma phobie sociale et mes problèmes divers et variés.
    J'ai compris, grâce à elle, que je m'étais fourvoyée. Je pensais que la dichotomie dont je fais preuve entre ce que je suis au travail et ce que je suis dans la sphère privée était due à un apprentissage par imitation de mes mentors pendant ma formation professionnelle et que, ayant manqué de modèles solides sur le plan privé j'étais "nature", donc incapable de communiquer correctement mes émotions, puisque je n'avais pas appris à le faire. Je pensais jouer un rôle au travail, comme un comédien qui entre en scène, comme un torero qui a revêtu son habit de lumière, je devenais autre dès que j'avais passé ma blouse. D’ailleurs, ma récente remise en question, au cours de laquelle j'en suis venue à penser que je pouvais être atteinte du syndrome d'Asperger car j'avais atteint mes limites en terme de sociabilisation malgré ma si longue TCC, signifiait bien que je pensais être déficitaire de manière innée sur le plan de la sociabilisation.
    Mais, si j'en crois Mme de Kermadec, "selon Donald W. Winnicott, nous révélons notre "vrai soi" dans chaque geste spontané, chaque sentiment immédiat que nous ressentons et exprimons". "Le vrai self exprime et développe le potentiel inné de l'individu, le faux self assure sa protection contre les agressions dont il pourrait être victime s'il exprimait en toute vérité son vrai self."  Le faux self est une sorte de carapace qu'on développe pour tenter d'être accepté par le groupe (famille, école). Idéalement, les deux selfs doivent se combiner. Or, chez les personnes différentes, donc les HPI, qui sont rejetées pour leur différence, le faux self, avec ses mécanismes de défense, prend le dessus.
    Or, au travail, je fais tout de manière spontanée, je me sens comme un poisson dans l'eau et je n'ai pas peur. Et dans la sphère privée, je me sens inhibée, pas sûre de moi, je ne prends pas d'initiative, j'ai peur d'être rejetée et je m'efface. Mon naturel semblerait donc plutôt s'exprimer au travail, où ma créativité et ma spontanéité s'expriment également.
    Mon mécanisme de défense, c'était de rentrer dans le moule : "enfant modèle, écolier parfait, étudiante studieuse". Une "focalisation sur les attentes de l'entourage, afin de les devancer et d'attirer les louanges et l'affection", des "concessions sans fin", avec la "peur de décevoir" ou d'être, encore une fois, "ostracisée". Bref, Mme de Kermadec vient de décrire ma phobie sociale et mon manque d'affirmation.
    Donc, en conclusion, c'est au travail que s'exprime mon vrai moi, celui qui est spontané et créatif, et c'est dans la sphère privée que s'exprime mon "faux self", et non le contraire, comme je le pensais.
    Ce qui explique ce sentiment de vivre dans une carapace, que je me souviens d'avoir exprimé dans mon ancien blog en citant Jean-Louis Murat, et dont je parle dans une ancienne note ici :

    Exutoire

    Je monte sur un pont
    je plonge rassuré
    Je n'aimais pas mon nom
    je n'ai jamais su aimer
    La carapace d'or
    qui protège ma vie
    serait-elle un trésor ?
    Je la trouve hors de prix

    Jean-Louis Murat - Royal Cadet

    Explication de texte :

    Il y a des jours où on a l'impression de porter sur soi une sorte de carapace, dont on voudrait bien se défaire.
    Ce serait comme la métamorphose à l'envers.



    Bref, tout ça pour dire que grâce à ce bouquin, j'ai compris un peu plus comment je fonctionne et sur quoi il faut que je travaille pour avancer. Reste plus qu'à trouver le ou la psy qui saura faire avec moi ce que Mme de Kermadec fait avec ses patients HPI pour les aider à se retrouver, à se libérer.

    Le plus drôle dans l'histoire est ce qui suit.
    Pour faire simple, ce qu'elle propose à ses patients, c'est ce qui est proposé dans les thérapies ACT (c'est à dire les thérapies cognitivo-comportementales de dernière génération, dites TCC de 3ème vague) :
    - observer et accepter les pensées et les émotions douloureuses, ne plus les fuir et trouver à quels évènements plus ou moins traumatiques de son enfance elles font écho
    - définir ses valeurs : ce en quoi on croit vraiment quand on a arrêté d'écouter les pensées automatiques inculquées par son entourage (fais pas ci, fais pas ça, tu ne dois pas, tu dois etc...) : retrouver son vrai self
    - réaliser des actions engagée vers ses valeurs : de l'audace !
    - persévérer, continuer à travailler sur l'acceptation et l'action engagée
    - utiliser les outils actuels tels que la méditation de pleine conscience et l'auto-compassion pour y parvenir.
    Donc, Mme de Kermadec, telle Mr Jourdain, est une psychanalyste qui fait de l'ACT.

  • Août 2015

     

     

    Longtemps que je n'ai rien écrit.

    Je nage actuellement dans des eaux saumâtres [en fait, je pensais que saumâtre, c'était comme glauque, un nom de couleur, mais non, rien à voir, c'est plutôt d'ailleurs un goût qu'une couleur. Du coup, l'eau saumâtre, c'est une bonne image. On nage, on avale un peu d'eau en nageant, l'eau n'est pas bonne, on la recrache et on avance].
    C'est pas simple, mais je nage, je ne coule pas.
    Ce qui fait que je ne coule plus, comme avant, c'est que maintenant je partage mes angoisses. Je n'ai plus à gérer le problème + le fait de ne jamais avoir parlé du problème à mon mari "et-qu'est-ce-qu'il-va-dire-quand-il-va-l'apprendre-c'est-une-catastrophe-j'ai-trop-peur-j'ai-trop-honte". Du coup, ça va nettement mieux.

    Pour réussir à ne plus fuir devant l'anxiété, il y a un truc qui m'a beaucoup aidée, outre les 8 ans de thérapie, je vous le donne en mille, la MÉDITATION.
    Oui, je sais, je ne parle plus que de ça. Mais en même-temps mes psys m'ont lâchée, donc je n'ai pas grand chose d'autre sur quoi parler. 
    J'ai trouvé un nouvel auteur, Fabrice Midal, qui a fait des CDs de méditation de pleine conscience et de bienveillance. La méditation de bienveillance se rapproche un peu de l'auto-compassion, c'est en cela que ça m'intéresse.
    Le livre de Kristin Neff m'a fait beaucoup de bien aussi.

    Donc, pour résumer, je reste une personne anxieuse, mais qui se gère dans la douceur.

    Il me reste tout-de-même deux gros points noirs sur lesquels travailler. La peur du jugement de mon mari (et de lui exclusivement, les autres m'en fous) et mon incapacité à me faire des amis.

    Le premier point me pourrit bien mon quotidien. En fait, plus que "la peur du jugement de mon mari", si j'étais honnête, je dirais "la peur de mon propre jugement sur moi-même, que je projette sur mon mari". Dès que je lève le petit-doigt, je m'imagine que mon mari va critiquer ce que je fais. Malgré le fait que très souvent, la prophétie ne se réalise pas, je continue. Avant, ça m'empêchait de faire beaucoup de choses. Aujourd'hui, je fais les choses et je m'angoisse. Y a du mieux. Au cours de mes méditations, j'ai compris que les critiques qui sont formulées à ce moment là, et attribuées à mon mari de manière tout-à-fait irrationnelle, sont formulées par une seule personne : moi. Qui est le critique le plus sévère ? Moi. C'est en cela que le travail sur la bienveillance et l'auto-compassion me fait du bien : quand je me rends compte que je me critique, je change de point-de-vue pour adopter celui de la compassion et du réconfort. Ce n'est ni aisé, ni naturel comme démarche, d'ailleurs il n'est tout simplement pas aisé de se rendre compte qu'on est en train de s'auto-critiquer, mais d'après les psys qui préconisent cette démarche, ça porte ses fruits à long terme.

    Concernant le second point, il s'agit d'un constat, fait par mon mari depuis fort longtemps et par moi depuis quelques jours, après qu'il me l'ai rabâché une énième fois (je dis "rabâché" parce que c'est ce que je pensais jusqu'à ce que je sois émue par ce constat), qui m'attriste et pour lequel je ne sais absolument pas quoi faire. Je n'ai pas d'amis dans ma région. J'ai les amis de mon mari. Mes amis à moi sont loin, parce que notre amitié date d'il y a longtemps et nous avons pris des chemins différents depuis. La dernière fois que je me suis fait un ami (si je ne considère pas mon mari comme un ami), ça remonte à 2002. 
    J'avoue n'avoir absolument aucune idée de comment je devrais m'y prendre pour me faire des amis si je me retrouvais seule du jour au lendemain. Je n'ai pas d'activité extra-professionnelle, je ne sors pas, les seules personnes que je vois sont les amis de mon mari. En réalité, les années de thérapie ne m'ont absolument pas changée sur ce point. Je m'en sens incapable, telle Sheldon Cooper ou le Sherlock Holmes interprété par Benedict Cumberbatch. Jusqu'à il y a peu, ça me laissait indifférente, mais aujourd'hui, je me dis que, tout-de-même, c'est dommage.

    Tout ça m'interroge. Est-ce qu'on peut changer vraiment ? Est-ce qu'on doit vouloir absolument changer ?

     

     

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  • Où j'en suis

    Je ne vois plus de psy.

    Je vois, par contre, une diététicienne du G.R.O.S., qui fait un peu office de "psy de secours".
    Elle est de la même école que Zermati et Apfeldorfer (de la méthode Linecoaching) dont j'ai déjà parlé ici.
    Elle m'apprend à me réconforter autrement que par la nourriture quand je suis triste ou angoissée. Elle m'apprend aussi à accepter de laisser de la nourriture dans mon assiette sans me forcer à finir (comme on me l'a appris durant toute mon enfance).
    Elle m'a incitée à lire "S'aimer : comment se réconcilier avec soi-même" de Kristin Neff. L'auteur y explique que, plus que l'estime de soi, c'est la compassion pour soi qu'il faut cultiver pour être heureux. En effet, l'estime de soi varie en fonction de nos succès et de nos échecs. Si nous nous focalisons uniquement sur l'estime de soi, nous subirons pleinement les périodes très difficiles. Si nous nous focalisons sur l'autocompassion, nous parviendrons à ne pas être trop affecté dans les périodes difficiles.

    Je pratique 35 min à 1 heure de méditation par jour, six jours sur sept en moyenne. Avec beaucoup de méditation d'autocompassion et de bienveillance.
    Cela porte ses fruits. Je me juge moins, je m'autocritique moins, je suis moins dure avec moi. Du coup, je rumine moins longtemps après un événement anxiogène et je suis donc beaucoup plus rapidement en état de trouver une solution rationnelle à mes problèmes.
    Ça m'aide même beaucoup. En ce moment, j'ai à faire face à la dépression d'un de mes frères et de ma mère. La méditation m'aide à me rasséréner.
    Et puis nous achetons un appartement. Ça ne m'angoisse pas (!!!) et j'ai même fait baisser le taux du crédit proposé par ma banque [si vous ne savez pas pourquoi c'est aussi étonnant que ça, lisez ceci]. Ça angoisse par contre beaucoup mon mari, il culpabilise de ne pas avoir de salaire et de d'avoir des loisirs qui nous font dépenser beaucoup. Il se critique beaucoup et se juge sévèrement. Je lui donnerai le livre de Kristin Neff quand je l'aurai fini, on ne sait jamais.

  • Ma thérapie est finie

    Quand le psy d'avant m'a dit qu'il suggérait qu'on se revoit dans 6 mois, il considérait que ma thérapie était finie, même s'il ne l'a pas dit en ces termes. Il m'avait dit auparavant qu'il voyait dans mes difficultés avec mon mari des problèmes de couples, plus que des problèmes psy. Je ne l'ai pas cru et m'en suis offusquée.
    Et bien ma nouvelle psy, après 7 mois de suivi à raison d'environs deux séances par mois, me tint à peu-près le même langage.
    Grâce aux exercices d'exposition qu'elle m'a fait faire, je suis maintenant capable de dire ce que je pense à peu près à chaque fois que c'est nécessaire.
    Grâce à la méditation, que j'ai apprise en autodidacte il y a maintenant presque 3 ans et que j'ai pratiquée vraiment quotidiennement depuis l'hiver dernier avec sérieux, persévérance et quelquefois acharnement, j'ai appris à ne plus fusionner avec mes pensées et mes émotions négatives. J'ai compris récemment d'où venaient mes difficultés à accepter et pardonner mes erreurs et pourquoi je suis un si terrible critique avec moi-même. J'ai compris que l'autocritique m'empêche d'avancer sur mes problématiques. Je suis en train d'apprendre à ne plus m'autocritiquer en pratiquant l'autocompassion et la bienveillance envers soi. 
    D'après elle, je n'ai plus besoin d'elle, elle n'a plus grand chose à m'apporter, parce que je gère les difficultés toute seule maintenant. 
    Si je veux avancer plus loin au sujet des difficultés que j'éprouve encore au sein de mon couple, elle pense qu'il nous faut trouver un psy qui fait de la thérapie de couple

    Je lui ai dit que c'est grosso modo ce que m'avait dit le psy. 
    "Voilà, maintenant, vous avez deux avis de professionnels" m'a-t'elle répondu en souriant.

    Bref, ma thérapie est officiellement terminée.

  • Diverses choses

    Du coup, je me suis plongée dans la relecture des notes de ce blog.

    En juillet 2008, mon psy disait que de la disparition du postulat de ma phobie sociale découlera un changement dans mon comportement avec mes proches. Quand je serai débarrassée à 100% du postulat, je serai débarrassée de 50% du problème qui concerne mes proches.
    Il s'est un peu planté sur ce coup-la. Ma phobie sociale a disparu depuis un moment maintenant, et j'ai toujours beaucoup de difficultés de communication avec mon mari.
    Autre chose qui m'a toujours posé question avec le psy, c'est qu'il ne m'a jamais fait faire aucun exercice d'exposition. Il travaille de manière très "cérébrale", c'est plus un "cognitivo" qu'un "comportementaliste" , quoi.
    J'ai un regret vis-à-vis de lui, c'est de l'avoir laissé tomber comme une vieille chaussette, alors qu'il ne méritait pas ça. Il m'a beaucoup aidée pendant toutes ces années, et je n'ai pas eu le courage d'aller à ce que je savais être la dernière séance. Je n'ai pas appelé pour m'excuser. C'est nul. Alors que pour la psy toute bizarre qui me suivait auparavant, j'ai eu le courage d'aller lui dire que j'arrêtais. C'est vraiment pas sympa pour lui.

    Ma nouvelle psy, quant-à-elle, complète bien le travail du psy. Je réalise que grâce à elle, j'ai enfin compris pourquoi j'ai tellement peur du jugement et de la critique. Et puis elle est dans le concret, elle me fait faire de l'exposition, c'est ce qui me manquait.

    La méditation m'apporte beaucoup également. Cela m'apprend à observer mes émotions sans y succomber.

    Récemment, j'ai fait ce qui s'annonçait comme une grosse crise d'angoisse. J'ai observé les symptômes, ils étaient clairs. Et en fait, je n'en ai pas tenu compte.
    Voilà ce qui s'est passé : ma belle-sœur m'a envoyé un message sur Facebook pour me dire que mon frère ne va pas bien, qu'il broie du noir et que ce sera bien que je l'appelle. Mon mari me dit de demander à ma belle-sœur si je peux l’appeler elle pour qu'elle m'en dise plus. Ce que je fais. Mon frère ne va pas bien, nous l'avions déjà constaté l'été dernier, il est en dépression. Il ne se soigne pas. Et là, ça ne va plus du tout et toute leur famille en pâtit. Mon mari et moi tentons de la convaincre que mon frère doit se faire soigner d'urgence. Je lui promets d'appeler mon frère dans l'après-midi. Et c'est là que s'est déclenchée la crise d'angoisse. J'en avais tous les symptômes. Palpitations, bouche sèche, tête qui tourne. Peut-être que je n'avais pas l'oppression thoracique. A aucun moment ils ne m'ont empêchée de prendre le téléphone et d'appeler mon frère. C'était très étrange. C'était comme si la crise d'angoisse était purement physique et vidée de son sens. Comme si elle n'avait servi à rien. Non pas que ça serve à grand-chose d'habitude, mais bref, c'était vraiment bizarre de me dire "ho, c'est une crise d'angoisse, rien à foutre, faut que j'appelle mon frère".

    Je fais beaucoup de méditation en ce moment. Je fais 45 minutes par jour, 6 jours sur 7. J'ai fait le programme MBSR de John Kabat Zinn en autodidacte, avec l'aide de son livre "Au coeur de la tourmente, la pleine conscience". C'est un programme de 8 semaines, au cours desquelles on pratique entre 40 minutes et 1 heure de méditation par jour. Avec de la méditation assise, du bodyscan et du yoga. Certaines semaines on fait de la méditation guidée par des enregistrements audio, d'autres semaines on le fait sans guide audio.
    J'ai utilisé les enregistrements de Bernard Giraudeau, ceux de Marc Singer (qui ne sont malheureusement plus disponibles depuis qu'il a refait son site), ceux de Claude Maskens  et ceux de Guido Bondolfi. Il y en a d'autres dans la rubrique Audio RELAXATION et MEDITATION dans la colonne à droite.
    Si vous êtes intéressé par la méditation et que vous ne savez pas par où commencer, je vous déconseille de commencer par le MBSR sans encadrement d'un professionnel. Il faut un peu d'expérience pour le mener à bien seul. Commencez plutôt par "Méditer, jour après jour" de Christophe André, très didactique et très plaisant.

  • Epiphanie

    En ce moment, avec la psy, je travaille sur mon intolérance à la critique et aux reproches (principalement venant de mon mari). Dans la sphère privée, me faire remarquer que je me trompe, que j'ai tort, que je fais une erreur, que je ne fais pas bien, pas "comme il faut", déclenche chez moi une forte réaction émotionnelle négative, que j'ai du mal à contrôler et qui m'empêche de comprendre le point de vue de mon interlocuteur, allant jusqu'à me rendre agressive et me pousser à la mauvaise foi.
    La psy me fait faire de l'exposition à l'erreur. Je choisis une erreur à commettre pour laquelle je suis sensée recevoir une réflexion ou un reproche de mon mari. Je note ce que je pense qu'il va me dire, puis je note ce qu'il m'a réellement dit et je compare le fruit de mon imagination avec le réel. 

    Elle m'a fait faire la même chose pour la prise d'initiative dans le domaine des loisirs (une demande récurrente de mon mari : je ne proposais JAMAIS RIEN, par peur d'un refus, d'une critique, d'une moquerie) : je devais proposer une sortie ou une activité par semaine, noter ce que je pensais que mon mari répondrait, noter ce qu'il a réellement répondu et comparer. Ma conclusion fut : "quelle imagination !". Depuis que j'ai fait ça, je propose régulièrement des sorties à mon mari sans me forcer et sans que la question de ce qu'il va répondre ne m'angoisse.

    Concernant les critiques, j'ai deux sortes de réactions. D'une part il y a les critiques que je vis comme des humiliations et d'autre part celles qui me vexent.

    Avec la psy, nous avons établi que celles que je vis comme des humiliations font référence aux souvenirs que j'ai d'une institutrice de CP et CE1, diagnostiquée comme perverse-narcissique par ma psy, qui aimait beaucoup humilier les élèves devant toute la classe. Ce sont les plus anciens souvenirs qui me reviennent quand je parle de ce sentiment d'humiliation.

    Par contre, je butais sur la vexation. En séance, je n'arrivais pas à trouver quels souvenirs y étaient associés. Nous avons déterminé qu'il ne s'agissait pas de subir le regard des autres, comme dans l'humiliation. La vexation, c'est quelque chose qui se passe entre moi et moi, comme si quelque chose violait un principe fondamental en interne, en quelques sortes. Le principe fondamental, c'est que je n'ai pas droit à l'erreur. La psy m'a demandé de travailler dessus pour trouver pourquoi.

    Un matin, au cours de ma séance quotidienne de méditation, j'ai donc décidé d'explorer ce sentiment de vexation. J'avais l'intuition que ça remontait à l'époque du décès de ma sœur. Je  me suis repenchée sur l'idée, que je m'étais faite, lors de mon premier épisode dépressif, à savoir : "je ne mérite pas de vivre parce que j'aurais du mourir à la place de ma sœur. Donc je dois prouver à chaque instant que je mérite bien de vivre, par conséquent je n'ai pas droit à l'erreur".
    Mais l'évocation de cette idée n'a déclenché aucune émotion chez moi ce matin-là. Or, habituellement, quand je suis dans le vrai dans ce genre d'expérience, j'ai des émotions fortes, je pleure. C'est d'ailleurs le fait que je pleure qui me fait comprendre que je suis dans le vrai. Et là, rien.
    J'ai donc poursuivi ma méditation.
    Et puis m'est revenu le souvenir de mon père, quand j'avais entre 7 et 8 ans, alors qu'il s'occupait de moi pour la première fois parce que ma mère était à l'hôpital au chevet de ma sœur, me disant de but-en-blanc quelque chose comme : "ta sœur va peut-être mourir, il faudra que tu sois gentille" (voulant dire : "il faudra que tu comprennes que ta mère ne sera pas beaucoup disponible pour toi"; la possibilité que ma sœur ait une maladie mortelle n'ayant jamais été évoquée devant moi auparavant).
    Et là, j'ai été prise de violents et incontrôlables sanglots et j'ai pensé : "voilà pourquoi je n'ai pas le droit à l'erreur, parce que mon père me l'a dit". Et j'ai pensé aussi : "tant de responsabilité sur les épaules d'un enfant !"
    Cet épisode est survenu juste après mes deux années avec l'instit perverse narcissique, durant lesquelles j'avais souffert psychologiquement. Cela me donne l'impression qu'on m'avait impartie une mission supposément temporaire et qu'on a oublié de m'en signaler la fin. Je suis restée coincée dans l'obligation d'être sage et obéissante, de tout faire bien comme il faut pour ne pas déranger les grands.


    Cette méditation fut une épiphanie pour moi.
    Il reste encore à désapprendre à penser comme ça, mais la compréhension de l'origine probable de mes problèmes me semble être un pas de géant.

  • "L'autocompassion"

    J'ai fini le livre "L'autocompassion" de Christophe K. Germer. C'est un livre qui fait beaucoup de bien.
    J'y ai appris ce qu'est la compassion pour soi-même et la méditation de bienveillance. Le but étant de prendre soin de soi, s’accepter tel que l'on est et accepter d'être vu comme tel, pour ne plus être bloqué par nos problèmes et nos erreurs passées et pouvoir enfin passer à autre chose. Cette autre chose étant la vie.
    Ce n'est pas une énième façon de se regarder le nombril pour fuir la réalité. C'est une façon d'accepter d'y entrer.

    Germer dit : "Si vous vous sentez coupable d'orienter la bienveillance vers vous, demandez-vous qui vous a dit qu'il était mauvais de se concentrer sur soi ou comment vous avez appris, au sein de votre famille, à ne prendre soin que des autres."

    Le peu que j'ai mis en pratique à ce jour me permet de passer des caps difficiles, quand j'ai un début de crise d'angoisse ou quand je suis blessée par un propos qui heurte ma sensibilité à la critique. De plus, la pratique régulière de la pleine conscience des émotions me permet de les percevoir dès les prémices et c'est d'autant plus aisé de les reconnaître et de mettre en place le processus d'acceptation, plutôt que de chercher à les enterrer et d'attendre qu'elles reviennent, plus fortes, pour commencer à essayer d'en faire quelque chose.
    Ça, c'est ce que j'appellerais la "compassion d'urgence".
    Il y a la méditation de bienveillance, ou le "Metta", qui consisterait en un traitement de fond. A pratiquer tous les jours et dont les effets sont à long terme.
    C'est une façon de développer une attitude bienveillante envers soi-même. L'idée n'est pas d'essayer de se sentir mieux. Et là, on rejoint la méditation de pleine conscience. On ne recherche pas d'effet immédiat. C'est comme un marathonien qui se prépare. Tous les jours, il fait son entraînement. Il ne cherche pas d'effet à court terme, il cherche à être prêt pour le marathon.

    Germer dit :  "les efforts ne se mesurent pas au degré d'anxiété ou de déprime de semaine en semaine, mais au niveau d'acceptation de cet état. L'acceptation est une mesure de progrès plus fiable que les fluctuations d'humeur aléatoires, parce que c'est le seul facteur que nous maitrisons consciemment.
    La véritable acceptation vient naturellement avec le murissement de la pratique.
    "

    Ne plus se faire piéger par ses émotions demande de la sagesse et du lâcher prise. Pour y parvenir, il faut du temps et de la persévérance.

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