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Méditation - Page 2

  • Se pardonner

    J'ai des angoisses qui reviennent quand je fais un mois difficile financièrement. La peur de retomber dans mes problèmes passés, de perdre le contrôle et d'aller à la catastrophe. La psy m'a expliqué qu'au stade où j'en suis, il est tout-à-fait normal d'avoir des difficultés, parce que je paie mes erreurs passées. Je paye mes dettes et une bonne partie du mon chiffre d'affaire part dedans. Par contre, la différence avec avant, c'est que la situation est gérée, anticipée, assumée. Donc, je devrais être fière de moi et ne pas m'angoisser, du moins pas autant. D'après la psy, si je m'angoisse, c'est que le souvenir de mes erreurs est intolérable. Intolérable, c'est le mot. D'ailleurs, j'ai honte de moi, tellement honte.
    La solution réside dans l'acceptation de ce que je suis, avec mes défauts et mes erreurs passées. Comme je l'ai fait pour ma phobie sociale, ma peur des autres. Aujourd'hui, je la regarde d'un œil presqu'attendri. En tous cas, je ne me rends plus malade en y repensant. Ce n'est pas le cas quand je repense à mes problèmes avec l'argent.
    A vrai dire, je me sens comme un ancien alcoolique qui aurait battu sa femme, qui aurait arrêté de boire, mais qui ne se pardonnerait pas d'avoir battu sa femme. Comment peut-on se le pardonner?
    Et pourtant, je sais que l’apaisement passe par là, par l'auto-compassion et le pardon. Accepter ses erreurs pour apprendre d'elles et enfin pouvoir tourner la page.

    D'autant que je n'ai tué, ni blessé personne : j'ai contracté des dettes, je n'ai mis personne en danger. Et je ne l'ai même pas fait en jouant au casino ou aux courses. J'ai juste fait une erreur, celle de croire ce que me disaient mes angoisses. C'est une erreur et non une faute, parce que je ne savais pas qu'on pouvait faire autrement.

    J'ai donc réfléchi à ce que pouvait être de se pardonner à soi-même et j'ai cherché de textes à lire  pour trouver des pistes.
    J'en ai trouvé deux intéressants.

    "Comment se pardonner à soi même", édité par WikiHow Traduction et "Se pardonner, Comment se libérer de l’autocondamnation" de Charles F. Stanley

    L'un est une sorte d'article Wikipédia, l'autre est tiré du site d'un site chrétien.
    Tous deux amènent des notions intéressantes.

    Pour le premier article :

    "Vivre dans un état où on est incapable de pardonner demande beaucoup d'énergie. Vous êtes constamment écrasé par la peur de votre vulnérabilité, vous brûlez de colère envers la source de votre souffrance et vous vivez constamment dans la tristesse, la douleur et la culpabilité."

    "N'oubliez jamais que pardonner ne signifie pas oublier. Vous êtes en droit d'apprendre de vos expériences et de vous guider à grâce à elles. Le but est de laisser de côté le ressentiment et la réprimande auto-imposée qui accompagnent le fait de se souvenir du passé."

    "Et si le perfectionnisme vous fait être trop dur avec vous-même, vous êtes coincé dans une situation où le pardon de soi devient très dur à donner, car il ressemblera à une acceptation d'un soi de niveau inférieur."

    "le pardon est un processus de prise de conscience dans lequel vous continuez à vous souvenir de ce qui s'est passé : vous ne devenez pas indulgent d'un coup et ne commencez pas à considérer quelque chose de "mal" comme quelque chose de "bien"."

    "C'est tout à fait acceptable de dire : "Je ne suis pas fier de ce que j'ai fait (ou de comment je me suis rabaissé), mais je vais de l'avant pour ma santé, mon bien-être et les gens autour de moi." C'est sain d'affirmer cela et ça vous permettra de briser le cycle autodestructeur dans lequel vous êtes tombé, car vous reconnaissez ouvertement ce qui n'allait pas et exprimez votre intention de corriger cela."

    "L'acceptation de soi comme technique de pardon vous permet de reconnaître que vous êtes une bonne personne, même avec vos défauts. Cela ne signifie pas que vous ignorez les défauts ou que vous essayez d'arrêter de vous améliorer, mais plutôt que vous vous valorisez au-dessus de ces éléments et que vous arrêtez de laisser vos défauts vous ralentir dans la vie."


    Pour le second, malgré le côté "grenouille de bénitier" (c'est dommage qu'il parle de péché et non d'erreur) :

    "Les caractéristiques de ceux qui ne se pardonnent pas :

    L’AUTOPUNITION. Désirer que la personne qui vous a causé du tort soit punie est un signe d’un esprit rancunier. C’est exactement ce que nous nous faisons lorsque nous persistons dans l’autocondamnation. Chaque matin, la culpabilité nous attend, et nous la revêtons automatiquement comme un sac à dos que nous portons toute la journée. Avec chaque rappel mental de nos erreurs passées, nous éprouvons de nouveau les émotions douloureuses et humiliantes qui accompagnent nos anciens péchés. [...]

    L’ÉVITEMENT. Les êtres humains sont passés maîtres dans l’art d’éviter leur culpabilité sans vraiment l’affronter. Certains essaient d’engourdir leurs sentiments en ayant recours à des comportements malsains ou excessifs qui promettent du soulagement : l’alcool, les drogues, la boulimie, l’accumulation de biens matériels, le divertissement à outrance ou des relations illicites ne sont que quelques moyens que les gens utilisent pour composer avec les regrets. D’autres remplissent leur vie d’activités en surchargeant leur emploi du temps et en travaillant de longues heures. [...]

    L’INCERTITUDE. Les croyants qui n’abandonnent pas leurs erreurs passées vivent sous un sombre nuage d’incertitude. [...]

    [Il y a aussi différents paragraphes qu'on pourrait traduire par "se pardonner pour avancer vers ses valeurs"]"


    En relisant tout ça, je me rends compte que j'ai encore du travail sur le plan de l''image de soi.

    Voilà, donc j'ai décidé de travailler sérieusement sur le pardon à soi-même par le biais de la méditation, grâce aux enregistrement d'Egide Altenloh, notamment l'exercice d’acceptation de Russ Harris. Et aussi de reprendre mes exercices d'auto-compassion inspirés du bouquin de Christopher K Germer.

    On verra.

  • Linecoaching

    Toujours pas de psy à l'horizon, j'ai repris rendez-vous pour septembre.

    En attendant, et pour faire patienter les gens qui attendent que je donne le top départ pour le groupe de parole, voici un petit laïus sur le site Linecoaching, que j'avais déjà succinctement évoqué il y a quelques temps.

    Tout d'abord, je tiens à préciser qu'il n'y a aucun conflit d'intérêt entre ce blog et Linecoaching. Ils ne m'ont rien offert pour que je publie ce texte. Ils ne m'ont rien demandé, ils ne sont d'ailleurs pas au courant que je publie ça ici.
    J'ai simplement envie de partager cette méthode.

    Linecoaching, plus qu'une méthode pour maigrir, une véritable thérapie.

    Je me suis inscrite à Linecoaching (que j’abrègerai en LC), dans le but de venir à bout de mes kilos superflus et surtout d'arrêter d'en reprendre.
    Je connaissais les pères fondateurs Gérard Apfeldorfer, psychiatre, et Jean-Philippe Zermati, nutritionniste, (dits A&Z) par leurs ouvrages (entre autres Maigrir sans régime et Mangez en paix !). J'étais donc pleinement confiante. J'avais d'ailleurs commencé à appliquer leurs principes, mais seul, on est peu de chose.
    Quand j'ai su qu'ils avaient créé un site avec un "coaching", je me suis dit que je serai moins seule face à mes kilos.
    Je me suis inscrite en septembre dernier. J'ai commencé à maigrir en janvier. A ce jour, j'ai fini le parcours alimentaire et je suis en phase de stabilisation du comportement alimentaire. Je continue à maigrir.
    J'ai perdu la moitié de ce que j'espérais secrètement perdre. Je ne sais pas quand ma perte va s'arrêter, seul mon organisme le sait. C'est le principe de la méthode : atteindre son poids d'équilibre, celui qu'on ne peut déterminer à l'avance et qui est dicté par notre organisme, une fois qu'il est nourrit de manière régulée.

    Voici ce qu'est la méthode LC et ce qu'on y apprend :
    - C'est une méthode payante.
    - Son objectif n'est pas de vous faire maigrir, contrairement à ce que semble indiquer le slogan du site, mais de vous débarrasser de vos problèmes avec l'alimentation. Et par la même occasion, vous maigrirez probablement.
    - A aucun moment on ne vous dira quoi mettre dans votre assiette, ni quels aliments sont bons ou mauvais. Au contraire, on vous apprend qu'aucun aliment n'est mauvais ni bon. Ce qui fait grossir, ce n'est pas la qualité de l'aliment, mais la quantité ingurgitée alors qu'on n'a pas faim. Si vous mangez du concombre sans sauce alors que vous n'avez pas faim, vous grossirez d'autant de calories que vous aurez ingurgitées au-delà de votre faim. C'est idem que l'aliment soit calorique ou non. C'est mathématique. C'est l'histoire du kilo de plume et du kilo de plomb.
    - On vous apprend qu'il y a 2 raisons pour lesquelles on mange : 1) on a faim, 2) on est en train d'essayer d'anesthésier une émotion (anxiété, colère, ennui, culpabilité etc...). Si on mange uniquement quand on a faim et qu'on trouve autre chose à faire que manger quand on a une émotion à gérer, alors on arrête de grossir, voire on maigrit. Pour cela, il faut apprendre à reconnaître ces envies de manger dites émotionnelles et apprendre quoi faire de cette émotion que l'on souhaiterait anesthésier. C'est ce que fait LC.
    - On vous apprend non pas quoi manger, mais comment manger. On vous fait faire des exercices pour apprendre à reconnaître la faim, la satiété et pour apprendre à déguster et se délecter des aliments. Oui, car la notion de plaisir alimentaire est très importante dans cette méthode. On vous apprend à déculpabiliser de manger des aliments gras et sucrés ou gras et salés (tout c'qu'est bon, quoi !)
    - LC est une méthode d'amaigrissement à base de méditation de pleine conscience, de bodyscan, de travail sur l'image de soi, l'estime de soi, l'affirmation de soi et l'acceptation de soi, d'auto-compassion et de bienveillance envers soi, de gestion des émotions, de confrontation avec ses angoisses, j'en passe et des meilleures. Bref, pour caricaturer, on est plus proche de la psychothérapie ACT que du régime hyperprotéiné.

    En guise conclusion, et pour paraphraser les filles du forum LC, je dirais que "LC c'est sans régime, mais pas sans effort".


    Voilà.
    Ça me tenait à cœur de raconter tout ça, c'est fait.

     

    Pour plus d'info, voir cette page, surtout les vidéos :
    http://www.linecoaching.com/maigrir/methode/maigrir-sans-regime-revue-presse

  • Parallèle AA/ACT

    Un jour que je m’ennuyais dans une salle d'attente, j'ai rédigé ce qui suit.
    Il s'agit d'une comparaison entre le cheminement type "Anonyme", basé sur les 12 Etapes des Alcooliques Anonymes et repris par tous les "Quelque Chose Anonyme", et celui que j'ai vécu via l'ACT.

     

    - Étape 1 "Nous avons admis que nous étions impuissants devant l’alcool - que nous avions perdu la maîtrise de notre vie."
    = prise de conscience du problème


    - Étape 2 "Nous en sommes venus à croire qu’une Puissance supérieure à nous-mêmes pouvait nous rendre la raison."
    = les TCC peuvent m'aider


    - Étape 3 "Nous avons décidé de confier notre volonté et notre vie aux soins de Dieu tel que nous Le concevons."
    = je décide de faire une thérapie


    - Étape 4 "Nous avons procédé sans crainte à un inventaire moral approfondi de nous-mêmes."
    - Étape 5 "Nous avons avoué à Dieu, à nous-mêmes et à un autre être humain la nature exacte de nos torts."
    - Étape 6 "Nous étions tout à fait prêts à ce que Dieu élimine tous ces défauts."
    - Étape 7 "Nous Lui avons humblement demandé de faire disparaître nos défauts."
    = observer et accepter les pensées et les émotions douloureuses sans les fuir


    - Étape 8 "NNous avons dressé une liste de toutes les personnes que nous avions lésées et nous avons consenti à réparer nos torts envers chacune d’elles."
    = définir mes valeurs


    - Étape 9 "Nous avons réparé nos torts directement envers ces personnes dans la mesure du possible, sauf lorsqu’en ce faisant, nous risquions de leur nuire ou de nuire à d’autres."
    = action engagée vers mes valeurs


    - Étape 10 "Nous avons poursuivi notre inventaire personnel et promptement admis nos torts dès que nous nous en sommes aperçus."
    = persévérer, continuer à travailler sur l'acceptation et l'action engagée


    - Étape 11 "Nous avons cherché par la prière et la méditation à améliorer notre contact conscient avec Dieu, tel que nous Le concevons, Lui demandant seulement de connaître Sa volonté à notre égard et de nous donner la force de l’exécuter."
    = méditation, auto-compassion


    - Étape 12 "Ayant connu un réveil spirituel comme résultat de ces étapes, nous avons alors essayé de transmettre ce message à d’autres alcooliques et de mettre en pratique ces principes dans tous les domaines de notre vie."
    = ce blog, Mediagora

  • Explications de texte

    Je viens de trouver un article intéressant expliquant le cheminement des thérapeutes qui ont mis au point la 3ème vague des TCC.
    Il parle de traitement de la dépression, mais il retrace parfaitement mon cheminement personnel face à l'anxiété.

    En voici une modeste synthèse :

    (Lire l'article complet : http://lecturepsy.free.fr/psy/spip.php?article20 )

    Des thérapeutes sont partis d'une pratique de Thérapies Comportementales et Cognitives (TCC) classique conçue pour la dépression en phase aigüe, et se sont trouvés confrontés au problème des rechutes dépressives. Ils se sont orientés vers une « thérapie de maintien », c'est à dire une thérapie qui vise la réduction du risque de rechute, basée sur la pratique de la pleine conscience.

    En résumé :

    Le courant des TCC a développé, à partir des travaux de Aaron T. Beck, des techniques centrées sur la correction des biais cognitifs et le renforcement des activités dans lesquelles le patient retrouve du plaisir. Les pensées négatives, même si elles ne sont pas la cause de la dépression, peuvent la maintenir, empêchant la résolution de l’épisode dépressif. Le but en TCC est donc d'agir sur ces pensées et rompre un cercle vicieux. Aussi encourage-t-on les patients à repérer les croyances et attitudes dysfonctionnelles, à rechercher des pensées alternatives, à critiquer ces pensées pour en percevoir le lien avec l’humeur dépressive, la diminution de leur intérêt, et leur difficulté à accomplir les activités quotidiennes. Ces techniques ont de bons résultats sur les épisodes dépressifs aigüs.

    Mais les praticiens TCC ont été confrontés à la récidive des épisodes dépressifs chez leurs patient. Ils ont donc poursuivi leurs investigations.
    Le modèle de départ des TCC postule que, lors de l’épisode dépressif aigü, les pensées influencent l'humeur et le comportement. Les pensées, dysfonctionnelles chez les déprimés, étant un des moteurs de la pathologie. Or, les études menées sur le risque de rechute ont démontré que le niveau d’attitudes dysfonctionnelles chez les anciens dépressifs (donc à risque de rechute) et les sujets n’ayant jamais fait de dépression est le même : les attitudes et croyances dysfonctionnelles ne sont pas en cause dans la rechute dépressive. La vulnérabilité proviendrait donc plutôt de l’humeur que des pensées. L’humeur jouerait un rôle prépondérant en contribuant aux pensées dysfonctionnelles et à la rechute dépressive.

    Ainsi, si la thérapie cognitive classique favorise la sortie de la dépression aigüe par la modification du contenu des pensées dysfonctionnelles, elle risque de ne pas avoir d'effets protecteurs face aux rechutes dépressives.

    Au lieu de s’intéresser aux effets des pensées sur l’humeur, les praticiens TCC ont donc recherché les effets de l’humeur sur les pensées.
    Une humeur légèrement triste chez des sujets qui n'ont jamais eu d'épisode dépressif entraîne un faible changement des croyances, alors que chez des sujets anciennement dépressifs elle entraîne de grands changements en termes de pensées négatives. Les auteurs en ont conclu qu’en fait, ce n’est pas tant la modification des contenus de pensée qui est efficace dans la TCC de la dépression, que le changement de la relation du sujet à ses pensées. Autrement dit : peu importe le contenu des pensées du sujet déprimé, ce qui joue un effet protecteur contre la rechute dépressive ce sont les capacités de distanciation, de décentration de ces pensées sans qu’il soit pour autant nécessaire d’en modifier le contenu.

    Les thérapeutes sont alors orientés vers les travaux de  John Kabat-Zinn sur la médiation de pleine de conscience.
    En thérapie par la pleine conscience, il s’agit de rendre la personne plus consciente des pensées, sentiments et sensations corporelles telles qu’elles sont quand elles arrivent. La personne va changer sa relation à ces pensées, sentiments et sensations corporelles pour les accueillir pleinement avec une douce bienveillance. Cet accueil vise spécialement les sentiments, pensées, et sensations corporelles dit aversifs, c'est-à-dire ce qu'elle fuit habituellement. Dans cette attitude d’accueil, le sujet ne se laisse plus embarquer dans le mode automatique habituel (ruminations, pensées négatives, auto-critique) qui entretient les difficultés. Ainsi, au fil de la pratique de la pleine conscience, l’emprise de l’automatisme diminue, la personne se voit ainsi protégée du cercle vicieux par l'acceptation des des pensées, sentiments et sensations corporelles qu'elle fuyait auparavant.

    Pour ces thérapeutes, il s'agit donc d'un véritable changement de postulat : la thérapie efficace dans le risque de rechute de la dépression s’avère être un mode de vie, plutôt qu’une thérapie brève qui va “ soigner ” ce qui n’a pas “ marché ” chez la personne.


    Une vidéo pour résumer l'aspect pleine conscience :

    http://www.youtube.com/watch?v=O1hdckSPLjE

    Lien permanent 2 com' Catégories : ACT (TCC 3ème vague), Méditation
  • Expérience d'autocompassion

    Hier, alors que j'étais perturbée par un problème à mon travail, je sentais que mon esprit commençait à tourner en boucle sur le sujet, avec tous les jugements négatifs qu'il est capable d'inventer dans ces moments-là : "C'est une catastrophe", "Je suis nulle", "C'est de ma faute", "Je n'y arriverai jamais" etc...
    Voyant la crise d'angoisse arriver avec ses gros sabots, j'ai profité d'un temps mort pour pratiquer un exercice de méditation d'acceptation des émotions/sensations/sentiments douloureux.
    Cet exercice commence par la description de cette émotion. Puis on la re-situe dans le corps. Puis on la "chosifie" (ça fait moins peur). Ensuite, on exprime de la compassion pour cette émotion chosifiée. Puis on se met à la place de cette émotion en se revoyant enfant, pour exprimer de la compassion pour soi enfant (pour son enfant intérieur, diraient certains). Il faut alors lire dans les yeux de cet enfant ce dont il a besoin et le lui apporter.
    Et là, un flot de sanglots est remonté directement de mon enfance. "Du réconfort, j'en ai tellement manqué" me suis-je surprise à dire à voix haute.
    J'avais déjà eu une petite crise de sanglots à la fin d'un exercice similaire, (celui qui s'intitule "Méditation d'amour et de lien" dans le CD qui accompagne le livre "Méditer jour après jour" de Christophe André) mais beaucoup moins marqué, et ça ne me l'a fait que la première fois que j'ai pratiqué cet exercice.

    Je n'avais, à ce jour, aucun souvenir d'avoir manqué de réconfort. J'avais juste remarqué que j'étais mal à l'aise avec ce concept. Soit je refuse le réconfort physique qu'on m'offre (quand quelqu'un me prend dans ses bras, je me crispe), soit le réconfort par la parole me fait fondre en larmes. Le seul réconfort que je m'autorise à rechercher, sans le trouver vraiment, est le réconfort alimentaire, d'où mes problèmes de poids (lire "le trouble du réconfort" de Jean-Philippe Zermati).

    Cet événement m'a laissée toute chamboulée pour le reste de la journée. De la tristesse, mais point de crise d'angoisse (c'est déjà ça).

    Sur le chemin du retour du travail hier soir, j'ai repensé à tout cela. J'ai compris, je pense, à quelle période de ma vie j'ai fait référence dans cette méditation.
    Quand j'étais petite, ma grande-sœur est tombée malade. Ma mère à du s'en occuper durant de longs mois. Elle était hospitalisée loin de la maison, aussi, ma mère à du beaucoup s'absenter. Mon père travaillait et s'occupait de mes deux grand-frères. Et il n'a jamais été très doué avec les enfants petits. J'ai donc été envoyée chez ma tante et chez d'autres gens pendant plusieurs semaines. Pendant cette période, je me suis retrouvée mise à l'écart, un peu abandonnée, pendant qu'un drame se déroulait dans ma famille. J'étais timide et je n'osais pas aller vers les autres. La seule personne qui aurait pu m'apporter du réconfort était ma mère et elle n'était pas disponible pour moi.

    Je ne sais pas vraiment si ce vécu est la cause de mes difficultés actuelles avec le réconfort, mais j'imagine que c'est en lien.

    Je me suis dit qu'il fallait que je rattrape le temps perdu et que je devais dorénavant m'accorder tout le réconfort dont j'ai besoin et cesser d'être dure avec moi-même. Je mérite le réconfort.

    Je me suis aussi dit qu'il fallait que je raconte ça à mon mari, pour qu'il comprenne pourquoi je ne cherche pas à me blottir dans ses bras quand ça ne va pas.


    "La compassion envers nous-même c'est notre capacité à accueillir avec douceur ce que nous ressentons et pensons. C'est faire de la place à nos souffrance, tout en souhaitant les voir s'alléger. C'est le geste que nous faisons pour réconforter un enfant qui a mal, pour accueillir avec douceur tant sa douleur que l'expression de sa douleur, sans la juger. C'est le fait de rester disponible et présent à la douleur tout en souhaitant la voir s'apaiser."
    Benjamin Schoendorff, "Faire face à la souffrance".


    L'exercice en question se trouve ici : Site d'Egide Altenloh, "exercice d'acceptation Russ Harris".

  • Sortir de la lutte et choisir la vie

    Le titre de la note est tiré du texte de présentation de l'ACT par Benjamin Schoendorff.

    Grâce à l'ACT, je pense que j'ai franchi un nouveau palier ce week-end.

    Ça fait quelques mois maintenant que je médite presque tous les jours, que je travaille sur l'acceptation des moments difficiles, l' autocompassion dans ces moments-là, et l'action malgré l'angoisse. Je le fais sur des petites choses, un peu tous les jours. Cet entraînement m'a permis de passer outre une ÉNORME angoisse ce week-end, et d'agir malgré cette dernière. J'ai réactualisé mon budget et l'ai donné à lire à mon mari sans qu'il ait à me le demander. L'angoisse était vraiment très forte. J'ai pratiqué l'auto-compassion et cela m'a aidée.
    N'en déplaise à Mr Schoendorff, il s'est agi de lutte. J'ai lutté, mais je n'ai pas lutté pour faire diminuer l'anxiété. J'ai lutté pour agir, pour ne pas tenir compte des signaux d'alerte que m'envoyaient mon cerveau et mon corps, comme on peut décider de ne pas tenir compte d'une douleur dans le dos et continuer à travailler. J'ai lutté pour et pas contre.

    D'autres choses se débloquent grâce à la méditation de pleine conscience et l'ACT :

    J'ai toujours eu des problèmes de poids. Je grossis tout le temps, sauf quand je fais un TAG où là je maigris drastiquement, parce que l'angoisse non-stop est anorexigène chez moi.
    Depuis le début de l'année, et sur les conseils de ma diététicienne, je travaille sur mes sensations de faim et de satiété avec la méditation de pleine conscience. J'interroge mon corps. En début, milieu et fin de repas, j'interroge mon corps pour savoir si j'ai encore faim. Quand j'ai une envie de manger, j'interroge mon corps pour savoir s'il s'agit de faim ou plutôt d'un inconfort émotionnel qui me pousse à vouloir manger. C'est ce qu'on appelle le Mindful Eating. Et je réussis à nouveau à perdre du poids, sans même surveiller ce que je mets dans mon assiette.
    Un peu de lecture à ce sujet :
    - Les kilos émotionnels
    - Les articles en ligne du Groupe de réflexion sur l'obésité et le surpoids

    Mon affirmation s'améliore. Je reprends petit-à-petit confiance en moi dans le sein du couple et avec mes proches. J'ai de moins en moins peur de la peur, peur de mes proches, de leur jugement. Cela se traduit par des petites choses, mais j'ai bon espoir que cela porte ses fruits.
    Tout entraînement porte ses fruits.

  • Jésus reviens, Jé-ésus reviens

    J'ai terminé de lire le livre de Benjamin Schoendorff sur l'ACT.
    Je mets en pratique au quotidien. Il me semble que cela devient de moins en moins difficile de me distancier de mes pensées anxieuses, de ne les considérer que comme ce qu'elles sont : le produit de mon intelligence et non la perception de la réalité. J'essaie de ne plus les chasser, mais de ne pas en tenir compte dans mes actions.

    J'ai eu du mal au début, parce qu'il n'est pas spécifié dans le livre ce qu'on doit faire quand on est en pleine crise d'angoisse, pour la faire s'arrêter. Et puis je suis arrivée au chapitre 7 "Levez les dernières barrières", où il est question d'éprouver de la compassion pour soi-même. Lorsque des pensées anxieuses apparaissent, la compassion est un bon moyen de lâcher prise.

    Je me suis rendue compte que je ne savais finalement pas trop quoi mettre derrière ce terme de compassion.

    Schoendorff la définit comme suit :
    La compassion envers nous-même, c'est notre capacité à accueillir avec douceur ce que nous ressentons et pensons. C'est faire de la place à nos souffrance, tout en souhaitant les voir s'alléger. C'est le geste que nous faisons pour réconforter un enfant qui a mal, pour accueillir avec douceur tant sa douleur que l'expression de sa douleur, sans la juger. C'est le fait de rester disponible et présent à la douleur tout en souhaitant la voir s'apaiser.

    J'ai cherché quelque chose de plus "pratique". J'ai trouvé sur Egide.Altenloh.com ceci :
    Construire son image de compassion idéale
    Il existe quatre qualités fondamentales à la compassion :
    La sagesse. Elle sait ce que signifie être un être humain. Elle comprend ce qu'est la souffrance, la haine, le désespoir, la solitude, le désir et la joie. Elle comprend que les créations de l'esprit – avec tous ses sentiments, stratégies, stéréotypes complexes et parfois confus – font partie intégrante de l'existence et sait comment avancer elles.
    La force et la résistance. Elle est solide et sait encaisser les chocs. Elle sait aussi se montrer énergique pour défendre ou protéger ce qui est important.
    La chaleur et la douceur. Elle irradie un halo de tendresse. Dans certaines pratiques bouddhistes, on imagine le bouddha envoyant la compassion sous forme d'énergie.
    L'absence de jugement. Notre image de compassion ne nous condamne pas, ne nous juge pas, ne nous critique pas. Ce qui ne signifie pas qu'elle n'a ni désir ni préférence, seulement que son désir le plus profond est notre bien-être et notre épanouissement.


    Et là, ça a fait tilt, mon image de compassion idéale c'est Jésus. Le Jésus de quand j'étais petite au catéchisme et dans Fripounet.
    Le Jésus qui donne un amour inconditionnel et sans jugement, celui qui accueille Marie-Madeleine, tout ça.
    C'est sympa, ça faisait longtemps qu'il était sorti de ma vie.

    Jésus reviens...
    Jésus reviens, Jé-ésus reviens
    Jésus reviens parmi les tiens
    Du haut de la croix indique-nous le chemin
    Toi qui le connais si bien



    Du coup, j'ai compris le phénomène des Born Again Christians, la rédemption par la foi et les sectes.

    NB : Si vous voulez monter une secte, appliquez le livre de Schoendorff sur vos fidèles : remplacez la méditation (le "SIM") par la prière et zappez le travail sur les valeurs (le patient doit déterminer ses propres valeurs, ce qui compte vraiment pour lui dans la vie) en le remplaçant par des règles d'obéissance inconditionnelle au gourou.

  • Septembre 2012

    J'ai revu le psy. Je ne l'avais pas vu depuis le mois de mars.
    Je lui ai raconté le fruit de mes réflexions sur mon rapport à l'argent. Il avait reçu mon courrier, mais ne l'avait pas lu. Je lui ai montré le livre de Benjamin Schoendorff sur l'ACT que j'ai commencé à lire et celui de Christophe André sur la méditation.
    Il m'a félicitée pour tout ce travail accompli et approuvé mon orientation vers l'ACT.
    Il pense que je suis dans le juste sur mes difficultés avec l'argent, qui m'ont conduite à ne plus m'en occuper et ne plus faire mes comptes. Mais il pense aussi qu'il faut creuser plus mes difficultés à dépenser. J'ai du mal sur des petites comme sur des grosses dépenses. Il pense donc que l'argent n'est pas le problème. Le problème, s'est de s'autoriser à se faire plaisir.

    Il est vrai que je bloque sur les dépenses qui ne sont pas vitales ou indispensables. Je n'angoisse pas à l'idée de faire un plein d'essence, de payer la note du véto pour le chat, ou de faire mettre aux normes la fosse septique. Par contre, je bloque pour acheter des vêtements, des chaussures, un jeu vidéo, un blu-ray, des objets de déco, changer de mode de chauffage pour passer à quelquechose de plus confortable, changer de voiture. Toutes ces dépenses, dont je pourrais me passer parce qu'il s'agit de changer quelque chose que j'ai déjà et qui pourrait durer encore, ou parce qu'il s'agit d'objets de loisir, sont anxiogènes. Comme c'est anxiogène, je ne prends jamais (ou rarement) l'initiative de ce genre d'achat, c'est mon mari qui le fait. Comme je tiens le budget, je me retrouve à devoir dire non, mais à vrai dire, je ne sais plus si je dis non parce que c'est hors budget ou parce que ce n'est pas indispenable. Et comme dire non m'est anxiogène, je déteste les virées shopping, qui devraient être l'occasion de se faire plaisir.

    Le psy m'a demandé de travailler sur cette notion de refus de se faire plaisir.

  • Passage à l'ACT

    Suite à mes réflexions et aux recherches que j'ai menées sur les auteurs de "50 exercices pour s'affirmer", j'ai (re)découvert la troisième vague des TCC : la thérapie d'acceptation et d'engagement ou ACT.
    Cela semble répondre tout à fait à ma problématique :


    Comment on peut se retrouver coincé dans la lutte intérieure

    Au pires moments de la vie - ou même quand tout est tranquille - nous arrivent des pensées déplaisantes, des émotions négatives, des sensastions douloureuses, ou encore des souvenirs pénibles, et qui nous font souffrir.
     
    En cherchant à se débarasser de cette souffrance intérieure, il est aisé de se retrouver ‘coincés dans la lutte.  On sépuise alors dans un combat qu’il est rare de gagner. Pendant ce temps, la vie s’écoule et il ne reste plus d’énergie pour avancer vers les choses qui sont vraiment importantes dans la vie.

    Personne ne choisi de se retrouver coincé… En se basant sur une nouvelle théorie du fonctionnement de l’intelligence humaine, la Théorie des Cadres Relationnels (TCR) l'ACT explique comment le piège peut se refermer sur nous. Plus de 100 études publiées dans des journaux scientifiques valident la TCR.

    Sortir de la lutte et choisir la vie

    Mais savoir comment nous pouvons nous retrouver piégés ne nous aide pas nécessairement à nous sortir du trou ! Au dela de 'comprendre pourquoi', l’ACT c'est avant tout des méthodes concrètes qui permettent d’avancer.
     
    L'ACT entraine l'Acceptation au service de l'Engagerment. Vivre avec ce que nous ressentons - au service d'avancer vers ce qui est important. L'ACT est une méthode progressive qui permet l’apprentissage d’une nouvelle façon de vivre avec nos pensées et ressentis difficiles. Quand la lutte n'a pas marché - ou ne marche plus - l'ACT propose une alternative pragmatique qui permet de retrouver le chemin de ce qui est vraiment important pour nous dans la vie.
     
    L'ACT est une méthode progressive et pragmatique permettant une évolution graduelle.

    Principes de l'ACT

    L'ACT est basé sur six processus de bases faisant l'objet d'études scientifiques: la pleine conscience, la distanciation d'avec les pensées, le moi profond, l'acceptation, les valeurs, l'action engagée.
    L’ACT entraine :

        l’observation du vécu intérieur (pensée, émotions, sensations), c'est à dire la pleine conscience
        la distanciation d’avec ce que nous disent ces pensées qui nous collent
        la connexion avec l’expérience profonde de soi
        l’acceptation de nos ressentis et pensées difficiles (qui n'est pas la résignation!)
        la reconnaissance de ses valeurs et directions de vie personnelles
        l’action engagée en direction de ce qui est important à chacun et chacune d'entre nous

    En résumé

    L'ACT est une approche scientifique qui s'adresse à tout le monde basée sur la pleine conscience, l'acceptation et l'action qui nous apprend à lutter moins contre nos ressentis et avancer vers ce qui est vraiment important pour nous dans la vie.

    Source : http://fairefacealasouffrance.com/ par Benjamin Schoendorff




    J'ai parcouru le site ACBS, qui explique l'ACT. C'est très intéressant, passionnant, même. Et, comme je le disais plus haut, ça semble parfaitement correspondre à ce que je cherche. Sortir de la lutte contre l'anxiété et vivre, enfin.

    Je me suis aussi plongée dans la méthode d'apprentissage de la méditation de pleine conscience deChristophe André, que j'avais achetée il y a quelques mois, sans l'ouvrir.

    Quand j'aurai fini les leçons de méditation, j'attaquerai le livre de Benjamin Schoendorff "Faire face à la souffrance, Choisir la vie plutôt que la lutte avec la Thérapie d'Acceptation et d'Engagement".



    A part ça, je revois le psy le 3 septembre.



  • Encore une page...

    Edit du 12 février 2013 :

    Début 2012, après ma prise de conscience de ma "phobie de l'argent", la souffrance est si forte, que je cherche de nouvelles pistes pour gérer l'angoisse et retrouver un peu de sérénité.
    Je découvre
    la méditation de pleine conscience grâce à Christophe André et profite de l'été 2012 pour m'y mettre.
    Puis je découvre la Thérapie d'Acceptation et d'Engagement ou ACT (3ème vague des TCC) et je comprends que toute mon énergie est absorbée dans la lutte contre l'anxiété et le contrôle de mes émotions et que ça m'empêche de vivre ma vie, ma vraie vie, avec mon amoureux, mes amis et ma famille. Il y a une autre voie, celle de l'acceptation des émotions et de l'action engagée vers mes valeurs. Je me plonge dedans à l'automne 2012 grâce au livre de Benjamin Schoendorff et commence à en ressentir les bénéfices début 2013.