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Autocompassion

  • Back to basics

    Sigmund

     

     

    Je viens de lire le deuxième livre conseillé par ma psy TCC au sujet des hauts potentiels.
    Le premier était le même que celui que m'avait conseillé la psy spécialisée dans l'autisme qui m'a fait passer les tests diagnostiques : "Trop intelligent pour être heureux ? L'adulte surdoué" de Jeanne Siaud-Facchin, dans lequel je ne m'étais pas beaucoup reconnue. 
    Le second était : "L'adulte surdoué à la conquête du bonheur" de Monique de Kermadec.

    Dans ce livre de Mme de Kermadec, je me reconnais parfaitement. L'auteur est spécialisée dans le suivi des hauts potentiels et on sent bien qu'elle sait de quoi elle parle. 

    Mais, car il y a un ÉNORME MAIS, ce livre est à prendre avec des pincettes.
    Premièrement, l'auteur est psychologue psychanalyste. Or, il n'est nullement fait mention de son état de psychanalyste sur la quatrième de couverture, donc, déjà, ça m'a fortement agacée. Ceci-dit, on se rend très vite compte à la lecture que l'auteur est psychanalyste.
    Deuxièmement, ce qui m'a posé problème dans ce livre, outre le fait que l'on n'annonce pas la couleur psychanalytique, c'est le 3ème chapitre. Il n'a pas sa place dans ce livre. Je m'explique : ce chapitre est très culpabilisant et rempli de verbiage psychanalytique. L’auteur y parle de refus de guérir (de quoi ? on ne sait pas), de s'identifier à sa souffrance, d'aimer sa souffrance, et même de masochisme. Elle va jusqu'à associer la notion de rumination à la notion de plaisir (le livre a failli voler par la fenêtre) ! Bref, ce chapitre 3, qui contredit à peu près tout ce que l’on peut lire dans le reste du livre, est tout-à-fait dispensable. A tel point qu’on le croirait rajouté à la va-vite, pour s’éviter les foudres de l’intelligentsia psychanalytique.

    Donc, une fois passée la colère de lire de telles inepties et après avoir dument pesté contre la psychanalyse et les psychanalyseux, qui, décidément, ont de sérieux problèmes, je me suis dit que si ma psy TCC me l'avait conseillé, c'est qu'il y avait une raison. Donc je l'ai terminé.
    Et grand bien m'en a pris.
    Mme de Kermadec décrit parfaitement ce qui a conduit chez moi au développement de ma phobie sociale.
    Et je dirais même plus, elle m'a permis de comprendre d'où vient ma phobie sociale et mes problèmes divers et variés.
    J'ai compris, grâce à elle, que je m'étais fourvoyée. Je pensais que la dichotomie dont je fais preuve entre ce que je suis au travail et ce que je suis dans la sphère privée était due à un apprentissage par imitation de mes mentors pendant ma formation professionnelle et que, ayant manqué de modèles solides sur le plan privé j'étais "nature", donc incapable de communiquer correctement mes émotions, puisque je n'avais pas appris à le faire. Je pensais jouer un rôle au travail, comme un comédien qui entre en scène, comme un torero qui a revêtu son habit de lumière, je devenais autre dès que j'avais passé ma blouse. D’ailleurs, ma récente remise en question, au cours de laquelle j'en suis venue à penser que je pouvais être atteinte du syndrome d'Asperger car j'avais atteint mes limites en terme de sociabilisation malgré ma si longue TCC, signifiait bien que je pensais être déficitaire de manière innée sur le plan de la sociabilisation.
    Mais, si j'en crois Mme de Kermadec, "selon Donald W. Winnicott, nous révélons notre "vrai soi" dans chaque geste spontané, chaque sentiment immédiat que nous ressentons et exprimons". "Le vrai self exprime et développe le potentiel inné de l'individu, le faux self assure sa protection contre les agressions dont il pourrait être victime s'il exprimait en toute vérité son vrai self."  Le faux self est une sorte de carapace qu'on développe pour tenter d'être accepté par le groupe (famille, école). Idéalement, les deux selfs doivent se combiner. Or, chez les personnes différentes, donc les HPI, qui sont rejetées pour leur différence, le faux self, avec ses mécanismes de défense, prend le dessus.
    Or, au travail, je fais tout de manière spontanée, je me sens comme un poisson dans l'eau et je n'ai pas peur. Et dans la sphère privée, je me sens inhibée, pas sûre de moi, je ne prends pas d'initiative, j'ai peur d'être rejetée et je m'efface. Mon naturel semblerait donc plutôt s'exprimer au travail, où ma créativité et ma spontanéité s'expriment également.
    Mon mécanisme de défense, c'était de rentrer dans le moule : "enfant modèle, écolier parfait, étudiante studieuse". Une "focalisation sur les attentes de l'entourage, afin de les devancer et d'attirer les louanges et l'affection", des "concessions sans fin", avec la "peur de décevoir" ou d'être, encore une fois, "ostracisée". Bref, Mme de Kermadec vient de décrire ma phobie sociale et mon manque d'affirmation.
    Donc, en conclusion, c'est au travail que s'exprime mon vrai moi, celui qui est spontané et créatif, et c'est dans la sphère privée que s'exprime mon "faux self", et non le contraire, comme je le pensais.
    Ce qui explique ce sentiment de vivre dans une carapace, que je me souviens d'avoir exprimé dans mon ancien blog en citant Jean-Louis Murat, et dont je parle dans une ancienne note ici :

    Exutoire

    Je monte sur un pont
    je plonge rassuré
    Je n'aimais pas mon nom
    je n'ai jamais su aimer
    La carapace d'or
    qui protège ma vie
    serait-elle un trésor ?
    Je la trouve hors de prix

    Jean-Louis Murat - Royal Cadet

    Explication de texte :

    Il y a des jours où on a l'impression de porter sur soi une sorte de carapace, dont on voudrait bien se défaire.
    Ce serait comme la métamorphose à l'envers.



    Bref, tout ça pour dire que grâce à ce bouquin, j'ai compris un peu plus comment je fonctionne et sur quoi il faut que je travaille pour avancer. Reste plus qu'à trouver le ou la psy qui saura faire avec moi ce que Mme de Kermadec fait avec ses patients HPI pour les aider à se retrouver, à se libérer.

    Le plus drôle dans l'histoire est ce qui suit.
    Pour faire simple, ce qu'elle propose à ses patients, c'est ce qui est proposé dans les thérapies ACT (c'est à dire les thérapies cognitivo-comportementales de dernière génération, dites TCC de 3ème vague) :
    - observer et accepter les pensées et les émotions douloureuses, ne plus les fuir et trouver à quels évènements plus ou moins traumatiques de son enfance elles font écho
    - définir ses valeurs : ce en quoi on croit vraiment quand on a arrêté d'écouter les pensées automatiques inculquées par son entourage (fais pas ci, fais pas ça, tu ne dois pas, tu dois etc...) : retrouver son vrai self
    - réaliser des actions engagée vers ses valeurs : de l'audace !
    - persévérer, continuer à travailler sur l'acceptation et l'action engagée
    - utiliser les outils actuels tels que la méditation de pleine conscience et l'auto-compassion pour y parvenir.
    Donc, Mme de Kermadec, telle Mr Jourdain, est une psychanalyste qui fait de l'ACT.

  • Aspie ou pas Aspie ?

    Depuis quelques temps, je me pose des questions sur ce que je suis.
    A la suite de la note du 15 août, un lecteur fidèle de ce blog (il se reconnaîtra) m'a demandé si j'avais exploré la piste du syndrome d'Asperger pour expliquer mes difficultés.
    [Le syndrome d’Asperger est une forme légère d'autisme, sans retard mental, ni retard de langage, mais avec des difficultés de communication, des difficultés dans les relations sociales et une tendance à avoir des comportements et des centres d'intérêts limités et obsessionnels. Les gens atteints du syndrome d'Asperger se donnent le surnom d'Aspie.]
    A quoi j'ai répondu "oui, de nombreuses fois, mais ce que j'en ai lu ne m'a jamais autorisée à penser que je pouvais avoir le syndrome d’Asperger."
    Et puis ça m'a trotté dans la tête. Alors je me suis mise à relire des choses sur ce syndrome et je suis tombée sur des tests de dépistage qui m'ont tous située soit dans le spectre Asperger, soit juste en lisière. J'ai ensuite cherché des blog d'Aspies, pour voir si je ne m'y reconnaitrais pas.
    Mon mari s'était posé la question pour lui il y a quelques temps, après qu'une connaissance lui ai demandé s'il n'était pas Asperger. J'en avais lu un peu et m'était dit que mon mari en avait certains signes et moi d'autres, à nous deux nous faisions le parfait Aspie. Je suis retournée sur ce blogs et je suis tombée sur celui-ci http://emoiemoietmoi.over-blog.com/ . J'ai énormément de points communs avec cette jeune femme. Je ne sais pas si cela fait de moi une Aspie, mais c'en est très troublant. Sur certains aspect, on dirait moi il y a quelques années, avant ma TCC. J'avais d'ailleurs un blog à cette époque avec des articles qui ressemblent énormément à certains des siens.
    Et puis j'ai appris aussi que les femmes Asperger sont très difficilement diagnostiquées et diagnostiquables car le tableau clinique du syndrome est basé uniquement sur la description de sujet masculins. Le syndrome s'exprime assez différemment chez les femmes.
    Pour être diagnostiqué, il faut faire appel à un Centre de Ressource sur l'Autisme. Il n'y a que dans ces structures qu'on est sûr d'être pris au sérieux. En effet, les psys mal informés ont tendance à dire des trucs du genre : "Vous ? Autiste ? Impossible, vous me regardez dans les yeux. Soyons sérieux !".
    J'ai donc décidé de contacter le CRA de ma région.
    Ils m'ont répondu : pour passer les tests diagnostiques, il me faut une demande de mon psychiatre.
    Il va donc falloir que je retourne voir mon psy d'avant. Aïe. Pour lui annoncer que je pense que je suis peut-être Asperger et que j'ai besoin de lui pour me faire diagnostiquer. Espérons qu'il ne me rit pas au nez.
    Je ne sais absolument pas ce qui sortira de ces tests diagnostics. Mais depuis que je me dis qu'il est possible que je sois Asperger, je revois ma vie sous un autre angle, avec des explications pour toutes mes difficultés et c'est, je dois l'avouer, un très profond soulagement. Je ne suis/serais plus cette fille normale qui foire à peu près tout, mais je suis/serais une Aspie qui a réussi à faire plein de trucs.
    Mon mari, qui pense que j'ai 70% de chances d'être diagnostiquée Asperger, a peur que, si c'est le cas, je cesse de faire des efforts pour mieux communiquer et me sociabiliser. Je lui ai répondu que je ne cherche pas à arrêter de progresser, mais à trouver du sens à mes problèmes.
    En attendant, cela me permet d'être encore plus bienveillante et compatissante envers mes angoisses, mes difficultés de communication et mes bizarreries. Je me dis que si je ne suis pas diagnostiquée Asperger, j'aurais au moins vécu un peu en paix avec moi-même cette parenthèse pendant laquelle je me suis crue Asperger.

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  • Dégustation

    J'ai revu la diététicienne ce lundi.
    Nous avions prévu une séance de dégustation d'un aliment réconfortant de mon choix.
    J'avais choisi le chocolat au lait et noisettes entières de Côte d'Or.
    J'aime ce chocolat déjà parce qu'il est bon, ensuite parce qu'il me rappelle une de mes tantes qui a été un peu une mère de substitution quand je suis entrée à la fac. C'est chez elle que j'en ai mangé pour la première fois.
    Ça, c'est ce que je pensais jusqu'à ce que je fasse l'exercice de dégustation.
    La diététicienne m'a fait d'abord observer l'emballage du chocolat. Puis elle m'a fait sentir l'odeur et m'a demandé ce que je sentais et à quoi ça me faisait penser.
    Je n'avais jamais vraiment pris le temps de sentir cette odeur.
    J'ai été téléportée instantanément dans la cuisine de mes parents, il y a 30/35 ans. J'étais assise à table, en train de boire un bol de cacao. Ma mère était dans la cuisine, derrière moi, en train de préparer un repas. Je sentais sa présence bienveillante. Ma mère était là et elle était là pour moi toute seule. J'en ai eu les larmes aux yeux.
    Ensuite, j'ai goûté le chocolat et là est apparu le souvenir de ma tante, beaucoup moins fort que celui de ma mère.
    Voilà pourquoi ce chocolat a ce pouvoir de réconfort si fort sur moi. Il m'apporte la présence aimante et bienveillante de ma mère.
    Je ne mangerai plus jamais ce chocolat de la même façon. Je prendrai dorénavant toujours le temps de bien le savourer, sans culpabiliser, pour me réconforter pour de vrai.

  • Faisons le point

    Durant mon enfance, j'ai appris à manger à heure fixe et à finir mon assiette. J'ai donc appris à ignorer mes sensations alimentaires.

    >Le travail en diététique comportementale consiste à apprendre à reconnaître les sensations de faim et de satiété et à les respecter.

    Durant mon enfance, j'ai également appris à ne pas dire mes émotions.

    >Le deuxième point sur lequel on travaille en diététique comportementale, c'est de ne plus anesthésier ses émotions avec de la nourriture (envie de manger émotionnelle).

    Durant mon enfance, j'ai appris que je n'avais pas droit à l'erreur, sinon quelque chose de terrible se passerait. J'ai appris à fonctionner en mode "tout-ou-rien", "blanc ou noir", "mal ou bien".

    >On utilise la pleine conscience pour observer les sensations alimentaires et pour observer les émotions. Et on essaie de manger le plus possible en fonction des sensations alimentaires et le moins possible en fonction des émotions. Je dis bien "le plus possible" et "le moins possible" et pas "toujours" et "jamais". Le but étant la flexibilité pour avoir le choix parmi une gamme variée de réponse aux émotions.

    Durant mon enfance, j'ai appris qu'il faut souffrir pour réussir. Les choses que l'on parvient à faire facilement n'ont pas de valeur.

    >En diététique comportementale, on apprend que la restriction alimentaire (régime) entraîne la frustration, qui  mène à la perte de contrôle (lâchage sur la nourriture) et à la culpabilité, qui mènent à une compensation par privation exagérée, puis de nouveau frustration, puis perte de contrôle etc... et au final : prise de poids.

    J'ai fait la méthode Linecoaching, grâce à laquelle j'ai appris à reconnaître faim et satiété et les envies de manger émotionnelles. Mais je me suis rendue compte que je n'ai maigri que tant que j'avais un suivi stricte et des exercices à faire.
    J'en ai conclu que je n'y arriverai pas seule et je suis allée voir cette diététicienne. Avec elle, j'ai compris différentes choses :
    - c'est mon fonctionnement dichotomique qui m'empêche d'avancer. Je suis perfectionniste, le mot est lâché. C'est-à-dire que je m'interdis catégoriquement de manger si je n'ai pas faim. J'applique des règles strictes, comme un régime, au lieu de gagner en flexibilité. Cette dureté envers moi et ce manque de flexibilité entraînent une forme de souffrance, donc des émotions supplémentaires, que je ne sais pas gérer.
    - dans un coin de ma tête, j'ai le sentiment que si je ne souffre pas, rien de bon n'en ressortira.

    D'où le travail d'auto-compassion sur lequel la diététicienne m'a orientée.




  • Août 2015

     

     

    Longtemps que je n'ai rien écrit.

    Je nage actuellement dans des eaux saumâtres [en fait, je pensais que saumâtre, c'était comme glauque, un nom de couleur, mais non, rien à voir, c'est plutôt d'ailleurs un goût qu'une couleur. Du coup, l'eau saumâtre, c'est une bonne image. On nage, on avale un peu d'eau en nageant, l'eau n'est pas bonne, on la recrache et on avance].
    C'est pas simple, mais je nage, je ne coule pas.
    Ce qui fait que je ne coule plus, comme avant, c'est que maintenant je partage mes angoisses. Je n'ai plus à gérer le problème + le fait de ne jamais avoir parlé du problème à mon mari "et-qu'est-ce-qu'il-va-dire-quand-il-va-l'apprendre-c'est-une-catastrophe-j'ai-trop-peur-j'ai-trop-honte". Du coup, ça va nettement mieux.

    Pour réussir à ne plus fuir devant l'anxiété, il y a un truc qui m'a beaucoup aidée, outre les 8 ans de thérapie, je vous le donne en mille, la MÉDITATION.
    Oui, je sais, je ne parle plus que de ça. Mais en même-temps mes psys m'ont lâchée, donc je n'ai pas grand chose d'autre sur quoi parler. 
    J'ai trouvé un nouvel auteur, Fabrice Midal, qui a fait des CDs de méditation de pleine conscience et de bienveillance. La méditation de bienveillance se rapproche un peu de l'auto-compassion, c'est en cela que ça m'intéresse.
    Le livre de Kristin Neff m'a fait beaucoup de bien aussi.

    Donc, pour résumer, je reste une personne anxieuse, mais qui se gère dans la douceur.

    Il me reste tout-de-même deux gros points noirs sur lesquels travailler. La peur du jugement de mon mari (et de lui exclusivement, les autres m'en fous) et mon incapacité à me faire des amis.

    Le premier point me pourrit bien mon quotidien. En fait, plus que "la peur du jugement de mon mari", si j'étais honnête, je dirais "la peur de mon propre jugement sur moi-même, que je projette sur mon mari". Dès que je lève le petit-doigt, je m'imagine que mon mari va critiquer ce que je fais. Malgré le fait que très souvent, la prophétie ne se réalise pas, je continue. Avant, ça m'empêchait de faire beaucoup de choses. Aujourd'hui, je fais les choses et je m'angoisse. Y a du mieux. Au cours de mes méditations, j'ai compris que les critiques qui sont formulées à ce moment là, et attribuées à mon mari de manière tout-à-fait irrationnelle, sont formulées par une seule personne : moi. Qui est le critique le plus sévère ? Moi. C'est en cela que le travail sur la bienveillance et l'auto-compassion me fait du bien : quand je me rends compte que je me critique, je change de point-de-vue pour adopter celui de la compassion et du réconfort. Ce n'est ni aisé, ni naturel comme démarche, d'ailleurs il n'est tout simplement pas aisé de se rendre compte qu'on est en train de s'auto-critiquer, mais d'après les psys qui préconisent cette démarche, ça porte ses fruits à long terme.

    Concernant le second point, il s'agit d'un constat, fait par mon mari depuis fort longtemps et par moi depuis quelques jours, après qu'il me l'ai rabâché une énième fois (je dis "rabâché" parce que c'est ce que je pensais jusqu'à ce que je sois émue par ce constat), qui m'attriste et pour lequel je ne sais absolument pas quoi faire. Je n'ai pas d'amis dans ma région. J'ai les amis de mon mari. Mes amis à moi sont loin, parce que notre amitié date d'il y a longtemps et nous avons pris des chemins différents depuis. La dernière fois que je me suis fait un ami (si je ne considère pas mon mari comme un ami), ça remonte à 2002. 
    J'avoue n'avoir absolument aucune idée de comment je devrais m'y prendre pour me faire des amis si je me retrouvais seule du jour au lendemain. Je n'ai pas d'activité extra-professionnelle, je ne sors pas, les seules personnes que je vois sont les amis de mon mari. En réalité, les années de thérapie ne m'ont absolument pas changée sur ce point. Je m'en sens incapable, telle Sheldon Cooper ou le Sherlock Holmes interprété par Benedict Cumberbatch. Jusqu'à il y a peu, ça me laissait indifférente, mais aujourd'hui, je me dis que, tout-de-même, c'est dommage.

    Tout ça m'interroge. Est-ce qu'on peut changer vraiment ? Est-ce qu'on doit vouloir absolument changer ?

     

     

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  • Où j'en suis

    Je ne vois plus de psy.

    Je vois, par contre, une diététicienne du G.R.O.S., qui fait un peu office de "psy de secours".
    Elle est de la même école que Zermati et Apfeldorfer (de la méthode Linecoaching) dont j'ai déjà parlé ici.
    Elle m'apprend à me réconforter autrement que par la nourriture quand je suis triste ou angoissée. Elle m'apprend aussi à accepter de laisser de la nourriture dans mon assiette sans me forcer à finir (comme on me l'a appris durant toute mon enfance).
    Elle m'a incitée à lire "S'aimer : comment se réconcilier avec soi-même" de Kristin Neff. L'auteur y explique que, plus que l'estime de soi, c'est la compassion pour soi qu'il faut cultiver pour être heureux. En effet, l'estime de soi varie en fonction de nos succès et de nos échecs. Si nous nous focalisons uniquement sur l'estime de soi, nous subirons pleinement les périodes très difficiles. Si nous nous focalisons sur l'autocompassion, nous parviendrons à ne pas être trop affecté dans les périodes difficiles.

    Je pratique 35 min à 1 heure de méditation par jour, six jours sur sept en moyenne. Avec beaucoup de méditation d'autocompassion et de bienveillance.
    Cela porte ses fruits. Je me juge moins, je m'autocritique moins, je suis moins dure avec moi. Du coup, je rumine moins longtemps après un événement anxiogène et je suis donc beaucoup plus rapidement en état de trouver une solution rationnelle à mes problèmes.
    Ça m'aide même beaucoup. En ce moment, j'ai à faire face à la dépression d'un de mes frères et de ma mère. La méditation m'aide à me rasséréner.
    Et puis nous achetons un appartement. Ça ne m'angoisse pas (!!!) et j'ai même fait baisser le taux du crédit proposé par ma banque [si vous ne savez pas pourquoi c'est aussi étonnant que ça, lisez ceci]. Ça angoisse par contre beaucoup mon mari, il culpabilise de ne pas avoir de salaire et de d'avoir des loisirs qui nous font dépenser beaucoup. Il se critique beaucoup et se juge sévèrement. Je lui donnerai le livre de Kristin Neff quand je l'aurai fini, on ne sait jamais.

  • Ma thérapie est finie

    Quand le psy d'avant m'a dit qu'il suggérait qu'on se revoit dans 6 mois, il considérait que ma thérapie était finie, même s'il ne l'a pas dit en ces termes. Il m'avait dit auparavant qu'il voyait dans mes difficultés avec mon mari des problèmes de couples, plus que des problèmes psy. Je ne l'ai pas cru et m'en suis offusquée.
    Et bien ma nouvelle psy, après 7 mois de suivi à raison d'environs deux séances par mois, me tint à peu-près le même langage.
    Grâce aux exercices d'exposition qu'elle m'a fait faire, je suis maintenant capable de dire ce que je pense à peu près à chaque fois que c'est nécessaire.
    Grâce à la méditation, que j'ai apprise en autodidacte il y a maintenant presque 3 ans et que j'ai pratiquée vraiment quotidiennement depuis l'hiver dernier avec sérieux, persévérance et quelquefois acharnement, j'ai appris à ne plus fusionner avec mes pensées et mes émotions négatives. J'ai compris récemment d'où venaient mes difficultés à accepter et pardonner mes erreurs et pourquoi je suis un si terrible critique avec moi-même. J'ai compris que l'autocritique m'empêche d'avancer sur mes problématiques. Je suis en train d'apprendre à ne plus m'autocritiquer en pratiquant l'autocompassion et la bienveillance envers soi. 
    D'après elle, je n'ai plus besoin d'elle, elle n'a plus grand chose à m'apporter, parce que je gère les difficultés toute seule maintenant. 
    Si je veux avancer plus loin au sujet des difficultés que j'éprouve encore au sein de mon couple, elle pense qu'il nous faut trouver un psy qui fait de la thérapie de couple

    Je lui ai dit que c'est grosso modo ce que m'avait dit le psy. 
    "Voilà, maintenant, vous avez deux avis de professionnels" m'a-t'elle répondu en souriant.

    Bref, ma thérapie est officiellement terminée.

  • "L'autocompassion"

    J'ai fini le livre "L'autocompassion" de Christophe K. Germer. C'est un livre qui fait beaucoup de bien.
    J'y ai appris ce qu'est la compassion pour soi-même et la méditation de bienveillance. Le but étant de prendre soin de soi, s’accepter tel que l'on est et accepter d'être vu comme tel, pour ne plus être bloqué par nos problèmes et nos erreurs passées et pouvoir enfin passer à autre chose. Cette autre chose étant la vie.
    Ce n'est pas une énième façon de se regarder le nombril pour fuir la réalité. C'est une façon d'accepter d'y entrer.

    Germer dit : "Si vous vous sentez coupable d'orienter la bienveillance vers vous, demandez-vous qui vous a dit qu'il était mauvais de se concentrer sur soi ou comment vous avez appris, au sein de votre famille, à ne prendre soin que des autres."

    Le peu que j'ai mis en pratique à ce jour me permet de passer des caps difficiles, quand j'ai un début de crise d'angoisse ou quand je suis blessée par un propos qui heurte ma sensibilité à la critique. De plus, la pratique régulière de la pleine conscience des émotions me permet de les percevoir dès les prémices et c'est d'autant plus aisé de les reconnaître et de mettre en place le processus d'acceptation, plutôt que de chercher à les enterrer et d'attendre qu'elles reviennent, plus fortes, pour commencer à essayer d'en faire quelque chose.
    Ça, c'est ce que j'appellerais la "compassion d'urgence".
    Il y a la méditation de bienveillance, ou le "Metta", qui consisterait en un traitement de fond. A pratiquer tous les jours et dont les effets sont à long terme.
    C'est une façon de développer une attitude bienveillante envers soi-même. L'idée n'est pas d'essayer de se sentir mieux. Et là, on rejoint la méditation de pleine conscience. On ne recherche pas d'effet immédiat. C'est comme un marathonien qui se prépare. Tous les jours, il fait son entraînement. Il ne cherche pas d'effet à court terme, il cherche à être prêt pour le marathon.

    Germer dit :  "les efforts ne se mesurent pas au degré d'anxiété ou de déprime de semaine en semaine, mais au niveau d'acceptation de cet état. L'acceptation est une mesure de progrès plus fiable que les fluctuations d'humeur aléatoires, parce que c'est le seul facteur que nous maitrisons consciemment.
    La véritable acceptation vient naturellement avec le murissement de la pratique.
    "

    Ne plus se faire piéger par ses émotions demande de la sagesse et du lâcher prise. Pour y parvenir, il faut du temps et de la persévérance.

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  • Se pardonner

    J'ai des angoisses qui reviennent quand je fais un mois difficile financièrement. La peur de retomber dans mes problèmes passés, de perdre le contrôle et d'aller à la catastrophe. La psy m'a expliqué qu'au stade où j'en suis, il est tout-à-fait normal d'avoir des difficultés, parce que je paie mes erreurs passées. Je paye mes dettes et une bonne partie du mon chiffre d'affaire part dedans. Par contre, la différence avec avant, c'est que la situation est gérée, anticipée, assumée. Donc, je devrais être fière de moi et ne pas m'angoisser, du moins pas autant. D'après la psy, si je m'angoisse, c'est que le souvenir de mes erreurs est intolérable. Intolérable, c'est le mot. D'ailleurs, j'ai honte de moi, tellement honte.
    La solution réside dans l'acceptation de ce que je suis, avec mes défauts et mes erreurs passées. Comme je l'ai fait pour ma phobie sociale, ma peur des autres. Aujourd'hui, je la regarde d'un œil presqu'attendri. En tous cas, je ne me rends plus malade en y repensant. Ce n'est pas le cas quand je repense à mes problèmes avec l'argent.
    A vrai dire, je me sens comme un ancien alcoolique qui aurait battu sa femme, qui aurait arrêté de boire, mais qui ne se pardonnerait pas d'avoir battu sa femme. Comment peut-on se le pardonner?
    Et pourtant, je sais que l’apaisement passe par là, par l'auto-compassion et le pardon. Accepter ses erreurs pour apprendre d'elles et enfin pouvoir tourner la page.

    D'autant que je n'ai tué, ni blessé personne : j'ai contracté des dettes, je n'ai mis personne en danger. Et je ne l'ai même pas fait en jouant au casino ou aux courses. J'ai juste fait une erreur, celle de croire ce que me disaient mes angoisses. C'est une erreur et non une faute, parce que je ne savais pas qu'on pouvait faire autrement.

    J'ai donc réfléchi à ce que pouvait être de se pardonner à soi-même et j'ai cherché de textes à lire  pour trouver des pistes.
    J'en ai trouvé deux intéressants.

    "Comment se pardonner à soi même", édité par WikiHow Traduction et "Se pardonner, Comment se libérer de l’autocondamnation" de Charles F. Stanley

    L'un est une sorte d'article Wikipédia, l'autre est tiré du site d'un site chrétien.
    Tous deux amènent des notions intéressantes.

    Pour le premier article :

    "Vivre dans un état où on est incapable de pardonner demande beaucoup d'énergie. Vous êtes constamment écrasé par la peur de votre vulnérabilité, vous brûlez de colère envers la source de votre souffrance et vous vivez constamment dans la tristesse, la douleur et la culpabilité."

    "N'oubliez jamais que pardonner ne signifie pas oublier. Vous êtes en droit d'apprendre de vos expériences et de vous guider à grâce à elles. Le but est de laisser de côté le ressentiment et la réprimande auto-imposée qui accompagnent le fait de se souvenir du passé."

    "Et si le perfectionnisme vous fait être trop dur avec vous-même, vous êtes coincé dans une situation où le pardon de soi devient très dur à donner, car il ressemblera à une acceptation d'un soi de niveau inférieur."

    "le pardon est un processus de prise de conscience dans lequel vous continuez à vous souvenir de ce qui s'est passé : vous ne devenez pas indulgent d'un coup et ne commencez pas à considérer quelque chose de "mal" comme quelque chose de "bien"."

    "C'est tout à fait acceptable de dire : "Je ne suis pas fier de ce que j'ai fait (ou de comment je me suis rabaissé), mais je vais de l'avant pour ma santé, mon bien-être et les gens autour de moi." C'est sain d'affirmer cela et ça vous permettra de briser le cycle autodestructeur dans lequel vous êtes tombé, car vous reconnaissez ouvertement ce qui n'allait pas et exprimez votre intention de corriger cela."

    "L'acceptation de soi comme technique de pardon vous permet de reconnaître que vous êtes une bonne personne, même avec vos défauts. Cela ne signifie pas que vous ignorez les défauts ou que vous essayez d'arrêter de vous améliorer, mais plutôt que vous vous valorisez au-dessus de ces éléments et que vous arrêtez de laisser vos défauts vous ralentir dans la vie."


    Pour le second, malgré le côté "grenouille de bénitier" (c'est dommage qu'il parle de péché et non d'erreur) :

    "Les caractéristiques de ceux qui ne se pardonnent pas :

    L’AUTOPUNITION. Désirer que la personne qui vous a causé du tort soit punie est un signe d’un esprit rancunier. C’est exactement ce que nous nous faisons lorsque nous persistons dans l’autocondamnation. Chaque matin, la culpabilité nous attend, et nous la revêtons automatiquement comme un sac à dos que nous portons toute la journée. Avec chaque rappel mental de nos erreurs passées, nous éprouvons de nouveau les émotions douloureuses et humiliantes qui accompagnent nos anciens péchés. [...]

    L’ÉVITEMENT. Les êtres humains sont passés maîtres dans l’art d’éviter leur culpabilité sans vraiment l’affronter. Certains essaient d’engourdir leurs sentiments en ayant recours à des comportements malsains ou excessifs qui promettent du soulagement : l’alcool, les drogues, la boulimie, l’accumulation de biens matériels, le divertissement à outrance ou des relations illicites ne sont que quelques moyens que les gens utilisent pour composer avec les regrets. D’autres remplissent leur vie d’activités en surchargeant leur emploi du temps et en travaillant de longues heures. [...]

    L’INCERTITUDE. Les croyants qui n’abandonnent pas leurs erreurs passées vivent sous un sombre nuage d’incertitude. [...]

    [Il y a aussi différents paragraphes qu'on pourrait traduire par "se pardonner pour avancer vers ses valeurs"]"


    En relisant tout ça, je me rends compte que j'ai encore du travail sur le plan de l''image de soi.

    Voilà, donc j'ai décidé de travailler sérieusement sur le pardon à soi-même par le biais de la méditation, grâce aux enregistrement d'Egide Altenloh, notamment l'exercice d’acceptation de Russ Harris. Et aussi de reprendre mes exercices d'auto-compassion inspirés du bouquin de Christopher K Germer.

    On verra.

  • Mars 2014

    Au cours de cette séance, je ne me souviens plus de ce dont nous avons parlé.
    J'ai même d'ailleurs l'impression que plus le temps passe, moins il s'agit de psychothérapie et plus il s'agit de conversation.
    Ca me revient. Nous avons parlé de mon anxiété vis-à-vis de l'achat de mon cabinet qui approche. Le psy a dit qu'il fallait, dans la promesse de vente, une clause qui dit que mon prédécesseur ne peut pas se réinstaller à proximité du cabinet que je lui rachète. Je lui ai dit que j'avais peur de ne pas y arriver financièrement, eu égard à mon passé sur ce plan. Il a cherché à me rassurer.
    Voilà, en fait rien de passionnant avec le psy, parce que mes problèmes maintenant je les résous sans lui.

    A part ça, j'ai fini le bouquin sur l'autocompassion de Christophe K Germer. Depuis que j'essaie de mettre en pratique au quotidien, je suis plus douce avec moi-même, j'ai appris à m'auto-réconforter quand ça ne va pas, du coup je vis mieux les coups de stress. J'essaie de l'appliquer à mes vexations, ce que j'appelle mon hypersensibilité à la critique.
    Et puis dans les cas de grosse angoisse (ça m'arrive encore), je me refuse la fuite et l'évitement, je fais le point sur mes valeurs, sur la personne que j'ai envie d'être et celle que je ne veux plus être et je trouve la solution au problème.

    J'ai donc gagné en autonomie.
    Bientôt plus besoin du psy...