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Autocompassion - Page 2

  • Parallèle AA/ACT

    Un jour que je m’ennuyais dans une salle d'attente, j'ai rédigé ce qui suit.
    Il s'agit d'une comparaison entre le cheminement type "Anonyme", basé sur les 12 Etapes des Alcooliques Anonymes et repris par tous les "Quelque Chose Anonyme", et celui que j'ai vécu via l'ACT.

     

    - Étape 1 "Nous avons admis que nous étions impuissants devant l’alcool - que nous avions perdu la maîtrise de notre vie."
    = prise de conscience du problème


    - Étape 2 "Nous en sommes venus à croire qu’une Puissance supérieure à nous-mêmes pouvait nous rendre la raison."
    = les TCC peuvent m'aider


    - Étape 3 "Nous avons décidé de confier notre volonté et notre vie aux soins de Dieu tel que nous Le concevons."
    = je décide de faire une thérapie


    - Étape 4 "Nous avons procédé sans crainte à un inventaire moral approfondi de nous-mêmes."
    - Étape 5 "Nous avons avoué à Dieu, à nous-mêmes et à un autre être humain la nature exacte de nos torts."
    - Étape 6 "Nous étions tout à fait prêts à ce que Dieu élimine tous ces défauts."
    - Étape 7 "Nous Lui avons humblement demandé de faire disparaître nos défauts."
    = observer et accepter les pensées et les émotions douloureuses sans les fuir


    - Étape 8 "NNous avons dressé une liste de toutes les personnes que nous avions lésées et nous avons consenti à réparer nos torts envers chacune d’elles."
    = définir mes valeurs


    - Étape 9 "Nous avons réparé nos torts directement envers ces personnes dans la mesure du possible, sauf lorsqu’en ce faisant, nous risquions de leur nuire ou de nuire à d’autres."
    = action engagée vers mes valeurs


    - Étape 10 "Nous avons poursuivi notre inventaire personnel et promptement admis nos torts dès que nous nous en sommes aperçus."
    = persévérer, continuer à travailler sur l'acceptation et l'action engagée


    - Étape 11 "Nous avons cherché par la prière et la méditation à améliorer notre contact conscient avec Dieu, tel que nous Le concevons, Lui demandant seulement de connaître Sa volonté à notre égard et de nous donner la force de l’exécuter."
    = méditation, auto-compassion


    - Étape 12 "Ayant connu un réveil spirituel comme résultat de ces étapes, nous avons alors essayé de transmettre ce message à d’autres alcooliques et de mettre en pratique ces principes dans tous les domaines de notre vie."
    = ce blog, Mediagora

  • Octobre 2013

    Au cours de cette séance, j'ai parlé au psy de mes progrès en matière d'affirmation dans le couple.
    Il était content.
    Il m'a demandé comment ça allait sur le plan familial. Je lui ai dit que ça allait plutôt bien. Mes deux frères, qui ne s'étaient pas vraiment parlé depuis une bonne vingtaine d'années, ont passé un week-end chez moi ce printemps, à mon initiative. Du coup, ma mère, qui devait avoir peur de nous réunir, a suggéré qu'elle aimerait que nous venions tous pour Noël, mais que, souvent nous étions déjà pris ailleurs. Je lui ai expliqué qu'il fallait qu'elle prenne son téléphone et qu'elle nous invite de vive voix, parce que nous allons là où nous sommes invités. Elle a été un peu étonnée, mais elle a acquiescé.
    J'ai aussi parlé au psy de ma découverte de l'autocompassion et de mon histoire de manque de réconfort.
    Il m'a dit "Il faut vous que vous vous achetiez un ours en peluche". J'ai répondu "J'ai deux chats". Il m'a dit "Ha oui, c'est mieux, ça ronronne".
    Il a trouvé que j'allais bien et m'a demandé si j'étais d'accord pour espacer les séances. J'ai refusé. J'ai encore des choses à voir avec lui.

  • Suite sur l'autocompassion

    Dans son livre "L'autocompassion",Christophe K. Germer cite une étude de Paul Gilbert, psychologue britannique, sur les effets d'un entraînement à l'autocompassion chez des gens honteux et critiques envers eux-mêmes. L'étude se fonde sur l'hypothèse que ce genre de personnes a du mal à produire des sentiments positifs en s'autoapaisant, peut-être parce que durant leur enfance, elles n'ont pas été assez reconfortées et qu'elles ne se sont pas senties en sécurité.
    D'après Christophe K. Germer, l'étude semble donner des résultats prometteurs.
    Lorsqu'on est caressé, tenu dans les bras et encouragés, on produit une hormone, l'ocytocine, et des endorphines, qui nous font nous sentir bien. Paul Gilbert étudie aussi le rapport entre l'ocytocine et l'entraînement à l'autocompassion.

     

    Affaire à suivre.

     

  • Expérience d'autocompassion

    Hier, alors que j'étais perturbée par un problème à mon travail, je sentais que mon esprit commençait à tourner en boucle sur le sujet, avec tous les jugements négatifs qu'il est capable d'inventer dans ces moments-là : "C'est une catastrophe", "Je suis nulle", "C'est de ma faute", "Je n'y arriverai jamais" etc...
    Voyant la crise d'angoisse arriver avec ses gros sabots, j'ai profité d'un temps mort pour pratiquer un exercice de méditation d'acceptation des émotions/sensations/sentiments douloureux.
    Cet exercice commence par la description de cette émotion. Puis on la re-situe dans le corps. Puis on la "chosifie" (ça fait moins peur). Ensuite, on exprime de la compassion pour cette émotion chosifiée. Puis on se met à la place de cette émotion en se revoyant enfant, pour exprimer de la compassion pour soi enfant (pour son enfant intérieur, diraient certains). Il faut alors lire dans les yeux de cet enfant ce dont il a besoin et le lui apporter.
    Et là, un flot de sanglots est remonté directement de mon enfance. "Du réconfort, j'en ai tellement manqué" me suis-je surprise à dire à voix haute.
    J'avais déjà eu une petite crise de sanglots à la fin d'un exercice similaire, (celui qui s'intitule "Méditation d'amour et de lien" dans le CD qui accompagne le livre "Méditer jour après jour" de Christophe André) mais beaucoup moins marqué, et ça ne me l'a fait que la première fois que j'ai pratiqué cet exercice.

    Je n'avais, à ce jour, aucun souvenir d'avoir manqué de réconfort. J'avais juste remarqué que j'étais mal à l'aise avec ce concept. Soit je refuse le réconfort physique qu'on m'offre (quand quelqu'un me prend dans ses bras, je me crispe), soit le réconfort par la parole me fait fondre en larmes. Le seul réconfort que je m'autorise à rechercher, sans le trouver vraiment, est le réconfort alimentaire, d'où mes problèmes de poids (lire "le trouble du réconfort" de Jean-Philippe Zermati).

    Cet événement m'a laissée toute chamboulée pour le reste de la journée. De la tristesse, mais point de crise d'angoisse (c'est déjà ça).

    Sur le chemin du retour du travail hier soir, j'ai repensé à tout cela. J'ai compris, je pense, à quelle période de ma vie j'ai fait référence dans cette méditation.
    Quand j'étais petite, ma grande-sœur est tombée malade. Ma mère à du s'en occuper durant de longs mois. Elle était hospitalisée loin de la maison, aussi, ma mère à du beaucoup s'absenter. Mon père travaillait et s'occupait de mes deux grand-frères. Et il n'a jamais été très doué avec les enfants petits. J'ai donc été envoyée chez ma tante et chez d'autres gens pendant plusieurs semaines. Pendant cette période, je me suis retrouvée mise à l'écart, un peu abandonnée, pendant qu'un drame se déroulait dans ma famille. J'étais timide et je n'osais pas aller vers les autres. La seule personne qui aurait pu m'apporter du réconfort était ma mère et elle n'était pas disponible pour moi.

    Je ne sais pas vraiment si ce vécu est la cause de mes difficultés actuelles avec le réconfort, mais j'imagine que c'est en lien.

    Je me suis dit qu'il fallait que je rattrape le temps perdu et que je devais dorénavant m'accorder tout le réconfort dont j'ai besoin et cesser d'être dure avec moi-même. Je mérite le réconfort.

    Je me suis aussi dit qu'il fallait que je raconte ça à mon mari, pour qu'il comprenne pourquoi je ne cherche pas à me blottir dans ses bras quand ça ne va pas.


    "La compassion envers nous-même c'est notre capacité à accueillir avec douceur ce que nous ressentons et pensons. C'est faire de la place à nos souffrance, tout en souhaitant les voir s'alléger. C'est le geste que nous faisons pour réconforter un enfant qui a mal, pour accueillir avec douceur tant sa douleur que l'expression de sa douleur, sans la juger. C'est le fait de rester disponible et présent à la douleur tout en souhaitant la voir s'apaiser."
    Benjamin Schoendorff, "Faire face à la souffrance".


    L'exercice en question se trouve ici : Site d'Egide Altenloh, "exercice d'acceptation Russ Harris".

  • Sortir de la lutte et choisir la vie

    Le titre de la note est tiré du texte de présentation de l'ACT par Benjamin Schoendorff.

    Grâce à l'ACT, je pense que j'ai franchi un nouveau palier ce week-end.

    Ça fait quelques mois maintenant que je médite presque tous les jours, que je travaille sur l'acceptation des moments difficiles, l' autocompassion dans ces moments-là, et l'action malgré l'angoisse. Je le fais sur des petites choses, un peu tous les jours. Cet entraînement m'a permis de passer outre une ÉNORME angoisse ce week-end, et d'agir malgré cette dernière. J'ai réactualisé mon budget et l'ai donné à lire à mon mari sans qu'il ait à me le demander. L'angoisse était vraiment très forte. J'ai pratiqué l'auto-compassion et cela m'a aidée.
    N'en déplaise à Mr Schoendorff, il s'est agi de lutte. J'ai lutté, mais je n'ai pas lutté pour faire diminuer l'anxiété. J'ai lutté pour agir, pour ne pas tenir compte des signaux d'alerte que m'envoyaient mon cerveau et mon corps, comme on peut décider de ne pas tenir compte d'une douleur dans le dos et continuer à travailler. J'ai lutté pour et pas contre.

    D'autres choses se débloquent grâce à la méditation de pleine conscience et l'ACT :

    J'ai toujours eu des problèmes de poids. Je grossis tout le temps, sauf quand je fais un TAG où là je maigris drastiquement, parce que l'angoisse non-stop est anorexigène chez moi.
    Depuis le début de l'année, et sur les conseils de ma diététicienne, je travaille sur mes sensations de faim et de satiété avec la méditation de pleine conscience. J'interroge mon corps. En début, milieu et fin de repas, j'interroge mon corps pour savoir si j'ai encore faim. Quand j'ai une envie de manger, j'interroge mon corps pour savoir s'il s'agit de faim ou plutôt d'un inconfort émotionnel qui me pousse à vouloir manger. C'est ce qu'on appelle le Mindful Eating. Et je réussis à nouveau à perdre du poids, sans même surveiller ce que je mets dans mon assiette.
    Un peu de lecture à ce sujet :
    - Les kilos émotionnels
    - Les articles en ligne du Groupe de réflexion sur l'obésité et le surpoids

    Mon affirmation s'améliore. Je reprends petit-à-petit confiance en moi dans le sein du couple et avec mes proches. J'ai de moins en moins peur de la peur, peur de mes proches, de leur jugement. Cela se traduit par des petites choses, mais j'ai bon espoir que cela porte ses fruits.
    Tout entraînement porte ses fruits.

  • Jésus reviens, Jé-ésus reviens

    J'ai terminé de lire le livre de Benjamin Schoendorff sur l'ACT.
    Je mets en pratique au quotidien. Il me semble que cela devient de moins en moins difficile de me distancier de mes pensées anxieuses, de ne les considérer que comme ce qu'elles sont : le produit de mon intelligence et non la perception de la réalité. J'essaie de ne plus les chasser, mais de ne pas en tenir compte dans mes actions.

    J'ai eu du mal au début, parce qu'il n'est pas spécifié dans le livre ce qu'on doit faire quand on est en pleine crise d'angoisse, pour la faire s'arrêter. Et puis je suis arrivée au chapitre 7 "Levez les dernières barrières", où il est question d'éprouver de la compassion pour soi-même. Lorsque des pensées anxieuses apparaissent, la compassion est un bon moyen de lâcher prise.

    Je me suis rendue compte que je ne savais finalement pas trop quoi mettre derrière ce terme de compassion.

    Schoendorff la définit comme suit :
    La compassion envers nous-même, c'est notre capacité à accueillir avec douceur ce que nous ressentons et pensons. C'est faire de la place à nos souffrance, tout en souhaitant les voir s'alléger. C'est le geste que nous faisons pour réconforter un enfant qui a mal, pour accueillir avec douceur tant sa douleur que l'expression de sa douleur, sans la juger. C'est le fait de rester disponible et présent à la douleur tout en souhaitant la voir s'apaiser.

    J'ai cherché quelque chose de plus "pratique". J'ai trouvé sur Egide.Altenloh.com ceci :
    Construire son image de compassion idéale
    Il existe quatre qualités fondamentales à la compassion :
    La sagesse. Elle sait ce que signifie être un être humain. Elle comprend ce qu'est la souffrance, la haine, le désespoir, la solitude, le désir et la joie. Elle comprend que les créations de l'esprit – avec tous ses sentiments, stratégies, stéréotypes complexes et parfois confus – font partie intégrante de l'existence et sait comment avancer elles.
    La force et la résistance. Elle est solide et sait encaisser les chocs. Elle sait aussi se montrer énergique pour défendre ou protéger ce qui est important.
    La chaleur et la douceur. Elle irradie un halo de tendresse. Dans certaines pratiques bouddhistes, on imagine le bouddha envoyant la compassion sous forme d'énergie.
    L'absence de jugement. Notre image de compassion ne nous condamne pas, ne nous juge pas, ne nous critique pas. Ce qui ne signifie pas qu'elle n'a ni désir ni préférence, seulement que son désir le plus profond est notre bien-être et notre épanouissement.


    Et là, ça a fait tilt, mon image de compassion idéale c'est Jésus. Le Jésus de quand j'étais petite au catéchisme et dans Fripounet.
    Le Jésus qui donne un amour inconditionnel et sans jugement, celui qui accueille Marie-Madeleine, tout ça.
    C'est sympa, ça faisait longtemps qu'il était sorti de ma vie.

    Jésus reviens...
    Jésus reviens, Jé-ésus reviens
    Jésus reviens parmi les tiens
    Du haut de la croix indique-nous le chemin
    Toi qui le connais si bien



    Du coup, j'ai compris le phénomène des Born Again Christians, la rédemption par la foi et les sectes.

    NB : Si vous voulez monter une secte, appliquez le livre de Schoendorff sur vos fidèles : remplacez la méditation (le "SIM") par la prière et zappez le travail sur les valeurs (le patient doit déterminer ses propres valeurs, ce qui compte vraiment pour lui dans la vie) en le remplaçant par des règles d'obéissance inconditionnelle au gourou.