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Dépression

Trouvé sur un forum dédié aux troubles bipolaires :


REAGIR FACE A UNE DEPRESSION


Il est inutile de dire :

1. "Cela ira mieux demain ; ce n'est pas grave c'est passager, ce n'est qu'un moment de tristesse!" : c'est faux et culpabilisant. La dépression est un état pathologique et invalidant. En revanche, il est important de lui faire comprendre que c'est une affaire de temps et qu'il va guérir.

2. "Sors, cela te fera du bien! Secoue-toi, et cela ira mieux!" : ces mots ne font qu'accentuer les sentiment d'échec du fait de l'incapacité du dépressif à établir des relations avec son entourage. S'il suit ce conseil, il sera probablement confronté à un nouvel échec qui ne fera que confirmer son état d'incompétence...

3. "Tu n'as pas de raison de déprimer" : c'est aussi absurde que de dire à un chauve "pourquoi tu es chauve, tu n'as pas de raison de l'être". Inuitile aussi de lui dire qu'il y a des gens qui ont de "vraies raisons" d'aller mal, cela ne changera rien au problème et ne fera qu'accentuer sa culpabilité.

4. "Tu manques de volonté" : la dépression n'est pas un problème de volonté, au contraire elle annihile la volonté. Le déprimé est bien suffisamment qu'il est faible et manque de caractère, ignorant que c'est la dépression qui est en cause!

5. "Tu te complais dans la dépression" : il suffit d'y avoir "goûté" pour savoir que nul ne se "complaît" dans la dépression, qui est une profonde souffrance.

6. "Si tu ne fais pas un effort, je m'en vais" Le chantage affectif n'a aucun effet chez un déprimé si ce n'est de le culpabiliser ou accentuer son sentiment d'isolement.

7. "Secoue-toi et cela ira mieux" : autant dire à un paralysé : "Lève-toi et marche". L'état d'aboulie [NDLR : diminution ou la disparition de la volonté] limite toutes les activités du quotidien.



Il est préférable de tenir un discours positif, encourageant, bienveillant, chargé d'empathie :

1. "C'est une affaire de temps, tu vas guérir comme les autres fois ; le traitement va agir, mais il faut un peu de temps."

2. "Vis à ton rythme. Inutile de t'épuiser. Il est préférable que tu reprennes des forces. Cela ne sert à rien de t'exposer, cela risque de te fatiguer inutilement et tu ne te sentiras pas bien, ne seras pas à l'aise."

3. "Tu n'y es pour rien. Tu n'as pas choisi d'être déprimé, c'est une maladie, ne l'oublie pas. Les raisons sont multiples et indépendantes de ta volonté."

4. "On te le répète souvent, la dépression est plus forte que la volonté, tu verras que tu retrouveras la volonté d'agir et à nouveau des désirs."

5. "Nous avons conscience que tu souffres. Tu as beaucoup de courage pour affronter cette maladie. Nous savons que tu ne complais pas dedans."

6. "Nous sommes tous autour de toi. Tu sais que tu peux compter sur nous. Ne perds pas confiance. Nous te comprenons."

7. "Cela ne sert à rien de te culpabiliser. Tu n'y es pour rien. Cela ira mieux progressivement. Ménage-toi et n'en fais pas trop."



Quelques conseils vis-à-vis du malade
:

1. La gentillesse ne fait pas de mal à personne, surtout pas à celui qui souffre et en a besoin plus que quiconque. Se montrer calme, rassurant, bienveillant, encourageant.

2. Ne pas manifester d'impatience et rester simple dans ses propos. Encore faut-il prendre conscience des difficultés du dépressif à réagir et à penser, de sa fatigue, de son manque d'entrain et d'envie.

3. Un déprimé, ou un maniaque, peut être agressif ou irritable. Il n'est pas bénéfique de répondre avec les mêmes armes.

4. Manifester empathie, compassion et compréhension. Eviter de porter un jugement.

5. L'aider, si son état le permet, à relativiser, à prendre de la distance par rapport à ce qu'il considère être un échec.

6. Se souvenir qu'un déprimé ne retient que ce qui est négatif. Mieux vaut alors essayer de lui faire percevoir le positif.

7. L'aider à différer les décisions importantes. Il n'est pas en état d'évaluer correctement une situation.

8. Aider et accompagner ne signifient pas soigner. Le surveiller de trop près jusqu'à l'empêcher de faire les choses ne peut que l'étouffer.

9. Savoir fixer les limites de ce qui est tolérable pour vous.

10. Quand la famille va bien, le malade va mieux.



Copyright Hachette Littératures
"Vivre avec un maniaco-dépressif", Christian GAY
Sortie en librairie le 20/02/2008

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Commentaires

  • Ce sont exactement tous les propos que je reçois. Je vis avec ma famille, j’ai cessé de m’exprimer sauf mon visage (qui ne cache pas la maladie, du moins son début). Les reproches et critiques fusent et cela depuis des années mais avec mon état actuel, cela s’est empiré. Merci pour ces phrases aidantes pour guérir seule en attendant les moyens de consulter un thérapeute - d’ailleurs cela s’avère inutile aux yeux de quelques personnes parce que eux ils sont forts donc moi aussi... et éviter de gaspiller son argent. Je préfère m’écouter et essayer les méthodes qui me conviennent le mieux. Il est important à tout prix de sensibiliser les gens :/

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