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Journal de Bord d'une thérapie cognitivo-comportementale. - Page 7

  • Ma nouvelle psy

    Je me décide enfin à écrire à son sujet.
    Je la vois depuis le 20 octobre. Deux fois par mois.
    Elle a un diplôme de psychologue, elle est spécialisée TCC et certifiée ACT.
    Je lui ai raconté d'emblée les choses que je n’arrivais pas ou plus à raconter à mon ancien psy.
    Elle a demandé à rencontrer mon mari, le temps d'une unique séance. Ça, j'en ai rêvé plus d'une fois avec le psy.
    Elle me fait faire des exercices d'exposition, précis et cadrés, ce que n'a jamais fait le psy.
    Elle me fait travailler sur mes pensées automatiques, un peu sur ce modèle-là :

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    Elle essaie de me faire comprendre que j'ai fait énormément de travail à ce jour et que je vais beaucoup mieux que l'idée que je m'en fais, notamment sur le plan de mon rapport à l'argent. Ce qui, en soi, revient à dire que le psy n'avait pas tout-à-fait tort. Par contre, elle a bien cerné mes difficultés dans le couple.
    Bref, elle a parfaitement pris le relais du psy. J'ai eu beaucoup de chance de la trouver.

  • La métaphore des deux montagnes

    Dans les thérapies ACT, on utilise beaucoup de métaphores. En voici une qui concerne la thérapie elle-même et qui me fait penser à ce qui s'est passé avec le psy que j'ai "quitté".

    La métaphore des 2 montagnes :

    "Beaucoup de personnes pensent que le thérapeute est un être éclairé qui peut résoudre tous les problèmes. Mais ce n'est pas comme cela que ça se passe. Imaginez que vous escaladiez votre montagne là-bas, et que moi j'escalade la-mienne ici. De là où je suis je peux voir des choses que vous ne pouvez  pas voir, comme un autre chemin que vous pourriez prendre, une avalanche qui va se déclencher.  Si j'étais à votre place  je détesterais penser que le thérapeute a atteint le sommet de sa montagne et qu'il y est assis tranquillement. Le fait est que je grimpe encore, que je fais des erreurs, et que j'en tire des leçons. Nous sommes tous pareils au fond. Nous escaladons chacun notre montagne jusqu'à la fin de notre vie.  L'idée est que vous pouvez être de plus en plus doué pour l'escalade et apprendre de plus en plus à apprécier le voyage."

  • l’École en bateau

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    Mardi dernier, j'ai regardé par hasard l'émission "Le monde en face" sur France 5. Il y avait un sujet sur les dates de péremption des aliments et une rediffusion d'un sujet sur le procès de l’École en bateau intitulé "École en bateau, enfance sabordée" de Laurent Esnault et Réjane Varrod.

    Au début des années 70, un ancien psychologue et éducateur, Léonid Kameneff, a monté un projet éducatif alternatif, l’École en bateau, consistant à emmener des enfants sur un bateau durant l'année scolaire, pour les instruire, leur apprendre la liberté et l’émancipation grâce à la découverte du monde en voilier. Ce projet utopique est né dans les années 70 et les parents de l'époque, qui avaient fait mai 68, envoyaient leurs enfants sur le bateau pour leur apprendre qu'il existait d'autres manières de voir et de vivre que celle du système établi. En réalité, le bateau était le piège d'un pédophile qui se refermait sur eux dès l'ancre levée. Entre 1969 et 2001 400 enfants ont passé au moins une année sur le bateau. En mars 2013, Léonid Kameneff est condamné à 12 ans de réclusion criminelle par la Cour d'Assises des mineurs de Paris, qui l'a reconnu coupable de viols et agressions sexuelles de cinq enfants dans les années 1980 et 1990.
    Le documentaire est réalisé par l'une de ses victimes, Laurent Esnault, devenu adulte.
    Au cours de ce documentaire (à partir de la 24ème minute), l'auteur raconte qu'en côtoyant d'autres victimes de Kameneff, à l'occasion du procès, ces personnes se sont rendu compte que tous et toutes avaient à peu près les mêmes difficultés.
    Tous décrivent une perte de confiance en soi, la peur du jugement d'autrui, le besoin de plaire aux autres, le besoin d'être aimé, la peur du supérieur hiérarchique et le besoin d'être aimé par le supérieur hiérarchique, une remise en question permanente, une autocritique permanente, le besoin d'être parfait, la peur d'être soi-même. Une femme explique aussi qu'encore aujourd'hui, à l'age de 46 ans, elle a peur de séduire un homme, car elle sait qu'elle sera incapable de dire non si elle n'a pas envie de sexe.
    Ils expliquent cela par le traumatisme du aux abus sexuels, mais également par l'organisation au sein du bateau, où les enfants étaient constamment critiqués, et poussés à l'autocritique, et vivaient dans le harcèlement, le chantage affectif et la peur d'être exclus s'ils faisaient mal.

    Évidemment, je me suis reconnue dans ces difficultés décrites par les protagonistes du documentaire. Le besoin de plaire à tout le monde, le besoin d'être aimé par tout le monde, l'impossibilité de dire non, l'autocritique permanente. Même si la plupart des ces problèmes est maintenant derrière-moi, ils restent encore très présents dans mon esprit.
    Je n'ai jamais été abusée sexuellement. Je pense, par contre, avoir subi pendant 2 ans, à l'âge de 6 et 7 ans,  le harcèlement d'une institutrice perverse-narcissique qui maltraitait clairement ses élèves et je suis de plus en plus convaincue qu'elle n'est pas pour rien dans mes difficultés.

    Et puis je me suis dit aussi que je touchais du doigt ce que pouvait être le vécu des patients victimes de faux souvenirs induits.
    Certaines psychothérapies prétendent faire ressurgir à la mémoire des patients des souvenirs oubliés, car refoulés, de traumatismes infantiles, généralement d'ordre sexuel et incestueux. Le problème des ces thérapies, c'est qu'elles génèrent de faux souvenirs, détruisant des familles et des vies.
    Quand j'ai vu ce documentaire, je me suis dit, l'espace d'un instant, "mais si ça se trouve, j'ai vécu un truc comme ça et je ne m'en souviens pas." Et puis ma raison a repris le dessus. J'ai, certes, des choses à reprocher à mes parents, mais pas ce genre de choses.
    Je pense que c'est ce processus-là qui intervient dans le phénomène des souvenirs induits, sans qu'il y ait une petite voix pour dire "tu te trompes", puisque le thérapeute incite le patient à aller sur ce chemin-là.

  • Au moins une bonne raison de lâcher son psy

    Le magazine Le Cercle Psy a publié hier sur FaceBook un lien vers un article intitulé "Six bonnes raisons de lâcher son psy", 1 heure et demie après que j'ai publié ma note précédente.
    Ça m'a fait sourire.

    Ça faisait un moment que je me disais qu'il faut que je change de psy. Ce n'est certainement pas sans rapport avec le fait que je sois restée sans le voir depuis le mois de février. Je me sentais bloquée dans mon évolution. Coincée parce qu'il n'a pas su m'écouter sans rester neutre au sujet de ma "phobie de l'argent" et que je n'arrivais pas à lui en reparler. Et pourtant j'ai besoin d'aide. Seule, je n'y arrive pas. Je m'étais dit que je tenterais le tout pour le tout. Soit il m'aide, soit cela me donne une bonne raison de changer de psy.
    Quand il m'a dit "vous avez 48 heures pour faire vos comptes" et "on se revoit dans 6 mois", je me suis sentie trahie. Je sais bien ce qu'il faut que je fasse mes comptes et mon budget. Ce n'est pas ce que je lui demandais. Je lui demandais de l'aide pour passer outre l'anxiété. Et "on se revoit dans 6 mois", non, on ne se revoit pas dans 6 mois. Au fond de moi, j'ai pensé : "Je viens de te raconter que j'ai des problèmes importants, graves même et toi tu me réponds en gros que je dois me démerder. Parce que je ne suis pas anxieuse en t'en parlant, tu penses que j'ai pas besoin de toi ? Mais pourquoi tu crois que je t'en parle, ducon ?"
    Ça m'a énervée et déçue. Et en même temps, ça légitimise mon besoin d'aller voir ailleurs.

  • Septembre 2014

    J'ai revu le psy au début du mois.
    J'étais déterminée à lui (re)parler de ma "phobie de l'argent" et de ses conséquences, de toutes les dettes que j'ai contractées à cause de cela. Je voulais lui en parler pour m'attaquer à ce problème une bonne fois pour toute, avec son aide, pour que ce soit efficace et durable.
    La dernière fois que je lui en avais parlé, ça doit dater de 2012, il avait eu une réaction outrée, cela n'avait fait qu'augmenter mon angoisse, je ne lui en avais plus jamais reparlé depuis.
    Je m'étais préparée psychologiquement à tout lui raconter par le menu. Je m'étais dit que de toutes façons, soit il m'écoute sans se émettre de jugement et j'avance sur ce thème grâce à lui, soit il me refait le coup du mec choqué ou il ne m'aide pas et je change de crèmerie.

    J'ai donc tout raconté au psy. Il a admis que sa réaction non neutre était problématique. Il m'a écoutée sans s'outrer. Il a posé des questions, il s'est intéressé à mon propos. Puis à la fin, il m'a dit :
    "Il faut que vous notiez vos dépenses quotidiennement, puis que vous établissiez votre budget et que vous en parliez à votre mari. Je vous donne, mettons, 48 heures pour vous y mettre.
    Bon, on se revoit quand ? Dans 6 mois ?
    "

    Je change de crèmerie.

  • Émotions

    Quand Antonio Damasio nous explique les émotions (15ème minute) :

    http://www.france2.fr/emissions/les-pouvoirs-extraordinaires-du-corps-humain/diffusions/16-09-2014_260489

     

    Antonio Damasio est un éminent chercheur en neurosciences qui a démontré le rôle des émotions dans le fonctionnement cérébral. Il nous explique ce que sont les émotions : des manifestations physiques déclenchées par un stimulus extérieur (visuel, auditif, tactile...etc) qui ont une influence sur le cerveau. Et non l'inverse.

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  • Phobie administrative ?

    Tout le monde attaque M. Thévenoud et sa phobie administrative. J'ai commencé par faire pareil et puis, au fil des jours, cette histoire s'est mise à me travailler sérieusement.

    OK, la phobie administrative, ça n'existe pas, tous les professionnels de la profession (Christophe André, Michel Lejoyeux, Antoine Pelissolo... etc) interrogés sont d'accord à ce sujet. Mais tout-de-même, ne pas payer son loyer, ne pas envoyer sa déclaration d'impôts à temps, ne pas payer ses notes de kiné, ce sont des choses que je connais bien.
    A une époque, alors que j'étais salariée, que je gagnais correctement ma vie et que je ne dépensais pas mon argent dans des sommes astronomiques, je me suis retrouvée interdite bancaire, simplement en ne faisant pas mes comptes et en n'ouvrant pas les courriers de ma banque. Je l'ai déjà largement raconté ici. Mes parents, qui préféraient m'aider à payer mon loyer plutôt que de risquer de me voir en difficulté, renflouaient mon compte sans me le demander, alors que je gagnais plus qu'eux.

    Thévenoud n'a pas déclaré ses impôts à temps, voire pas déclaré du tout, pendant 3 ans ? Moi j'ai complètement arrêté de faire mes comptes pendant 10 ans.

    Il a payé 3 ans de loyers en retard ? Moi, j'ai vécu 6 ans au crochet de mes parents, alors que je gagnais plus qu'eux. Et ensuite, j'ai vécu 5 ans aux crochets de ma collègue, qui ne se souciait pas de ne pas me voir verser régulièrement les rétrocessions d'honoraires que je lui devais. J'ai contracté une dette énorme auprès de mes parents et auprès d'elle.

    Il parle de "phobie administrative", qui n'existe pas ? Moi, j'ai appelé ça ma "phobie de l'argent", alors que la vraie phobie de l'argent, ce n'est pas ça.

    Il a été nommé secrétaire d'État au commerce extérieur, alors qu'il avait eu ces problèmes avec le Trésor Public ? J'ai acheté une maison en m’endettant sur 25 ans sans connaître exactement le montant de mes revenus mensuels. Mon mari et la banque n'y ont vu que du feu.

    Alors certes, la "phobie administrative" n'est pas décrite scientifiquement, mais qu'on ne me dise pas que les propos que tient ce monsieur pour sa défense ne peuvent être rien d'autres que les mensonges d'un escroc. Certes, il n'aurait peut-être pas du accepter le poste de Secrétaire d’État. Mais je peux comprendre que ce soit le genre d'opportunité qu'on a du mal à refuser, même si on a des casseroles. D'autant qu'en matière de "pas vu, pas pris", on a des précédents dans ce gouvernement.


    Bref, toute cette hypocrisie politico-psycho-journalistique m'agace énormément. J'ai le sentiment que ceux qui l'attaquent sont les mêmes que ceux qui savaient pour Cahuzac.
    Je suis peut-être une naïve au pays des cyniques. Tant-pis.

    Je suis d'ailleurs très étonnée de l'analyse de Christophe André à ce sujet.
    Il dit "qu'il y a un vrai souci avec cette ligne de défense qui consiste à psychiatriser ses errements, ses dissimulations, ses turpitudes."
    Moi je dis que quelqu'un qui procrastine sur sa déclaration d'impôts, tout en étant élu Conseiller Général et en se faisant élire Député, ne peut qu'avoir un souci d'ordre psychiatrique, du moins psychologique.

    Il dit aussi "Soit c’est un problème de narcissisme exacerbé. Il se pense au-dessus des lois et il a joué et il a perdu."
    Oui, à un moment on se croit au-dessus des lois, on se dit que ça ne nous rattrapera pas. On n'est plus trop dans le rationnel. Sinon, on ne continuerait pas.

    "Soit il y a une incapacité réelle. C’est vrai que l’on a parfois des patients qui sont très, très anxieux par rapport à l’administration, qui tardent à payer leurs factures"
    Oui, aussi, l'un n'empêche pas l'autre. Je dirais même que c'est la grande anxiété qui nous fait sortir du rationnel.

    Et enfin : "mais dans ce cas là, il faut qu’il démissionne pour se faire soigner, le pauvre."
    Là, je suis d'accord. Qu’il se fasse soigner. Comme moi

    Lien permanent 1 com' Catégories : Phobie de l'argent
  • Si j'avais écouté ma mère

    Si j'avais écouté ma mère, j'aurais fini dans "l'Amour est dans le pré", candidate, ou pire, prétendante.

    Je m'explique : ma mère ne souhaitait pas que je fasse des études longues.

    Si je l'avais écoutée, je ne serais pas partie faire mes études. Je ne me serais pas émancipée. Je n'aurais pas acheté mon premier ordi. Puis mon deuxième. Je n'aurais pas passé mon temps libre sur internet. Je n'aurais pas rencontré mon futur mari par ce biais. Il ne m'aurait pas fait prendre conscience que j'avais une phobie sociale. Je ne me serais pas soignée. Je ne serais pas restée en couple.

    Si j'avais écouté ma mère, je serais restée à la campagne.
    Aujourd'hui, je serais coiffeuse, boulangère ou agricultrice, selon son souhait.
    Je serais restée phobique sociale, telle Monsieur Jourdain, sans le savoir.
    Et je passerais dans "l'Amour est dans le pré".
    Et je connaîtrais Karine Lemarchand en vrai.
    Et je conduirais un tracteur. Le mien, ou le tracteur de celui dont je serais la prétendante.
    Et je boirais le café tous les jours avec ma mère, ou avec la mère de celui dont je serais la prétendante. Avec des biscuits sablés périmés. Déjà que quand ils sont frais, je n'aime pas trop ça, les biscuits sablés. Sur la toile cirée de la cuisine, qui fait des plis parce qu'elle est usée.
    Et puis je n'aurais pas de week-end. Pas de vacances.
    Et je me sentirais obligée de faire des enfants.
    Et puis la messe, avec ma mère, tous les dimanches.

    Ma vie serait alors exactement ce à quoi j'ai toujours voulu échapper.
    Enfin sauf Karine Lemarchand, je ne la connais pas, je n'ai rien contre elle.

    Enfin, voilà, tout ça pour dire que le lundi soir, parfois, je frémis.

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