Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Journal de Bord d'une thérapie cognitivo-comportementale. - Page 8

  • Linecoaching

    Toujours pas de psy à l'horizon, j'ai repris rendez-vous pour septembre.

    En attendant, et pour faire patienter les gens qui attendent que je donne le top départ pour le groupe de parole, voici un petit laïus sur le site Linecoaching, que j'avais déjà succinctement évoqué il y a quelques temps.

    Tout d'abord, je tiens à préciser qu'il n'y a aucun conflit d'intérêt entre ce blog et Linecoaching. Ils ne m'ont rien offert pour que je publie ce texte. Ils ne m'ont rien demandé, ils ne sont d'ailleurs pas au courant que je publie ça ici.
    J'ai simplement envie de partager cette méthode.

    Linecoaching, plus qu'une méthode pour maigrir, une véritable thérapie.

    Je me suis inscrite à Linecoaching (que j’abrègerai en LC), dans le but de venir à bout de mes kilos superflus et surtout d'arrêter d'en reprendre.
    Je connaissais les pères fondateurs Gérard Apfeldorfer, psychiatre, et Jean-Philippe Zermati, nutritionniste, (dits A&Z) par leurs ouvrages (entre autres Maigrir sans régime et Mangez en paix !). J'étais donc pleinement confiante. J'avais d'ailleurs commencé à appliquer leurs principes, mais seul, on est peu de chose.
    Quand j'ai su qu'ils avaient créé un site avec un "coaching", je me suis dit que je serai moins seule face à mes kilos.
    Je me suis inscrite en septembre dernier. J'ai commencé à maigrir en janvier. A ce jour, j'ai fini le parcours alimentaire et je suis en phase de stabilisation du comportement alimentaire. Je continue à maigrir.
    J'ai perdu la moitié de ce que j'espérais secrètement perdre. Je ne sais pas quand ma perte va s'arrêter, seul mon organisme le sait. C'est le principe de la méthode : atteindre son poids d'équilibre, celui qu'on ne peut déterminer à l'avance et qui est dicté par notre organisme, une fois qu'il est nourrit de manière régulée.

    Voici ce qu'est la méthode LC et ce qu'on y apprend :
    - C'est une méthode payante.
    - Son objectif n'est pas de vous faire maigrir, contrairement à ce que semble indiquer le slogan du site, mais de vous débarrasser de vos problèmes avec l'alimentation. Et par la même occasion, vous maigrirez probablement.
    - A aucun moment on ne vous dira quoi mettre dans votre assiette, ni quels aliments sont bons ou mauvais. Au contraire, on vous apprend qu'aucun aliment n'est mauvais ni bon. Ce qui fait grossir, ce n'est pas la qualité de l'aliment, mais la quantité ingurgitée alors qu'on n'a pas faim. Si vous mangez du concombre sans sauce alors que vous n'avez pas faim, vous grossirez d'autant de calories que vous aurez ingurgitées au-delà de votre faim. C'est idem que l'aliment soit calorique ou non. C'est mathématique. C'est l'histoire du kilo de plume et du kilo de plomb.
    - On vous apprend qu'il y a 2 raisons pour lesquelles on mange : 1) on a faim, 2) on est en train d'essayer d'anesthésier une émotion (anxiété, colère, ennui, culpabilité etc...). Si on mange uniquement quand on a faim et qu'on trouve autre chose à faire que manger quand on a une émotion à gérer, alors on arrête de grossir, voire on maigrit. Pour cela, il faut apprendre à reconnaître ces envies de manger dites émotionnelles et apprendre quoi faire de cette émotion que l'on souhaiterait anesthésier. C'est ce que fait LC.
    - On vous apprend non pas quoi manger, mais comment manger. On vous fait faire des exercices pour apprendre à reconnaître la faim, la satiété et pour apprendre à déguster et se délecter des aliments. Oui, car la notion de plaisir alimentaire est très importante dans cette méthode. On vous apprend à déculpabiliser de manger des aliments gras et sucrés ou gras et salés (tout c'qu'est bon, quoi !)
    - LC est une méthode d'amaigrissement à base de méditation de pleine conscience, de bodyscan, de travail sur l'image de soi, l'estime de soi, l'affirmation de soi et l'acceptation de soi, d'auto-compassion et de bienveillance envers soi, de gestion des émotions, de confrontation avec ses angoisses, j'en passe et des meilleures. Bref, pour caricaturer, on est plus proche de la psychothérapie ACT que du régime hyperprotéiné.

    En guise conclusion, et pour paraphraser les filles du forum LC, je dirais que "LC c'est sans régime, mais pas sans effort".


    Voilà.
    Ça me tenait à cœur de raconter tout ça, c'est fait.

     

    Pour plus d'info, voir cette page, surtout les vidéos :
    http://www.linecoaching.com/maigrir/methode/maigrir-sans-regime-revue-presse

  • Le reretour

    Moi qui pensais aller très bien, me voilà, en période de stress prolongé, à reprendre tous mes travers et à retrouver toutes mes difficultés de communication.
    Je n'ai pas vu le psy depuis le mois de mars, époque à laquelle je ne savais plus quoi lui raconter.
    C'est bien, quand je le reverrai, j'aurai de la matière.

  • Avril 2014

    Ce mois-ci, pas de psy, j'ai annulé la séance pour cause de choses plus importantes à faire en urgence. Je ne m'en porte pas plus mal, je me demande même de quoi je vais lui parler la prochaine fois. Même si je sais bien que je n'ai pas encore tout résolu, je n'ai plus envie de m’épancher auprès de lui. C'est comme si nous étions devenus trop proches pour que je lui raconte les tréfonds de mon esprit. Des fois je me dis qu'il faudrait peut-être que je change de psy. Mais l'idée de devoir tout reprendre du début... ou alors, ça serait l'occasion de ne parler que de ce qui m'importe aujourd'hui.
    Ou alors, il faut que j'accepte l'idée de vivre sans psy. Ca peut être une solution, ça aussi. Le psy me disait que c'est normal de ne pas tout raconter à sa mère, ben peut-être que c'est normal de ne pas tout raconter à son psy.

    Par exemple, hier soir, j'ai compris, au détour d'une conversation téléphonique avec ma mère, pourquoi ma "phobie de l'argent" s'était installée, au lieu d'être éradiqué dès les premiers signes. Une histoire de culpabilité de mes parents, qui - voulant tout faire pour que je ne souffre pas, par peur de me perdre puisqu'ils avaient déjà perdu leur fille aînée - au lieu de me remettre sur le droit chemin, de me responsabiliser et de me faire corriger mon comportement, ont compensé mes erreurs sans rien dire et ainsi m'ont maintenue dans mon dysfonctionnement.
    Tout ça n'est donc pas ENTIÈREMENT de ma faute.
    OUF.
    Et en même-temps, c'est triste. Et puis j'ai le sentiment d'être une sangsue qui profite du sentiment de culpabilité de mes parents. Et d'un autre côté, je me sens victime de ça.
    C'est compliqué.

    Et bien cette découverte, je n'ai pas envie d'en parler au psy. J'en ai parlé avec mon mari, j'en parle ici et ça me suffit largement.
    Si ça continue, je vais finir par aller voir un psychanalyste (alors que je suis la première à dire que la psychanalyse c'est caca, ça ne soigne pas, c'est de la philosophie et pas de la psychologie etc...) Mais c'est peut-être parce que je n'ai plus besoin d'être "soignée".

  • Mars 2014

    Au cours de cette séance, je ne me souviens plus de ce dont nous avons parlé.
    J'ai même d'ailleurs l'impression que plus le temps passe, moins il s'agit de psychothérapie et plus il s'agit de conversation.
    Ca me revient. Nous avons parlé de mon anxiété vis-à-vis de l'achat de mon cabinet qui approche. Le psy a dit qu'il fallait, dans la promesse de vente, une clause qui dit que mon prédécesseur ne peut pas se réinstaller à proximité du cabinet que je lui rachète. Je lui ai dit que j'avais peur de ne pas y arriver financièrement, eu égard à mon passé sur ce plan. Il a cherché à me rassurer.
    Voilà, en fait rien de passionnant avec le psy, parce que mes problèmes maintenant je les résous sans lui.

    A part ça, j'ai fini le bouquin sur l'autocompassion de Christophe K Germer. Depuis que j'essaie de mettre en pratique au quotidien, je suis plus douce avec moi-même, j'ai appris à m'auto-réconforter quand ça ne va pas, du coup je vis mieux les coups de stress. J'essaie de l'appliquer à mes vexations, ce que j'appelle mon hypersensibilité à la critique.
    Et puis dans les cas de grosse angoisse (ça m'arrive encore), je me refuse la fuite et l'évitement, je fais le point sur mes valeurs, sur la personne que j'ai envie d'être et celle que je ne veux plus être et je trouve la solution au problème.

    J'ai donc gagné en autonomie.
    Bientôt plus besoin du psy...

  • Parallèle AA/ACT

    Un jour que je m’ennuyais dans une salle d'attente, j'ai rédigé ce qui suit.
    Il s'agit d'une comparaison entre le cheminement type "Anonyme", basé sur les 12 Etapes des Alcooliques Anonymes et repris par tous les "Quelque Chose Anonyme", et celui que j'ai vécu via l'ACT.

     

    - Étape 1 "Nous avons admis que nous étions impuissants devant l’alcool - que nous avions perdu la maîtrise de notre vie."
    = prise de conscience du problème


    - Étape 2 "Nous en sommes venus à croire qu’une Puissance supérieure à nous-mêmes pouvait nous rendre la raison."
    = les TCC peuvent m'aider


    - Étape 3 "Nous avons décidé de confier notre volonté et notre vie aux soins de Dieu tel que nous Le concevons."
    = je décide de faire une thérapie


    - Étape 4 "Nous avons procédé sans crainte à un inventaire moral approfondi de nous-mêmes."
    - Étape 5 "Nous avons avoué à Dieu, à nous-mêmes et à un autre être humain la nature exacte de nos torts."
    - Étape 6 "Nous étions tout à fait prêts à ce que Dieu élimine tous ces défauts."
    - Étape 7 "Nous Lui avons humblement demandé de faire disparaître nos défauts."
    = observer et accepter les pensées et les émotions douloureuses sans les fuir


    - Étape 8 "NNous avons dressé une liste de toutes les personnes que nous avions lésées et nous avons consenti à réparer nos torts envers chacune d’elles."
    = définir mes valeurs


    - Étape 9 "Nous avons réparé nos torts directement envers ces personnes dans la mesure du possible, sauf lorsqu’en ce faisant, nous risquions de leur nuire ou de nuire à d’autres."
    = action engagée vers mes valeurs


    - Étape 10 "Nous avons poursuivi notre inventaire personnel et promptement admis nos torts dès que nous nous en sommes aperçus."
    = persévérer, continuer à travailler sur l'acceptation et l'action engagée


    - Étape 11 "Nous avons cherché par la prière et la méditation à améliorer notre contact conscient avec Dieu, tel que nous Le concevons, Lui demandant seulement de connaître Sa volonté à notre égard et de nous donner la force de l’exécuter."
    = méditation, auto-compassion


    - Étape 12 "Ayant connu un réveil spirituel comme résultat de ces étapes, nous avons alors essayé de transmettre ce message à d’autres alcooliques et de mettre en pratique ces principes dans tous les domaines de notre vie."
    = ce blog, Mediagora

  • Janvier 2014

    Au cours de cette séance, j'ai évoqué des sujets sur lesquels il me semble avoir procrastiné au-delà du raisonnable.

    Cela concerne mon avenir professionnel proche.
    Je vais m'installer à mon compte. J'ai donc du solliciter ma banque. Je me suis préparée à cette entrevue et j'ai exposé mon speech à mon mari la veille du rendez-vous. Il a été effaré et effrayé de voir que je n'avais pas prévu de chiffres (prévision de chiffre d'affaires, analyse de mon activité actuelle, simulation de ma future activité) alors que j'allais voir un banquier. Il m'a dit que c'était très mauvais pour ma crédibilité. Moi, je pensais avoir suffisamment préparé l'entretien, je ne me suis pas du tout rendu-compte qu'il manquait la moitié des infos.
    A ce sujet, le psy m'a dit qu'il n'y a là rien de choquant. Je ne suis pas banquière, ce n'est pas mon métier et j'ai droit à l'erreur. J'aurais pu aller au rendez-vous, le banquier m'aurait demandé les chiffres et nous aurions convenu d'un nouveau rendez-vous, avec les chiffres. Quant-à ma crédibilité, le psy dit que ce n'est pas là-dessus que le banquier la jugerait.
    Le problème est donc plus l'anxiété d'anticipation de mon mari que ma procrastination.

    Deuxième thème de procrastination, toujours au sujet de mon projet professionnel : je dois faire faire des devis pour travaux du futur cabinet. J'avoue que là, j'ai sciemment laissé traîné parce que ça m'angoissait. Je me suis dit que si je m'y mettais en janvier, ça suffirait bien. Mon mari ne comprend pas que je ne m'y sois pas mise en novembre, pour avoir tout de prêt en janvier pour aller voir la banque pour l'emprunt. Je ne lui ai pas dit en temps et en heure que cela m'angoissait. Au final, j'aurai tous mes devis la semaine prochaine et je n'ai pas encore la promesse de vente, qui ne dépend pas de moi. Sans promesse de vente, je ne peux pas demander le crédit. Je suis donc dans les temps à l'insu de mon plein gré.
    Le psy m'a dit "Vous voyez que vous vous en sortez très bien. Ne vous dévalorisez pas. Votre mari est anxieux, ne l'oubliez pas."

    Je suis perplexe. Autant, pour le premier rendez-vous avec la banque, je suis d'accord avec le psy, et mon mari aussi avec le recul ; autant pour les devis de travaux, j'ai procrastiné sciemment. Mais peut-être que je me suis normalisée, en fin de comte, et que ma procrastination est maintenant modérée et ne m'empêche plus de fonctionner.



    Quoi qu'il en soit, j'aimerais bien ne plus procrastiner du tout, mais je crois bien qu'il va falloir faire avec l'idée que ça n'arrivera pas.

  • Décembre 2013

    Un peu de retard dans la mise à jour du blog.
    J'ai eu un accident de voiture assez conséquent début décembre. Rien de grave pour moi, juste quelques courbatures, mais voiture morte et grosse frayeur. Ça a beaucoup chamboulé le mois de décembre. J'ai un peu tout laissé en suspens. Le blog, le démarrage du groupe de paroles, mon nouveau projet professionnel, mes efforts d'affirmation dans le couple, Linecoaching (site auquel je me suis inscrite en septembre, je ne crois pas en avoir encore parlé ici, j'y reviendrai, il y a beaucoup à dire). Bref, on est en janvier et je tente de reprendre tout ce que j'ai laissé en plan.

    J'ai vu le psy le 24 décembre.
    Nous avons parlé de mon accident de voiture, de la réunion de ma famille pour les fêtes chez mes parents (ma mère a finalement réussi à nous inviter mes frères et moi, ça n'a pas été facile, il a fallu la convaincre que pour que chacun vienne, il fallait prendre le téléphone et l'inviter pour de vrai).

    Nous avons aussi parlé de ma difficulté grandissante à m'acheter des vêtements. Je ne crois pas en avoir déjà parlé ici, je ne sais plus.
    Pour situer, en décembre, j'en étais rendue à n'avoir qu'un seul pantalon que je portais en permanence (vive le sèche-linge !). C'est de l'évitement. En fait, j'ai tellement peur que mon mari n'aime pas ce que j'achète, que je n'achète plus de vêtements. Quand il m'arrive d'en choisir, voir d'en acheter sans lui et qu'il trouve que le vêtement ne me va pas, ça me rend furieuse. Le problème, c'est que j'achète des vêtements qui me plaisent et pas des vêtements qui me vont. Je ne me regarde pas, même si j'essaie le vêtement, je me contente de voir si ça me plaît, pas si ça me va au niveau teinte ou morphologie. En gros, je ne sais pas m'habiller. J'ai même fait un relooking il y a deux ans, mais je n'étais pas prête du tout et je n'en ai rien tiré, à part une grosse crise de larme qui a duré toute la matinée le lendemain.
    Avant de rencontrer mon mari, je m'habillais mal, mais je ne le savais pas. J'en ai la preuve sur les photos. J'ai eu des périodes où j'étais (mal) lookée (altermondialiste avec poncho et bonnet péruvien) et des périodes où je me fichais un peu de ce que je portais. Mon mari, lui ne s'en fout pas, il voudrait que je me mette en valeur.
    Donc, j'ai raconté au psy que je n'achetais plus de vêtements, que la dernière fois où j'en ai acheté, c'était au printemps dernier. Mon mari avait accepté de m'accompagner pour m'aider à choisir. Ça s'était bien passé. J'avais pris sur moi pour ne pas céder à la crise d'angoisse, j'avais refoulé la crise de larmes en cabine et après les emplettes. J'avais acheté le minimum pour m'habiller pour la belle saison. Ce n'était pas des vêtement qui me plaisaient forcément au premier regard, mais ils m'allaient tous bien. Nous avons réessayé de faire ça mi-décembre, lui sortait d'une angine carabinée, moi de l'accident voiture, nous étions tous deux à fleur de peau. Mauvaise idée. Ça n'a pas marché. En plus, j'avais regrossi depuis le printemps et je ne rentrais plus dans ma taille habituelle de pantalon. Je ne l'ai pas supporté. J'ai jeté la vendeuse qui essayait de me vendre la taille qui ne m'allait plus en me disant que ça allait se détendre, ou que, sinon, il fallait essayer une taille au-dessus, et je n'ai rien acheté. Sur le trajet du retour, mon mari a essayé de me consoler en me disant qu'avant, je n'aurais jamais dit à la vendeuse que son argument de vêtement qui se détend n'était pas acceptable (on n'achète pas des vêtements dans l'espoir qu'ils se déforment, lui avais-je répondu), même si je lui ai dit sur un ton inadapté, et que j'aurais acheté le pantalon trop petit.
    Le psy m'a conseillé de retenter l'expérience en prenant 1/4 de Lexomyl avant d'y aller. Pourquoi pas.

    Il m'a aussi dit que mon mari dit qu'il me faut de vêtements qui me mettent en valeur, alors qu'en réalité, il s'agit de mettre en valeur ma féminité. Il ne s'agit pas de me mettre en valeur moi, mais seulement un aspect de moi. Je ne sais pas ce que ça change, mais je suis d'accord avec ça.

    Il m'a demandé comment ça se passait sur le plan vestimentaire quand j'étais petite. Je lui ai expliqué qu'après le décès de ma sœur, j'ai été élevée avec mes deux grands-frères, en garçon manqué. D'ailleurs, l'aspect garçon manqué, "fille costaud", était beaucoup valorisé (ce qui choque mon mari). Je portais les vêtements de mes frères parce que mes parents n'avaient pas de sous, et ma mère me coupait les cheveux très court, habitude qu'elle avait prise depuis que j'étais en maternelle, car des poux étaient régulièrement partagés à l'école par d'autres enfants. Je ressemblais à un garçon. Les gens me prenaient souvent pour un garçon à l'âge de 8-9 ans. Par contre, à l'adolescence, ma mère m'a dit qu'elle aurait aimé que je m'habille en fille. Mais c'était un peu tard, les habitudes étaient prises.

    Depuis cette séance, j'ai acheté des vêtements en faisant les soldes sur internet, avec essayage devant mon mari le week-end après la réception du colis. Pas facile, mais faisable, sans Lexomyl. Ça évite de se coltiner la cohue des soldes, d'autant que pour aller faire du shopping, j'ai 1 heure et demie de voiture aller-retour.

    A part ça, le repas en famille s'est très bien passé.

    A la prochaine séance, je lui parlerai de ma procrastination.

  • Les bouquins d'affirmation

    J'ai repoussé ma prochaine séance au mois de décembre, en attendant, je vous livre le fruit de mes réflexion sur les bouquins d'affirmation.

    J'en ai été grande consommatrice, à une époque où l'angoisse était très présente et sur les conseils de mon psy. Ces bouquins contiennent la théorie de la communication verbale, non verbale et des exercices de mise en pratique. C'est pas mal pour comprendre ce qui ne fonctionne pas chez soi, mais concrètement, lire ces livres tout seul dans son coin, ça ne sert pas à grand chose quand on est très anxieux.

    Je m'explique :

    Observation n°1 : Quand on n'est pas anxieux, on communique bien sans y réfléchir.
    Quand j'étais étudiante, on avait des cours de psycho, avec des cours de communication avec les patients. A la base, on était tous égaux. Tous les étudiants découvraient ce qu'était la communication, et pas uniquement les anxieux sociaux, ils avaient tous besoin d'apprendre les cours pour savoir répondre aux questions du prof. Seulement, il y avait les étudiants non anxieux sociaux qui communiquaient déjà bien dans leur vie et avec les patients, naturellement, instinctivement et sans jamais s'être posé la question du comment faire, et les étudiants anxieux sociaux qui n'arrivaient pas à le faire naturellement.

    Observation n°2 : Quand on est anxieux, on communique mal même si on connait la théorie.
    Je me suis beaucoup intéressée à ces cours. Après mon cursus classique, j'ai fait des formations en psycho et je me suis appliquée à mettre tout ça en pratique auprès de mes patients. Je connaissais donc bien la théorie de la communication verbale et non verbale. Si vous m'aviez fait plancher par écrit sur la question "comment bien communiquer avec ses proches ?", je vous aurais parfaitement répondu. Ça ne m'a pas empêchée de développer et d'entretenir ma phobie sociale dans la sphère privée, parce que j'étais incapable de l'appliquer en dehors du travail.
    Même avec la théorie acquise, j'étais incapable de mettre en pratique dans la sphère privée, parce que c'était anxiogène.

    Ma conclusion : L'anxieux social, s'il communique mal, ce n'est pas parce qu'il ne sait pas le faire, c'est parce que ça l'angoisse.
    C'est un peu comme si on donnait à lire des bouquins de code de la route à quelqu'un qui a la phobie de la conduite automobile. Ça ne sert pas à grand chose : cette personne ne conduit pas parce qu'elle ne sait pas conduire, mais parce que ça l'angoisse.

    Les bouquins d'affirmation pour moi c'était comme les livres de code de la route dans l'exemple ci-dessus, ça ne m'a pas aidée à communiquer mieux.
    Quand je les ai lus, j'ai compris ce que je n'arrivais pas à faire et j'ai cru qu'il suffisait de faire comme dans le livre pour que ça marche. J'ai attaqué toute seule la mise en pratique directement dans la vraie vie et sans personne pour m'aider. (Mon psy me m'a jamais fait faire des exercices d'affirmation. Or, les exercices hors milieu anxiogène m'auraient été utiles, ils m'auraient permis de me lancer plus facilement, avec une progression dans la difficulté, et d'avoir un retour constructif et sans jugement.) Ça a été horrible. Se forcer à communiquer alors qu'on est très anxieux, c'est vraiment très difficile. C'est même décourageant parce que ça ne marche pas bien. Ça aurait été beaucoup plus efficace si ça avait été encadré.J'ai d'ailleurs très vite arrêté de me forcer pour ce qui était trop anxiogène.

    Aujourd'hui, je ne suis plus tellement anxieuse, et je ressens le besoin de me replonger dans ces bouquins, précisément parce que je ne suis plus anxieuse et que je me sens capable d'appliquer la théorie et que je ressens le besoin de m'améliorer.

     


    Et c'est donc pour ça que je ne conseillerais pas aux anxieux sociaux de se plonger dans les bouquins d'affirmation sans aide extérieure.

     

     

    Alors vous allez me dire que ces livres sont utiles pour savoir ce que nous, anxieux, sommes sensés faire dans les situations difficiles et que l'exposition et un bon moyen de diminuer l'anxiété. Oui, mais pas tout seul. L'exposition dans le cadre d'une TCC, oui.
    Vous allez aussi me dire que ce qui fait que je suis moins anxieuse aujourd'hui, c'est parce que je me suis forcée à communiquer. Je n'en suis pas sûre. Jusqu'à ce que je découvre l'ACT, j'avais le sentiment que me forcer ne faisait pas tomber l'anxiété, et que je restais toujours autant anxieuse avant chaque nouvelle tentative. Je pense que ce qui fait que je suis moins anxieuse, c'est que j'ai appris à ne plus écouter mon anxiété.