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Bulletin de santé

  • Tout va bien.

    J'ai eu les résultats d'analyse, tout va bien. Pas de cancer à l'horizon.
    Ces 2 semaines de doute ont été très intenses. Mais pour une fois, je me suis autorisée à être anxieuse, car j'avais le sentiment que cette anxiété, pour une fois, était légitime. J'avais le droit d'être angoissée. Je n'en avais pas honte. Alors que j'ai toujours honte de mes angoisses habituelles, ce qui les rend encore plus désagréables.
    D'ailleurs, elles sont revenues, c'est signe que tout est rentré dans l'ordre.

    Sinon, pour info, les commentaires ont de nouveau été fermés sur les notes à l'insu de mon plein gré. Je viens de les rouvrir.

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  • Roller coaster

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    Voici, comme promis dans la précédente note, ce que m'a demandé de faire la psy pour la prochaine fois :
    - noter 5 qualités humaines me décrivant,
    - noter 5 qualités que mes amis et mes proches reconnaissent en moi, préciser laquelle contribue le plus à l'estime de moi,
    - décrire tous les jours une situation dans laquelle j'ai été fière en terme de qualité,
    - établir une liste de caractéristiques physiques me décrivant, qualités ou défauts.

    Je n'ai pas tout de suite su quoi mettre dans chacune des rubriques. Mais il faut dire, aussi, qu'en ce moment je suis préoccupée par autre chose. On m'a dépisté, la semaine dernière, un probable mélanome superficiel (SSM). On me le retire cette semaine, il sera analysé et j'en saurai plus sur le diagnostic à partir de ce moment-là. Moi qui me suis toujours connue inébranlable vis-à-vis du médical, je suis, du coup, très étonnée de constater que je ne le suis pas. Mon cerveau part en live, comme il a l'habitude de le faire à propos d'autres thématiques que le médical, et élabore tout un tas de scénarios plus catastrophiques les uns que les autres. Mon corps y répond par des manifestations d'anxiété fortes, voire violentes. Sur le plan émotionnel, je passe de la grande tristesse à l'angoisse profonde, entrecoupées de phases de sérénité totale.
    Pour simplifier, c'est un roller coaster quotidien.
    Et c'est fatigant.


    Le plus énervant dans l'histoire, c'est que le truc est sur mon poignet gauche. Je ne pourrai même pas citer Coluche dans le texte.

     




     

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  • WAIS IV

    Un lecteur, toujours le même, m'a demandé mes résultats de test de QI. Je ne les avais pas publiés, pensant que ça n'intéresserait personne.
    Les voici, donc.


    Première page : (cliquer sur l'image pour l'agrandir)

    WAIS%20IV%201.JPG

     

    Deuxième page :

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    Troisième page :

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    Où je découvre, très surprise, que non, je ne suis pas nulle en calcul mental (je me suis toujours crue nulle en calcul mental, depuis les petites classes), je suis juste : pas "très forte". C'est le seul domaine où je suis "dans la moyenne des gens de mon âge".
    Cette anecdote résume bien ce que c'est que d'être perfectionniste, psychorigide et hypersensible à la critique, ce que sont souvent les gens à HPI : si ce n'est pas parfait (ou génial, ou extraordinaire, etc.), c'est que c'est nul.
    Depuis que je sais que je ne suis pas nulle, donc que ce n'est pas désespéré, je m'entraîne.

     

    Et la conclusion :

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    WAIS%20IV%205.JPG

    (avec la coquille concernant le syndrome d'Asperger.)

     

  • Les tests de dépistage des Troubles du Spectre Autistique

    Alors voici le détail des tests de dépistage des Troubles du Spectre Autistique que j'ai passés.

    Le ASDASQ (Autistic Spectrum Disorders in Adult Screening Questionnaire) : passé lors de la première consultation, il est composé de 9 questions, un score est de 6 ou plus doit conduire à des investigations plus poussées. Mon score était de 6.

    Les investigations plus poussées, passées lors de la séance de passation, étaient donc :

    Le FQ (Friendship Questionnaire) : Quotient Amitié et Relations, composé de 35 questions. Je n'ai pas le détail de mon score.

    Le SQ-R (Systemizing Quotient - Revisited) : Quotient de Systématisation version révisée, composé de 75 questions. Je n'ai pas le détail de mon score.

    Le AAA (Asperger Adult Assesment), composé de 2 sous-qestionnaires :

    - Le AQ (Autisim-Spectrum Quotient) : Quotient du Spectre Autistique, composé de 50 questions. Mon score était de 29/50. 80% des sujets atteints du SA ont 32/50 ou plus.

    - le EQ (Empathy Quotient) : Quotient d'Empathie, composé de 60 questions. Mon score était de 26/80. 80% des sujets atteints du SA ont 30/80 ou moins.


    Puis à l'aide des réponses données dans tous ces questionnaires (ASDASQ, FQ, SQR, ED et AQ dans AAA), on évalue les 4 domaines suivants :
    - A) le trouble qualitatif de l'interaction sociale : mon score était de 3/5 (rempli) ;
    - B) les comportements, intérêts et activités limités, répétitifs et stéréotypés : mon score était de 1/5 (non rempli) ;
    - C) les troubles qualitatifs de la communication verbale ou non verbale : mon score était de 3/5 (rempli) ;
    - D) le trouble de l'imagination : mon score était de 2/3 (rempli).
    3 domaines sur 4 sont remplis me concernant.


    On évalue également les "prérequis" par le biais de l'entretien mené lors de la première consultation et lors de la passation:
    - les problèmes notés ci-dessus ont tous été présents pendant toute la vie (rempli) ;
    - le trouble est la cause de difficultés sociales, occupationnelles ou autres significatives sur le plan clinique (rempli) ;
    - il n'y a pas de retard de langage (rempli) ;
    - il n'y a pas de retard du développement cognitif ou dans le développement de l'autonomie, dans le comportement adaptatif (autre que dans l'interaction sociale) (rempli) ;
    - les critères pour un autre trouble envahissant du développement ou une schizophrénie ne sont pas remplis (rempli).
    Les 5 prérequis sont remplis me concernant.


    Conclusion :
    "Ainsi, même si Mme ... présente plusieurs signes cliniques dans tous les domaines qui posent habituellement problème dans le cadre d'un syndrome d'Apserger, ces signes ne sont pas assez nombreux dans le domaine des obsessions [domaine B] pour que l'on puisse conclure qu'elle présente un syndrome d'Asperger."
    Puis, plus loin :
    "Les réponses qu'elle a apportées sur les différents questionnaires de dépistage, même si on retrouve plusieurs symptômes du syndrome d'Asperger, ainsi que les observations en cours d'entretien et de passation qui révèlent un bon niveau d'adaptation sociale et de communication verbale et non verbale, ne nous permettent pas de conclure que Mme ... présente un syndrome d'Asperger."


    Pour l'anecdote, le compte-rendu écrit comporte une (énorme) coquille, car au lieu d'écrire:
    "ne nous permettent pas de conclure que Mme ... présente un syndrome d'Asperger",
    la psy a écrit :
    "ne nous permettent pas de conclure que Mme ... ne présente pas un syndrome d'Asperger"
    Probablement une erreur de copier-coller.

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  • C'est pas passé loin

    J'ai donc revu la psy spécialisée dans l'autisme pour la restitution des résultats des tests.
    Comme je le dis dans le titre de cette note, c'est pas passé loin !
    J'ai beaucoup de traits commun avec les Aspergers, à tel point que la psy s'est posé des questions et qu'elle a du étudier mon cas avec ses collègues pour être sûre de sa décision, mais je n'ai pas suffisamment de points validés pour que le couperet tombe. Je ne suis pas Asperger. Elle m'a toutefois confirmé que mes interrogations n'avaient rien de saugrenu.
    Par contre, elle a mis le doigt sur autre chose, grâce au test psychométrique, le WAIS-IV. Je suis à haut potentiel intellectuel (c'est ce qu'on appelle être surdoué ou précoce chez les enfants). C'est à dire que mon QI est supérieur à 130 (plus de 2 écarts-types de différence avec la moyenne des gens de mon âge). Elle n'a pas pu me calculer de QI globlal, car mes compétences sont hétérogènes. Mais en gros, la source de mes problème est identifiée : je pense, je réfléchis et je perçois les émotions différemment des autres, ce qui explique mes difficultés d'intégration sociale et mes problèmes anxieux divers et variés.

    Elle m'a conseillé de lire "Trop intelligent pour être heureux ? L'adulte surdoué." de Jeanne Siaud-Facchin (l'inventeur du terme "zèbre" pour les gens à HPI) ; que j'ai dévoré dans le week-end, chose rare, en général je lis très lentement.
    J'y ai surtout reconnu mon mari, qui va passer les tests lui aussi, dans quelques temps, pour savoir comme moi ce qui cloche chez lui.
    N'ayant pas eu de difficultés scolaires, je cadre peu avec les descriptions principales du livre. L'auteur y aborde beaucoup plus succinctement le cas des gens qui se sont fondus dans le moule et les spécificités des femmes. On retrouve un peu le même problème qu'avec le SA : les femmes et les petites filles passent plus inaperçues, donc  elles sont moins dépistées et donc moins étudiées.

    Pour résumer, les gens à haut potentiel intellectuel ont une intelligence différente et sont hypersensibles. Ils sont de grands anxieux. Ils ont tendance à être envahis par leurs émotions et celles des autres.
    Ils ont habituellement une trop grande empathie, ce qui tranche avec moi, qui en aurais plutôt pas assez. La psy explique mon manque d'empathie comme un mode de protection face à un (des) traumatisme(s) de mon enfance. Je lui ai dit que ça me parlait et je lui ai raconté brièvement le décès de ma sœur et mon instit perverse narcissique. Elle m'a dit qu'il était possible que je souffre d'un syndrome de stress post-traumatique (PTSD ou post traumatic stress disorder) et m'a conseillé de faire de l'EMDR.
    J'ai aussi appris que les gens à haut potentiel intellectuel sont souvent très susceptibles, perfectionnistes et ne supportent pas l'échec (tiens donc !).
    Leurs troubles anxieux et la façon dont ils sont (mal) perçus par les autres pendant leur scolarité peuvent les amener à l'échec, voire à la phobie scolaire, ce qui ne fut pas mon cas. Mais ma phobie sociale semble venir de là.

    Donc voilà, je sais ce qui cloche chez moi. Je suis un zèbre.
    Je vais pouvoir continuer à avancer mieux et de manière plus adaptée.
    Quand j'aurai digéré la nouvelle.

     

     Quelques liens sur le HPI :

    - http://www.anpeip.org/et-les-adultes
    - http://www.avancetoi.be/caracteristiques
    - http://garhp.com/fr/left/definition-le-haut-potentiel-selon-le-garhp/
    - http://planetesurdoues.fr/index.php/adultes-surdoues/sites/

     

    A l'heure où j'écris ces quelques lignes, je n'ai pas le compte-rendu de la psy sous les yeux, je ne peux donc pas mettre ici le détail des tests sur le SA, mais je le ferai dès que possible.

  • Space Oddity

    Je me pose plein de questions.
    Certes, je veux bien ne pas être Asperger et avoir en réalité plein de stigmates de mes différents phobies qui n'ont pas été traités, parce que le psy n'a jamais prêté attention à certaines de ces difficultés ; et ne m'a jamais fait faire d'exercices d'exposition pour gérer les difficultés qu'il a repérées. Mais alors que faut-il que je fasse ? Que je me retape encore 8 ans de thérapie pour espérer fonctionner correctement ?
    Où sont mes limites ? Jusqu'à où pourrai-je progresser ? 
    A ce jour, je ne suis pas autonome professionnellement. Je ne parviens pas à résoudre mes problèmes. Seule, je reste sidérée tel le lapin dans les phares d'une voiture.
    Sur le plan privé, communiquer et sociabiliser me pose problème, prendre des initiatives me pose problème, intégrer les autres dans ma vie me pose problème, m'adapter au changement me pose problème.
    Que ce soit à cause de mes peurs ou parce que j'ai un déficit des fonctions exécutives, finalement, je me demande quand-même si je suis faite pour cette planète.

  • La Planète perdue

    J'ai donc vu la psy spécialisée dans l'autisme vendredi soir avec mon mari. L'entretien a duré 1h30. Elle a posé plein de questions, elle m'a fait passer un questionnaire rapide de dépistage des troubles du spectre autistique, m'a fait raconter mon enfance, ma scolarité, mes difficultés quotidiennes. Je n'ai pas raconté la moitié de ce que j'avais prévu de lui raconter ; devant elle, j'ai presque tout oublié.
    Voilà ce qu'elle nous a dit : elle n'est pas sûre du tout pour des troubles du spectre autistique me concernant. Je lui semble trop adaptée socialement et trop à l'aise pour communiquer. Elle pense que je peux avoir un déficit des fonctions exécutives. 
    Elle m'a proposé de me revoir pour me faire passer d'autres tests de dépistage pour les troubles du spectre autistique, le haut potentiel intellectuel et le déficit des fonctions exécutives. 
    J'ai repris rendez-vous.


    Pour info :

    - le déficit des fonctions exécutives :

    "Les fonctions exécutives correspondent aux capacités nécessaires à une personne pour s’adapter à des situations nouvelles, c’est-à-dire non routinières, pour lesquelles il n’y a pas de solution toute faite.
    [...]
    Les personnes souffrant d’une atteinte du système exécutif rencontrent, au quotidien, des difficultés à s’adapter sur le plan familial, social et professionnel et à gérer des situations nouvelles."
    Source : http://www.crfna.be

    "Peu importe le niveau scolaire, on observe chez des élèves ayant des atteintes neurologiques,
    certaines difficultés d’apprentissage et comportementales liées à une dysfonction
    exécutive. Elles se manifestent souvent par :
    - Un manque d’initiative en raison d’un manque de planification pouvant être confondu avec un manque de motivation, à de la paresse.
    - Une mémoire de travail inefficace et une mauvaise gestion de l’information pouvant être confondues ou jumelées avec un problème d’attention.
    - Un manque de flexibilité cognitive pouvant être confondu avec de l’entêtement.
    - Un manque d’inhibition, de retenue des actions, du contrôle de soi, de ses pensées. "
    Source : http://blog.crdp-versailles.fr


    - le Haut Potentiel (ou Haut Potentiel Intellectuel) : relire cette note : 
    http://monautreblog.blogspirit.com/archive/2015/12/05/bref-j-ai-revu-la-psy-3061669.html




    Depuis le mois de septembre, j'avais le sentiment d'avoir trouvé ma tribu, mon ethnie, ma planète, mes semblables. Ça collait, ça m'allait bien, c'était confortable. J'étais soulagée. Soulagée de pouvoir enfin me dire "c'est normal que tout soit si difficile". Soulagée de comprendre, de voir enfin tout faire sens.
    Et voilà que tout est remis en question.
    La journée d'hier vu éprouvante. J'étais complètement perdue, déçue, effrayée et angoissée.
    Aujourd'hui, ça va mieux. L'orage émotionnel est passé.
    Aujourd'hui, je me sens tel Ulysse 31, après que le chemin de la Terre a été effacé de la mémoire de Shyrka, errant dans l'Univers à la recherche de sa planète. 







    Pour les fans, ce monsieur a réenregistré la BO de Ulysse 31, et c'est cool de la réécouter : 
    http://www.parallax.fr

  • Bref, j'étais sur le cul.

    N'étant pas très convaincue par l'aide que pourrait m'apporter le psy, dans la mesure où il ne semble pas très au fait de ce qu'est le syndrome d'Asperger (SA) chez la femme, et surtout dans la mesure où je ne souhaite pas recommencer à être suivie par lui, j'ai décidé de retourner voir la psychologue qui m'avait suivie après que j'ai rompu avec le psy, celle qui est formée à l'ACT. Avec elle, j'avais bon espoir d'avoir de l'aide concrète, une fois qu'elle aurait cerné ma demande.
    J'y suis allée avec mon mari, parce qu'à deux, c'est plus facile d'expliquer ce qui me (nous) fait penser que je suis Asperger. 
    Je m'étais préparée à cette consultation, j'avais répété mentalement mon argumentaire, j'avais mis dans mon sac le livre de Rudy Simone et la liste de tous les trucs que j'ai observés chez moi qui me font penser au SA (j'en ai 2 pages).

    Et à ma grande surprise, elle a tout de suite acquiescé en me disant :
    "Oui, oui, c'est tout à fait possible que vous soyez Asperger. Moi je vous avais plutôt classée dans les hauts potentiels. Je ne vous en ai pas parlé, parce que je trouvais que ça n'apportait rien à la thérapie. Mais le syndrome d'Asperger, oui, c'est tout à fait cohérent. Je ne suis pas spécialisée dans ce domaine, je vous conseille d'aller voir Mme Untel qui est psychologue spécialisée dans l'autisme, elle pourra vous diagnostiquer et vous apporter des solutions beaucoup plus adaptées à vos problématiques que ce que je ne le ferais."
    Les bras m'en sont tombés.

    Après m'être remise de mes émotions, j'ai (re)cherché ce que c'était que le haut potentiel. J'avais lu plein de trucs là-dessus quand j'ai fait mes recherches sur le SA, mais là du coup, tout était devenu confus.
     
    Alors le haut potentiel (HP), ou haut potentiel intellectuel, c'est ce qu'on appelait autrefois être "surdoué". Voilà des sites qui l'expliquent très bien :
    http://www.adulte-surdoue.org/2011/videotheque/quand-c%E2%80%99est-la-psychiatrie-qui-revele-le-haut-potentiel-dr-perrine-vandamme/
    http://www.douance.be/douance-ahp-caracteristiques.htm
    http://garhp.com/fr/left/definition-le-haut-potentiel-selon-le-garhp/

    Je ne m'y reconnais pas, et d'ailleurs, j'y reconnais beaucoup plus mon mari.
    Ce qui fait que la psy y a pensé, je crois que c'est le perfectionnisme et l'intransigeance envers soi (je cite) :
    "L’anxiété semble quasi constante chez le sujet à HP, liée entre autre à un pseudo-perfectionnisme. Toute son échelle de valeurs est en effet biaisée dans la mesure où, pour le sujet à HP, la norme, c’est la perfection.
    L’anxiété sociale et relationnelle sera aussi communément retrouvée, car le sujet à HP non détecté n’a souvent pas conscience de son décalage par rapport à la moyenne, et aura tendance, surtout pour les femmes, à s’accorder peu de valeur.
    Ce manque d’estime de soi, associé à une hypersensibilité émotionnelle (qui semble aussi très commune), seront des facteurs favorisants de décompensations dépressives."
    En tous les cas, c'est la seule chose que je trouve me correspondre.
    J'aurais du demander à la psy pourquoi ce diagnostic de HP. Je n'ai pas eu le réflexe, et quand j'ai eu envie de poser la question, nous parlions déjà d'autre chose, et je n'ai pas osé. Comme d'hab.

    Du coup, je me demande si je vais poursuivre la démarche auprès du CRA.
    J'en ai parlé avec la psy, en lui expliquant mes interrogations : ai-je vraiment intérêt à avoir un diagnostic officiel du CRA, dans la mesure où je suis profession libérale et où je dépends des médecins de mon assurance prévoyance professionnelle et de mon assurance de crédit pour fonctionner en cas d'arrêt maladie ou d'invalidité. Je ne suis pas sûre que les médecins des assurances soient très au point sur le SA et j'ai peur qu'ils s'en servent de prétexte pour ne pas m'indemniser sur une pathologie qui n'aurait rien à voir, comme ils ont un peu tendance à faire. La psy m'a conseillé de poser la question à sa collègue spécialisée dans l'autisme. D'autant que le CRA a d'autres chats à fouetter, mon cas ne représente pas une urgence diagnostique et je risque d'attendre longtemps pour être vue.

     

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  • Aspie ou pas Aspie ?

    Depuis quelques temps, je me pose des questions sur ce que je suis.
    A la suite de la note du 15 août, un lecteur fidèle de ce blog (il se reconnaîtra) m'a demandé si j'avais exploré la piste du syndrome d'Asperger pour expliquer mes difficultés.
    [Le syndrome d’Asperger est une forme légère d'autisme, sans retard mental, ni retard de langage, mais avec des difficultés de communication, des difficultés dans les relations sociales et une tendance à avoir des comportements et des centres d'intérêts limités et obsessionnels. Les gens atteints du syndrome d'Asperger se donnent le surnom d'Aspie.]
    A quoi j'ai répondu "oui, de nombreuses fois, mais ce que j'en ai lu ne m'a jamais autorisée à penser que je pouvais avoir le syndrome d’Asperger."
    Et puis ça m'a trotté dans la tête. Alors je me suis mise à relire des choses sur ce syndrome et je suis tombée sur des tests de dépistage qui m'ont tous située soit dans le spectre Asperger, soit juste en lisière. J'ai ensuite cherché des blog d'Aspies, pour voir si je ne m'y reconnaitrais pas.
    Mon mari s'était posé la question pour lui il y a quelques temps, après qu'une connaissance lui ai demandé s'il n'était pas Asperger. J'en avais lu un peu et m'était dit que mon mari en avait certains signes et moi d'autres, à nous deux nous faisions le parfait Aspie. Je suis retournée sur ce blogs et je suis tombée sur celui-ci http://emoiemoietmoi.over-blog.com/ . J'ai énormément de points communs avec cette jeune femme. Je ne sais pas si cela fait de moi une Aspie, mais c'en est très troublant. Sur certains aspect, on dirait moi il y a quelques années, avant ma TCC. J'avais d'ailleurs un blog à cette époque avec des articles qui ressemblent énormément à certains des siens.
    Et puis j'ai appris aussi que les femmes Asperger sont très difficilement diagnostiquées et diagnostiquables car le tableau clinique du syndrome est basé uniquement sur la description de sujet masculins. Le syndrome s'exprime assez différemment chez les femmes.
    Pour être diagnostiqué, il faut faire appel à un Centre de Ressource sur l'Autisme. Il n'y a que dans ces structures qu'on est sûr d'être pris au sérieux. En effet, les psys mal informés ont tendance à dire des trucs du genre : "Vous ? Autiste ? Impossible, vous me regardez dans les yeux. Soyons sérieux !".
    J'ai donc décidé de contacter le CRA de ma région.
    Ils m'ont répondu : pour passer les tests diagnostiques, il me faut une demande de mon psychiatre.
    Il va donc falloir que je retourne voir mon psy d'avant. Aïe. Pour lui annoncer que je pense que je suis peut-être Asperger et que j'ai besoin de lui pour me faire diagnostiquer. Espérons qu'il ne me rit pas au nez.
    Je ne sais absolument pas ce qui sortira de ces tests diagnostics. Mais depuis que je me dis qu'il est possible que je sois Asperger, je revois ma vie sous un autre angle, avec des explications pour toutes mes difficultés et c'est, je dois l'avouer, un très profond soulagement. Je ne suis/serais plus cette fille normale qui foire à peu près tout, mais je suis/serais une Aspie qui a réussi à faire plein de trucs.
    Mon mari, qui pense que j'ai 70% de chances d'être diagnostiquée Asperger, a peur que, si c'est le cas, je cesse de faire des efforts pour mieux communiquer et me sociabiliser. Je lui ai répondu que je ne cherche pas à arrêter de progresser, mais à trouver du sens à mes problèmes.
    En attendant, cela me permet d'être encore plus bienveillante et compatissante envers mes angoisses, mes difficultés de communication et mes bizarreries. Je me dis que si je ne suis pas diagnostiquée Asperger, j'aurais au moins vécu un peu en paix avec moi-même cette parenthèse pendant laquelle je me suis crue Asperger.

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  • Août 2015

     

     

    Longtemps que je n'ai rien écrit.

    Je nage actuellement dans des eaux saumâtres [en fait, je pensais que saumâtre, c'était comme glauque, un nom de couleur, mais non, rien à voir, c'est plutôt d'ailleurs un goût qu'une couleur. Du coup, l'eau saumâtre, c'est une bonne image. On nage, on avale un peu d'eau en nageant, l'eau n'est pas bonne, on la recrache et on avance].
    C'est pas simple, mais je nage, je ne coule pas.
    Ce qui fait que je ne coule plus, comme avant, c'est que maintenant je partage mes angoisses. Je n'ai plus à gérer le problème + le fait de ne jamais avoir parlé du problème à mon mari "et-qu'est-ce-qu'il-va-dire-quand-il-va-l'apprendre-c'est-une-catastrophe-j'ai-trop-peur-j'ai-trop-honte". Du coup, ça va nettement mieux.

    Pour réussir à ne plus fuir devant l'anxiété, il y a un truc qui m'a beaucoup aidée, outre les 8 ans de thérapie, je vous le donne en mille, la MÉDITATION.
    Oui, je sais, je ne parle plus que de ça. Mais en même-temps mes psys m'ont lâchée, donc je n'ai pas grand chose d'autre sur quoi parler. 
    J'ai trouvé un nouvel auteur, Fabrice Midal, qui a fait des CDs de méditation de pleine conscience et de bienveillance. La méditation de bienveillance se rapproche un peu de l'auto-compassion, c'est en cela que ça m'intéresse.
    Le livre de Kristin Neff m'a fait beaucoup de bien aussi.

    Donc, pour résumer, je reste une personne anxieuse, mais qui se gère dans la douceur.

    Il me reste tout-de-même deux gros points noirs sur lesquels travailler. La peur du jugement de mon mari (et de lui exclusivement, les autres m'en fous) et mon incapacité à me faire des amis.

    Le premier point me pourrit bien mon quotidien. En fait, plus que "la peur du jugement de mon mari", si j'étais honnête, je dirais "la peur de mon propre jugement sur moi-même, que je projette sur mon mari". Dès que je lève le petit-doigt, je m'imagine que mon mari va critiquer ce que je fais. Malgré le fait que très souvent, la prophétie ne se réalise pas, je continue. Avant, ça m'empêchait de faire beaucoup de choses. Aujourd'hui, je fais les choses et je m'angoisse. Y a du mieux. Au cours de mes méditations, j'ai compris que les critiques qui sont formulées à ce moment là, et attribuées à mon mari de manière tout-à-fait irrationnelle, sont formulées par une seule personne : moi. Qui est le critique le plus sévère ? Moi. C'est en cela que le travail sur la bienveillance et l'auto-compassion me fait du bien : quand je me rends compte que je me critique, je change de point-de-vue pour adopter celui de la compassion et du réconfort. Ce n'est ni aisé, ni naturel comme démarche, d'ailleurs il n'est tout simplement pas aisé de se rendre compte qu'on est en train de s'auto-critiquer, mais d'après les psys qui préconisent cette démarche, ça porte ses fruits à long terme.

    Concernant le second point, il s'agit d'un constat, fait par mon mari depuis fort longtemps et par moi depuis quelques jours, après qu'il me l'ai rabâché une énième fois (je dis "rabâché" parce que c'est ce que je pensais jusqu'à ce que je sois émue par ce constat), qui m'attriste et pour lequel je ne sais absolument pas quoi faire. Je n'ai pas d'amis dans ma région. J'ai les amis de mon mari. Mes amis à moi sont loin, parce que notre amitié date d'il y a longtemps et nous avons pris des chemins différents depuis. La dernière fois que je me suis fait un ami (si je ne considère pas mon mari comme un ami), ça remonte à 2002. 
    J'avoue n'avoir absolument aucune idée de comment je devrais m'y prendre pour me faire des amis si je me retrouvais seule du jour au lendemain. Je n'ai pas d'activité extra-professionnelle, je ne sors pas, les seules personnes que je vois sont les amis de mon mari. En réalité, les années de thérapie ne m'ont absolument pas changée sur ce point. Je m'en sens incapable, telle Sheldon Cooper ou le Sherlock Holmes interprété par Benedict Cumberbatch. Jusqu'à il y a peu, ça me laissait indifférente, mais aujourd'hui, je me dis que, tout-de-même, c'est dommage.

    Tout ça m'interroge. Est-ce qu'on peut changer vraiment ? Est-ce qu'on doit vouloir absolument changer ?

     

     

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