Les tests de dépistage des Troubles du Spectre Autistique
Alors voici le détail des tests de dépistage des Troubles du Spectre Autistique que j'ai passés.
Le ASDASQ (Autistic Spectrum Disorders in Adult Screening Questionnaire) : passé lors de la première consultation, il est composé de 9 questions, un score est de 6 ou plus doit conduire à des investigations plus poussées. Mon score était de 6.
Les investigations plus poussées, passées lors de la séance de passation, étaient donc :
Le FQ (Friendship Questionnaire) : Quotient Amitié et Relations, composé de 35 questions. Je n'ai pas le détail de mon score.
Le SQ-R (Systemizing Quotient - Revisited) : Quotient de Systématisation version révisée, composé de 75 questions. Je n'ai pas le détail de mon score.
Le AAA (Asperger Adult Assesment), composé de 2 sous-qestionnaires :
- Le AQ (Autisim-Spectrum Quotient) : Quotient du Spectre Autistique, composé de 50 questions. Mon score était de 29/50. 80% des sujets atteints du SA ont 32/50 ou plus.
- le EQ (Empathy Quotient) : Quotient d'Empathie, composé de 60 questions. Mon score était de 26/80. 80% des sujets atteints du SA ont 30/80 ou moins.
Puis à l'aide des réponses données dans tous ces questionnaires (ASDASQ, FQ, SQR, ED et AQ dans AAA), on évalue les 4 domaines suivants :
- A) le trouble qualitatif de l'interaction sociale : mon score était de 3/5 (rempli) ;
- B) les comportements, intérêts et activités limités, répétitifs et stéréotypés : mon score était de 1/5 (non rempli) ;
- C) les troubles qualitatifs de la communication verbale ou non verbale : mon score était de 3/5 (rempli) ;
- D) le trouble de l'imagination : mon score était de 2/3 (rempli).
3 domaines sur 4 sont remplis me concernant.
On évalue également les "prérequis" par le biais de l'entretien mené lors de la première consultation et lors de la passation:
- les problèmes notés ci-dessus ont tous été présents pendant toute la vie (rempli) ;
- le trouble est la cause de difficultés sociales, occupationnelles ou autres significatives sur le plan clinique (rempli) ;
- il n'y a pas de retard de langage (rempli) ;
- il n'y a pas de retard du développement cognitif ou dans le développement de l'autonomie, dans le comportement adaptatif (autre que dans l'interaction sociale) (rempli) ;
- les critères pour un autre trouble envahissant du développement ou une schizophrénie ne sont pas remplis (rempli).
Les 5 prérequis sont remplis me concernant.
Conclusion :
"Ainsi, même si Mme ... présente plusieurs signes cliniques dans tous les domaines qui posent habituellement problème dans le cadre d'un syndrome d'Apserger, ces signes ne sont pas assez nombreux dans le domaine des obsessions [domaine B] pour que l'on puisse conclure qu'elle présente un syndrome d'Asperger."
Puis, plus loin :
"Les réponses qu'elle a apportées sur les différents questionnaires de dépistage, même si on retrouve plusieurs symptômes du syndrome d'Asperger, ainsi que les observations en cours d'entretien et de passation qui révèlent un bon niveau d'adaptation sociale et de communication verbale et non verbale, ne nous permettent pas de conclure que Mme ... présente un syndrome d'Asperger."
Pour l'anecdote, le compte-rendu écrit comporte une (énorme) coquille, car au lieu d'écrire:
"ne nous permettent pas de conclure que Mme ... présente un syndrome d'Asperger",
la psy a écrit :
"ne nous permettent pas de conclure que Mme ... ne présente pas un syndrome d'Asperger"
Probablement une erreur de copier-coller.
Commentaires
reBonsoir,
à la lecture de ton article, j'ai de + en + le sentiment que cette psy en est restée au DSM IV ...
Dans le V, on ne parle plus de syndrome d'Asperger, mais de TEDSDI (Trouble Envahissant du Développement Sans Déficit Intellectuel _ ouf).
Quant au "bon niveau d'adaptation sociale et de communication verbale et non verbale", il ne faut pas oublier que ce sont des choses qui peuvent s'apprendre, d'autant plus facilement que l'on est HPI !
Il reste un seul argument qui amha, est difficile à contrer :
"- B) les comportements, intérêts et activités limités, répétitifs et stéréotypés : mon score était de 1 sur 5"
mais il existe un nouveau trouble ds le DSM V le "trouble de la communication sociale" (cf par exemple cet article :
http://www.psychomedia.qc.ca/autisme/2014-01-28/dsm-5-trouble-du-spectre-de-l-autisme-trouble-de-la-communication-sociale
Donc, il serait peut-être intéressant d'avoir le pt de vue d'un(e) psy au courant de ces derniers éléments.
Bon courage pour la suite de ton parcours (mais il me semble que tu ne manques ni de courage ni de persévérence)
Alain
Elle connaît le DSM V, c'est une des premières choses dont elle m'a parlé quand je l'ai appelée la toute première fois pour prendre rdv pour la première consultation. Elle est au courant de la nouvelle classification. Et je pense qu'elle n'a rien oublié en posant mon diagnostic. C'est une spécialiste de l'autisme et du syndrome d'Asperger. C'est même LA spécialiste régionale. Elle passe une bonne partie de son temps à évaluer des enfants et des adultes suspectés d'autisme. Elle est largement plus compétente que n'importe quel psychiatre qui n'a pas été formé pour cela ou que moi avec mon autodiagnostic. Tout ça pour dire qu'on ne peut pas demander à rencontrer LA spécialiste et ensuite refuser son diagnostic. Ca n'a pas de sens. Dans ce cas, autant se contenter d'un autodiagnostic et ne pas aller plus loin dans la démarche.
Elle m'a dit à l'issue de la première consultation ce que tu dis sur le continuum du spectre autistique, mais qu'à un moment il faut bien trancher : ou on l'est, ou on ne l'est pas. Elle avait trouvé que je n'avais pas assez de signes au cours du premier entretien, elle m'avait dit "j'aimerais bien que tous mes Aspergers soient comme vous" ; cela a été confirmé par les tests.
Donc non, je n'irai pas quémander un diagnostic d'Asperger chez tous les psys de la région :D