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Thérapie : les séances - Page 3

  • Juillet 2013

    Au cours de cette séance, nous avons reparlé de ces moments où mon mari me parle comme à un enfant. Le psy m'a expliqué que la PNL (programmation neuro linguistique) décrit 3 positions : la position d'enfant, celle de parent et celle d'adulte. Quand on me parle comme à une enfant, on me met en position d'enfant. La position d'adulte est celle qui permet une relation d'adulte à adulte.
    Je lui ai dit qu'un jour, j'ai acheté un bouquin de PNL, sans jamais l'avoir lu, n'étant pas sûre de la valeur scientifique de la PNL. Il m'a conseillé de lire ce livre, il y aura des choses à prendre, même si ce n'est pas validé scientifiquement.
    Là-dessus, je lui explique que j'ai constaté que je me mettais régulièrement en position d'enfant vis à vis de mon mari et que, du coup, je le mets en position de parent, ce qui crée un déséquilibre dans le couple. J'ai besoin de son approbation pour tout un tas de choses et, si je ne l'ai pas, je suis capable de faire les choses en cachette, comme un enfant. Le psy à trouvé cela très intéressant. Il m'a dit que, plutôt que l'approbation, c'est le conseil que je dois rechercher dans une relation d'adulte à adulte. Il m'a dit également que cela lui permettait de comprendre des choses que je lui avais dites auparavant sur mon manque d'initiative. Sans plus détailler, il m'a demandé de faire la liste de ces situations pour la prochaine fois.

  • Juin 2013

    Au cours de cette séance, nous avons encore parlé du fait que mon mari s'adresse parfois à moi comme à une ado. J'en ai parlé à mon mari. Il a pas mal cogité à ce sujet. Pour lui, le problème vient de mon attitude : il me parle comme cela parce que j'ai une attitude d'ado. De mon point de vue, c'est bien évidemment le contraire. J'agis en passive-agressive parce qu'on me parle mal.
    J'ai donné un exemple au psy, dans lequel à ses yeux il est clair que j'ai raison. J'en ai reparlé après coup à mon mari. Nous avons reconstitué la scène, et il s'avère que c'est bien mon attitude qui fut le point de départ : on me parle, je réponds sans regarder l'interlocuteur (les mauvaises habitudes de la phobie sociale sont si difficiles à perdre) et là ça démarre : on me répond "mal" selon mon point de vue, donc j'agis "mal" en contrepartie (là, c'est la passive-agressive qui s'exprime) et c'est le cercle vicieux qui démarre.
    En fait, je pense que c'est cette version qui est juste. Il faudrait que je corrige ma façon de m'adresser aux autres, mais il faudrait aussi que les autres se rappellent que j'ai des difficultés à communiquer clairement et arrêtent de prendre mal ce que je fais mal.

    Et là, je suis assez contente de ma conclusion, pour une fois, je ne m'accable pas de tous les maux.

  • Chez le psy

    Dans la salle d'attente du psy, une femme pleure, assise à côté de moi. Elle sursaute au moindre bruit. Ça me fait de la peine. Je me revois, dans la même situation, il y a quelques années. Mais retenant mes larmes. Je ne pleure jamais en public.
    Je ressens une profonde empathie pour elle, et de la compassion. On est nombreux, dans cette salle d'attente, alors je ne lui dis rien, et je baisse le nez sur mon smartphone...

  • Avril 2013

    Au cours de cette séance, nous avons continué à travailler sur le fait que mon mari, parfois, me parle comme à une ado.
    Je ne l'accepte pas, seulement, je ne parviens pas à exprimer mon refus. J'ai d'autant plus de mal à l'exprimer quand le contenu de la remarque est légitime.
    Le psy m'a dit qu'il y a quand-même de l'acceptation de ma part, sinon je lui en aurais parlé depuis longtemps. C'est pas faux.
    La meilleure façon pour faire changer cela, c'est de faire prendre conscience à mon interlocuteur qu'il ne me parle pas comme à un adulte. D'en parler, quoi. Ça m'évitera de réagir comme une ado (me vexer, bouder) et ainsi rester dans le cercle vicieux.
    Le psy m'a redit en me disant au revoir "Arrêtez d'être une petite fille".


    Depuis que je cogite sur ce sujet, des souvenirs remontent de ces dernières années, dans lesquels mon mari me parle, en effet, comme à un enfant, mais je ne manifeste pas ma désapprobation. Enfin, si, mais sur le mode passif-agressif : "je ne dis rien, mais je me venge". Par exemple, je ne réponds pas quand mon mari m'appelle sur un ton qui ne me plaît pas. Pas très constructif et surtout pas efficace : la personne en face n'a jamais su pourquoi je n'ai pas répondu, et en plus cela a déclenché un conflit.


    Nous avons également évoqué le fait que mon mari me reproche de n'être à l'initiative de rien, notamment en terme de loisirs. Le psy m'a dit, et mon mari et moi en étions déjà bien convaincus, que c'était tout à fait normal, vu nos différences d'emploi du temps, que nous ayons des envies différentes. Moi, le week-end et le soir, j'ai envie de me reposer tranquille chez moi. Lui a besoin de sortir et voir du monde. Par contre, ce qui n 'est pas normal, c'est que je prétende n'avoir envie de rien. Le psy m'a dit s'être fait avoir et m'avoir crue quand je disais ne pas avoir d'envie. Ce n'est pas le cas, j'ai envie de me reposer, de récupérer. Ce n'est pas un manque d'envie. C'est un manque d'affirmation de cette envie de me reposer. Il faut que j'affirme mes envies.
    C'est ce que me dit mon mari depuis qu'on se connaît. Je vais peut-être finir par y arriver.

  • Mars 2013

    Au cours de cette séance, j'ai cité les phrases que j'avais notées durant le mois qui vient de s'écouler : les phrases qui me vexent, me blessent dans mon amour propre, que je ne supporte pas et qui me font dire que je suis hypersensible à la critique.
    Elles ont un point commun, je l'avais vu, mais je m'étais dit que c'était trop gros ou trop simple pour que ce soit ça.
    Le psy me l'a donné :
    Le psy m'a dit : "On vous parle comme à un enfant, plus exactement, comme à une adolescente."
    J'ai répondu : "Alors c'est normal que ça me vexe ?"
    Le psy : "Oui, que cela vous vexe ou quelle que soit la forme que prend votre réaction. J'irai même plus loin, c'est insupportable. Vous n'avez pas à supporter qu'on s'adresse à vous comme à une enfant ou une adolescente."
    Moi : "Qu'est-ce qu'il faut que je fasse alors ?"
    Le psy : "Que font les adolescents ?"
    Moi : "Une crise d'adolescence ?"
    Le psy : "Voilà, il faut que vous grandissiez. Mais la première chose que vous devez faire, c'est vous demander pourquoi vous acceptez qu'on vous parle comme cela. Ensuite, vous vous demanderez comment faire pour que cela cesse. Cela va provoquer du remous dans votre vie, attendez-vous à ce que ça ne soit pas facile."




    Gloups.



  • Février 2013

    Au cours de cette séance, le psy m'a fait parler de ce sentiment de peur d'être humiliée.
    Il m'a demandé s'il y avait un sentiment de honte. Il n'y en a pas. La honte, c'est quand on se sent coupable de quelque chose, ce n'est pas le cas. Il s'agit plutôt de vexation, de blessure d'amour propre.
    Il m'a fait citer des phrases qui me provoquent cette vexation. Il voit un point commun entre ces phrases, je ne l'ai pas vu. Il m'a demandé de noter ces phrases et de réfléchir à leur point commun, comme nous avions procédé pour trouver le postulat de ma phobie sociale.

  • Janvier 2013

    Le psy m'a fait parler de mes souvenirs d'humiliation pendant l'enfance. J'ai beaucoup pleuré. J'ai raconté des choses que j'avais toujours évité de raconter.
    Devant ma douleur, le psy a suggéré que nous continuions à parler de cela tant que je n'ai pas tout vidé mon sac. Ce ne sont pas des événements si dramatiques ou violents, c'est la façon dont je les ai vécus qui est douloureuse.

  • décembre 2012

    Au cours de la séance du mois de décembre, nous avons reparlé de mon hypersensibilité à la critique. Nous avons établi que lorsque cela se manifeste, la chose dont j'ai peur, c'est d'être humiliée.

    J'avais déjà compris cela grâce au livre "50 exercices pour s'affirmer" de Philippe Auriol et Marie-Odile Vervisch. A l'issue de l'exercice n°8 "S'affirmer ça peut vous faire peur", la peur d'être humiliée passe devant celle d'être rejetée et celle d'être ignorée.

    Le psy m'a demandé de chercher dans mes souvenir un ou des évènements traumatisants de la petite enfance au cours de laquelle j'aurais été humiliée. Je ne me souviens que de mon institutrice de CP-CE1 qui pratiquait beaucoup l'humiliation des élèves. Le psy dit que le souvenir que je lui ai raconté ne suffit pas, de chercher encore. Je lui raconté un épisode (dictée épinglée dans le dos, je devais faire le tour de la salle de classe pour bien montrer à mes petits camarades combien j'avais fait de fautes), mais peut-être n'a-t'il pas compris qu'elle le faisait en permanence. Je ne sais plus si je lui ai raconté d'autres souvenirs ou non.
    Je ne vois pas de quel autre évènement il pourrait s'agir. Il faudrait que je demande à mes parents et à mes frères s'ils ont le souvenir de quelque chose.

    J'ai trouvé une définition intéressante de l'humiliation dans laquelle je me retrouve sur le site Auto-Développement de la psychologue Michelle Larivey :

    Des exemples

     1.   Il m'a humilié publiquement en révélant ce secret de famille.
     2.   J'ai été humilié d'échouer alors que je pensais obtenir la première place.
     3.   Cela m'a humilié de devoir lui faire des excuses.
     4.   Les prisonniers ont subi des traitements humiliants.

    Qu'est-ce que l'humiliation ?

    L'humiliation n'est pas une émotion. C'est une blessure à l'amour-propre, plus particulièrement un accroc à l'image que l'on veut donner de soi-même. L'humiliation nous est infligée par un autre ou par nous-mêmes. Elle est habituellement accompagnée par un sentiment de honte. Elle déclenche souvent de la colère ou de la révolte.

    À quoi sert l'humiliation?

    Être humilié est le signe que nous n'assumons pas la situation. Ce refus peut s'expliquer par la peur d'entacher notre image, comme dans les trois premiers exemples. Exemple 1: je suis mortifiée de devoir subir le jugement des autres concernant ma situation familiale car j'en ai honte. Exemple 2: je suis fâché car mon image de moi va souffrir de ma piètre performance. Exemple 3: selon mes valeurs, je me suis abaissé à faire des excuses.

    L'humiliation déclenchée par la crainte d'entacher notre image nécessite la présence d'un public. Elle provoque alors un sentiment de honte.

    Dans d'autres cas, comme celui du dernier exemple, l'humiliation a peu à voir avec la réactions des autres. Elle provient du fait que ce que nous subissons est dégradant à nos propres yeux. C'est le cas de l'humiliation subie alors que nous sommes en situations d'impuissance. Ce n'est pas la honte qui prédomine alors, mais la colère ou la révolte, généralement retenues ou dissimulées à cause des risques qu'entraînerait une réaction ouverte. Cette inhibition volontaire contribue à rendre l'expérience encore plus humiliante en faisant de nous les complices silencieux de l'expérience révoltante et dégradante.


    Bref, humiliation publique (salle de classe) + manque d'affirmation = honte très forte et sentiment d'impuissance, peut-être avec colère rentrée, mais je ne m'en souviens pas, je pense que je m'en souviendrais si c'était le cas.
    La colère rentrée, c'est plutôt ce que je ressens actuellement quand on me fait une remarque que je prends mal (c'est à dire dès qu'on me fait une remarque).

    Un texte très intéressant sur la honte à lire ici aussi.

    En tous les cas, le psy a compris que ce phénomène est omniprésent et me pourrit la vie, et ça, ça va m'aider.

  • Novembre 2012

    Je suis arrivée à cette séance la mine un peu renfrognée par l'incompréhension de la séance précédente.
    Mon mari m'avait incitée à revenir sur ce qui s'y est dit. J'ai réussi à le faire. C'est la première fois, depuis que je vois ce psy, que j'arrive à oser revenir sur ce qui s'est dit à une séance précédente, alors que ce n'est pas la première fois que j'en ai ressenti le besoin.

    Nous nous sommes donc expliqués sur ce désaccord.
    J'avais refusé l'achat d'un objet de loisir à mon mari. Nous nous étions pris la tête sur le pourquoi de ce refus. J'en étais arrivée à la conclusion qu'il s'agissait plus de lui exprimer ma frustration, que de faire attention au budget. Le psy, lui, pensait qu'étant donné ma situation financière, il était souhaitable de refuser cet achat. Ce en quoi il n'a pas tort, mais je n'ai pas refusé pour cette raison-là.
    "De quoi êtes-vous frustrée ?" m'a-t'il donc demandé. De tout un tas de choses que je ne fais plus, parce que j'évite des situations potentiellement conflictuelles.
    "Des exemples ?" m'a-t'il demandé. Par exemple, je ne regarde plus de films. Parce que quand je regarde un film, il arrive fréquemment que je m'endorme devant. Mon mari s'en rend compte et me fait généralement une réflexion du genre "T'as bien dormi ?" à la fin du film. Réflexion que je prends très mal, donc conflit. Du coup, je ne regarde plus de film, ça me permet d'éviter ce genre de réflexions.
    Le psy m'a dit qu'il fallait que je trouve pourquoi ce genre de réflexion était inacceptable pour moi, parce qu'à ses yeux, il n'y a rien de méchant, peut-être un peu d'ironie, mais ce n'est même pas sûr.

    Nous allons donc travailler sur ce que j'ai qualifié d'hypersensibilité à la critique et dont je parle au psy depuis 2010. Ce thème revient régulièrement au fil des notes de ce blog. En 2010, les critiques et autres réflexions me provoquaient des crises d'angoisse. Aujourd'hui, je suis plus affirmée, donc cela provoque des engueulades. Je pense qu'il s'agit d'un nœud important dans mes difficultés relationnelles. Si nous arrivons à le dénouer, quel soulagement !

  • Octobre 2012

    Lors de cette nouvelle séance, je sortais d'une prise de tête avec mon mari en rapport avec mes problèmes avec l'argent, j'en étais bouleversée. Je suis toujours bouleversée par ce genre de choses. Le psy a retourné le problème en me le présentant sous l'angle "ce n'est pas un problème psychiatrique, c'est un problème de couple. Je n'ai donc pas de conseil à vous donner, mais je vous donne mon avis en tant que personne. Vous pouvez ne pas être d'accord avec moi."
    Le psy et moi nous ne sommes pas du même avis. Il fait partie des gens qui ont du mal avec nos choix de vie (à mon mari et à moi) et qui ont tendance à penser que mon mari profite de la situation. Je ne suis pas de cet avis.
    Cette séance m'a bouleversée, jusqu'à ce que je comprenne ce qui me bouleverse : je ne suis pas d'accord avec mon psy. Après avoir compris ça, ça allait beaucoup mieux.

    A ce sujet, j'ai lu sur le site ACBS, dans la rubrique l'ACT en français, que nos comportements pouvaient être gourvernés par des règles verbales, et ce selon différentes modalités.
    Première modalité, dite la "pliance" : j'agis pour obéir : je mets mon bonnet pour obéir à maman, pour qu'elle soit contente ou qu'elle ne soit pas fâchée.
    Deuxième modalité possible : le "pistage" : j'agis parce que j'ai fait l'expérience que cette action me conduit au but recherché : je mets mon bonnet parce que je sais qu'avec je n'aurai pas froid aux oreilles.
    La dernière modalité : l' "augmentage" : j'agis parce qu'un "augmenteur" renforce l'effet de mon acte : je suis altermondialiste, j'ai un joli bonnet péruvien commerce équitable, j'ai encore plus envie de le mettre quand il fait froid.

    Et bien je pense que je fonctionne énormément sur le mode "pliance". J'ai toujours peur de déplaire, de fâcher, de décevoir. Je suis bouleversée quand mon mari exprime son ras-le-bol de ne pas me voir avancer sur une de mes problématiques. Je suis bouleversée quand mon psy exprime un avis défavorable sur mes choix de vie. J'ai peur du jugement de mes parents sur mon mode de vie et mon niveau de vie. Cela s'inscrit parfaitement dans le manque d'affirmation et ma "phobie de l'argent".

    J'apprends à accepter d'être en désaccord avec mon psy. Ca n'est pas rien.