Au cours de cette séance, j'ai exposé au psy le fruit de mes réflexions sur le "pourquoi j'ai peur".
A la séance précedente, nous avions établis que j'avais peur avec des gens connus comme avec des inconnus. Nous avions pris comme exemple le mendiant en bas de chez moi qui me demande une pièce à chaque fois qu'il me voit, quelque fois 7 jours par semaine, sans se rappeler qu'il m'a déjà demandé la veille, ni qu'il me voit tous les jours.
Le psy m'a dit qu'il ne pensait pas que j'avais peur que le type qui fait la manche en bas de chez moi ne m'aime pas. Il m'a demandé de préciser pourquoi je me sentais en difficulté face à lui. En effet, je n'ai pas peur que ce type là ne m'aime pas. Je n'ai pas non plus peur de le blesser. Ce dont j'ai peur, c'est qu'il ait une mauvaise image de moi.
Le psy m'a dit qu'il était important que nous ayons mis le doigt là-dessus, parce qu'à la séance précédente, nous étions partis dans une autre direction.
J'ai peur que les gens aient une mauvaise image de moi. J'ai peur du jugement des autres, et j'ai peur que ce jugement soit négatif. C'est vrai. Mais j'ai tenu à préciser que c'était le cas pour les gens lambda. Quand il s'agit d'intimes, j'ai peur de ne plus être aimée, d'être rejetée. Peut-être que le rejet, dans ce cas, est la conséquence de la mauvaise image de moi que mes proches peuvent avoir.
J'ai exprimé au psy mes doutes quant-à l'intérêt de continuer de voir mon autre psy. Je lui ai demandé s'il était possible que l'origine de ma dépression vienne de la phobie sociale. Il m'a répondu que c'est fort probable. J'ai dit que du coup, j'avais l'impression de prendre des anti-dépresseurs depuis des années pour rien. Il m'a répondu que j'avais besoin d'anti-dépresseurs, mais que tant que la phobie ne serait pas traitée, la dépression ne pourrait être traitée correctement. Je lui ai demandé si c'était nécessaire que je continue de voir ma psy, parce que j'ai l'impression de ne rien faire avec elle et qu'elle ne peut rien pour moi. Il m'a répondu que je ne pouvais pas arrêter les anti-dépresseurs. Je lui ai dit que si je décidais d'arrêter avec ma psy, lui pourrait bien évidemment continuer le traitement médicamenteux. Il a répondu que tout cela était prématuré, que nous étions loin d'avoir résolu le problème de la phobie. Qu'en attendant, il fallait que je continue de la voir parce qu'elle me connait bien, elle connait ma dépression et ma réponse au traitement. Le débat était clos. Pour cette fois.
Ensuite, j'ai évoqué l'idée que je pense que mes épisodes dépressifs sont liés à une situation où j'ai été rejetée. Il m'a dit que mon trouble anxieux est lié à la peur que j'ai du jugement des autres, mais qu'il est possible que la dépression soit liée à des situations de rejet.
Il m'a demandé de réfléchir à trois choses pour la prochaine fois :
- ma peur du jugement des autres,
- la peur que j'ai que ce jugement soit négatif,
- ma peur d'être rejetée, cette dernière pouvant être liée à la dépression.