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Thérapie : les séances - Page 2

  • Epiphanie

    En ce moment, avec la psy, je travaille sur mon intolérance à la critique et aux reproches (principalement venant de mon mari). Dans la sphère privée, me faire remarquer que je me trompe, que j'ai tort, que je fais une erreur, que je ne fais pas bien, pas "comme il faut", déclenche chez moi une forte réaction émotionnelle négative, que j'ai du mal à contrôler et qui m'empêche de comprendre le point de vue de mon interlocuteur, allant jusqu'à me rendre agressive et me pousser à la mauvaise foi.
    La psy me fait faire de l'exposition à l'erreur. Je choisis une erreur à commettre pour laquelle je suis sensée recevoir une réflexion ou un reproche de mon mari. Je note ce que je pense qu'il va me dire, puis je note ce qu'il m'a réellement dit et je compare le fruit de mon imagination avec le réel. 

    Elle m'a fait faire la même chose pour la prise d'initiative dans le domaine des loisirs (une demande récurrente de mon mari : je ne proposais JAMAIS RIEN, par peur d'un refus, d'une critique, d'une moquerie) : je devais proposer une sortie ou une activité par semaine, noter ce que je pensais que mon mari répondrait, noter ce qu'il a réellement répondu et comparer. Ma conclusion fut : "quelle imagination !". Depuis que j'ai fait ça, je propose régulièrement des sorties à mon mari sans me forcer et sans que la question de ce qu'il va répondre ne m'angoisse.

    Concernant les critiques, j'ai deux sortes de réactions. D'une part il y a les critiques que je vis comme des humiliations et d'autre part celles qui me vexent.

    Avec la psy, nous avons établi que celles que je vis comme des humiliations font référence aux souvenirs que j'ai d'une institutrice de CP et CE1, diagnostiquée comme perverse-narcissique par ma psy, qui aimait beaucoup humilier les élèves devant toute la classe. Ce sont les plus anciens souvenirs qui me reviennent quand je parle de ce sentiment d'humiliation.

    Par contre, je butais sur la vexation. En séance, je n'arrivais pas à trouver quels souvenirs y étaient associés. Nous avons déterminé qu'il ne s'agissait pas de subir le regard des autres, comme dans l'humiliation. La vexation, c'est quelque chose qui se passe entre moi et moi, comme si quelque chose violait un principe fondamental en interne, en quelques sortes. Le principe fondamental, c'est que je n'ai pas droit à l'erreur. La psy m'a demandé de travailler dessus pour trouver pourquoi.

    Un matin, au cours de ma séance quotidienne de méditation, j'ai donc décidé d'explorer ce sentiment de vexation. J'avais l'intuition que ça remontait à l'époque du décès de ma sœur. Je  me suis repenchée sur l'idée, que je m'étais faite, lors de mon premier épisode dépressif, à savoir : "je ne mérite pas de vivre parce que j'aurais du mourir à la place de ma sœur. Donc je dois prouver à chaque instant que je mérite bien de vivre, par conséquent je n'ai pas droit à l'erreur".
    Mais l'évocation de cette idée n'a déclenché aucune émotion chez moi ce matin-là. Or, habituellement, quand je suis dans le vrai dans ce genre d'expérience, j'ai des émotions fortes, je pleure. C'est d'ailleurs le fait que je pleure qui me fait comprendre que je suis dans le vrai. Et là, rien.
    J'ai donc poursuivi ma méditation.
    Et puis m'est revenu le souvenir de mon père, quand j'avais entre 7 et 8 ans, alors qu'il s'occupait de moi pour la première fois parce que ma mère était à l'hôpital au chevet de ma sœur, me disant de but-en-blanc quelque chose comme : "ta sœur va peut-être mourir, il faudra que tu sois gentille" (voulant dire : "il faudra que tu comprennes que ta mère ne sera pas beaucoup disponible pour toi"; la possibilité que ma sœur ait une maladie mortelle n'ayant jamais été évoquée devant moi auparavant).
    Et là, j'ai été prise de violents et incontrôlables sanglots et j'ai pensé : "voilà pourquoi je n'ai pas le droit à l'erreur, parce que mon père me l'a dit". Et j'ai pensé aussi : "tant de responsabilité sur les épaules d'un enfant !"
    Cet épisode est survenu juste après mes deux années avec l'instit perverse narcissique, durant lesquelles j'avais souffert psychologiquement. Cela me donne l'impression qu'on m'avait impartie une mission supposément temporaire et qu'on a oublié de m'en signaler la fin. Je suis restée coincée dans l'obligation d'être sage et obéissante, de tout faire bien comme il faut pour ne pas déranger les grands.


    Cette méditation fut une épiphanie pour moi.
    Il reste encore à désapprendre à penser comme ça, mais la compréhension de l'origine probable de mes problèmes me semble être un pas de géant.

  • La thérapie continue

    Comme je l'ai dit précédemment, la psy a demandé à rencontrer mon mari. Nous sommes donc venus à deux à la dernière séance en date.
    Ça a été beaucoup plus simple que ce que j'avais imaginé, comme d'habitude.
    J'ai très mal vécu l'après-coup, parce que mon mari a dit tout un tas de trucs sur ce qui le gène encore dans mes problèmes. Et à chaque fois que mon mari fait ça, ça me rend malade quelques heures après, le temps de digérer probablement, et pour quelques jours. J'ai donc mis 4 jours à avoir à nouveau envie de faire autre chose que me cacher dans un trou.
    Par contre, la psy a compris, au cours de la séance, que j'avais une sérieuse tendance à toujours ne voir que le verre à moitié vide et elle est déterminée à me faire travailler là-dessus. Ça tombe bien.

    Mais, tout-de-même, je retiens une chose positive (il y en a plus, mais il n'y a que celle-là qui me saute aux yeux) de cette séance : la psy a observé que nous ne savions ni l'un ni l'autre faire des critiques ou des reproches sur le mode affirmé et non agressif.
    Moi je ne sais pas les faire parce que ma mère (mon père aussi un peu), donc le modèle d'apprentissage, avait les mêmes problèmes que moi et donc plutôt sur le mode passif.
    Lui ne sait pas non plus les faire, parce que ses parents, le modèle, étaient plutôt sur le mode agressif et donc les reproches qu'il me fait sont agressifs.
    Ce qui explique donc pourquoi je vis très mal ses critiques. Ça ne vient pas uniquement de mon hypersensibilité à la critique. Peut-être même que je ne suis pas si hypersensible à la critique que ça. D'ailleurs, depuis ça, j'observe ses critiques et je constate effectivement qu'elles ne sont pas faites sur le modèle "affirmé", mais bien sur le modèle "agressif". Le fait que ce soit la psy qui observe ça, a légitimisé mes difficultés à accepter ses critiques et du coup, je vis beaucoup moins mal le fait de ne pas les supporter, car je me dis "ben c'est normal que ça ne te plaise pas, c'est formulé de manière agressive". Et donc, je suis moins dans le mode action/réaction quand je réponds.
    En résumé, le fait qu'on me dise  que ses critiques sont agressives m'a permis d'accepter ma réaction à la critique. J'accepte l'émotion négative que j'ai quand je reçois sa critique et donc j'arrive à ne pas suivre cette émotion, et je réponds plus calmement. C'est le principe de l'ACT.

  • Ma nouvelle psy

    Je me décide enfin à écrire à son sujet.
    Je la vois depuis le 20 octobre. Deux fois par mois.
    Elle a un diplôme de psychologue, elle est spécialisée TCC et certifiée ACT.
    Je lui ai raconté d'emblée les choses que je n’arrivais pas ou plus à raconter à mon ancien psy.
    Elle a demandé à rencontrer mon mari, le temps d'une unique séance. Ça, j'en ai rêvé plus d'une fois avec le psy.
    Elle me fait faire des exercices d'exposition, précis et cadrés, ce que n'a jamais fait le psy.
    Elle me fait travailler sur mes pensées automatiques, un peu sur ce modèle-là :

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    Elle essaie de me faire comprendre que j'ai fait énormément de travail à ce jour et que je vais beaucoup mieux que l'idée que je m'en fais, notamment sur le plan de mon rapport à l'argent. Ce qui, en soi, revient à dire que le psy n'avait pas tout-à-fait tort. Par contre, elle a bien cerné mes difficultés dans le couple.
    Bref, elle a parfaitement pris le relais du psy. J'ai eu beaucoup de chance de la trouver.

  • Septembre 2014

    J'ai revu le psy au début du mois.
    J'étais déterminée à lui (re)parler de ma "phobie de l'argent" et de ses conséquences, de toutes les dettes que j'ai contractées à cause de cela. Je voulais lui en parler pour m'attaquer à ce problème une bonne fois pour toute, avec son aide, pour que ce soit efficace et durable.
    La dernière fois que je lui en avais parlé, ça doit dater de 2012, il avait eu une réaction outrée, cela n'avait fait qu'augmenter mon angoisse, je ne lui en avais plus jamais reparlé depuis.
    Je m'étais préparée psychologiquement à tout lui raconter par le menu. Je m'étais dit que de toutes façons, soit il m'écoute sans se émettre de jugement et j'avance sur ce thème grâce à lui, soit il me refait le coup du mec choqué ou il ne m'aide pas et je change de crèmerie.

    J'ai donc tout raconté au psy. Il a admis que sa réaction non neutre était problématique. Il m'a écoutée sans s'outrer. Il a posé des questions, il s'est intéressé à mon propos. Puis à la fin, il m'a dit :
    "Il faut que vous notiez vos dépenses quotidiennement, puis que vous établissiez votre budget et que vous en parliez à votre mari. Je vous donne, mettons, 48 heures pour vous y mettre.
    Bon, on se revoit quand ? Dans 6 mois ?
    "

    Je change de crèmerie.

  • Mars 2014

    Au cours de cette séance, je ne me souviens plus de ce dont nous avons parlé.
    J'ai même d'ailleurs l'impression que plus le temps passe, moins il s'agit de psychothérapie et plus il s'agit de conversation.
    Ca me revient. Nous avons parlé de mon anxiété vis-à-vis de l'achat de mon cabinet qui approche. Le psy a dit qu'il fallait, dans la promesse de vente, une clause qui dit que mon prédécesseur ne peut pas se réinstaller à proximité du cabinet que je lui rachète. Je lui ai dit que j'avais peur de ne pas y arriver financièrement, eu égard à mon passé sur ce plan. Il a cherché à me rassurer.
    Voilà, en fait rien de passionnant avec le psy, parce que mes problèmes maintenant je les résous sans lui.

    A part ça, j'ai fini le bouquin sur l'autocompassion de Christophe K Germer. Depuis que j'essaie de mettre en pratique au quotidien, je suis plus douce avec moi-même, j'ai appris à m'auto-réconforter quand ça ne va pas, du coup je vis mieux les coups de stress. J'essaie de l'appliquer à mes vexations, ce que j'appelle mon hypersensibilité à la critique.
    Et puis dans les cas de grosse angoisse (ça m'arrive encore), je me refuse la fuite et l'évitement, je fais le point sur mes valeurs, sur la personne que j'ai envie d'être et celle que je ne veux plus être et je trouve la solution au problème.

    J'ai donc gagné en autonomie.
    Bientôt plus besoin du psy...

  • Janvier 2014

    Au cours de cette séance, j'ai évoqué des sujets sur lesquels il me semble avoir procrastiné au-delà du raisonnable.

    Cela concerne mon avenir professionnel proche.
    Je vais m'installer à mon compte. J'ai donc du solliciter ma banque. Je me suis préparée à cette entrevue et j'ai exposé mon speech à mon mari la veille du rendez-vous. Il a été effaré et effrayé de voir que je n'avais pas prévu de chiffres (prévision de chiffre d'affaires, analyse de mon activité actuelle, simulation de ma future activité) alors que j'allais voir un banquier. Il m'a dit que c'était très mauvais pour ma crédibilité. Moi, je pensais avoir suffisamment préparé l'entretien, je ne me suis pas du tout rendu-compte qu'il manquait la moitié des infos.
    A ce sujet, le psy m'a dit qu'il n'y a là rien de choquant. Je ne suis pas banquière, ce n'est pas mon métier et j'ai droit à l'erreur. J'aurais pu aller au rendez-vous, le banquier m'aurait demandé les chiffres et nous aurions convenu d'un nouveau rendez-vous, avec les chiffres. Quant-à ma crédibilité, le psy dit que ce n'est pas là-dessus que le banquier la jugerait.
    Le problème est donc plus l'anxiété d'anticipation de mon mari que ma procrastination.

    Deuxième thème de procrastination, toujours au sujet de mon projet professionnel : je dois faire faire des devis pour travaux du futur cabinet. J'avoue que là, j'ai sciemment laissé traîné parce que ça m'angoissait. Je me suis dit que si je m'y mettais en janvier, ça suffirait bien. Mon mari ne comprend pas que je ne m'y sois pas mise en novembre, pour avoir tout de prêt en janvier pour aller voir la banque pour l'emprunt. Je ne lui ai pas dit en temps et en heure que cela m'angoissait. Au final, j'aurai tous mes devis la semaine prochaine et je n'ai pas encore la promesse de vente, qui ne dépend pas de moi. Sans promesse de vente, je ne peux pas demander le crédit. Je suis donc dans les temps à l'insu de mon plein gré.
    Le psy m'a dit "Vous voyez que vous vous en sortez très bien. Ne vous dévalorisez pas. Votre mari est anxieux, ne l'oubliez pas."

    Je suis perplexe. Autant, pour le premier rendez-vous avec la banque, je suis d'accord avec le psy, et mon mari aussi avec le recul ; autant pour les devis de travaux, j'ai procrastiné sciemment. Mais peut-être que je me suis normalisée, en fin de comte, et que ma procrastination est maintenant modérée et ne m'empêche plus de fonctionner.



    Quoi qu'il en soit, j'aimerais bien ne plus procrastiner du tout, mais je crois bien qu'il va falloir faire avec l'idée que ça n'arrivera pas.

  • Décembre 2013

    Un peu de retard dans la mise à jour du blog.
    J'ai eu un accident de voiture assez conséquent début décembre. Rien de grave pour moi, juste quelques courbatures, mais voiture morte et grosse frayeur. Ça a beaucoup chamboulé le mois de décembre. J'ai un peu tout laissé en suspens. Le blog, le démarrage du groupe de paroles, mon nouveau projet professionnel, mes efforts d'affirmation dans le couple, Linecoaching (site auquel je me suis inscrite en septembre, je ne crois pas en avoir encore parlé ici, j'y reviendrai, il y a beaucoup à dire). Bref, on est en janvier et je tente de reprendre tout ce que j'ai laissé en plan.

    J'ai vu le psy le 24 décembre.
    Nous avons parlé de mon accident de voiture, de la réunion de ma famille pour les fêtes chez mes parents (ma mère a finalement réussi à nous inviter mes frères et moi, ça n'a pas été facile, il a fallu la convaincre que pour que chacun vienne, il fallait prendre le téléphone et l'inviter pour de vrai).

    Nous avons aussi parlé de ma difficulté grandissante à m'acheter des vêtements. Je ne crois pas en avoir déjà parlé ici, je ne sais plus.
    Pour situer, en décembre, j'en étais rendue à n'avoir qu'un seul pantalon que je portais en permanence (vive le sèche-linge !). C'est de l'évitement. En fait, j'ai tellement peur que mon mari n'aime pas ce que j'achète, que je n'achète plus de vêtements. Quand il m'arrive d'en choisir, voir d'en acheter sans lui et qu'il trouve que le vêtement ne me va pas, ça me rend furieuse. Le problème, c'est que j'achète des vêtements qui me plaisent et pas des vêtements qui me vont. Je ne me regarde pas, même si j'essaie le vêtement, je me contente de voir si ça me plaît, pas si ça me va au niveau teinte ou morphologie. En gros, je ne sais pas m'habiller. J'ai même fait un relooking il y a deux ans, mais je n'étais pas prête du tout et je n'en ai rien tiré, à part une grosse crise de larme qui a duré toute la matinée le lendemain.
    Avant de rencontrer mon mari, je m'habillais mal, mais je ne le savais pas. J'en ai la preuve sur les photos. J'ai eu des périodes où j'étais (mal) lookée (altermondialiste avec poncho et bonnet péruvien) et des périodes où je me fichais un peu de ce que je portais. Mon mari, lui ne s'en fout pas, il voudrait que je me mette en valeur.
    Donc, j'ai raconté au psy que je n'achetais plus de vêtements, que la dernière fois où j'en ai acheté, c'était au printemps dernier. Mon mari avait accepté de m'accompagner pour m'aider à choisir. Ça s'était bien passé. J'avais pris sur moi pour ne pas céder à la crise d'angoisse, j'avais refoulé la crise de larmes en cabine et après les emplettes. J'avais acheté le minimum pour m'habiller pour la belle saison. Ce n'était pas des vêtement qui me plaisaient forcément au premier regard, mais ils m'allaient tous bien. Nous avons réessayé de faire ça mi-décembre, lui sortait d'une angine carabinée, moi de l'accident voiture, nous étions tous deux à fleur de peau. Mauvaise idée. Ça n'a pas marché. En plus, j'avais regrossi depuis le printemps et je ne rentrais plus dans ma taille habituelle de pantalon. Je ne l'ai pas supporté. J'ai jeté la vendeuse qui essayait de me vendre la taille qui ne m'allait plus en me disant que ça allait se détendre, ou que, sinon, il fallait essayer une taille au-dessus, et je n'ai rien acheté. Sur le trajet du retour, mon mari a essayé de me consoler en me disant qu'avant, je n'aurais jamais dit à la vendeuse que son argument de vêtement qui se détend n'était pas acceptable (on n'achète pas des vêtements dans l'espoir qu'ils se déforment, lui avais-je répondu), même si je lui ai dit sur un ton inadapté, et que j'aurais acheté le pantalon trop petit.
    Le psy m'a conseillé de retenter l'expérience en prenant 1/4 de Lexomyl avant d'y aller. Pourquoi pas.

    Il m'a aussi dit que mon mari dit qu'il me faut de vêtements qui me mettent en valeur, alors qu'en réalité, il s'agit de mettre en valeur ma féminité. Il ne s'agit pas de me mettre en valeur moi, mais seulement un aspect de moi. Je ne sais pas ce que ça change, mais je suis d'accord avec ça.

    Il m'a demandé comment ça se passait sur le plan vestimentaire quand j'étais petite. Je lui ai expliqué qu'après le décès de ma sœur, j'ai été élevée avec mes deux grands-frères, en garçon manqué. D'ailleurs, l'aspect garçon manqué, "fille costaud", était beaucoup valorisé (ce qui choque mon mari). Je portais les vêtements de mes frères parce que mes parents n'avaient pas de sous, et ma mère me coupait les cheveux très court, habitude qu'elle avait prise depuis que j'étais en maternelle, car des poux étaient régulièrement partagés à l'école par d'autres enfants. Je ressemblais à un garçon. Les gens me prenaient souvent pour un garçon à l'âge de 8-9 ans. Par contre, à l'adolescence, ma mère m'a dit qu'elle aurait aimé que je m'habille en fille. Mais c'était un peu tard, les habitudes étaient prises.

    Depuis cette séance, j'ai acheté des vêtements en faisant les soldes sur internet, avec essayage devant mon mari le week-end après la réception du colis. Pas facile, mais faisable, sans Lexomyl. Ça évite de se coltiner la cohue des soldes, d'autant que pour aller faire du shopping, j'ai 1 heure et demie de voiture aller-retour.

    A part ça, le repas en famille s'est très bien passé.

    A la prochaine séance, je lui parlerai de ma procrastination.

  • Octobre 2013

    Au cours de cette séance, j'ai parlé au psy de mes progrès en matière d'affirmation dans le couple.
    Il était content.
    Il m'a demandé comment ça allait sur le plan familial. Je lui ai dit que ça allait plutôt bien. Mes deux frères, qui ne s'étaient pas vraiment parlé depuis une bonne vingtaine d'années, ont passé un week-end chez moi ce printemps, à mon initiative. Du coup, ma mère, qui devait avoir peur de nous réunir, a suggéré qu'elle aimerait que nous venions tous pour Noël, mais que, souvent nous étions déjà pris ailleurs. Je lui ai expliqué qu'il fallait qu'elle prenne son téléphone et qu'elle nous invite de vive voix, parce que nous allons là où nous sommes invités. Elle a été un peu étonnée, mais elle a acquiescé.
    J'ai aussi parlé au psy de ma découverte de l'autocompassion et de mon histoire de manque de réconfort.
    Il m'a dit "Il faut vous que vous vous achetiez un ours en peluche". J'ai répondu "J'ai deux chats". Il m'a dit "Ha oui, c'est mieux, ça ronronne".
    Il a trouvé que j'allais bien et m'a demandé si j'étais d'accord pour espacer les séances. J'ai refusé. J'ai encore des choses à voir avec lui.

  • Septembre 2013

    Au cours de cette séance, j'ai donné des exemples de situations concrètes où je me mets en situation d'enfant vis-à-vis de mon mari, en faisant des choses en cachette.
    Après analyse de mes exemples avec le psy, il s'avère que ce sont des choses pour lesquelles mon mari a exprimé sa désapprobation. Mais ce sont des choses, des situations, qui ne le concernent pas directement. Il a été intrusif en me disant c'est pas bien de - ou il ne faut pas que, ou je ne souhaite pas que tu continues de cette manière à - faire ci ou ça, comme on le dirait à... un enfant ! Une fois de plus, la situation se retourne. Mon mari m'a mise dans une position d'enfant. Et j'y ai répondu comme un enfant (faire en cachette).
    J'ai dit au psy que j'avais trouvé la solution pour ne plus avoir à faire les choses en cachette : expliquer à mon mari que cette chose que je fais, et qu'il critique, ne le concerne pas directement. Que c'est mon affaire, donc que je ferai comme je l'entends, même s'il n'est pas d'accord. Mon mari m'a entendue et a reconnu que j'avais raison.
    Il m'arrive encore parfois d'avoir le réflexe de cacher ce que je fais quand mon mari entre dans la pièce, mais, dans la seconde qui suit, mon cerveau dit "non, je ne me cache plus !".
    Le psy m'a félicitée d'avoir autant progressé.
    Il m'a demandé si j'avais fait d'autres progrès encore.
    Je lui ai raconté une engueulade avec mon beau-père. J'ai osé lui tenir tête. Il a médit sur mon mari et moi, il m'a menti éhontément. Je lui ai dit que je réfutais ce qu'il disait. Il m'a prise de haut. Je lui ai demandé de ne pas me parler comme il le faisait, parce que je n'étais pas une enfant de 8 ans. Ça n'a pas arrangé la situation entre mon beau-père et nous, mais si je n'avais rien dit, cela aurait été largement pire.
    Le psy m'a félicitée et m'a encouragée à continuer à m'affirmer.

    Je lui ai demandé pourquoi cela a mis aussi longtemps à se débloquer. Depuis toutes ces années qu'on se voit, je ne commence que maintenant à m'affirmer.
    Il m'a expliqué que nous avions d'abord travaillé sur la phobie sociale, qui était ma demande. Les problèmes d'affirmation dans le couple, il ne les a dépistés que tardivement, quand j'ai été capable de trouver ces situations anormales. Comme cela avait été dans mon comportement habituel de tout temps, au début de la thérapie, je n'en parlais pas. Il ne peut que se fier aux paroles des patients, s'il n'y a pas de demande et si rien ne transparait, il ne peut pas déterminer qu'il y a un problème.