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Thérapie : les séances avec le recul - Page 3

  • Psychothérapies désuètes

    Dans un article publié dans le New York Time, la journaliste Lori Gottlieb, nouvellement détentrice d'un diplôme de doctorat en psychologie lui permettant d'exercer la psychothérapie, déplore qu'il est de plus en plus difficile pour les psychothérapeutes de vivre de cette activité. Les clients se font plus rares. Comme le mentionnait l'American Psychological Association en 2010, rapporte-t-elle, il y a eu une baisse de 30% des interventions psychologiques entre 1990 et 2008 alors que les prescriptions de médicaments ont augmenté de façon fulgurante.

    La journaliste raconte comment, dans ses efforts pour augmenter sa clientèle, elle a pris connaissance du travail d'experts en marketing qui recommandent notamment de développer une image plus spécialisée.

    Malheureusement, répond Maia Szalavitz, journaliste en neuroscience, dans le Time. Mme Gottlieb voit la thérapie dans un mode “Woody Allen” caractérisé par des sessions interminables de psychanalyse telles que pratiquées dans les années 1950 et 1960.

    La psychothérapie n'a pas surtout un problème d'image mais de fondement scientifique, dit-elle, citant le psychologue Alan Kazdin de l'Université Yale qui estime que la plupart des traitements utilisés en pratique clinique n'ont pas été évalués par la recherche et que plusieurs des traitements dont l'efficacité a bien été démontrée (qui sont surtout développés par le courant de thérapie cognitivo-comportementale) sont très peu utilisés. Pour plusieurs personnes cherchant de l'aide pour des problèmes sérieux, dit-il, le "vieux style de psychothérapie" n'est généralement pas utile. Pour la dépression, par exemple, ruminer sur les possibles causes inconscientes (psychanalyse) de la détresse peut en fait accentuer cette dernière.

    Plusieurs approches de psychothérapie sont en effet proposées aux consommateurs et malheureusement les ordres professionnels (pour les pays qui ont de tels ordres) continuent de tolérer des approches désuètes, inefficaces et nuisibles... (imaginez... l'utilisation des tests de Rorschach pour ne citer que cet exemple est toujours admise et enseignée...). Dans un contexte où la psychothérapie deviendrait remboursée par les systèmes de santé publique (comme cela se fait déjà au Royaume-Uni et en Australie), des positions plus fermes sur les approches admissibles devront sans doute être prises par les gouvernements (comme ce fut le cas au Royaume-Uni).

    En attendant, comme dans tout domaine, il appartient au consommateur de s'informer pour identifier quelles sont les grandes approches, évaluer lesquelles peuvent être pertinentes et vérifier auprès des psychothérapeutes laquelle ils pratiquent (et quel est leur diplôme). Mais ne comptez pas sur les médias traditionnels pour éclairer votre lanterne. Ils colportent en général des visions tout à fait désuètes à la Woody Allen.




    Source

  • L’effet dodo : toutes les psychothérapies fonctionnent

    Des centaines de recherches menées depuis quelques dizaines d’années, et regroupées en synthèses d’études et en méta-analyses, ont démontré sans équivoque que la psychothérapie peut contribuer à traiter efficacement plusieurs problèmes psychologiques comme la dépression, le trouble panique, l’anxiété, les troubles de l’alimentation et divers troubles de la personnalité.

    Qui plus est, le recoupement de ces études a permis de conclure que toute psychothérapie bien menée, peu importe la technique particulière utilisée, a de fortes chances de donner de bons résultats. Cette hypothèse a été présentée pour la première fois en 1976 dans une étude intitulée Comparative studies of psychotherapies : is it true that "everybody has won and all must have prizes"? (Études comparatives des psychothérapies : est-ce vrai que « tout le monde a gagné et que chacun doit recevoir un prix »?). Le sous-titre de l’étude provient du livre Alice au pays des merveilles, de Lewis Caroll, dans lequel le dodo, l’oiseau-juge, déclare que tous ceux qui ont participé à la course ont gagné.

    L’étude concluait que toutes sortes de thérapies, très différentes les unes des autres, démontraient pourtant une efficacité comparable face à des problèmes semblables; on a alors émis l’hypothèse que des « facteurs communs » présents dans la majorité des psychothérapies pouvaient être à l’origine de ce qu’on appelle désormais « l’effet dodo ».

    Depuis, plusieurs synthèses d’études, méta-analyses et ouvrages scientifiques se sont penchées sur le phénomène, et bien qu’il reste certaines dissensions, la plupart des chercheurs conviennent aujourd’hui de la validité de l’effet dodo. On a toutefois remarqué que les diverses approches pouvaient effectivement s’équivaloir à condition qu’elles soient bona fide, une expression latine qui signifie littéralement « de bonne foi ». Pour qu’une thérapie soit bona fide, il faudrait que le thérapeute détienne au moins une maîtrise universitaire ou une formation équivalente, que le traitement repose sur des principes psychologiques valables et que le problème du client puisse raisonnablement être traité par une approche psychothérapeutique.

     

    Pourquoi ça marche?

     

    Que la majorité des psychothérapies bien menées puissent être efficaces ne signifie pas pour autant que toutes les psychothérapies soient équivalentes pour tout le monde. On a effectué beaucoup de recherches pour savoir quels pourraient être les fameux « facteurs communs » présents dans l’ensemble des psychothérapies, et dans quelle mesure ils en déterminaient le succès. La plupart des experts s’entendent aujourd’hui sur les 4 éléments qui seraient primordiaux pour prédire l’issue d’une thérapie, et sur leur importance relative :

     

    L’implication et la détermination du patient : dans une proportion de 40 %.
    La qualité de l’alliance thérapeutique entre le patient et le thérapeute : 30 %.
    La confiance en l’efficacité du traitement (incluant l’effet placebo) : 15 %.
    La spécificité de l’approche thérapeutique privilégiée : 15 %.

     

    Les facteurs communs semblent donc plus importants que les facteurs propres à une approche ou à une autre. Cela ne signifie pas que le choix de la technique soit secondaire. En effet, si celle-ci ne correspond pas aux attentes du patient, cela pourra avoir une incidence négative sur son implication personnelle, sur la qualité de l’alliance thérapeutique et sur la confiance ressentie, réduisant d’autant les chances de succès.

     

    Une étude étonnante
    Trente personnes souffrant de dépression ont été traitées par une thérapie cognitive. Le taux de succès de la thérapie a été évalué en fonction de 3 variables, l’une propre à l’approche cognitive (l’accent mis sur les liens entre les modes de pensée et la dépression), et les deux autres communes à toutes les psychothérapies : l’alliance thérapeutique et l’implication du client. On a constaté une nette corrélation entre ces deux facteurs communs et les chances de réussite de la thérapie, tandis que l’élément propre à la thérapie cognitive n’était pas un bon prédicteur de succès. Les chercheurs ont même émis l’hypothèse que de trop s’attacher à une technique particulière pouvait nuire à la qualité de l’alliance thérapeutique et à l’issue de la thérapie.

     

    Le patient

     

    L’implication et la détermination du patient : 40 %. Il semble que l’aspect le plus important de « l’implication » du client (une notion qui englobe à la fois engagement et action) soit son intention sincère de collaborer au processus thérapeutique. La bonne volonté, les efforts consentis et l’ouverture d’esprit seraient déterminants. Une étude a d’ailleurs démontré la forte corrélation entre « l’ouverture » initiale du patient et le succès à court et long termes de la thérapie.

    Dans une vaste synthèse d’études, publiée en 2003, on a constaté que le rôle du patient est déterminant pour que se constitue une bonne alliance thérapeutique. On y faisait aussi remarquer que la confiance et l’esprit de collaboration démontrés par le thérapeute peuvent avoir une influence positive sur l’implication du client. De plus, si le thérapeute explique clairement à son client que le processus exigera, de part et d’autre, de travailler avec vigueur et détermination, cela peut influencer favorablement les résultats du traitement.

    Parmi les responsabilités du patient, évoquées dans une publication de la Harvard Medical School, on mentionne qu’il doit être motivé, participer activement au traitement et être prêt à faire face à d’intenses émotions.

     

    Le lien patient/thérapeute

     

    La qualité de l’alliance thérapeutique : 30 %. On décrit généralement l’indispensable alliance thérapeutique de la façon suivante :

     

    Dans un esprit de collaboration, le client et le thérapeute s’entendent sur leurs tâches respectives, et les considèrent comme importantes et pertinentes.
    Les objectifs de la thérapie sont clairs, bien compris et endossés par les deux parties.
    Un lien affectif basé sur la confiance, l’implication, l’acceptation ainsi qu’une grande empathie de la part du thérapeute relient les deux personnes.

     

    Le Dr Michael Craig Miller, l’éditeur de la Harvard Mental Health Letter de septembre 2004, a bien résumé l’importance de l’alliance thérapeutique. Il affirme qu’elle est essentielle au succès de toute psychothérapie et, comme l’ont démontré nombre de synthèses d’études, qu’elle serait plus déterminante que n’importe quel autre aspect spécifique du traitement. La recherche démontre que plus l’alliance est forte, meilleurs seront les résultats. Toutefois, le fait que l’intervenant soit amical, ouvert ou accueillant n’est pas suffisant; le patient doit également sentir qu’il est vraiment compris et que le thérapeute est digne de confiance et tout à fait compétent.

    Dans une synthèse d’études portant sur les liens thérapeute-alliance thérapeutique, on a constaté que les principales qualités que devrait démontrer un thérapeute pour susciter une solide alliance sont d’être souple, honnête, respectueux, digne de confiance, chaleureux, intéressé et ouvert. L’utilisation de diverses techniques comme le soutien à l’expression des émotions, l’exploration et la réflexion sur le passé du patient ainsi que l’interprétation juste de ces observations contribueraient également à l’alliance.

     

    La confiance

     

    La confiance en l’efficacité du traitement (incluant l’effet placebo) : 15 %. Ce facteur dépend en partie de l’alliance thérapeutique – qui est entre autres basée sur la confiance –, mais également d’une bonne compréhension de l’approche thérapeutique. En effet, si l’on connaît bien la voie sur laquelle on s’engage, si des gens crédibles nous l’ont recommandée, si l’on s’est assuré de la compétence du thérapeute, tous ces éléments contribueront à générer une plus grande confiance. Et la recherche a démontré que cette confiance pouvait être, en elle-même, une composante de la thérapie, au même titre que la technique privilégiée.

     

    L’approche elle-même

     

    La spécificité de l’approche thérapeutique privilégiée : 15 %. Dans l’état actuel des recherches, il est difficile d’établir clairement si certaines approches thérapeutiques seraient plus efficaces que d’autres face à des affections particulières. Il se peut qu’au lieu de choisir une approche en fonction d’un problème spécifique, il soit préférable d’en rechercher une qui correspond à qui on est, à nos attentes, et même à nos convictions et à nos valeurs. Par exemple, pour un même problème de dépression, une personne désirant avant tout redevenir rapidement fonctionnelle pourrait choisir une approche cognitivo-comportementale, tandis qu’une autre de nature plus introspective, et qui voudrait en profiter pour envisager son problème dans un contexte plus vaste, pourrait se tourner vers une approche analytique.

     



    Texte complet

  • Juin 2013

    Au cours de cette séance, nous avons encore parlé du fait que mon mari s'adresse parfois à moi comme à une ado. J'en ai parlé à mon mari. Il a pas mal cogité à ce sujet. Pour lui, le problème vient de mon attitude : il me parle comme cela parce que j'ai une attitude d'ado. De mon point de vue, c'est bien évidemment le contraire. J'agis en passive-agressive parce qu'on me parle mal.
    J'ai donné un exemple au psy, dans lequel à ses yeux il est clair que j'ai raison. J'en ai reparlé après coup à mon mari. Nous avons reconstitué la scène, et il s'avère que c'est bien mon attitude qui fut le point de départ : on me parle, je réponds sans regarder l'interlocuteur (les mauvaises habitudes de la phobie sociale sont si difficiles à perdre) et là ça démarre : on me répond "mal" selon mon point de vue, donc j'agis "mal" en contrepartie (là, c'est la passive-agressive qui s'exprime) et c'est le cercle vicieux qui démarre.
    En fait, je pense que c'est cette version qui est juste. Il faudrait que je corrige ma façon de m'adresser aux autres, mais il faudrait aussi que les autres se rappellent que j'ai des difficultés à communiquer clairement et arrêtent de prendre mal ce que je fais mal.

    Et là, je suis assez contente de ma conclusion, pour une fois, je ne m'accable pas de tous les maux.

  • Chez le psy

    Dans la salle d'attente du psy, une femme pleure, assise à côté de moi. Elle sursaute au moindre bruit. Ça me fait de la peine. Je me revois, dans la même situation, il y a quelques années. Mais retenant mes larmes. Je ne pleure jamais en public.
    Je ressens une profonde empathie pour elle, et de la compassion. On est nombreux, dans cette salle d'attente, alors je ne lui dis rien, et je baisse le nez sur mon smartphone...

  • Avril 2013

    Au cours de cette séance, nous avons continué à travailler sur le fait que mon mari, parfois, me parle comme à une ado.
    Je ne l'accepte pas, seulement, je ne parviens pas à exprimer mon refus. J'ai d'autant plus de mal à l'exprimer quand le contenu de la remarque est légitime.
    Le psy m'a dit qu'il y a quand-même de l'acceptation de ma part, sinon je lui en aurais parlé depuis longtemps. C'est pas faux.
    La meilleure façon pour faire changer cela, c'est de faire prendre conscience à mon interlocuteur qu'il ne me parle pas comme à un adulte. D'en parler, quoi. Ça m'évitera de réagir comme une ado (me vexer, bouder) et ainsi rester dans le cercle vicieux.
    Le psy m'a redit en me disant au revoir "Arrêtez d'être une petite fille".


    Depuis que je cogite sur ce sujet, des souvenirs remontent de ces dernières années, dans lesquels mon mari me parle, en effet, comme à un enfant, mais je ne manifeste pas ma désapprobation. Enfin, si, mais sur le mode passif-agressif : "je ne dis rien, mais je me venge". Par exemple, je ne réponds pas quand mon mari m'appelle sur un ton qui ne me plaît pas. Pas très constructif et surtout pas efficace : la personne en face n'a jamais su pourquoi je n'ai pas répondu, et en plus cela a déclenché un conflit.


    Nous avons également évoqué le fait que mon mari me reproche de n'être à l'initiative de rien, notamment en terme de loisirs. Le psy m'a dit, et mon mari et moi en étions déjà bien convaincus, que c'était tout à fait normal, vu nos différences d'emploi du temps, que nous ayons des envies différentes. Moi, le week-end et le soir, j'ai envie de me reposer tranquille chez moi. Lui a besoin de sortir et voir du monde. Par contre, ce qui n 'est pas normal, c'est que je prétende n'avoir envie de rien. Le psy m'a dit s'être fait avoir et m'avoir crue quand je disais ne pas avoir d'envie. Ce n'est pas le cas, j'ai envie de me reposer, de récupérer. Ce n'est pas un manque d'envie. C'est un manque d'affirmation de cette envie de me reposer. Il faut que j'affirme mes envies.
    C'est ce que me dit mon mari depuis qu'on se connaît. Je vais peut-être finir par y arriver.

  • décembre 2012

    Au cours de la séance du mois de décembre, nous avons reparlé de mon hypersensibilité à la critique. Nous avons établi que lorsque cela se manifeste, la chose dont j'ai peur, c'est d'être humiliée.

    J'avais déjà compris cela grâce au livre "50 exercices pour s'affirmer" de Philippe Auriol et Marie-Odile Vervisch. A l'issue de l'exercice n°8 "S'affirmer ça peut vous faire peur", la peur d'être humiliée passe devant celle d'être rejetée et celle d'être ignorée.

    Le psy m'a demandé de chercher dans mes souvenir un ou des évènements traumatisants de la petite enfance au cours de laquelle j'aurais été humiliée. Je ne me souviens que de mon institutrice de CP-CE1 qui pratiquait beaucoup l'humiliation des élèves. Le psy dit que le souvenir que je lui ai raconté ne suffit pas, de chercher encore. Je lui raconté un épisode (dictée épinglée dans le dos, je devais faire le tour de la salle de classe pour bien montrer à mes petits camarades combien j'avais fait de fautes), mais peut-être n'a-t'il pas compris qu'elle le faisait en permanence. Je ne sais plus si je lui ai raconté d'autres souvenirs ou non.
    Je ne vois pas de quel autre évènement il pourrait s'agir. Il faudrait que je demande à mes parents et à mes frères s'ils ont le souvenir de quelque chose.

    J'ai trouvé une définition intéressante de l'humiliation dans laquelle je me retrouve sur le site Auto-Développement de la psychologue Michelle Larivey :

    Des exemples

     1.   Il m'a humilié publiquement en révélant ce secret de famille.
     2.   J'ai été humilié d'échouer alors que je pensais obtenir la première place.
     3.   Cela m'a humilié de devoir lui faire des excuses.
     4.   Les prisonniers ont subi des traitements humiliants.

    Qu'est-ce que l'humiliation ?

    L'humiliation n'est pas une émotion. C'est une blessure à l'amour-propre, plus particulièrement un accroc à l'image que l'on veut donner de soi-même. L'humiliation nous est infligée par un autre ou par nous-mêmes. Elle est habituellement accompagnée par un sentiment de honte. Elle déclenche souvent de la colère ou de la révolte.

    À quoi sert l'humiliation?

    Être humilié est le signe que nous n'assumons pas la situation. Ce refus peut s'expliquer par la peur d'entacher notre image, comme dans les trois premiers exemples. Exemple 1: je suis mortifiée de devoir subir le jugement des autres concernant ma situation familiale car j'en ai honte. Exemple 2: je suis fâché car mon image de moi va souffrir de ma piètre performance. Exemple 3: selon mes valeurs, je me suis abaissé à faire des excuses.

    L'humiliation déclenchée par la crainte d'entacher notre image nécessite la présence d'un public. Elle provoque alors un sentiment de honte.

    Dans d'autres cas, comme celui du dernier exemple, l'humiliation a peu à voir avec la réactions des autres. Elle provient du fait que ce que nous subissons est dégradant à nos propres yeux. C'est le cas de l'humiliation subie alors que nous sommes en situations d'impuissance. Ce n'est pas la honte qui prédomine alors, mais la colère ou la révolte, généralement retenues ou dissimulées à cause des risques qu'entraînerait une réaction ouverte. Cette inhibition volontaire contribue à rendre l'expérience encore plus humiliante en faisant de nous les complices silencieux de l'expérience révoltante et dégradante.


    Bref, humiliation publique (salle de classe) + manque d'affirmation = honte très forte et sentiment d'impuissance, peut-être avec colère rentrée, mais je ne m'en souviens pas, je pense que je m'en souviendrais si c'était le cas.
    La colère rentrée, c'est plutôt ce que je ressens actuellement quand on me fait une remarque que je prends mal (c'est à dire dès qu'on me fait une remarque).

    Un texte très intéressant sur la honte à lire ici aussi.

    En tous les cas, le psy a compris que ce phénomène est omniprésent et me pourrit la vie, et ça, ça va m'aider.

  • Mars 2012

    J'ai donc revu le psy avec des infos plus précises sur les dates des évenements.
    Ma mère a trouvé des relevés de comptes dans son grenier qui indiquent que j'ai arrêté de faire mes comptes en août 2002.
    Le psy m'a demandé de chercher précisément ce qui s'est passé cet été-là qui pourrait expliquer mon changement de comportement et d'aller chez mes parents pour explorer les documents de l'époque pour savoir si j'ai repris mes comptes après l'interdit bancaire.

    Je ne sais pas quand sera la prochaine séance car j'ai retrouvé un job pour le début de semaine et, pour le moment, je travaillerai aux mêmes heures que le psy.

  • Fin février 2012

    J'ai appelé le psy pour avancer la séance suite à ma prise de conscience concernant mon rapport phobique à l'argent. J'avais besoin qu'il m'aide à comprendre le pourquoi du comment pour être sûre de régler ce problème définitivement.
    Je lui ai donc raconté ma prise de conscience.
    La dernière fois que je lui avais parlé de mes dettes, il avait une réaction d'effarement qui avait été anxiogène pour moi qui m'avait poussée à ne plus lui en reparler. Cette fois-ci, j'avais anticipé son effarement, il ne fut pas anxiogène.
    Je lui ai raconté que j'avais arrêté de faire mes comptes après être entrée dans une période où je faisais beaucoup de crises d'angoisse et je ne m'occupais plus de moi. Il m'a dit que j'étais alors en dépression, qu'il était normal de ne pas réussir à tenir ses comptes quand on est dans cet état. Cela m'avait conduit à un interdit bancaire. Il m'a dit qu'il pensait que j'avais du reprendre mes comptes après cet interdit, et arrêter à nouveau.
    Je lui ai dit que je pensais que cela venait de la phobie sociale, que si je ne m'étais pas remise à faire mes comptes alors que mon compagnon me le demandait depuis longtemps, c'était pour ne pas avoir à lui dire non quand il me demandait à acheter quelque chose d'un peu cher. Le psy m'a dit que c'était possible mais qu'il fallait aussi chercher d'autres pistes.
    Il m'a donc demandé de chercher précisément quand j'avais arrêté de faire mes comptes, si je les avais repris après l'interdit bancaire et quand j'avais à nouveau arrêté. Cela devait correspondre à des évènements et me permettrait de comprendre pourquoi.


    J'ai donc fouillé mon bureau pour trouver des documents de cette époque. Malheureusement, tout est dans le grenier de mes parents. Alors je me suis botté les fesses mentalement et j'ai appelé ma mère pour lui demander de regarder s'il y avait des relevés de compte ou des talons de chéquier de cette époque dans son grenier. Je suis assez fière de moi sur ce coup-là. J'ai réussi à l'appeler sachant que je devrais lui parler de mon problème avec l'argent. Elle m'a en effet demandé pourquoi. Je lui ai donc expliqué. Elle m'a dit qu'elle se doutait que je ne faisais pas mes comptes, mon grand-frère lui en avait fait le diagnostic il y a quelques années. Ni elle, ni lui ne m'en ont jamais parlé ouvertement.
    J'ai fouillé mon ancien blog. Malheureusement, il commence en 2004 et l'interdit bancaire date de 2003. Mais il y apparaît quelques notes qui évoquent le fait que j'avais une carte électron à cause de l'interdit bancaire. Cette relecture m'a replongée dans une période où j'étais vraiment malade de ma phobie sociale, j'y ai identifié un TAG et des épisodes dépressifs. Quel chemin parcouru depuis cette époque...!

  • Février 2012

    Depuis la dernière séance, plusieurs des problèmes qui réveillaient mes angoisses se sont résolus.
    J'ai été licenciée du mi-temps qui me posait problème sur le plan éthique et relationnel. La raison du licenciement est la non-intégration à l'équipe : je n'ai pas la même vision de la profession que mes collègues et elles n'ont pas désiré continuer travailler avec moi. Ca me met dans l'embarras financièrement, mais ça m'a beaucoup soulagée.
    Par conséquence, le projet de location est repoussé pour raison financière. D'autant qu'il l'est de toutes façons, car la locataire actuelle a shunté l'agence, en passant directement par le propriétaire, pour obtenir de ne quitter l'appartement que fin mai (au lieu de fin février).
    J'ai repris contact avec mon grand-frère, qui m'a avoué avoir envie de le faire depuis plusieurs mois sans savoir comment faire. Le prétexte de la reprise de contact c'est que je vais me marier. Mon compagnon et moi avons décidé de passer à l'acte en 2012 pour des raisons pragmatiques. Cela me fait tout de même très plaisir. Mon grand-frère sera mon témoin. Il reste à résoudre la mésentente avec sa femme avant le jour J. Mon compagnon m'aide en cela.
    Nous avons vu le responsable de l'agence immobilière à qui nous avons confié la vente de la maison. Il nous a rassuré. La maison est belle, elle plaira, il faut juste réussir à convaincre les gens de faire quelques kilomètres de plus que qu'ils veulent initialement pour la visiter.

    Avec tout ça, je suis arrivée chez le psy avec beaucoup moins d'angoisses que la fois précédente. Donc pas de nouveau TAG.
    Nous avons beaucoup parlé de ma situation professionnelle. Nous avons débriefé ce qui s'est passé.

    Je lui ai également fait part de mes difficultés persistantes avec mon hypersensibilité à la critique, notamment venant de mon compagnon, j'en avais eu encore la démonstration le matin même. Je lui ai demandé quelle lecture il pouvait me conseiller à ce sujet. Il m'a avoué ne pas avoir grand chose à me conseiller à ce sujet, si ce n'est "Oser la vie à deux" de Fanget. Il ne me reste plus qu'à le lire...

  • Novembre / décembre 2011

    Dernière séance de l'année. J'ai démarré ma TCC en septembre 2007. 4 ans et j'ai le sentiment d'avoir toujours autant progrès à faire que de progrès faits. Si je regarde objectivement, c'est faux, j'en a fait plus que ce qu'il me reste à faire. Seulement ce qui reste est le plus difficile. Et puis il y a des choses qui ne changeront pas, parce qu'en fin de compte je suis comme ça. L'idée, c'est d'arriver à un niveau de fonctionnement suffisant pour que ma vie quotidienne ne soit plus ni une fuite ni une une lutte permanente. Pour être bien, quoi.

    Donc à cette dernière séance de l'année, nous avons disserté sur les mérites et les erreurs de mon compagnon. Il est celui grâce à qui j'ai commencé cette TCC, car c'est lui qui a dépisté le problème et m'a incité à m'en préoccuper. Mais, car il y a toujours un "mais", par son attitude vis-à-vis de mes difficultés, il me rend la tâche difficile. Il ne sait pas m'encourager, il sait surtout mettre le doigt sur ce qui ne va pas. Il fait des efforts pour les encouragements, car je lui ai dit qu'il m'en fallait, mais il n'en fait pas suffisamment et surtout pas assez naturellement pour que cela me fasse avancer. Dans tout apprentissage, la TCC en est un, il faut un renforçateur du comportement souhaité. Je ne l'ai pas vraiment, c'est peut-être aussi pour cela qu'il m'est difficile d'avancer sur le terrain du couple. Et les critiques qu'exprime mon compagnon sont, même si elles sont nécessaires, tout le contraire. Elles m'enfoncent. Donc non seulement je n'ai pas assez de renforçateurs, mais en plus je dois lutter contre les critiques, qui sont très anxiogènes.

    Nous avons également parlé de mon hypersensibilité à la critique. Les critiques qui me sont faites par des proches sont très anxiogènes, j'y réagis très mal. En gros, quand mon compagnon me fait une critique, j'ai un moment de panique, je dois me concentrer pour me reprendre et ne pas répondre du tac au tac par une autre critique de manière agressive. J'ai du mal à reconnaître quand j'ai tort, j'arrive même à être de mauvaise foi pour ne pas reconnaître mes torts. Tout ceci entraîne évidemment beaucoup de souffrance chez moi comme chez mon compagnon. Le psy m'a conseillé de me préparer une réponse toute faite (ça évite de dire n'importe quoi sous l'emprise de la panique) et que cette réponse toute faite soit une question qui fasse préciser le contenu de sa pensée à la personne qui a fait la critique. Le but étant de me faire comprendre que ce n'est pas moi dans ma globalité qui est remise en cause, mais le comportement que j'ai eu, la chose que j'ai faite et donc de faire retomber l'angoisse afin de répondre sereinement.
    C'est exactement ce que j'ai lu dans "Affirmez-vous !" de Fanget et "S'affirmer et communiquer" de Boisvert et Beaudry. J'étais un peu déçue, je pensais que mon psy aurait quelquechose de plus personnalisé à me proposer. Je ne m'y suis pas encore attelée, mais il va falloir que je le fasse.

    Pour résumer, ça ne va pas trop mal, ça va nettement mieux qu'il y a quelques années.
    A ce sujet, j'ai relu quelques notes de mon ancien blog (2003 à 2007), les notes des premières années étaient très significatives de ma phobie sociale : célibat et crises d'angoisse. C'est dur de relire ça et en même temps, avec le recul, ça m'aide à mieux comprendre. Ça me paraît tellement loin et tellement différent de ce que je suis aujourd'hui, j'ai le sentiment que ce n'était pas moi. Et pourtant, c'était bien moi...

    Bon, allez, à l'année prochaine !