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Thérapie : les séances avec le recul - Page 2

  • La métaphore des deux montagnes

    Dans les thérapies ACT, on utilise beaucoup de métaphores. En voici une qui concerne la thérapie elle-même et qui me fait penser à ce qui s'est passé avec le psy que j'ai "quitté".

    La métaphore des 2 montagnes :

    "Beaucoup de personnes pensent que le thérapeute est un être éclairé qui peut résoudre tous les problèmes. Mais ce n'est pas comme cela que ça se passe. Imaginez que vous escaladiez votre montagne là-bas, et que moi j'escalade la-mienne ici. De là où je suis je peux voir des choses que vous ne pouvez  pas voir, comme un autre chemin que vous pourriez prendre, une avalanche qui va se déclencher.  Si j'étais à votre place  je détesterais penser que le thérapeute a atteint le sommet de sa montagne et qu'il y est assis tranquillement. Le fait est que je grimpe encore, que je fais des erreurs, et que j'en tire des leçons. Nous sommes tous pareils au fond. Nous escaladons chacun notre montagne jusqu'à la fin de notre vie.  L'idée est que vous pouvez être de plus en plus doué pour l'escalade et apprendre de plus en plus à apprécier le voyage."

  • Au moins une bonne raison de lâcher son psy

    Le magazine Le Cercle Psy a publié hier sur FaceBook un lien vers un article intitulé "Six bonnes raisons de lâcher son psy", 1 heure et demie après que j'ai publié ma note précédente.
    Ça m'a fait sourire.

    Ça faisait un moment que je me disais qu'il faut que je change de psy. Ce n'est certainement pas sans rapport avec le fait que je sois restée sans le voir depuis le mois de février. Je me sentais bloquée dans mon évolution. Coincée parce qu'il n'a pas su m'écouter sans rester neutre au sujet de ma "phobie de l'argent" et que je n'arrivais pas à lui en reparler. Et pourtant j'ai besoin d'aide. Seule, je n'y arrive pas. Je m'étais dit que je tenterais le tout pour le tout. Soit il m'aide, soit cela me donne une bonne raison de changer de psy.
    Quand il m'a dit "vous avez 48 heures pour faire vos comptes" et "on se revoit dans 6 mois", je me suis sentie trahie. Je sais bien ce qu'il faut que je fasse mes comptes et mon budget. Ce n'est pas ce que je lui demandais. Je lui demandais de l'aide pour passer outre l'anxiété. Et "on se revoit dans 6 mois", non, on ne se revoit pas dans 6 mois. Au fond de moi, j'ai pensé : "Je viens de te raconter que j'ai des problèmes importants, graves même et toi tu me réponds en gros que je dois me démerder. Parce que je ne suis pas anxieuse en t'en parlant, tu penses que j'ai pas besoin de toi ? Mais pourquoi tu crois que je t'en parle, ducon ?"
    Ça m'a énervée et déçue. Et en même temps, ça légitimise mon besoin d'aller voir ailleurs.

  • Septembre 2014

    J'ai revu le psy au début du mois.
    J'étais déterminée à lui (re)parler de ma "phobie de l'argent" et de ses conséquences, de toutes les dettes que j'ai contractées à cause de cela. Je voulais lui en parler pour m'attaquer à ce problème une bonne fois pour toute, avec son aide, pour que ce soit efficace et durable.
    La dernière fois que je lui en avais parlé, ça doit dater de 2012, il avait eu une réaction outrée, cela n'avait fait qu'augmenter mon angoisse, je ne lui en avais plus jamais reparlé depuis.
    Je m'étais préparée psychologiquement à tout lui raconter par le menu. Je m'étais dit que de toutes façons, soit il m'écoute sans se émettre de jugement et j'avance sur ce thème grâce à lui, soit il me refait le coup du mec choqué ou il ne m'aide pas et je change de crèmerie.

    J'ai donc tout raconté au psy. Il a admis que sa réaction non neutre était problématique. Il m'a écoutée sans s'outrer. Il a posé des questions, il s'est intéressé à mon propos. Puis à la fin, il m'a dit :
    "Il faut que vous notiez vos dépenses quotidiennement, puis que vous établissiez votre budget et que vous en parliez à votre mari. Je vous donne, mettons, 48 heures pour vous y mettre.
    Bon, on se revoit quand ? Dans 6 mois ?
    "

    Je change de crèmerie.

  • Le reretour

    Moi qui pensais aller très bien, me voilà, en période de stress prolongé, à reprendre tous mes travers et à retrouver toutes mes difficultés de communication.
    Je n'ai pas vu le psy depuis le mois de mars, époque à laquelle je ne savais plus quoi lui raconter.
    C'est bien, quand je le reverrai, j'aurai de la matière.

  • Avril 2014

    Ce mois-ci, pas de psy, j'ai annulé la séance pour cause de choses plus importantes à faire en urgence. Je ne m'en porte pas plus mal, je me demande même de quoi je vais lui parler la prochaine fois. Même si je sais bien que je n'ai pas encore tout résolu, je n'ai plus envie de m’épancher auprès de lui. C'est comme si nous étions devenus trop proches pour que je lui raconte les tréfonds de mon esprit. Des fois je me dis qu'il faudrait peut-être que je change de psy. Mais l'idée de devoir tout reprendre du début... ou alors, ça serait l'occasion de ne parler que de ce qui m'importe aujourd'hui.
    Ou alors, il faut que j'accepte l'idée de vivre sans psy. Ca peut être une solution, ça aussi. Le psy me disait que c'est normal de ne pas tout raconter à sa mère, ben peut-être que c'est normal de ne pas tout raconter à son psy.

    Par exemple, hier soir, j'ai compris, au détour d'une conversation téléphonique avec ma mère, pourquoi ma "phobie de l'argent" s'était installée, au lieu d'être éradiqué dès les premiers signes. Une histoire de culpabilité de mes parents, qui - voulant tout faire pour que je ne souffre pas, par peur de me perdre puisqu'ils avaient déjà perdu leur fille aînée - au lieu de me remettre sur le droit chemin, de me responsabiliser et de me faire corriger mon comportement, ont compensé mes erreurs sans rien dire et ainsi m'ont maintenue dans mon dysfonctionnement.
    Tout ça n'est donc pas ENTIÈREMENT de ma faute.
    OUF.
    Et en même-temps, c'est triste. Et puis j'ai le sentiment d'être une sangsue qui profite du sentiment de culpabilité de mes parents. Et d'un autre côté, je me sens victime de ça.
    C'est compliqué.

    Et bien cette découverte, je n'ai pas envie d'en parler au psy. J'en ai parlé avec mon mari, j'en parle ici et ça me suffit largement.
    Si ça continue, je vais finir par aller voir un psychanalyste (alors que je suis la première à dire que la psychanalyse c'est caca, ça ne soigne pas, c'est de la philosophie et pas de la psychologie etc...) Mais c'est peut-être parce que je n'ai plus besoin d'être "soignée".

  • Mars 2014

    Au cours de cette séance, je ne me souviens plus de ce dont nous avons parlé.
    J'ai même d'ailleurs l'impression que plus le temps passe, moins il s'agit de psychothérapie et plus il s'agit de conversation.
    Ca me revient. Nous avons parlé de mon anxiété vis-à-vis de l'achat de mon cabinet qui approche. Le psy a dit qu'il fallait, dans la promesse de vente, une clause qui dit que mon prédécesseur ne peut pas se réinstaller à proximité du cabinet que je lui rachète. Je lui ai dit que j'avais peur de ne pas y arriver financièrement, eu égard à mon passé sur ce plan. Il a cherché à me rassurer.
    Voilà, en fait rien de passionnant avec le psy, parce que mes problèmes maintenant je les résous sans lui.

    A part ça, j'ai fini le bouquin sur l'autocompassion de Christophe K Germer. Depuis que j'essaie de mettre en pratique au quotidien, je suis plus douce avec moi-même, j'ai appris à m'auto-réconforter quand ça ne va pas, du coup je vis mieux les coups de stress. J'essaie de l'appliquer à mes vexations, ce que j'appelle mon hypersensibilité à la critique.
    Et puis dans les cas de grosse angoisse (ça m'arrive encore), je me refuse la fuite et l'évitement, je fais le point sur mes valeurs, sur la personne que j'ai envie d'être et celle que je ne veux plus être et je trouve la solution au problème.

    J'ai donc gagné en autonomie.
    Bientôt plus besoin du psy...

  • Décembre 2013

    Un peu de retard dans la mise à jour du blog.
    J'ai eu un accident de voiture assez conséquent début décembre. Rien de grave pour moi, juste quelques courbatures, mais voiture morte et grosse frayeur. Ça a beaucoup chamboulé le mois de décembre. J'ai un peu tout laissé en suspens. Le blog, le démarrage du groupe de paroles, mon nouveau projet professionnel, mes efforts d'affirmation dans le couple, Linecoaching (site auquel je me suis inscrite en septembre, je ne crois pas en avoir encore parlé ici, j'y reviendrai, il y a beaucoup à dire). Bref, on est en janvier et je tente de reprendre tout ce que j'ai laissé en plan.

    J'ai vu le psy le 24 décembre.
    Nous avons parlé de mon accident de voiture, de la réunion de ma famille pour les fêtes chez mes parents (ma mère a finalement réussi à nous inviter mes frères et moi, ça n'a pas été facile, il a fallu la convaincre que pour que chacun vienne, il fallait prendre le téléphone et l'inviter pour de vrai).

    Nous avons aussi parlé de ma difficulté grandissante à m'acheter des vêtements. Je ne crois pas en avoir déjà parlé ici, je ne sais plus.
    Pour situer, en décembre, j'en étais rendue à n'avoir qu'un seul pantalon que je portais en permanence (vive le sèche-linge !). C'est de l'évitement. En fait, j'ai tellement peur que mon mari n'aime pas ce que j'achète, que je n'achète plus de vêtements. Quand il m'arrive d'en choisir, voir d'en acheter sans lui et qu'il trouve que le vêtement ne me va pas, ça me rend furieuse. Le problème, c'est que j'achète des vêtements qui me plaisent et pas des vêtements qui me vont. Je ne me regarde pas, même si j'essaie le vêtement, je me contente de voir si ça me plaît, pas si ça me va au niveau teinte ou morphologie. En gros, je ne sais pas m'habiller. J'ai même fait un relooking il y a deux ans, mais je n'étais pas prête du tout et je n'en ai rien tiré, à part une grosse crise de larme qui a duré toute la matinée le lendemain.
    Avant de rencontrer mon mari, je m'habillais mal, mais je ne le savais pas. J'en ai la preuve sur les photos. J'ai eu des périodes où j'étais (mal) lookée (altermondialiste avec poncho et bonnet péruvien) et des périodes où je me fichais un peu de ce que je portais. Mon mari, lui ne s'en fout pas, il voudrait que je me mette en valeur.
    Donc, j'ai raconté au psy que je n'achetais plus de vêtements, que la dernière fois où j'en ai acheté, c'était au printemps dernier. Mon mari avait accepté de m'accompagner pour m'aider à choisir. Ça s'était bien passé. J'avais pris sur moi pour ne pas céder à la crise d'angoisse, j'avais refoulé la crise de larmes en cabine et après les emplettes. J'avais acheté le minimum pour m'habiller pour la belle saison. Ce n'était pas des vêtement qui me plaisaient forcément au premier regard, mais ils m'allaient tous bien. Nous avons réessayé de faire ça mi-décembre, lui sortait d'une angine carabinée, moi de l'accident voiture, nous étions tous deux à fleur de peau. Mauvaise idée. Ça n'a pas marché. En plus, j'avais regrossi depuis le printemps et je ne rentrais plus dans ma taille habituelle de pantalon. Je ne l'ai pas supporté. J'ai jeté la vendeuse qui essayait de me vendre la taille qui ne m'allait plus en me disant que ça allait se détendre, ou que, sinon, il fallait essayer une taille au-dessus, et je n'ai rien acheté. Sur le trajet du retour, mon mari a essayé de me consoler en me disant qu'avant, je n'aurais jamais dit à la vendeuse que son argument de vêtement qui se détend n'était pas acceptable (on n'achète pas des vêtements dans l'espoir qu'ils se déforment, lui avais-je répondu), même si je lui ai dit sur un ton inadapté, et que j'aurais acheté le pantalon trop petit.
    Le psy m'a conseillé de retenter l'expérience en prenant 1/4 de Lexomyl avant d'y aller. Pourquoi pas.

    Il m'a aussi dit que mon mari dit qu'il me faut de vêtements qui me mettent en valeur, alors qu'en réalité, il s'agit de mettre en valeur ma féminité. Il ne s'agit pas de me mettre en valeur moi, mais seulement un aspect de moi. Je ne sais pas ce que ça change, mais je suis d'accord avec ça.

    Il m'a demandé comment ça se passait sur le plan vestimentaire quand j'étais petite. Je lui ai expliqué qu'après le décès de ma sœur, j'ai été élevée avec mes deux grands-frères, en garçon manqué. D'ailleurs, l'aspect garçon manqué, "fille costaud", était beaucoup valorisé (ce qui choque mon mari). Je portais les vêtements de mes frères parce que mes parents n'avaient pas de sous, et ma mère me coupait les cheveux très court, habitude qu'elle avait prise depuis que j'étais en maternelle, car des poux étaient régulièrement partagés à l'école par d'autres enfants. Je ressemblais à un garçon. Les gens me prenaient souvent pour un garçon à l'âge de 8-9 ans. Par contre, à l'adolescence, ma mère m'a dit qu'elle aurait aimé que je m'habille en fille. Mais c'était un peu tard, les habitudes étaient prises.

    Depuis cette séance, j'ai acheté des vêtements en faisant les soldes sur internet, avec essayage devant mon mari le week-end après la réception du colis. Pas facile, mais faisable, sans Lexomyl. Ça évite de se coltiner la cohue des soldes, d'autant que pour aller faire du shopping, j'ai 1 heure et demie de voiture aller-retour.

    A part ça, le repas en famille s'est très bien passé.

    A la prochaine séance, je lui parlerai de ma procrastination.

  • Normale

    A la fin de la dernière séance, le psy m'a dit que j'étais devenue "normale", en précisant qu'il était conscient que le terme n'était pas le plus adapté.
    Je le sens, je le vis au quotidien. Je me suis normalisée.
    Je dis ce que j'ai à dire, et ce, quel que soit l'interlocuteur. Pas toujours sur le ton le plus approprié, mais quand-même, quel changement !
    Mes soucis financiers ne me rendent plus malade d'angoisse. J'en parle en temps et en heure à mon mari. Je n'attends plus que la banque m'appelle, c'est moi qui appelle.
    D'ailleurs, plus rien ne me rend malade d'angoisse. J'ai toujours des angoisses, sur les mêmes sujets qu'avant, mais je gère mon anxiété beaucoup mieux. Elle ne m'empêche plus de vivre. Ça, c'est beaucoup grâce à l'ACT : l'acceptation, le travail sur les valeurs et la méditation de pleine conscience.
    Et aussi un peu grâce à mon psy, qui, maintenant, et plus une béquille qu'un moteur.

  • Septembre 2013

    Au cours de cette séance, j'ai donné des exemples de situations concrètes où je me mets en situation d'enfant vis-à-vis de mon mari, en faisant des choses en cachette.
    Après analyse de mes exemples avec le psy, il s'avère que ce sont des choses pour lesquelles mon mari a exprimé sa désapprobation. Mais ce sont des choses, des situations, qui ne le concernent pas directement. Il a été intrusif en me disant c'est pas bien de - ou il ne faut pas que, ou je ne souhaite pas que tu continues de cette manière à - faire ci ou ça, comme on le dirait à... un enfant ! Une fois de plus, la situation se retourne. Mon mari m'a mise dans une position d'enfant. Et j'y ai répondu comme un enfant (faire en cachette).
    J'ai dit au psy que j'avais trouvé la solution pour ne plus avoir à faire les choses en cachette : expliquer à mon mari que cette chose que je fais, et qu'il critique, ne le concerne pas directement. Que c'est mon affaire, donc que je ferai comme je l'entends, même s'il n'est pas d'accord. Mon mari m'a entendue et a reconnu que j'avais raison.
    Il m'arrive encore parfois d'avoir le réflexe de cacher ce que je fais quand mon mari entre dans la pièce, mais, dans la seconde qui suit, mon cerveau dit "non, je ne me cache plus !".
    Le psy m'a félicitée d'avoir autant progressé.
    Il m'a demandé si j'avais fait d'autres progrès encore.
    Je lui ai raconté une engueulade avec mon beau-père. J'ai osé lui tenir tête. Il a médit sur mon mari et moi, il m'a menti éhontément. Je lui ai dit que je réfutais ce qu'il disait. Il m'a prise de haut. Je lui ai demandé de ne pas me parler comme il le faisait, parce que je n'étais pas une enfant de 8 ans. Ça n'a pas arrangé la situation entre mon beau-père et nous, mais si je n'avais rien dit, cela aurait été largement pire.
    Le psy m'a félicitée et m'a encouragée à continuer à m'affirmer.

    Je lui ai demandé pourquoi cela a mis aussi longtemps à se débloquer. Depuis toutes ces années qu'on se voit, je ne commence que maintenant à m'affirmer.
    Il m'a expliqué que nous avions d'abord travaillé sur la phobie sociale, qui était ma demande. Les problèmes d'affirmation dans le couple, il ne les a dépistés que tardivement, quand j'ai été capable de trouver ces situations anormales. Comme cela avait été dans mon comportement habituel de tout temps, au début de la thérapie, je n'en parlais pas. Il ne peut que se fier aux paroles des patients, s'il n'y a pas de demande et si rien ne transparait, il ne peut pas déterminer qu'il y a un problème.