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affirmation

  • Novembre / décembre 2011

    Dernière séance de l'année. J'ai démarré ma TCC en septembre 2007. 4 ans et j'ai le sentiment d'avoir toujours autant progrès à faire que de progrès faits. Si je regarde objectivement, c'est faux, j'en a fait plus que ce qu'il me reste à faire. Seulement ce qui reste est le plus difficile. Et puis il y a des choses qui ne changeront pas, parce qu'en fin de compte je suis comme ça. L'idée, c'est d'arriver à un niveau de fonctionnement suffisant pour que ma vie quotidienne ne soit plus ni une fuite ni une une lutte permanente. Pour être bien, quoi.

    Donc à cette dernière séance de l'année, nous avons disserté sur les mérites et les erreurs de mon compagnon. Il est celui grâce à qui j'ai commencé cette TCC, car c'est lui qui a dépisté le problème et m'a incité à m'en préoccuper. Mais, car il y a toujours un "mais", par son attitude vis-à-vis de mes difficultés, il me rend la tâche difficile. Il ne sait pas m'encourager, il sait surtout mettre le doigt sur ce qui ne va pas. Il fait des efforts pour les encouragements, car je lui ai dit qu'il m'en fallait, mais il n'en fait pas suffisamment et surtout pas assez naturellement pour que cela me fasse avancer. Dans tout apprentissage, la TCC en est un, il faut un renforçateur du comportement souhaité. Je ne l'ai pas vraiment, c'est peut-être aussi pour cela qu'il m'est difficile d'avancer sur le terrain du couple. Et les critiques qu'exprime mon compagnon sont, même si elles sont nécessaires, tout le contraire. Elles m'enfoncent. Donc non seulement je n'ai pas assez de renforçateurs, mais en plus je dois lutter contre les critiques, qui sont très anxiogènes.

    Nous avons également parlé de mon hypersensibilité à la critique. Les critiques qui me sont faites par des proches sont très anxiogènes, j'y réagis très mal. En gros, quand mon compagnon me fait une critique, j'ai un moment de panique, je dois me concentrer pour me reprendre et ne pas répondre du tac au tac par une autre critique de manière agressive. J'ai du mal à reconnaître quand j'ai tort, j'arrive même à être de mauvaise foi pour ne pas reconnaître mes torts. Tout ceci entraîne évidemment beaucoup de souffrance chez moi comme chez mon compagnon. Le psy m'a conseillé de me préparer une réponse toute faite (ça évite de dire n'importe quoi sous l'emprise de la panique) et que cette réponse toute faite soit une question qui fasse préciser le contenu de sa pensée à la personne qui a fait la critique. Le but étant de me faire comprendre que ce n'est pas moi dans ma globalité qui est remise en cause, mais le comportement que j'ai eu, la chose que j'ai faite et donc de faire retomber l'angoisse afin de répondre sereinement.
    C'est exactement ce que j'ai lu dans "Affirmez-vous !" de Fanget et "S'affirmer et communiquer" de Boisvert et Beaudry. J'étais un peu déçue, je pensais que mon psy aurait quelquechose de plus personnalisé à me proposer. Je ne m'y suis pas encore attelée, mais il va falloir que je le fasse.

    Pour résumer, ça ne va pas trop mal, ça va nettement mieux qu'il y a quelques années.
    A ce sujet, j'ai relu quelques notes de mon ancien blog (2003 à 2007), les notes des premières années étaient très significatives de ma phobie sociale : célibat et crises d'angoisse. C'est dur de relire ça et en même temps, avec le recul, ça m'aide à mieux comprendre. Ça me paraît tellement loin et tellement différent de ce que je suis aujourd'hui, j'ai le sentiment que ce n'était pas moi. Et pourtant, c'était bien moi...

    Bon, allez, à l'année prochaine !

  • Octobre 2011 avec le recul

    Dire "merde!", c'est une façon de parler, parce qu'en communication, dire "merde!" n'est pas la meilleure chose à faire si on ne veut pas rompre le dialogue. Il vaut mieux y mettre les formes et argumenter. Mais quand on se sent acculé, plutôt que d'encaisser sans rien dire, dire "merde!" peut débloquer une situation.
    C'est arrivé hier, j'ai dit "merde!" dans une situation où j'étais bloquée, où j'encaissais les propos de mon compagnon sans pouvoir rien répondre. Cela a provoqué une rupture dans la scène qui se déroulait. S'en est suivie une explication et des excuses. Conclusion, j'ai exprimé clairement et vivement un désaccord, et le ciel ne m'est pas tombé sur la tête, la terre ne s'est pas ouverte sous mes pieds !

    Autre chose :  en relisant la note précédente, j'ai repensé à l'histoire du psy qui a aidé un patient à sortir de l'emprise de la scientologie. Ce patient allait mal car il n'arrivait pas faire tout ce que la secte lui demandait. Il est allé consulter un psy. Quand le psy l'a fait parler de ce qui n'allait pas, le patient a dit "je suis un mauvais scientologue".
    Je ne suis pas scientologue et personne n'essaie de m'embrigader dans quoi que ce soit, mais j'ai tendance à toujours vouloir solutionner les problèmes des autres, sans voir que ce ne sont pas les miens. Je cherche à répondre à leurs demandes, alors que le besoin exprimé n'est pas le mien. Et c'est difficile de faire quelque chose que je n'ai pas envie de faire, j'échoue et mon estime de moi en pâtit.
    Je pensais être obligée de faire ce genre de choses (il s'agit de relations amicales ou familiales à entretenir alors que je n'en ai pas envie) parce que c'est bon pour moi, ça soigne ma phobie. Et si je n'ai pas envie de le faire, c'est parce que je suis phobique, alors je me force.
    Or depuis peu, j'ai compris que des envies, j'en ai, mais je les réprime. Je fais bien la différence entre les choses dont je n'ai pas envie et celles dont j'ai envie mais que mon cerveau shunte. Quand le psy me dit que quand le besoin ne vient pas de moi, quand ce n'est pas une envie que je ressens et que je réprime du fait de mon manque d'affirmation, je n'ai pas à répondre à la demande, ça fait tilt. Ces choses que l'on me demande de faire, ce n'est pas mon envie, c'est l'envie de mon interlocuteur, je n'ai pas à m'obliger à y répondre. D'autant que si je le fais, je risque d'échouer et c'est mauvais pour moi.
    Je dois me concentrer sur mes envies propres, les écouter, les redécouvrir et les exprimer. Et je dois faire le tri dans ce que l'on me demande, ne pas répondre à tout : déterminer jusqu'où je suis prête à aller pour être aimée de mes proches.
    C'est ce que le psy voulait que je comprenne quand il m'a conseillé le livre "Oser la vie à deux" de Fanget. Je pense que cette fois, je suis mûre pour le lire.

     

     

  • Octobre 2011

    Le psy m'a demandé comment je vais. Bien, je contrôle de mieux en mieux mes angoisses, mais j'aimerais passer à l'étape suivante : ne plus avoir d'angoisses irrationnelles, ne plus avoir mon anxiété sociale. Il m'a demandé où j'en étais du postulat et de ma phobie : j'en suis débarrassée. Le problème c'est avec mes proches. Il m'a redit que ce n'est plus de la phobie sociale. La phobie sociale, c'est quand a peur du jugement de tout le monde, quand on veut être aimé de tout le monde. Vouloir être aimé de ses proches, ce n'est pas de la phobie sociale, d'ailleurs ça n'a pas de nom. C'est plus compliqué et ce n'est pas la même démarche pour résoudre ces angoisses. La solution c'est de savoir jusqu'où je suis prête à aller pour être aimée de mes proches, de savoir poser les limites. Pour aller bien, je dois poser les limites.

    Ensuite, le psy m'a fait remplir à nouveau l'Echelle de Rathus. Je suis maintenant à + 28. Mon score a encore diminué. Intrigué, le psy m'a demandé si j'avais une bonne image de moi en ce moment. La réponse est que j'ai une image de moi "plutôt mauvaise", ce qui n'est pas mon habitude. D'après moi, la raison en est le fait que je n'arrive pas à progresser, à faire plein de choses que je devrais faire, du fait de mon manque d'affirmation. Le psy m'a demandé de lui expliquer quoi précisément, a décortiqué plusieurs des raisons que j'ai citées. Il en ressort que ce sont des choses que mon compagnon me demandent de faire, pas quelque chose dont j'ai le besoin. Le besoin ne vient pas de moi, l'envie non plus. Il est donc naturel que j'ai toutes les difficultés du monde à répondre à ce besoin. J'y vais à reculons. Le psy m'a expliqué que quand le besoin ne vient pas de moi, quand ce n'est pas une envie que je ressens mais que je réprime du fait de mon manque d'affirmation, je n'ai pas à répondre à la demande. Je lui ai répondu que c'était difficile parce que le demandeur insiste et revient à la charge constamment. Il m'a alors dit que je dois non seulement apprendre à dire "non", mais que je dois également apprendre à dire "merde!". Il s'agit là de poser les limites, comme il le disait tout à l'heure.



    A écouter :

    Entretien avec Pierre Philippe Cadert sur le thème "Cessez d'être gentil soyez vrai".

  • Août 2011

    Rien publié depuis le mois d'avril.
    Je n'ai pas arrêté ma thérapie.
    Je suis enfin sortie de mon trouble anxieux généralisé.
    Je n'ai plus du tout besoin d'anxiolytique, je n'ai plus de crises d'angoisses, juste des préoccupations.
    J'ai d'ailleurs le sentiment de réussir à désamorcer mes angoisses, même s'il y a toujours beaucoup de situations à risque.
    Les éléments anxiogènes sont aujourd'hui parfaitement identifiés, j'en comprends très bien le mécanisme, je lutte activement contre ces phénomènes, mais je n'y parviens pas toujours.
    J'aimerais maintenant que les situations anxiogènes ne le soient plus, pour ne plus avoir à lutter.
    [edit du 17 mai 2012 : avec le recul, les éléments anxiogènes que je pensais avoir identifiés n'étaient pas les bons. la raison pour laquelle j'ai fait un nouveau TAG cet hiver-là est liée à mon problème dans ma gestion de l'argent : je ne faisais pas mes comptes alors que mon compagnon pensais que je les faisais, nous avons acheté une maison alors je ne savais pas de quel budget nous disposions réellement, avec la peur que le budget réel soit très en dessous ce que j'estimais à la louche et toutes les conséquences que cela pouvait avoir]


    Ce qui me "pourrit" le plus la vie à ce jour, c'est mon hypersensibilité à la critique. Dès qu'un proche (mon compagnon, mon grand-frère...) me fait une critique, même constructive, je ressens comme une blessure aigüe. L'image qui me vient c'est une banderille qui me pique le dos. (Il y a quelques mois, c'était un poignard, je pense que le passage du poignard à la banderille est une évolution positive !) Et cette blessure brève et aigüe me fait répondre de manière agressive, du tac au tac.
    Je dois me forcer à ne pas répondre dans la seconde, à réfléchir au contenu de la critique :

    • ce n'est pas moi qui suis attaquée en tant que personne, c'est ce comportement bien précis
    • pas de panique, respire, tout va bien, ce n'est pas une attaque personnelle
    • et puis la trilogie :
      1. est-ce grave ? = non
      2. est-ce sûr (que c'est une attaque personnelle) ? = non
      3. est-ce que je m'en souviendrais dans un an ? = non

    et l'angoisse retombe suffisamment pour que "j'avale la pilule" et j'évite de déclencher un conflit qui me "pourrirait" la journée. J'ai trouvé cette parade dans le livre "Affirmez-vous !" de Frédéric Fanget.

    La deuxième chose qui me handicape, c'est ma grande difficulté à reconnaître que j'ai tort ou que j'ai mal fait. Le même processus se met en route. Mon compagnon me fait une critique (premier écueil) et il attend que je le reconnaisse (deuxième écueil). A ce moment là, c'est comme si un gyrophare rouge s'allumait dans ma tête avec une sirène et une voix qui dit "Alerte ! Alerte !". Panique à bord. Le tout en quelques dixièmes de seconde. Je dois alors me forcer à reconnaître mon erreur, cela met parfois plusieurs minutes et mon interlocuteur doit me harceler. Je suis, dans ces situations-là, d'une mauvaise foi terrible et je n'en ai même pas conscience. Je me raccroche aux branches sans me rendre compte du ridicule de mon comportement. Cela mène inévitablement à un conflit et produit une grande souffrance.

    Souffrance, c'est le mot-clé.
    Mon cerveau croit éviter la souffrance en m'infligeant des comportements inadaptés. C'est une souffrance de m'enliser dans la mauvaise foi. C'est une souffrance de reconnaître mes torts, Et enfin, les disputes qui souvent suivent ce genre d'évènement sont une grande source de souffrance.

    Mais j'ai bon espoir que cela se résolve avec le temps, car j'ai des proches têtus !

  • Avril 2011

    Nous sommes en avril et je n'ai rien publié depuis le mois de février.
    Toujours en plein TAG, avec du mieux, l'angoisse se gère un peu mieux, les nouveaux anxiolytiques sont plus efficaces, la relaxation et les exercices de respiration contrôlée m'aident aussi.
    Mais à chaque fois que j'élimine une source d'angoisse, une nouvelle apparaît, qui était cachée derrière. Toujours en rapport avec quelque chose que je n'ai pas osé dire à une personne proche (compagnon, collègue, psy...). C'est usant pour moi et pour mon compagnon, à qui je transmets mes angoisses. Cela m'empêche de profiter de la vie et d'être heureuse, même si je ne suis pas malheureuse.
    Je vois le psy cette après-midi. La dernière fois, la séance s'est mal passée, du moins, je l'ai mal vécue. Je suis arrivée en retard, il était agacé et a un peu baclé la séance. J'ai eu le sentiment de ne pas avoir été écoutée. J'espère que je réussirai à lui dire que je n'ai pas bien vécu cette séance, car, comme il dit, j'ai le droit de râler.

  • Séances de janvier 2011 avec le recul

    J'ai mis séance au pluriel, parce que j'ai vu deux fois le psy en janvier.
    Mon anxiété était de plus en plus présente et envahissante. J'en étais rendue à un point que cela me gênait pour travailler, et je ne parle pas de la qualité de la relation avec mon compagnon.
    Réveillée à 5h pour 7h, poussées d'angoisse jusqu'à 7-8/10 dans la journée, je n'en pouvais plus.
    Le psy m'a diagnostiqué un TAG, trouble anxieux généralisé. Il m'a mise sous anxiolytiques matin, midi, soir et forte dose au coucher. Le but étant de rétablir le sommeil pour me permettre de gérer les angoisses de journée. Il m'a redonné rendez-vous 15 jours plus tard.
    Au bout d'une semaine il y a eu du mieux, puis ça a recommencé malgré les anxiolytiques.
    A la séance suivante, il a fait le tour de mon état : dépressive, pas dépressive, besoin de somnifères ou pas, reprendre les mêmes antidépresseurs qu'avant ou pas, essayer un autre antidépresseur ou pas, essayer un autre anxiolytique ou pas. C'est la dernière option qu'il a choisie. Plus de la respiration abdominale toutes les heures. Et continuer les exercices de relaxation que j'ai commencé à faire.
    La respiration abdominale, ça court-circuite un peu l'angoisse au moment où on est vraiment mal, ça aide à prendre moins d'anxiolytiques.
    La relaxation, ça détend, ça fait diminuer le niveau de stress et ça aide à affronter la suite. Il ne faut pas attendre d'être angoissé pour en faire, c'est plus une forme de prévention.

    A ce jour, je sens que si j'oublie de prendre mes petites pilules blanches, l'anxiété remonte. Si je laisse faire, cela devient carrément de l'angoisse, et je peux m'angoisser sur des choses qui ne m'angoissent pas habituellement.
    Je vois le psy la semaine prochaine. J'aimerais bien comprendre ce que c'est qui m'arrive et le pourquoi du comment.
    En attendant, j'ai compris une chose en lisant des sites sur l'anxiété, c'est qu'à chaque fois que j'ai ressenti l'urgence de consulter un psy, j'étais en train de faire un TAG. 80% des gens qui font un TAG ont fait ou feront une dépression. Cette fois-ci je suis suivie de près, je ne ferai pas de dépression.

     

     

     

    [édit du 17 mai 2012 : avec le recul, la raison pour laquelle j'ai fait un nouveau TAG cet hiver-là est liée à ma "phobie de l'argent" : je ne faisais pas mes comptes alors que mon compagnon pensais que je les faisais, nous avons acheté une maison alors je ne savais pas de quel budget nous disposions réellement, avec la peur que le budget réel soit très en dessous ce que j'estimais à la louche et toutes les conséquences que cela pouvait avoir]

  • Séance d'octobre 2010 avec le recul

    Beaucoup d'évènements stresseurs durant le mois de septembre qui vient de s'écouler. Sur tous les plans : logement, famille, belle-famille, travail... Pas facile à gérer.

    Je réalise que malgré tout cela, que :

    1) J'ai bien fait d'arrêter les anti-dépresseurs, car je ne suis plus dépressive, c'est bel et bien un trouble phobique qui me pose problème et pas (ou plus) un trouble dépressif. J'ai vraiment le sentiment de plus en plus marqué que l'arrêt des anti-dépresseurs me permet de prendre du recul par rapport à cela et de mieux cerner mon problème. A moins que cet arrêt ne coincide avec une phase de progression vis à vis de ma phobie.

    2) Mon compagnon m'aide largement autant que ne le fait mon psy en ce moment. Je trouve que le travail de mon psy est de moins en moins aidant.

    3) Le postulat défini par le psy est bien réel et toujours bien présent, mais uniquement avec mes proches ou les gens qui comptent. A chaque fois que j'ai une montée d'angoisse et que je la décortique, il s'avère la plupart du temps que c'est une réaction qui n'est pas rationnelle et qui provient de ce postulat qui veut que toutes ces personnes m'aiment et aient une bonne image de moi.

    4) Je fais de progrès chaque jour. Je me force à m'affirmer.

    • plus on attend, plus l'anxiété monte
    • obligation de moyen, pas d'obligation de résultat = ne pas être perfectionniste, se lancer que cela aboutisse ou pas, ce qui compte c'est de le faire, plus on le fait moins cela fait peur
    • ne pas obéir à sa peur, agir malgré elle = j'ai peur, certes, mais c'est pas grave, je fais malgré ma peur = "cope with" comme pour les douleurs chroniques
    • être réaliste = relativiser
    • ne pas être centré sur soi-même (ça j'ai encore du mal et ça explique la plupart des prises de bec avec mon compagnon) : s'intéresser à ce que disent les autres = écouter leur réponse au lieu de se dire "qu'est-ce que je vais bien pouvoir lui dire après ?". Ce que je résume par  = écouter - comprendre - répondre
    • Et puis j'ai changé de tactique au quotidien. Avant, je notais mes difficultés, ensuite je les notais puis je les décortiquais - ce qui m'aidait beaucoup à les relativiser - , aujourd'hui je note en plus toutes choses que j'ai réussi à faire, même les plus insignifiantes. Ça me fait du bien.


    5) Je pratique régulièrement l'exercice de décorticage des mes angoisses que m'a suggéré mon psy : d'abord se repasser le fil de la journée pour trouver à quel moment précisément l'angoisse est apparue pour en trouver la cause, puis répondre à ces questions

    • que se passe-t'il ?
    • qu'est-ce que je ressens ? et à quelle intensité ?
    • qu'est-ce qui m'angoisse exactement ? = de quoi ai-je peur ?
    • cette peur est-elle rationnelle ?
    • quelle serait la réponse utile et adaptée à l'angoisse et à la situation ?

    Cela permet de faire chuter l'angoisse et aussi de trouver des solutions concrètes à mes soucis.

    6) J'ai fait des gros progrès sur la procrastination vers laquelle me poussent mes angoisses. J'arrive maintenant à faire immédiatement des choses qu'auparavant j'aurais laissées traîner... traîner... jusqu'à me retrouver dans une situation bien plus difficile que celle du départ.


    Bref, c'est pas simple mais ça évolue.

  • Séance de septembre 2010

    Au cours de cette séance, nous avons fait le point sur les choses qui m'angoissent.
    Mes angoisses sont plus présentes depuis que j'ai arrêté les anti-dépresseurs. Cela est handicapant d'une part, mais de l'autre, cela me pousse à agir pour régler les problèmes, car si je suis plus facilement angoissée, je perçois également mieux l'origine de mes angoisses et je trouve plus facilement comment y remédier.
    C'est comme si, en arrêtant le traitement, j'avais quitté des lunettes aux verres fumés. Je vois mieux ce qui se passe.
    Le psy m'a donc aidée à trouver comment me débarrasser d'une de mes angoisses du moment, me donnant ainsi le canevas de la démarche.
    Elles ont toutes, évidemment, un lien plus ou moins rapproché avec le postulat de départ de ma phobie, sauf que le postulat s'applique à TOUT LE MONDE et que mes angoisses actuelles ne s'apliquent qu'à mon entourage. La peur que les gens importants pour moi aient une mauvaise image de moi ou, exprimé autrement, le souhait que ces personnes m'aiment. Je n'ose pas faire ceci, pas dire cela de peur d'être mal jugée, je laisse s'enliser les petites difficultés qui, avec le temps et le laisser-faire, deviennent plus grandes et se transformes en grosses angoisses.

  • Énième séance

    Je ne vais plus numéroter les séances, parce que j'ai perdu le fil.

    Au cours de cette dernière séance, j'ai exposé au psy le fruit de mes réflexions : ma personnalité passive-agressive, mon intolérance à la critique.
    Il a approuvé mon point de vue et m'a donné des choses à faire pour travailler cela.
    A chaque fois que mon compagnon me fait une remarque, je dois réfléchir pour rationnaliser et ne pas me laisser guider par l'anxiété que cela provoque en moi. Si je rationnalise, je n'angoisse pas. Si je m'entraîne à le faire, je vais petit à petit désapprendre l'anxiété dans ces situations.

    J'ai donc mon petit carnet avec moi. Dès que quelquechose me contrarie, ou que j'identifie un stresseur, je le note et je le décortique :

    • que se passe-t'il ?
    • qu'est ce que je ressens ? à quelle intensité ?
    • qu'est ce que je pense ? = qu'est ce qui m'angoisse exactement ? de quoi j'ai peur ? cette peur est-elle rationnelle ?
    • que puis-je faire d'utile et d'adapté pour remédier à cette angoisse ET à cet évenement ?

    Le simple fait de réfléchir à cela a pour effet de faire chuter l'angoisse. C'est très efficace. Je n'ai plus repris d'anxiolytique depuis que je fais cela.

    A part ça, nous avons analysé le score de l'échelle de Rathus : je suis à + 37. J'ai un peu perdu en score depuis la dernière fois, mais cela reste tout à fait bon par rapport au score de départ qui était négatif.

  • Le retour de la vengeance...

    Depuis quelques temps, je constate que je n'ai plus de difficulté avec les gens qui me sont indifférents (c'était le postulat de ma phobie sociale), mais que j'en ai toujours autant avec mon compagnon. Et comme ça va mieux pour le reste, je focalise sur ces dernières, cela devient très difficile à vivre.

    Et sur ce sujet, je pense bien que le psy s'est trompé. Il pense que je vais bien, mais que c'est mon compagnon qui est dans l'excès de demande, auxquelles, du fait, je ne peux pas répondre.
    [edit du 17 mai 2012 : avec le recul, le psy avait raison : mon compagnon reconnait qu'il est anxieux, il a peur de l'abandon, il a besoin de savoir précisément ce que l'autre pense pour se rassurer]

    La semaine dernière, j'ai fait une formation sur les personnalités difficiles et les personnalités pathologiques avec Christophe André pour mon travail.
    (Je cite Christophe André : La personnalité est dite "difficile" ou "pathologique" lorsque certains de ses traits deviennent trop rigides et inadaptés aux situations : perte de la souplesse et du caractère adaptatif. Cela entraîne une souffrance individuelle, des difficultés pour les interlocuteurs, parfois une baisse de l'efficacité personnelle ou sociale ; cela peut aller jusu'à des complications psychiatriques diverses, qui sont assez souvent des troubles dépressifs, des troubles anxieux, des abus de substances.
    Les types "purs" sont rares, le plus souvent, chaque individu correspond à un mélange de plusieurs types de personnalités.)
    Je me suis reconnue dans le comportement de différentes personnalités en ce qui concerne mon comportement vis-à-vis de mon compagnon.

    Par exemple :

    PASSIF-AGRESSIF :
    (là je me reconnais à 100%)

    • résiste aux exigences ou demandes qu'il estime illégitimes
    • discute exagérément les ordres
    • MAIS de manière détournée :
    • fait "traîner" les choses
    • est volontairement inefficace
    • boude
    • de plaint auprès d'autres interlocuteurs



    PERSONNALITE ANXIEUSE :
    (ce qui me concerne est en gras)

    • soucis trop fréquents ou trop intenses par rapport à tous les aspects de la vie quotidienne : surévaluation du risque et des conséquences
    • intolérance à l'incertitude
    • avant : anticipation inquiète
    • pendant : sur-attention envers les signaux de "danger", et sous-attention envers les signaux de "sécurité"
    • après : ne tire pas la leçon des démentis apportés par la réalité
    • tension physique importante



    PERSONNALITE DEPENDANTE :
    (ce qui me concerne est en gras)

    besoin d'être rassuré et soutenu :

    • réticent à prendre des décisions seul
    • a du mal à initier des projets
    • n'apprécie pas la solitude
    • Crainte de la perte de lien :
    • dit toujours oui pour ne pas déplaire et accepte toutes les demandes pour se rendre agréable
    • hyper-sensibilité aux critiques ou à la désapprobation
    • excessivement perturbé par les ruptures et séparations



    PERSONNALITE EVITANTE :
    (en gras : ce qui me concerne et qui je pense est en lien direct avec ma phobie sociale, en gras italique : ce qui va mieux depuis ma TCC)

    • évitement de la plupart des activités sociales comportant une implication personnelle
    • Pas de problèmes pour les échanges brefs et superficiels, ou ce qui est centré sur un échange d’informations précises (comme au travail), mais réticence (liée à une appréhension majeure) à personnaliser et approfondir les liens
    • révélation de soi et engagement que si on est sûr d’être apprécié ou aimé
    • maintien en retrait par peur de paraître ridicule, déplacé, « inférieur »
    • hypersensibilité à toute forme de refroidissement du lien ; peut percevoir des signes de mépris derrière de l’ironie ou de l’humour, des preuves de désamour derrière de la distraction (si on a oublié de le saluer ou si on l’a fait moins chaleureusement que d’habitude). Du coup, se replie et s’isole encore plus
    • l’estime de soi fragile (se perçoit comme moins attirant et compétent que les autres)
    • la peur d’agir sous le regard des autres [= de mon compagnon] (par peur de l’échec et du jugement social)
    • le blocage et l’inhibition dans les situations sociales, notamment informelles (soirées, repas, cocktails), si ne connaît pas très bien les gens.



    Je voulais parler de tout ça à mon compagnon, mais évidemment, je n'ai pas réussi (peur du jugement).
    Hier soir, il m'a réveillée parce qu'il n'était pas bien (lui non plus, mais pour d'autres raisons...), je n'ai pas compris qu'il n'allait pas bien parce qu'il ne l'a pas exprimé clairement, (à 3h du matin en plein sommeil, il faut que les choses soient dites clairement), je me suis plus ou moins rendormie. Il l'a mal pris, le ton est monté, puis redescendu et dans le feu de la discussion, j'ai trouvé le courage de lui parler de tout ce que j'ai écrit plus haut.
    Il m'a dit que c'est précisément ce genre d'infos dont il a besoin quand il me reproche de ne pas lui dire comment je vais. Il a ajouté que depuis 5 ans que nous sommes ensemble, il ne comprend pas que je ne sois toujours pas capable de lui dire ce genre de choses.
    C'est dur pour lui comme pour moi.
    J'en ai profité aussi pour lui dire que je ne trouvais pas normal qu'il ne m'ait pas encore dit ouvertement que j'ai maigri alors que je viens de perdre 10kg en 4 mois et que ça fait des années qu'il me tanne pour que je maigrisse. En fait, il me l'a dit, mais de manière indirecte, pas très claire ou maladroite. Résultat, je n'ai pas reçu l'information, je n'ai retenu que les moments ou c'est moi qui lui ai fait remarqué (sur-attention envers les signaux de "danger", et sous-attention envers les signaux de "sécurité"). J'ai du mal à entendre les choses positives et lui a du mal à les formuler.

    Par curiosité, j'ai rempli une échelle de Rathus avec uniquement les items qui peuvent s'appliquer à mon compagnon (j'ai trouvé 18 questions sur 30, le score va donc de -54 à +54)). Résultat : dans le négatif : -5.
    Alors que si je la remplis en entier et par rapport au tout-venant, je suis dans le positif. La dernière fois que je l'ai remplie, j'étais à +48.
    D'ailleurs à la dernière séance, il m'a demandé le la remplir, je donnerai le bilan à la prochaine note.

    Bon, je saurai quoi raconter à mon psy demain.