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affirmation - Page 4

  • Rewind

    Je suis retournée sur mon ancien blog pour m'assurer qu'il était toujours en ligne, et j'en ai relu quelques notes. Je suis tombée sur un article où j'exprimais mes "grosses difficultés dans les relations humaines". A l'époque, je n'avais pas la moindre idée de ce qui me posait problème, je savais juste que j'avais un problème. J'ai parcouru ce blog pour retrouver d'autres notes du même genre. Il y a notamment celle-ci qui est très caractéristique :


    Exutoire

    Je monte sur un pont
    je plonge rassuré
    Je n'aimais pas mon nom
    je n'ai jamais su aimer
    La carapace d'or
    qui protège ma vie
    serait-elle un trésor ?
    Je la trouve hors de prix


    Jean-Louis Murat - Royal Cadet


    Explication de texte :

    Il y a des jours où on a l'impression de porter sur soi une sorte de carapace, dont on voudrait bien se défaire.
    Ce serait comme la métamorphose à l'envers.



    Quand je relis ça, ça me replonge dans ce sentiment d'oppression que je subissais, c'est franchement désagréable. Et il y a plein de notes comme ça.
    Vivement que tout ça soit définitivement derrière moi.

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  • 17ème séance

    Au cours de la 17ème séance, nous avons évoqué les difficultés que je rencontre au quotidien avec mon compagnon. Le psy a essayé de me donner des débuts de solutions pour y remédier. La conclusion est : PARLER.
    Mais comment parler ? En général, quand j'ai quelquechose à dire, j'ai tellement attendu pour le dire, que ça sort brusquement et sur un ton agressif. Le psy m'a dit que c'est normal d'avoir des ratés au stade où j'en suis, cela va s'améliorer à l'avenir.

    Il m'a posé la question rituelle : de combien pensez-vous vous être débarrassée du postulat : 80%, de votre phobie : 80%.
    On progresse.
    J'ai hâte que les progrès enregistrés sur le postulat (c'est à dire qui ne concernent pas les gens qui comptent vraiment pour moi) retentissent sur mes rapports avec mes proches. Cela a commencé, mais c'est long, très long.

    Je lui ai dit que globalement je me sentais mieux, beaucoup moins emprisonnée dans ma phobie, plus légère.
    Il m'a redonné le questionnaire pour objectiver ces progrès. Il pense que mon score doit être maintenant positif.

  • 16ème séance avec le recul



    Je vais mieux. Je me sens mieux. Depuis que j'ai pris la décision de changer de travail, je n'ai plus d'angoisse. Quel soulagement !
    Je ne sais pas si c'est dû au fait que mon travail me bouffait la vie et qu'en changer résout un de mes problèmes ou que j'ai pris une grande décision qui m'a fait affronter ma phobie et que cela m'a démontré que je suis capable de le faire. Certainement les deux.


    Les conséquences sur mon quotidien sont multiples : ma vie devient plus facile.


    Mon grand-frère devait venir me voir le week-end dernier. Je l'attendais avec impatience. Il m'a appelée pour me dire qu'il ne pourrait pas parce qu'on lui a demandé de remplacer, une fois de plus, un collègue absentéiste au pied levé sur ses jours de repos. Je lui ai signifié que j'en avais marre qu'il me fasse encore ce coup-là et que, de surcroît, il n'avait pas à compenser systématiquement les insuffisances de ses collègues. Il m'a rappelé 1 heure plus tard pour me dire que finalement il viendrait. Nous avons passé un très bon week-end. Il y a un an, je lui aurais dit que c'est dommage qu'il ne vienne pas, point. Tout en n'en pensant pas moins.



    Je suis allée à un concert le week-end dernier. Il y avait plusieurs groupes programmés. Au premier rang, 3 femmes, qui s'étaient vraisemblablement déplacées pour un seul des groupes au programme, ont passé la quasi-totalité du set d'un des groupes à se prendre en photo sous le nez du chanteur, qui les a d'ailleurs vues et semblait en être gêné. Ce comportement m'a révoltée. A la fin du set de ce groupe, je suis allée trouver ces 3 femmes pour leur signifier que leur attitude manquait totalement de respect pour les artistes. L'une d'elle a répondu en parlant de moi à la troisième personne et en fuyant mon regard. Je lui ai demandé de me regarder dans les yeux pour s'adresser à moi. Son argumentation était que j'étais frustrée de voir ces 3 amies heureuses. Je n'ai eu aucun regret à les houspiller et aucune angoisse à le faire.

    Chose plus anodine, je n'ai plus aucune difficulté à demander du feu à des inconnus.

    Parmi les choses importantes, je n'ai plus du tout envie de me séparer de mon compagnon. C'est peut-être lié au fait que je ne vois plus mon ancienne psy. Elle avait le don de me faire douter du bien fondé de mon couple. De son côté, mon compagnon est beaucoup plus attentif et compréhensif à mon égard. Je l'ai entendu dire à un de ses amis au téléphone, sur un ton ravi "je ne la reconnais plus". Je pense qu'il attendait depuis longtemps l'arrivée de mes progrès.

    Autre progrès, quand j'ai à faire face à une difficulté, je l'envisage comme "un très bon exercice" et non plus comme une galère. Cela me permet de me lancer plus facilement  et de relativiser les éventuels échecs.

  • 16ème séance

    Au cours de cette séance, nous avions prévu de parler de mon travail, c'est à dire d'envisager sereinement et de manière objective les différentes possibilités qui s'offraient à moi pour m'aider à prendre une décision.
    Je suis donc arrivée avec ma décision tout prise (lire la note précédente) à annoncer au psy.
    Je lui ai annoncé aussi les deux autres changements intervenus récemment. Il était content de ces prises de décision et m'a dit que je semblais aller bien. Ce qui est le cas, même si j'ai le trac vis à vis de mon futur travail.
    Il m'a demandé à quel pourcentage je pensais maintenant être débarrassée du postulat : 75% et de la timidité : idem.
    Ca progresse, tout roule, on continue comme ça.

  • Du changement !



    La thérapie porte ses fruits.
    J'ai pris ces derniers jours des décisions qui étaient en suspens depuis des mois voire des années.
    J'ai arrêté de voir mon autre psy. Je ne l'ai pas laissée tomber comme une vieille chaussette, je suis allée au dernier rendez-vous en date pour lui annoncer.
    Je change de travail.
    Je change de banque.

    Cela peut paraître surprenant que ces trois changements soient situés au même niveau de difficulté, mais à vrai dire, le moins évident pour moi a été de changer de banque. Tout ça est lié, bien évidemment, à ma peur de la réaction des autres.
    Pour la banque, il s'agit de La Poste, au guichet où mes parents m'ont ouvert mon premier compte-chèque. A une époque, mes parents m'avaient demandé d'y rester, parce que la postière de leur village était parmi leurs amis. Depuis, je n'ai jamais osé en changer, de peur de la réaction de mes parents, alors que ça fait bien longtemps que cette postière n'y travaille plus. Et puis ça fait 15 ans que je ne vis plus dans ce village. Et, il faut bien l'avouer, les services bancaires de La Poste ne sont pas au top. Ça fait 10 ans que mes amis me disent de changer de banque. Ils ont raison. Ça fait 10 ans que je le reconnais.


    La psy, elle, m'a dit des choses qui ne me conviennent pas. Pour simplifier, elle n'avait qu'une idée en tête, me pousser à me séparer de mon compagnon. Et puis avec elle, les séances consistaient à ne parler que de ce qui ne va pas. Avec le psy, les séances consistent à parler de ce qui va mieux, et ça me fait beaucoup plus de bien.

    Quant-au travail, je suis (enfin, j'étais) dans le public et je pars dans le libéral. Bosser dans le public, c'était pour moi une sécurité. Toujours être sous la responsabilité de quelqu'un. Faire ce qu'on me dit. Ne pas avoir à gagner ma vie en demandant directement de l'argent à mes patients. Travailler avec une population non "rentable". Mais l'ambiance, ma titularisation qui se fait attendre, les manigances, les conflits d'égo des universitaires et la dégradation des conditions de travail à l'hôpital ont eu raison de ma patience. J'en suis venue à me dire que tout ça ne valait pas la peine. L'année dernière, j'ai commencé à envisager ce départ, puis on m'a proposé de continuer à travailler avec un poste contractuel, moins bien payé que si j'étais titulaire, et j'ai accepté puisque ça me permettait de ne pas avoir à prendre de décision. Cette fois, ça y est, la décision est prise, j'ai passé des coups de fil pour trouver du boulot dans le libéral, je n'aurai pas de mal à trouver.

    Bref, tout cela est très perturbant, déstabilisant, mais positif.
    Mon psy sera ravi de tout ça.
    Moi je suis épuisée, mais libérée. Je me sens beaucoup plus légère, moins plombée par ma phobie, moins prisonnière, le carcan s'allège. Et puis surtout, à ma grande surprise, je ne suis pas malade d'angoisse. Je suis stressée, certes, mais il s'agit plus de trac que d'angoisse. Une réaction normale, donc. J'ai même diminué la dose d'anti-dépresseurs le lendemain de mon dernier rendez-vous avec la psy, je suis revenue à la dose que je prenais avant l'été. J'avais peur que les angoisses reviennent, il semblerait que ce ne soit pas le cas. Je ne sais pas trop ce qui m'a motivée à diminuer la dose, mais je ne le regrette pas. Peut-être que finalement j'arriverai à m'en passer plus tôt que je ne le pensais. Mais l'arrêt se fera sous contrôle du psy.

    Par ailleurs, j'ai fait une grande découverte. Quand je dis ce que je pense, les gens me remercient au lieu d'en être mécontents. On me l'avait dit, mais tant que je ne l'avais pas expérimenté, je n'y croyais pas. Ma psy était ravie que je sois venue lui dire en face que j'arrêtais la thérapie avec elle. Ma chef m'a dit être soulagée de me voir prendre ma vie en main, même si je la mets un peu dans la merde, parce qu'elle s'inquiétait de me voir toujours attendre les miettes que le chef d'établissement voulait bien me laisser.
    Autre chose, quand je dis non à quelqu'un, cette personne l'entend, et fait en fonction. Quand j'ai dit non à mon frère que je ne passerai pas le dimanche chez eux (officiellement parce que je n'ai pas le temps et j'ai quelqu'un d'autre à voir ce jour-là, officieusement parce que j'ai horreur de ça, même si j'ai envie de voir ses enfants), il décide de passer me voir 2 heures avec sa petit famille le samedi après-midi.

    Et puis j'ai découvert une dernière chose qui m'interroge. J'ai lâché un peu du lest dans mon comportement avec les amis de mon compagnon, je me suis détendue, et je me suis ouverte à eux. J'ai découvert que ce sont des gens qui m'intéressent, que je peux parler de plein de sujets que je ne soupçonnais pas avec eux. J'ai découvert qu'ils sont cultivés et drôles. Si je ne m'étais pas lâchée, je ne l'aurais jamais découvert. Je les sous-estimais. Et ça, ça me fait de la peine. Mon psy a raison, je n'ai effectivement pas de problème d'estime de moi.

    Je le vois demain, j'aurai des dizaines de choses à lui dire.

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  • 15ème séance

    A la 15ème séance, je suis arrivée complètement stressée. J'étais en attente d'une décision de mon établissement quant-à ma possible titularisation.
    Le psy a vu que je n'étais pas bien, et il a décidé que nous parlerions de mes soucis de boulot à cette séance.
    Il m'a demandé de décrire la situation et l'a décortiquée de manière la plus objective possible de manière à me faire relativiser et faire tomber mon angoisse.
    Ça a marché.
    Il m'a donné rendez-vous pour la semaine qui suit celle de l'annonce de la décision, pour que nous en reparlions.

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  • 14ème séance avec le recul

    Je suis assez surprise du déroulement de la thérapie. Je pensais avoir des exercices à faire pour vaincre la phobie, étape par étape, du plus facile au plus dur.
    C'est étrange, c'est comme si je m'auto-guérissais sans effort. C'est certainement là-dessus que se basent toutes les méthodes miracles qui se vendent en livre. Le simple fait de lire le livre fait prendre conscience, non pas du problème car sinon on n'achèterait pas le livre, des comportements à chasser et le patient s'auto-guérit. Dans un premier temps. J'imagine que par la suite, quand les comportements les plus évidents ont disparu, il y a nécessité d'une ou des phases de travail actif, avec aide du psy et exercices, pour résoudre les difficultés les plus douloureuses et assurer la pérennité des résultats. Mais ça, le livre ne le propose pas.


    Quand je relis la liste que j'ai donnée au psy, je me rends compte qu'il s'agit beaucoup d'item qui signifient "dire ce que je pense". C'est assez terrible comme constat. Je ne dis pas ce que je pense. Parce que j'ai peur que les gens à qui cela ça s'adresse cessent de m'aimer.
    A une époque, je me définissais comme quelqu'un de "sauvage". Je n'étais pas loin du compte. Sauvage dans le sens animal sauvage, qui a peur des humains.

  • 14ème séance

    Au cours de la quatorzième séance, nous avons examiné la liste des choses qui ont évolué, que le psy m'avait demandé de faire.
    Au vu des items de cette liste, il me redemande de quel pourcentage je pense m'être débarrassée du postulat. Je lui réponds comme la fois précédente, 20-25%. Il me dit que le fait que cela n'ait pas progressé l'embête.
    Il continue à parcourir la liste en fronçant les sourcils. Il m'explique que ce n'est pas possible que j'aie aussi peu progressé, car les items de la liste ne sont pas des petites choses, ce sont de gros progrès.
    Il m'a réexpliqué que les 10 personnes proches (10 étant une moyenne) qui comptent dans mon entourage ne sont pas à mettre dans le postulat. Le postulat est : "je veux que tout le monde m'aime". Tout le monde, y compris les gens que je n'aime pas. Vouloir être aimée par les gens que j'aime, c'est une chose différente, car il n'y a rien de plus normal. Quand je serai débarrassée du postulat, qui ne concerne pas les 10 personnes proches, j'aurai alors suffisament d'assurance pour avancer avec mes proches.
    Il m'a donc demandé de combien je pensais avoir progressé, sans tenir compte des proches.
    J'ai répondu que, si j'écarte mon compagnon et ma mère, je pense avoir progressé de pas loin de 50%, disons plus entre 25% et 50% qu'entre 0% et 25%. Nous sommes partis sur la base de 40% pour le postulat, et idem pour la phobie.

    Il m'a expliqué que nous allons continuer ainsi jusqu'à ce que je me sois débarrassée totalement du postulat. Au fur et à mesure que je me rends compte du non-sens du postulat, je change mon comportement.
    Il pense que de la disparition du postulat découlera un changement dans mon comportement avec mes proches. Par exemple, on peut imaginer que quand je serai débarrassée à 100% du postulat, je serai débarrassée de 50% du problème qui concerne mes proches.

    Il m'a demandé de continuer la liste des choses qui ont progressé pour la prochaine fois, en septembre. D'ici-là, des tas de choses se seront passées, y compris avec mon compagnon. Il a ajouté qu'il avait l'impression que cela m'était plus difficile avec lui. Il m'a expliqué que le fait que je progresse fait que je ne supporte plus certaines choses que je supportais auparavant et qu'il faudra des réajustements dans le couple.

  • 13ème séance avec le recul

    Voici les items de la liste des choses qui ont progressé :

    • dire bonjour aux gens que je connais dans la rue s'il ne m'ont pas vue
    • parler plus facilement avec des amis
    • moins souvent l'impression de ne rien avoir à dire
    • donner mon avis quand je travaille avec un supérieur
    • parler moins difficilement à mon compagnon (reproches entre autres)
    • parler ouvertement à mon autre psy
    • parler plus librement à mon frère, à ma belle-soeur
    • aller à une soirée où je ne connais quasiment personne : moins d'angoisse
    • dire non pour aller à une soirée à laquelle je n'ai pas envie d'aller, au lieu de dire"je ne sais pas" ou de dire oui et de changer d'avis au dernier moment
    • me "défendre" un peu moins difficilement lors de disputes avec mon compagnon
  • A propos de cette thérapie

     

     

    J'en suis à la 13ème séance, j'ai commencé il y a bientôt 1 an de cela.
    C'est long. Normalement, les TCC sont des thérapies rapides. Mais j'habite en centre-ville, là où les psys, comme tous les spécialistes, sont over-bookés. Le psy fait ce qu'il peut pour rapprocher les rdv. De plus, avec mon emploi du temps à trous, je peux y aller en milieu de journée, mais ça ne suffit pas à rapprocher les séances. Nous en sommes à un séance par mois en moyenne. Si nous avions pu nous voir une fois par semaine, la thérapie serait finie depuis longtemps. D'un autre côté, je me demande si mes réflexions auraient été aussi fructueuses avec une séance par semaine. Peut-être bien que oui, puisqu'en général, je mets deux ou trois jours à répondre à la question posée à la séance précédente.


    L'avantage de ces longs intervalles inter-séance, c'est que je prends pleinement conscience de ma phobie.
    L'inconvénient, c'est que j'ai pleinement le temps d'en être totalement déprimée.

     




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