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Bulletin de santé - Page 6

  • Les vacances

    Les vacances.

    D'après le psy, j'étais sensée prendre des initiatives, proposer des choses, parce que c'est les vacances, c'est plus facile, ce sont des choses légères qu'on choisit : pizzeria ou crêperie ?

    Sauf que non.
    J'ai très mal vécu mes vacances sur ce plan là. Cela a démarré par une partie de jeu de société que s'est éternisée pendant une journée entière et à laquelle je ne participais pas. J'ai eu le sentiment de ne pas avoir osé m'y incruster où me signaler. Cela m'a fait angoisser puis déprimer à cause du sentiment d'échec et de ne pas faire de progrès. J'ai déprimé pendant 3 jours, sur 10 jours de vacances, c'est beaucoup.
    Ensuite, n'étant pas d'humeur favorable, un accrochage entre mon compagnon et moi a fini de m'attrister et me déstabiliser. Je me suis refermée sur moi-même et n'ai plus rien proposé.

    Bref, les vacances furent éprouvantes.

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  • 22ème séance

    Toujours déprimée, moins d'anxiété.

    Le psy m'a demandé pourquoi. Comme je n'arrivais à lui dire, il m'a demandé depuis quand.
    "C'est depuis que j'ai refusé de postuler sur un temps plein dans le public."
    Il m'a demandé quelle part de l'activité du temps plein correspond exactement à ce que j'aime y faire : la recherche. Cela représente un tiers du temps, si je suis réaliste et que j'envisage comment cela sera dans quelques années. Il m'a alors expliqué que ce tiers-temps de recherche, je pourrai tout-à-fait le faire en n'étant pas titulaire du public. Donc je n'ai pas à déprimer. Ce qui me tient à cœur n'est pas perdu. Ce qui est perdu, c'est la qualité du service fourni par ce secteur du public. Donc je ne dois pas avoir de regret à le quitter.
    CQFD.
    Il m'a dit que je dois faire le deuil, certes, mais le deuil de la RÉALITÉ, pas le deuil de l'utopie que je me suis créé et triant les souvenirs des années passées dans le public.
    La réalité, c'est que c'est le merdier.

    Il m'a dit au revoir en me disant "la réalité, pensez à la réalité".

  • 21ème séance

    Toujours déprimée, avec beaucoup d'anxiété.

    Le psy m'a demandé pourquoi.
    Quand on me pose la question, la première réponse qui me vient à l'esprit est très vite masquée par une sorte d'auto-censure qui me fait répondre "j'en sais rien". Quand je suis devant le psy, je sais que je n'ai pas le choix. Si je veux avancer, je dois lui répondre. Alors je lui réponds.
    "C'est à cause de mon travail. Je viens de refuser de postuler sur un temps plein (dans le secteur public)."
    Le psy m'a donné son point de vue sur l'avenir du public et m'a dit que ce n'est pas parce que je ne serai jamais temps plein dans le public que je ne pourrai pas faire ce qui me plaît.
    Je lui ai dit que, du coup, je n'ai pas fait ce qu'il m'avait demandé de faire la dernière fois, étant donné que j'avais déjà du mal à me lever pour aller bosser le matin. Il m'a dit qu'en effet ce n'est plus la priorité. Il faut d'abord que je sorte de cet épisode dépressif.
    Il m'a dit d'augmenter la dose d'antidépresseurs.
    Ce à quoi j'ai répondu que c'était déjà fait.

  • Une page se tourne...

    Edit du 26 décembre 2011 :

    Je ne m'en rendrai compte que beaucoup plus tard, mais c'est là que la thérapie bascule du traitement de ma phobie sociale vers le traitement de mon manque d'affirmation :

    Je suis débarrassée de ma phobie (à 90% d'après le précédent test et cela sera confirmé par les suivants), ma peur du jugement de TOUS LES GENS, y compris ceux qui je ne connais pas, a disparu. Je suis donc débarrassée du postulat (= je veux que tout le monde m'aime).

    Il ne reste plus que ma peur vis-à-vis des gens de mon entourage proche (compagnon, famille, collègues etc...). Cette peur ne fait pas partie de la phobie sociale, c'est une peur "normale" mais accentuée par mon manque d'affirmation.
    Maintenant vont donc remonter à la surface les problèmes en lien avec les personnes qui me sont proches.
    Je vais le découvrir au fil des mois, me poser des questions, quelques fois le psy y répondra. Je vais mettre presque 2 ans à comprendre que ma phobie sociale est finie et que je dois me concentrer sur mon manque d'affirmation pour arriver à me sentir bien dans ma vie.

  • 19ème séance

    J'ai du retard dans les séances. Du coup, je ne me souviens pas de tout ce qui s'est dit.

    En résumé, au cours de la 19ème, j'ai expliqué au psy que ce qui me posait maintenant problème, c'est le quotidien avec mon compagnon. Encore beaucoup trop de difficulté pour communiquer sereinement avec lui.
    Le psy m'a demandé de lister ce qui me pose problème. Je dois noter chaque fois que quelque chose se produit et pour laquelle, par exemple, j'ai envie de dire non et je n'ose pas.

     

  • Rewind

    Je suis retournée sur mon ancien blog pour m'assurer qu'il était toujours en ligne, et j'en ai relu quelques notes. Je suis tombée sur un article où j'exprimais mes "grosses difficultés dans les relations humaines". A l'époque, je n'avais pas la moindre idée de ce qui me posait problème, je savais juste que j'avais un problème. J'ai parcouru ce blog pour retrouver d'autres notes du même genre. Il y a notamment celle-ci qui est très caractéristique :


    Exutoire

    Je monte sur un pont
    je plonge rassuré
    Je n'aimais pas mon nom
    je n'ai jamais su aimer
    La carapace d'or
    qui protège ma vie
    serait-elle un trésor ?
    Je la trouve hors de prix


    Jean-Louis Murat - Royal Cadet


    Explication de texte :

    Il y a des jours où on a l'impression de porter sur soi une sorte de carapace, dont on voudrait bien se défaire.
    Ce serait comme la métamorphose à l'envers.



    Quand je relis ça, ça me replonge dans ce sentiment d'oppression que je subissais, c'est franchement désagréable. Et il y a plein de notes comme ça.
    Vivement que tout ça soit définitivement derrière moi.

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  • 16ème séance avec le recul



    Je vais mieux. Je me sens mieux. Depuis que j'ai pris la décision de changer de travail, je n'ai plus d'angoisse. Quel soulagement !
    Je ne sais pas si c'est dû au fait que mon travail me bouffait la vie et qu'en changer résout un de mes problèmes ou que j'ai pris une grande décision qui m'a fait affronter ma phobie et que cela m'a démontré que je suis capable de le faire. Certainement les deux.


    Les conséquences sur mon quotidien sont multiples : ma vie devient plus facile.


    Mon grand-frère devait venir me voir le week-end dernier. Je l'attendais avec impatience. Il m'a appelée pour me dire qu'il ne pourrait pas parce qu'on lui a demandé de remplacer, une fois de plus, un collègue absentéiste au pied levé sur ses jours de repos. Je lui ai signifié que j'en avais marre qu'il me fasse encore ce coup-là et que, de surcroît, il n'avait pas à compenser systématiquement les insuffisances de ses collègues. Il m'a rappelé 1 heure plus tard pour me dire que finalement il viendrait. Nous avons passé un très bon week-end. Il y a un an, je lui aurais dit que c'est dommage qu'il ne vienne pas, point. Tout en n'en pensant pas moins.



    Je suis allée à un concert le week-end dernier. Il y avait plusieurs groupes programmés. Au premier rang, 3 femmes, qui s'étaient vraisemblablement déplacées pour un seul des groupes au programme, ont passé la quasi-totalité du set d'un des groupes à se prendre en photo sous le nez du chanteur, qui les a d'ailleurs vues et semblait en être gêné. Ce comportement m'a révoltée. A la fin du set de ce groupe, je suis allée trouver ces 3 femmes pour leur signifier que leur attitude manquait totalement de respect pour les artistes. L'une d'elle a répondu en parlant de moi à la troisième personne et en fuyant mon regard. Je lui ai demandé de me regarder dans les yeux pour s'adresser à moi. Son argumentation était que j'étais frustrée de voir ces 3 amies heureuses. Je n'ai eu aucun regret à les houspiller et aucune angoisse à le faire.

    Chose plus anodine, je n'ai plus aucune difficulté à demander du feu à des inconnus.

    Parmi les choses importantes, je n'ai plus du tout envie de me séparer de mon compagnon. C'est peut-être lié au fait que je ne vois plus mon ancienne psy. Elle avait le don de me faire douter du bien fondé de mon couple. De son côté, mon compagnon est beaucoup plus attentif et compréhensif à mon égard. Je l'ai entendu dire à un de ses amis au téléphone, sur un ton ravi "je ne la reconnais plus". Je pense qu'il attendait depuis longtemps l'arrivée de mes progrès.

    Autre progrès, quand j'ai à faire face à une difficulté, je l'envisage comme "un très bon exercice" et non plus comme une galère. Cela me permet de me lancer plus facilement  et de relativiser les éventuels échecs.

  • Du changement !



    La thérapie porte ses fruits.
    J'ai pris ces derniers jours des décisions qui étaient en suspens depuis des mois voire des années.
    J'ai arrêté de voir mon autre psy. Je ne l'ai pas laissée tomber comme une vieille chaussette, je suis allée au dernier rendez-vous en date pour lui annoncer.
    Je change de travail.
    Je change de banque.

    Cela peut paraître surprenant que ces trois changements soient situés au même niveau de difficulté, mais à vrai dire, le moins évident pour moi a été de changer de banque. Tout ça est lié, bien évidemment, à ma peur de la réaction des autres.
    Pour la banque, il s'agit de La Poste, au guichet où mes parents m'ont ouvert mon premier compte-chèque. A une époque, mes parents m'avaient demandé d'y rester, parce que la postière de leur village était parmi leurs amis. Depuis, je n'ai jamais osé en changer, de peur de la réaction de mes parents, alors que ça fait bien longtemps que cette postière n'y travaille plus. Et puis ça fait 15 ans que je ne vis plus dans ce village. Et, il faut bien l'avouer, les services bancaires de La Poste ne sont pas au top. Ça fait 10 ans que mes amis me disent de changer de banque. Ils ont raison. Ça fait 10 ans que je le reconnais.


    La psy, elle, m'a dit des choses qui ne me conviennent pas. Pour simplifier, elle n'avait qu'une idée en tête, me pousser à me séparer de mon compagnon. Et puis avec elle, les séances consistaient à ne parler que de ce qui ne va pas. Avec le psy, les séances consistent à parler de ce qui va mieux, et ça me fait beaucoup plus de bien.

    Quant-au travail, je suis (enfin, j'étais) dans le public et je pars dans le libéral. Bosser dans le public, c'était pour moi une sécurité. Toujours être sous la responsabilité de quelqu'un. Faire ce qu'on me dit. Ne pas avoir à gagner ma vie en demandant directement de l'argent à mes patients. Travailler avec une population non "rentable". Mais l'ambiance, ma titularisation qui se fait attendre, les manigances, les conflits d'égo des universitaires et la dégradation des conditions de travail à l'hôpital ont eu raison de ma patience. J'en suis venue à me dire que tout ça ne valait pas la peine. L'année dernière, j'ai commencé à envisager ce départ, puis on m'a proposé de continuer à travailler avec un poste contractuel, moins bien payé que si j'étais titulaire, et j'ai accepté puisque ça me permettait de ne pas avoir à prendre de décision. Cette fois, ça y est, la décision est prise, j'ai passé des coups de fil pour trouver du boulot dans le libéral, je n'aurai pas de mal à trouver.

    Bref, tout cela est très perturbant, déstabilisant, mais positif.
    Mon psy sera ravi de tout ça.
    Moi je suis épuisée, mais libérée. Je me sens beaucoup plus légère, moins plombée par ma phobie, moins prisonnière, le carcan s'allège. Et puis surtout, à ma grande surprise, je ne suis pas malade d'angoisse. Je suis stressée, certes, mais il s'agit plus de trac que d'angoisse. Une réaction normale, donc. J'ai même diminué la dose d'anti-dépresseurs le lendemain de mon dernier rendez-vous avec la psy, je suis revenue à la dose que je prenais avant l'été. J'avais peur que les angoisses reviennent, il semblerait que ce ne soit pas le cas. Je ne sais pas trop ce qui m'a motivée à diminuer la dose, mais je ne le regrette pas. Peut-être que finalement j'arriverai à m'en passer plus tôt que je ne le pensais. Mais l'arrêt se fera sous contrôle du psy.

    Par ailleurs, j'ai fait une grande découverte. Quand je dis ce que je pense, les gens me remercient au lieu d'en être mécontents. On me l'avait dit, mais tant que je ne l'avais pas expérimenté, je n'y croyais pas. Ma psy était ravie que je sois venue lui dire en face que j'arrêtais la thérapie avec elle. Ma chef m'a dit être soulagée de me voir prendre ma vie en main, même si je la mets un peu dans la merde, parce qu'elle s'inquiétait de me voir toujours attendre les miettes que le chef d'établissement voulait bien me laisser.
    Autre chose, quand je dis non à quelqu'un, cette personne l'entend, et fait en fonction. Quand j'ai dit non à mon frère que je ne passerai pas le dimanche chez eux (officiellement parce que je n'ai pas le temps et j'ai quelqu'un d'autre à voir ce jour-là, officieusement parce que j'ai horreur de ça, même si j'ai envie de voir ses enfants), il décide de passer me voir 2 heures avec sa petit famille le samedi après-midi.

    Et puis j'ai découvert une dernière chose qui m'interroge. J'ai lâché un peu du lest dans mon comportement avec les amis de mon compagnon, je me suis détendue, et je me suis ouverte à eux. J'ai découvert que ce sont des gens qui m'intéressent, que je peux parler de plein de sujets que je ne soupçonnais pas avec eux. J'ai découvert qu'ils sont cultivés et drôles. Si je ne m'étais pas lâchée, je ne l'aurais jamais découvert. Je les sous-estimais. Et ça, ça me fait de la peine. Mon psy a raison, je n'ai effectivement pas de problème d'estime de moi.

    Je le vois demain, j'aurai des dizaines de choses à lui dire.

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  • A propos de cette thérapie

     

     

    J'en suis à la 13ème séance, j'ai commencé il y a bientôt 1 an de cela.
    C'est long. Normalement, les TCC sont des thérapies rapides. Mais j'habite en centre-ville, là où les psys, comme tous les spécialistes, sont over-bookés. Le psy fait ce qu'il peut pour rapprocher les rdv. De plus, avec mon emploi du temps à trous, je peux y aller en milieu de journée, mais ça ne suffit pas à rapprocher les séances. Nous en sommes à un séance par mois en moyenne. Si nous avions pu nous voir une fois par semaine, la thérapie serait finie depuis longtemps. D'un autre côté, je me demande si mes réflexions auraient été aussi fructueuses avec une séance par semaine. Peut-être bien que oui, puisqu'en général, je mets deux ou trois jours à répondre à la question posée à la séance précédente.


    L'avantage de ces longs intervalles inter-séance, c'est que je prends pleinement conscience de ma phobie.
    L'inconvénient, c'est que j'ai pleinement le temps d'en être totalement déprimée.

     




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  • 11ème séance avec le recul



    Je veux que tout le monde m'aime, c'est ce qui explique mon comportement et qui finalement explique mes problèmes de couple. Je veux trop être aimée.
    C'est aberrant, mais finalement logique.
    Et toute ma vie est dirigée par ce postulat.

    Quand le psy m'a dit "vous ne voulez pas faire de vague, vous voulez plaire à tout le monde, et comme tout le monde n'a pas les mêmes goûts, vous devenez transparente, inexistante", j'ai frémi. Mon compagnon m'a régulièrement reproché d'être transparente et inexistante. Mais lui pense que, la pluspart du temps, je me fiche de ce que les autres pensent. Or c'est faux, je ne fais rien de peur de déplaire et non par indifférence vis à vis de l'avis des autres.

    Le psy m'a demandé de réfléchir à combien ma vie entière est basée sur ce postulat.
    Pas besoin d'y réfléchir beaucoup. Cela me revient à la face en permanence.
    Auparavant, cela faisait partie de mon fonctionnement "normal", je faisais en sorte de ne pas déplaire.
    Aujourd'hui, cela fait toujours partie de mon fonctionnement, mais à chaque fois que j'en prends conscience, cela me meurtrit. Cela me meurtrit au jour le jour, en direct live. Quant-à repenser à tout ce qu'est et qu'a été ma vie sous l'angle de la pathologie, j'en frémis...



    Certains jours, je me demande ce que serait ma vie sans cette pathologie. Cela me déprime.
    D'une manière générale, en ce moment, tout me déprime, de toutes façons.
    Moi, ma maladie, ma vie, mon couple, mes conditions de travail, la France, j'en passe et des meilleures.
    Je ne sais pas si maladie est le bon mot. C'est, je crois, la première fois que je l'emploie ici, et peut-être même la première fois que je l'emploie tout court. Mais je trouve qu'en ce moment, il me va très bien.
    Bizarrement, depuis que je suis cette thérapie et que je sais que j'ai une autre pathologie, en plus de la dépression, je suis beaucoup plus à l'aise avec le fait de parler de la dépression et des psys et des anti-dépresseurs. Je me surprends à en parler ouvertement à mes collègues. Je trouve ça positif.
    Je suppose que les prochaines séances consisteront à la mise en place des exercices pour lutter contre la phobie.
    Enfin !