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Manque d'affirmation - Page 3

  • Juillet 2012

    Bonjour Mr [nom de mon psy],


    Je me permets de vous écrire, parce que j'ai des choses à vous dire et je ne veux pas empiéter sur votre temps de consultation par téléphone. J’ai trouvé votre adresse mail sur internet. J'espère que vous ne m'en voudrez pas de cette intrusion dans votre boîte mail.

    Je n'ai pas pu encore m’organiser pour me libérer pour venir en rendez-vous. Cela finira par arriver, mais pour l'instant il m’est difficile de me libérer de mon travail.

    C'est aussi pour cela que je vous écris. Je veux que vous sachiez que je n’arrête pas la thérapie pour autant.
    Je tenais également à vous faire part de mon état actuel.
    J'essaie tant bien que mal d'avancer sans vous, et avec l'aide de mon mari (nous nous sommes mariés le xxx). Il m'aide à m'affirmer et je fais des progrès chaque jour. J'essaie d'appliquer ce que je lis dans le livre de Fanget « Osez la vie à deux ».

    Malgré cela, je vis actuellement une période de souffrance relativement forte.

    J'ai compris un peu mieux mon problème dans mon rapport à l'argent. J'ai compris que, couplé à mon manque d'affirmation, il était à l'origine de beaucoup de mon anxiété.
    J'ai trouvé des informations concernant ce problème sur le site des « Debtors Anonymous »  (association issue des Alcooliques Anonymes) et de son pendant français « Débiteurs Anonymes »  . Ils ont des listes de critères et de signaux d’alertes, dans lesquelles je me retrouve pour la majorité des items : je suis débitrice compulsive et sous-payée compulsive (j'ai mis en pièce-jointe la brochure d'information des Debtors Anonymous, au cas où ça vous intéresserait). Je pense avoir mis le doigt sur quelque chose d'aussi important et handicapant que l'était ma phobie sociale quand nous nos sommes vus la première fois.

    Après réflexion, il me semble que le problème a démarré quand j'ai travaillé pour la première fois en libéral pendant quelques mois en 2002, année au cours de laquelle j'ai arrêté de faire mes comptes. Voici mon interprétation : je pense qu'il s'agit d'un problème du type « l'argent que je perçois est sale et je ne le mérite pas, alors je ne m'en occupe pas » . A l'époque, Je vivais très mal ma profession (ndlb : ce n'est pas le métier que je voulais faire quand j'ai commencé mes études), et encore plus de l'être en libéral. Je venais de finir mes études, où je me sentais dans un cocon, et d'être embauchée en  mi-temps universitaire. Je vivais très mal le fait de devoir travailler dans le libéral à côté. Je me destinais à la « sacro-sainte carrière  universitaire », qui n'a jamais pu aboutir, comme vous le savez. L'argent du secteur libéral était pour moi « sale » et indu. J'acceptais très mal de prendre de l'argent pour le travail que j'effectuais. J’ai d’ailleurs arrêté le libéral dès qu’on me l’a suggéré à la fac (en novembre de la même année), pour y travailler temps-plein, rémunérée mi-temps. Ce rejet de l’argent du libéral, ajouté à l’isolement du à la phobie sociale, a permis, je pense, l’installation de mes comportements inadaptés vis-à-vis de l’argent. J'ai arrêté de faire mes comptes cette année-là. Je me suis retrouvée interdite bancaire un an plus tard, parce qu'en plus de ne pas regarder mes comptes, je n'ouvrais pas les courriers de la banque.

    Depuis, les choses ne se sont pas arrangées. J'ai la chance d'exercer un métier rémunérateur, sinon, je pense que je serais à la rue depuis longtemps. Comme vous le savez, je me suis endettée sur le plan professionnel parce que je n'ai pas anticipé les charges. Nous avons acheté une maison sans connaitre notre budget (mon mari me faisait confiance et se reposait sur moi puisque c'est moi qui ramène l'argent, et je ne lui avais jamais dit que je ne faisais pas les comptes). Nous sommes à découvert en permanence. Je fais un chèque en me disant que l'argent qui va rentrer le couvrira. Je dépense l'argent avant de l'avoir gagné.

    J'ai pris conscience que tout cela était anormal cet hiver et je vous en ai fait part. Mais je n'avais pas réalisé à quel point mon problème était grave.

    J'ai donc cerné mon problème, mais seulement voilà, je ne sais pas le résoudre. Je m'inspire des conseils prodigués par les Débiteurs Anonymes, mais il faut assister à leurs réunions, et il n'y en a pas dans ma région.

    Je me sens désemparée. Mes problèmes d'argent, et le fait de devoir régulièrement dire non à mon mari pour les achats qu'il propose, m'obsèdent et me handicapent de plus en plus. Je me retrouve avec à nouveau un niveau d'anxiété élevé (mais fluctuant), comme avant, à la différence près qu'aujourd'hui je sais précisément ce qui m'angoisse.

    J'ai essayé de faire comme nous avions fait pour la phobie sociale : lister les éléments anxiogènes dans mon rapport à l'argent, trouver leurs points communs et chercher pourquoi ils sont anxiogènes, mais, seule, je n'arrive pas à trouver pourquoi ils sont anxiogènes.

    En attendant de pouvoir vous revoir, auriez-vous connaissance d'un groupe de parole pour anxieux à xxx ou alentours ? J'ai cherché, mais je ne trouve rien.

    Je vais faire en sorte de prendre rendez-vous avec début septembre.

    Bien cordialement

  • Mai 2012

    Je ne peux toujours pas prendre rendez-vous avec le psy, alors j'essaie de me débrouiller sans lui. D'autant que les thématiques sur lesquelles je travaille ne l'ont jamais beaucoup inspiré quand je lui en parlais.



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    J'essaie de corriger mon hypersensibilité à la critique (et aux ordres).
    J'ai trouvé d'où cela vient.

     

     

     

     



    Il semble vraisemblable que des expériences éducatives peuvent donner à l’individu le sentiment qu’il est inférieur et risque d’être rejeté : une éducation trop sévère, un frère ou une sœur apparemment très "supérieurs" […] Un père ou une mère très évitant peuvent aussi constituer pour l’enfant un modèle face aux difficultés de la vie, sans compter la part génétique possible du comportement anxieux.
    (François Lelord & Christophe André "Comment gérer les personnalités difficiles")

    Son origine :

    - d'une part innée, héréditaire
    - d'autre part environnementale :
    Événements de l’enfance ou éducation dont : deuil précoce, style d’éducation ou de communication au sein de la famille
    Un enfant déjà prédisposé génétiquement à l’anxiété pourra recevoir une éducation anxiogène de la part du parent anxieux
    [...] plus fréquentes chez les "petits derniers ou dernières", ou chez les personnes ayant souffert d’une maladie chronique pendant l’enfance.
    (François Lelord & Christophe André "Comment gérer les personnalités difficiles")

    Ces personnalités [passifs-agressifs] cumulent en fait deux problèmes :
    Hypersusceptibilité liée à un déficit de l’estime de soi : se percevant de peu de valeur, ils attachent une importance majeure à ne pas se sentir infériorisés. Et il leur semble qu’on peut l’être par des ordres ou des contraintes : "si on ne me respecte pas, cela prouve que je n'ai pas de valeur". Ils ont du mal à voir qu’on peut choisir d’accepter des ordres parce qu’ils nous semblent légitimes. Comme eux ne se sentent pas capables de les refuser, ces ordres, ils les détestent.
    Car le second problème des passifs-agressifs : ils ne savent pas s’affirmer. La plupart d’entre eux souffrent d’un déficit d’affirmation de soi : ils n’osent pas dire "non, je ne suis pas d’accord, et voilà pourquoi", ou "cela me gêne que tu me parles comme ça, il faut qu’on en cause". Incapables de discuter franchement de ce qui les dérange, ils s’en plaignent plutôt à d’autres personnes, et ils font obstruction.
    Le résultat émotionnel est médiocre : ils sont toujours mécontents, toujours victimes, toujours blessés et toujours offensés…
    Les sources de tels comportements remontent souvent à l’enfance : il existe des familles à l’intérieur des quelles il y a tout le temps quelqu’un qui boude, où l’on se vit en victime des autres sans jamais oser leur dire ou se rebeller autrement que par des actes de sabotage.
    (Christophe André & Muzo "Petites angoisses et grosses phobies")

    Les sujets à mauvaise estime de soi n’ont pas moins de qualités que les autres, mais commettent, lorsqu’ils s’évaluent, plusieurs erreurs psychologiques : focalisation sur les défauts et limites, sous-estimation des compétences et qualités.
    [Résultat : ] dévalorisation constante, présence permanent du "critique intérieur".
    Une faible résilience : [aptitude d’une personne à résister à l’adversité]
    L’estime de soi nous protège des échecs et de l’adversité.
    La mauvaise estime de soi rend vulnérable à toute forme de difficulté :
    - Échecs
    - Critique
    - Souffrance
    - Obstacles
    [Conséquence : ] la mémoire émotionnelle des personnes à faible estime de soi semble encombrée de mauvais souvenirs qui vont constituer des sources de démotivation. 
    (Christophe André & Muzo "Petites complexes et grosses déprimes")


    Le travail en psychothérapie avec les personnalités difficiles ou pathologiques :

    Première étape :
    Prise de conscience que les problèmes rencontrés par une personne viennent en partie d’elle et pas seulement des autres : c’est la question du recul nécessaire sur soi et du renoncement aux mécanismes de défenses qui nous protègent en nous aveuglant.

    Deuxième étape :
    Comprendre les mécanismes psychologiques qui conduisent à adopter un style psychologique inadapté, et parfois difficiles à accepter par les autres. A partir des croyances, peuvent se mettre en place trois styles de réaction : la soumission (capitulation), la bataille (compensation) ou l’évitement (fuite).
    Ex : si une de vos croyances est que vous êtes sans valeur, vous pouvez vous y soumettre (comportements d’échec), compenser (vous refugier dans le narcissisme : besoin de se mettre en avant, manque d’empathie, sentiment de mériter plus que les autres, attitude sociale méprisante, soin important à son apparence, étalages des signes extérieurs de son statut social, colère et ressentiment à la frustration, goût immodéré pour les privilèges, désir de séduire les personnes importantes afin d’obtenir des avantages), ou éviter (se retirer du monde, de toute démarche professionnelle, sociale ou amoureuse où vous pourriez être amené à subir un échec).

    Troisième étape :
    Trouver les racines des comportements problématiques :
    Quelles ont été les expériences de vie précoces en matière d’amour, de socialisation ? Comment se comportaient eux-mêmes les parents ? Quelles valeurs ont été transmises ? Quelles rencontrent ont été faîtes à l’adolescence ? Quels modèles ont été influents ?
    Ce dont nous héritons dans nos premières années, ce n’est pas un destin prédéterminé, mais une sorte de pilote automatique qui tendra à se mettre en marche sans notre volonté. Cette dernière ne pourra intervenir que pour le freiner ou le réguler.

    Quatrième étape :
    Emprunter de nouvelles voies. Souvent les casse-pieds ne savent pas régler leurs problèmes, communiquer, agir autrement qu’en étant casse-pieds. Le but des travaux pratiques proposés en thérapie est de leur faire expérimenter de nouvelles façons de faire.

    Dernière étape :
    Sortir peu à peu de la thérapie, se mettre en situation d’apprendre de la vie, de profiter des événements de l’existence, des rencontres pour continuer à apprendre et progresser.
    (Christophe André & Muzo "Petits pénibles et gros casse-pieds")


    Mon histoire colle à ce qui est décrit :

    • Mère non affirmée (mon père idem, du moins non communicant) = éducation évitante. Adepte du "Si tu n'as rien d'agréable à dire, tais-toi" et "Laisse-dire, laisse-faire".
    • Après le décès de ma soeur aînée : mère dépressive (la dépression de la mère perturbe le développement de l'enfant).
    • Institutrice de CP-CE1 aux méthodes dévalorisantes, humiliantes.
    • Mon frère qui a trompé son défaut d'estime de soi en devenant narcissique
    • Mon grand-frère, qui n'avait pas une meilleure estime de soi (il est plutôt allé vers le comportement d'échec) que mon frère et moi, est devenu très exigeant avec moi. Il fut un modèle influent.
    • Ma grande-sœur décédée "supérieure" car fantasmée. J'ai également fantasmé sur le fait que j'ai pensé que j'aurais dû mourir à sa place.
    • Perpétuelle "tête de Turc" pendant les années collège.
    • Enfin, une enseignante perverse narcissique pendant mes études supérieures, qui s'est acharnée sur moi parce qu'elle a perçu que j'étais faible, qui m'a pousée jusqu'à envisager le suicide.

     
    Un gros besoin de résilience que je n’avais pas.



    Je dois maintenant m'attaquer à comment y remédier. Et ça, c'est difficile. J'ai des pistes dans le bouquin "S'affirmer et communiquer" mais je dois me repencher dessus et mettre en pratique.



    J'ai résolu le conflit avec mon grand-frère, avec l'aide de mon compagnon. C'est une grande première pour moi et un grand pas dans ma quête de l'affirmation de moi. Autrefois, j'aurais fait comme mon grand-frère, j'aurais fui et plus donné de nouvelles. Mais là, j'ai rappelé mon grand-frère, qui était soulagé que je le fasse, car ça le démangeait mais il n'osait pas le faire. Nous nous sommes rencontrés tous les quatre. Nous avons beaucoup parlé, y compris de ma sœur (chose que nous n'avions jamais faite), pas mal pleuré, et tout va mieux. Il sera mon témoin de mariage et sa femme sera présente. J'aimerais bien maintenant continuer sur la même lancée avec mon autre frère. Réussir à le faire parler, qu'il dise son mal-être comme nous lavons fait avec mon grand-frère.



    Mon travail sur la "phobie de l'argent" est en stand-by, parce que je ne pourrai pas aller chez mes parents avant l'été. Les documents à explorer pour tâcher de comprendre quel est le problème sont chez eux. En attendant, je me force à tenir les comptes. C'est anxiogène, mais j'arrive à surmonter ça.



    Je m'attaque à un autre problème : celui qui, je pense, est à l'origine de mes problèmes de prise de poids. Je ne sais pas jeter de la nourriture. J'en suis incapable, parce que jeter de la nourriture "c'est mal". Du coup, je me force, depuis toujours, à finir mon assiette. J'avais beaucoup maigri grâce au suivi par une diététicienne, qui m'avait fait prendre conscience du problème, mais je ne m'y étais pas attaquée sérieusement. En effet, le fait d'être encadrée par la diététicienne avait pour effet que je contrôlais ce que je mettais dans mon assiette, donc je pouvais la finir puisqu'il n'y en avait pas trop. Et je maigrissais "sans effort". Depuis que nous habitons à la campagne, loin de tout et de tout le monde, je ne vois plus la diététicienne, et je regrossis. Je me rends compte que je me force encore à finir mon assiette au quotidien, même si je ne le fais plus comme avant, quand j'étais capable de manger beaucoup trop, au point d'avoir le ventre distendu et douloureux. Je le fais sur de petites quantités, mais ces petits excès de quantité répétés me font reprendre du poids. C'est d'autant plus agaçant que, maintenant, j'identifie bien mes sensations de faim et de satiété et je mange quand-même alors que je suis consciente de ne plus avoir faim. C'est comme une pulsion difficile à contrôler qui m'oblige à ne rien jeter ("faut pas gâcher"). Ma thérapie est radicale : je m'oblige à jeter systématiquement une partie du contenu de mon assiette à chaque plat et à chaque repas, ce jusqu'à ce que ça ne me fasse plus rien de jeter. Ça peut paraît absurde, mais ça n'est pas plus absurde que de se forcer à finir systématiquement. Je bloque encore quand je suis invitée, je n'ose pas en laisser dans mon assiette sous le regard de mes hôtes (manque d'affirmation vous avez-dit ?). Je sais que la solution est soit de leur expliquer pourquoi je le fais, soit de ne pas m'en préoccuper car, après-tout, tout le monde ne s'offusque de ce qu'on ne finisse pas son assiette, mais j'ai du mal à mettre en pratique.



    Voilà, j'ai de quoi faire...

  • Décorticage d'une après-midi de printemps

    Hier, dimanche, mon compagnon avait programmé que nous nettoierions la baie vitrée (très grande, peu voire pas accessible de l'extérieur), j'étais d'accord avec ça. Moi j'avais prévu d'appeler mon grand-frère dans une démarche de résolution de conflit, exercie excessievement difficile pour moi. Mon compagnon devait m'aider avant et pendant le coup de fil à rassembler mes idées et arguments.

    Nous avons reçu du monde pour l'apéro à midi. Après cela, j'ai fait une sieste, épuisée de mon nouveau rythme de travail. Mon compagnon est venu me rejoindre sur le canapé pour siester, il avait peu dormi la nuit précédente. Je me suis levée et j'ai commencé à cogiter et à m'angoisser.
    "Nous avons des choses à faire. Pour les faire, je dois le réveiller. J'ai horreur de le réveiller car j'ai l'impression de faire quelque chose qui lui est désagréable."
    J'ai quelques souvenirs de réveils qui furent extrêment difficiles. Il avait très peu dormi parce qu'il était angoissé par le rendez-vous qu'il avait le lendemain matin, pour lequel je devais le réveiller. Après réflexion, je pense que cela s'est produit une seule fois, mais cette fois a marqué mon esprit et je n'arrive pas à me débarrasser de ce souvenir, alors que la plupart des fois où je le réveille ça se passe bien. Donc je me demande si je le réveille ou pas.
    "Si je le réveille, cela va être désagréable, si je ne le réveille pas, il va râler parce qu'on a rien fait de ce qui était prévu."
    Je quitte la pièce pour m'occuper les mains pour ne pas laisser l'angoisse m'envahir. Je reviens sur le canapé et il finit par se réveiller. Il me demande si ça va. J'hésite quelques secondes, comme toujours, et décide de lui dire que je ne me sens pas bien et que je suis angoissée. Il me demande pourquoi et là mon esprit se brouille sous la panique, je me retrouve incapable de lui expliquer pourquoi. Il s'énerve, me dit qu'il en a marre de mes angoisses. La discussion qui s'en suit est assez pénible et augmente mon angoisse. Il finit par proposer d'aller nettoyer la baie vitrée et me reproche de ne pas l'avoir proposé alors que j'étais réveillée avant lui. Je lui explique que c'est une des choses qui m'angoissait. Ne pas oser le réveiller pour faire ce qu'on a à faire. Il est assez choqué d'apprendre que j'ai peur de le réveiller, il pense que j'ai peur de lui. Je lui explique que je n'ai pas peur de lui, mais de lui déplaire, de faire quelque chose qui lui est désagréable et que j'ai ce souvenir de réveil pénible qui me fait craindre sa réaction. Il m'explique que cela a du se produire une fois, que la plupart du temps il n'est pas dans cet état au réveil. Et il m'explique qu'il aurait préféré que je le réveille. Il a du mal à comprendre que j'ai eu peur de le réveiller. Je lui explique que c'est le principe de mon problème, j'ai peur de choses dont je ne devrais pas avoir peur. J'ai fait des progrès, mais il reste des choses sur lesquelles je bloque.

    Cet épisode m'a fait prendre conscience que je ne lui avais jamais dit que j'avais peur de le réveiller alors que c'est comme ça quasiment depuis qu'on est ensemble. Si je lui en avais parlé, il m'aurait dit bien avant hier que je ne dois pas me préoccuper du fait que le réveiller risque d'être désagréable pour lui. Je dois le réveiller, point. Ce souvenir de réveil difficile est lié à une situation particulière qui ne s'est pas reproduite depuis. Je ne dois pas me baser dessus. Je dois faire les choses.
    Je me suis gâché un certain nombre de dimanches après-midi à cause de cette peur de le déranger ou de le réveiller, alors qu'il ne demande pas mieux que de me voir lui demander de faire des choses.
    Je pense avoir fait un pas conséquent en lui avouant que j'avais peur de le réveiller, parce que maintenant qu'il le sait, je vais me sentir obligée de le faire sans hésiter pour avancer sur ma peur et me et lui prouver que je peux le faire. J'ai mis le doigt une cause de plus de mon anxiété et je vais pouvoir m'en débarrasser. J'en suis heureuse.

    Après le nettoyage de la baie vitrée, j'ai finalement réussi à demander à mon compagnon de m'aider appeler mon grand-frère. J'ai pris des notes des arguments qu'il m'a aidé à formuler. Le problème avec mon grand-frère, c'est que sa femme nous reproche des choses et que nous estimons ne rien avoir fait de mal. Elle a installé une mésentente entre mon grand-frère et moi et se victimise. J'ai demandé à mon grand-frère d'être mon témoin de mariage, mais il faut que les tensions soient mises à plat avant le mariage. Je dois donc prendre les devants et appeler mon grand-frère pour lui expliquer que soit il y a conversation entre nous quatre, soit il vient seul à notre mariage.
    Au cours de cette conversation téléphonique, il m'a semblé que mon grand-frère présentait vis-à-vis de sa femme les mêmes difficultés que moi vis-à-vis de mon compagnon. Il n'est pas affirmé. Seulement, sa femme ne l'aide pas spécialement à s'affirmer et semble se contenter de cette situation.
    J'avais déjà constaté que mon (autre) frère présentait des signes de phobie sociale, maintenant je constate que mon grand-frère a un gros manque d'affirmation vis-à-vis de sa femme. Nous semblons être tous les trois atteints du même problème sous des formes différentes. Cela change mon regard sur mes frères et va peut-être me permettre de mieux les comprendre et mieux réussir à communiquer avec eux. Quelle famille...

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  • Effet domino

    Ce week-end, j'ai reçu mon frère, ma belle-soeur et leurs deux enfants. Ça faisait longtemps que je ne les avais pas reçus, parce que soit j'allais chez eux et je m'ennuyais (lui sur son PC, elle sur sa console et moi seule dans un coin avec une BD), soit ils venaient chez moi et je n'aimais pas la façon dont mon frère s'adressait à ma belle-sœur ou à ses enfants : toujours en criant, et j'avais préféré les éviter.
    Avoir parlé de ma phobie sociale et de mon manque d'affirmation à ma collègue la semaine dernière m'a libérée. J'ai ainsi pu en parler à mon frère et ma belle-soeur. Je leur ai expliqué que je les avais évités toutes ces années pour ne pas avoir à leur dire ce que je pensais, chose que j'ai faite par la même occasion en précisant que j'aurais du en parler à l'époque pour éviter de couper les ponts. Leur réaction a été en-dessous de ce que j'attendais : manque de curiosité, mais bienveillante tout-de-même. Du moins de la part de ma belle-soeur, mon frère, lui, a simplement levé le nez de sa BD.
    Après-coup, je comprends mieux leur réaction.
    Ce week-end m'a permis d'observer et de comprendre le comportement de mon frère. Je pense qu'il souffre de manque d'affirmation, voire de phobie sociale. Il y remédie par de l'agressivité et de l'évitement.
    En voici un exemple : ma belle-soeur a été très étonnée de voir mon compagnon appeler l'architecte qui a travaillé sur la rénovation de la maison pour prendre rendez-vous. Elle m'a expliqué que jamais mon frère ne prendrait un rendez-vous ainsi. Elle m'a d'ailleurs confirmé ce que je pensais en m'expliquant que mon frère passe tout son temps libre dans son coin sur son PC, qu'il ne prend pas ou peu d'initiative, qu'il ne prend effectivement pas de rendez-vous lui-même (plombier, dentiste etc...), qu'il n'appelle jamais aucune administration. J'ai dit à ma belle-soeur que ça ressemblait beaucoup aux problèmes que je rencontre et dont je leur avais parlé la veille au soir. Elle a approuvé.
    J'espère qu'elle ira chercher de l'info sur la phobie sociale et comprendra que ces choses-là peuvent changer.

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  • Février 2012

    Depuis la dernière séance, plusieurs des problèmes qui réveillaient mes angoisses se sont résolus.
    J'ai été licenciée du mi-temps qui me posait problème sur le plan éthique et relationnel. La raison du licenciement est la non-intégration à l'équipe : je n'ai pas la même vision de la profession que mes collègues et elles n'ont pas désiré continuer travailler avec moi. Ca me met dans l'embarras financièrement, mais ça m'a beaucoup soulagée.
    Par conséquence, le projet de location est repoussé pour raison financière. D'autant qu'il l'est de toutes façons, car la locataire actuelle a shunté l'agence, en passant directement par le propriétaire, pour obtenir de ne quitter l'appartement que fin mai (au lieu de fin février).
    J'ai repris contact avec mon grand-frère, qui m'a avoué avoir envie de le faire depuis plusieurs mois sans savoir comment faire. Le prétexte de la reprise de contact c'est que je vais me marier. Mon compagnon et moi avons décidé de passer à l'acte en 2012 pour des raisons pragmatiques. Cela me fait tout de même très plaisir. Mon grand-frère sera mon témoin. Il reste à résoudre la mésentente avec sa femme avant le jour J. Mon compagnon m'aide en cela.
    Nous avons vu le responsable de l'agence immobilière à qui nous avons confié la vente de la maison. Il nous a rassuré. La maison est belle, elle plaira, il faut juste réussir à convaincre les gens de faire quelques kilomètres de plus que qu'ils veulent initialement pour la visiter.

    Avec tout ça, je suis arrivée chez le psy avec beaucoup moins d'angoisses que la fois précédente. Donc pas de nouveau TAG.
    Nous avons beaucoup parlé de ma situation professionnelle. Nous avons débriefé ce qui s'est passé.

    Je lui ai également fait part de mes difficultés persistantes avec mon hypersensibilité à la critique, notamment venant de mon compagnon, j'en avais eu encore la démonstration le matin même. Je lui ai demandé quelle lecture il pouvait me conseiller à ce sujet. Il m'a avoué ne pas avoir grand chose à me conseiller à ce sujet, si ce n'est "Oser la vie à deux" de Fanget. Il ne me reste plus qu'à le lire...

  • Janvier 2012

    Au cours de cette séance, j'ai exposé au psy le fait que j'avais peur de refaire un TAG.
    En ce moment, j'ai de nouveau des angoisses. La maison que nous avons achetée il y a un an finalement ne nous convient pas pour plein de raisons : nous la remettons en vente alors que l'immobilier commence à baisser. Nous avons trouvé une location pour dans quelques mois : nous aurons le loyer + le crédit à payer, donc grosse pression pour les revenus de mon activité professionnelle (je suis profession libérale). D'autant que j'ai démarré un nouveau job mi-temps (en plus de mon premier mi-temps) qui ne me convient pas sur le plan éthique et relationnel, j'ai du mal à m'y affirmer, je ne m'y sens pas bien. Mes rapports avec ma famille sont toujours aussi compliqués, il y a un conflit avec mon grand-frère et je ne m'en sors pas. Bref, plein de raisons de ne pas aller bien.
    Malgré tout cela, je gère mes angoisses, elles ne sont pas envahissantes comme l'an dernier, j'arrive à les contrôler. C'est ce que m'a fait remarquer le psy. Je ne suis plus "coincée" physiquement par l'angoisse, je suis détendue physiquement. J'ai appris à stopper mes pensées anxiogènes, je ne me laisse plus envahir. Il m'a félicitée et m'a invitée à prendre des anxiolytiques dès que le besoin s'en faisait ressentir, et ce sans hésiter, ni culpabiliser.
    Je lui ai dit que j'en avais assez de toujours voir le verre à moitié vide, que j'aimerais bien être un peu optimiste, ça serait plus reposant. Il m'a expliqué que malheureusement, c'était une caractéristique de ma personnalité qui ne changerait pas. C'est mon mode de fonctionnement. Être pessimiste n'est pas confortable, certes, c'est fatiguant, mais l'avantage, c'est d'être ancré dans la réalité et de n'avoir que rarement de mauvaises surprises. Par contre, il faut travailler pour que ce pessimisme ne soit pas significatif d'anxiété permanente, et c'est ce que je fais.

    Quand le psy m'a assurée que je ne faisais pas un nouveau TAG et que j'avais fait d'énormes progrès, j'ai fondu en larmes. Le psy a cru que je pleurais à cause d'un des sujets anxiogènes cités plus haut. Je lui ai expliqué que c'était le compliment qu'il venait de me faire. Il a voulu en savoir plus sur le pourquoi je pleure quand on me fait des compliments : "est-ce que vous avez beaucoup attendu les compliments quand vous étiez petite, sans les avoir jamais reçus?" J'ai répondu que le problème n'est pas là, ce qui est vrai. Je n'ai pas de souvenir que mes parents m'aient fait beaucoup de compliments, mais je n'ai pas le souvenir d'avoir attendu les compliments non plus. Mes parents ne sont pas du genre à ne jamais avoir été satisfaits de leur fille. Mais je n'avais pas envie de creuser cela avec le psy ce jour-là, j'y réfléchirai plus tard, à tête reposée. Je lui ai donc donné mon explication des pleurs : quand je me suis débattue contre quelque chose (la crise d'angoisse du matin même) et que je suis fatiguée émotionnellement de cela, je pleure facilement si on me complimente, car cela me fait ouvrir les vannes. Il a alors continué à me faire d'autres compliments en se moquant gentiment de moi.

  • Novembre / décembre 2011

    Dernière séance de l'année. J'ai démarré ma TCC en septembre 2007. 4 ans et j'ai le sentiment d'avoir toujours autant progrès à faire que de progrès faits. Si je regarde objectivement, c'est faux, j'en a fait plus que ce qu'il me reste à faire. Seulement ce qui reste est le plus difficile. Et puis il y a des choses qui ne changeront pas, parce qu'en fin de compte je suis comme ça. L'idée, c'est d'arriver à un niveau de fonctionnement suffisant pour que ma vie quotidienne ne soit plus ni une fuite ni une une lutte permanente. Pour être bien, quoi.

    Donc à cette dernière séance de l'année, nous avons disserté sur les mérites et les erreurs de mon compagnon. Il est celui grâce à qui j'ai commencé cette TCC, car c'est lui qui a dépisté le problème et m'a incité à m'en préoccuper. Mais, car il y a toujours un "mais", par son attitude vis-à-vis de mes difficultés, il me rend la tâche difficile. Il ne sait pas m'encourager, il sait surtout mettre le doigt sur ce qui ne va pas. Il fait des efforts pour les encouragements, car je lui ai dit qu'il m'en fallait, mais il n'en fait pas suffisamment et surtout pas assez naturellement pour que cela me fasse avancer. Dans tout apprentissage, la TCC en est un, il faut un renforçateur du comportement souhaité. Je ne l'ai pas vraiment, c'est peut-être aussi pour cela qu'il m'est difficile d'avancer sur le terrain du couple. Et les critiques qu'exprime mon compagnon sont, même si elles sont nécessaires, tout le contraire. Elles m'enfoncent. Donc non seulement je n'ai pas assez de renforçateurs, mais en plus je dois lutter contre les critiques, qui sont très anxiogènes.

    Nous avons également parlé de mon hypersensibilité à la critique. Les critiques qui me sont faites par des proches sont très anxiogènes, j'y réagis très mal. En gros, quand mon compagnon me fait une critique, j'ai un moment de panique, je dois me concentrer pour me reprendre et ne pas répondre du tac au tac par une autre critique de manière agressive. J'ai du mal à reconnaître quand j'ai tort, j'arrive même à être de mauvaise foi pour ne pas reconnaître mes torts. Tout ceci entraîne évidemment beaucoup de souffrance chez moi comme chez mon compagnon. Le psy m'a conseillé de me préparer une réponse toute faite (ça évite de dire n'importe quoi sous l'emprise de la panique) et que cette réponse toute faite soit une question qui fasse préciser le contenu de sa pensée à la personne qui a fait la critique. Le but étant de me faire comprendre que ce n'est pas moi dans ma globalité qui est remise en cause, mais le comportement que j'ai eu, la chose que j'ai faite et donc de faire retomber l'angoisse afin de répondre sereinement.
    C'est exactement ce que j'ai lu dans "Affirmez-vous !" de Fanget et "S'affirmer et communiquer" de Boisvert et Beaudry. J'étais un peu déçue, je pensais que mon psy aurait quelquechose de plus personnalisé à me proposer. Je ne m'y suis pas encore attelée, mais il va falloir que je le fasse.

    Pour résumer, ça ne va pas trop mal, ça va nettement mieux qu'il y a quelques années.
    A ce sujet, j'ai relu quelques notes de mon ancien blog (2003 à 2007), les notes des premières années étaient très significatives de ma phobie sociale : célibat et crises d'angoisse. C'est dur de relire ça et en même temps, avec le recul, ça m'aide à mieux comprendre. Ça me paraît tellement loin et tellement différent de ce que je suis aujourd'hui, j'ai le sentiment que ce n'était pas moi. Et pourtant, c'était bien moi...

    Bon, allez, à l'année prochaine !

  • Octobre 2011 avec le recul

    Dire "merde!", c'est une façon de parler, parce qu'en communication, dire "merde!" n'est pas la meilleure chose à faire si on ne veut pas rompre le dialogue. Il vaut mieux y mettre les formes et argumenter. Mais quand on se sent acculé, plutôt que d'encaisser sans rien dire, dire "merde!" peut débloquer une situation.
    C'est arrivé hier, j'ai dit "merde!" dans une situation où j'étais bloquée, où j'encaissais les propos de mon compagnon sans pouvoir rien répondre. Cela a provoqué une rupture dans la scène qui se déroulait. S'en est suivie une explication et des excuses. Conclusion, j'ai exprimé clairement et vivement un désaccord, et le ciel ne m'est pas tombé sur la tête, la terre ne s'est pas ouverte sous mes pieds !

    Autre chose :  en relisant la note précédente, j'ai repensé à l'histoire du psy qui a aidé un patient à sortir de l'emprise de la scientologie. Ce patient allait mal car il n'arrivait pas faire tout ce que la secte lui demandait. Il est allé consulter un psy. Quand le psy l'a fait parler de ce qui n'allait pas, le patient a dit "je suis un mauvais scientologue".
    Je ne suis pas scientologue et personne n'essaie de m'embrigader dans quoi que ce soit, mais j'ai tendance à toujours vouloir solutionner les problèmes des autres, sans voir que ce ne sont pas les miens. Je cherche à répondre à leurs demandes, alors que le besoin exprimé n'est pas le mien. Et c'est difficile de faire quelque chose que je n'ai pas envie de faire, j'échoue et mon estime de moi en pâtit.
    Je pensais être obligée de faire ce genre de choses (il s'agit de relations amicales ou familiales à entretenir alors que je n'en ai pas envie) parce que c'est bon pour moi, ça soigne ma phobie. Et si je n'ai pas envie de le faire, c'est parce que je suis phobique, alors je me force.
    Or depuis peu, j'ai compris que des envies, j'en ai, mais je les réprime. Je fais bien la différence entre les choses dont je n'ai pas envie et celles dont j'ai envie mais que mon cerveau shunte. Quand le psy me dit que quand le besoin ne vient pas de moi, quand ce n'est pas une envie que je ressens et que je réprime du fait de mon manque d'affirmation, je n'ai pas à répondre à la demande, ça fait tilt. Ces choses que l'on me demande de faire, ce n'est pas mon envie, c'est l'envie de mon interlocuteur, je n'ai pas à m'obliger à y répondre. D'autant que si je le fais, je risque d'échouer et c'est mauvais pour moi.
    Je dois me concentrer sur mes envies propres, les écouter, les redécouvrir et les exprimer. Et je dois faire le tri dans ce que l'on me demande, ne pas répondre à tout : déterminer jusqu'où je suis prête à aller pour être aimée de mes proches.
    C'est ce que le psy voulait que je comprenne quand il m'a conseillé le livre "Oser la vie à deux" de Fanget. Je pense que cette fois, je suis mûre pour le lire.

     

     

  • Octobre 2011

    Le psy m'a demandé comment je vais. Bien, je contrôle de mieux en mieux mes angoisses, mais j'aimerais passer à l'étape suivante : ne plus avoir d'angoisses irrationnelles, ne plus avoir mon anxiété sociale. Il m'a demandé où j'en étais du postulat et de ma phobie : j'en suis débarrassée. Le problème c'est avec mes proches. Il m'a redit que ce n'est plus de la phobie sociale. La phobie sociale, c'est quand a peur du jugement de tout le monde, quand on veut être aimé de tout le monde. Vouloir être aimé de ses proches, ce n'est pas de la phobie sociale, d'ailleurs ça n'a pas de nom. C'est plus compliqué et ce n'est pas la même démarche pour résoudre ces angoisses. La solution c'est de savoir jusqu'où je suis prête à aller pour être aimée de mes proches, de savoir poser les limites. Pour aller bien, je dois poser les limites.

    Ensuite, le psy m'a fait remplir à nouveau l'Echelle de Rathus. Je suis maintenant à + 28. Mon score a encore diminué. Intrigué, le psy m'a demandé si j'avais une bonne image de moi en ce moment. La réponse est que j'ai une image de moi "plutôt mauvaise", ce qui n'est pas mon habitude. D'après moi, la raison en est le fait que je n'arrive pas à progresser, à faire plein de choses que je devrais faire, du fait de mon manque d'affirmation. Le psy m'a demandé de lui expliquer quoi précisément, a décortiqué plusieurs des raisons que j'ai citées. Il en ressort que ce sont des choses que mon compagnon me demandent de faire, pas quelque chose dont j'ai le besoin. Le besoin ne vient pas de moi, l'envie non plus. Il est donc naturel que j'ai toutes les difficultés du monde à répondre à ce besoin. J'y vais à reculons. Le psy m'a expliqué que quand le besoin ne vient pas de moi, quand ce n'est pas une envie que je ressens mais que je réprime du fait de mon manque d'affirmation, je n'ai pas à répondre à la demande. Je lui ai répondu que c'était difficile parce que le demandeur insiste et revient à la charge constamment. Il m'a alors dit que je dois non seulement apprendre à dire "non", mais que je dois également apprendre à dire "merde!". Il s'agit là de poser les limites, comme il le disait tout à l'heure.



    A écouter :

    Entretien avec Pierre Philippe Cadert sur le thème "Cessez d'être gentil soyez vrai".

  • Septembre 2011

    J'ai refait une poussée d'angoisse un dimanche après-midi, il y a quelques semaines. L'angoisse a provoqué l'angoisse : j'ai eu peur que cette crise d'angoisse soit le début d'un nouveau TAG. Peur de la peur, en quelques sortes.
    Cet épisode m'a fait me replonger dans le bouquin "Affirmez-vous !" de Fanget. Je l'ai relu, dans l'ordre cette fois-ci. Cela m'a permis de comprendre que mon problème prend sa source dans le manque d'affirmation. Il explique que les gens non affirmés ne sont pas heureux et qu'ils finissent pas faire soit une dépression soit un TAG.
    Alors j'ai décidé de prendre le taureau par les cornes et j'ai suivi la démarche proposée dans le livre.
    J'ai aussi voulu en savoir plus sur le lien entre TAG / dépression et manque d'affirmation et trouver un ouvrage qui développe plus l'aspect hypersensibilité à la critique. Cela m'a menée au livre "S'affirmer et communiquer" des Canadiens Jean-Marie Boisvert et Madeleine Beaudry. Je travaille avec actuellement. Ce livre est une minde d'or. Il m'a permis de comprendre comment je fonctionne, ou plutôt comment je dysfonctionne. Il complète bien celui de Fanget. Et son chapitre sur "comment recevoir une critique" m'a effectivement éclairée sur l'hypersensibilité à la critique.
    J'ai le sentiment de progresser maintenant, grâce à ces deux livres. Petit à petit, lentement mais sûrement. Je travaille principalement à faire des demandes, faire des critiques et recevoir des critiques. Ca m'aide beaucoup. Plus je m'entraîne, plus je réussis à avoir un comportement affirmé, moins je me frustre, plus je suis fière de moi, moins j'angoisse, moins je déprime, plus j'ose m'affirmer etc...
    Je me suis même découvert des envies que je croyais mortes depuis longtemps. Elles ne le sont pas, elles sont écrasées par la peur de les exprimer. Je suis contente de constater qu'elles existent encore, même si je suis encore loin de parvenir à les exprimer. Je pense que les redécouvrir en est la première étape.
    J'ai parlé au psy de ma relecture de "Affirmez-vous !" pour m'attaquer aux difficultés qui persistent, il m'a conseillé un autre bouquin de Fanget : "Oser la vie à deux", sorte de suite de "Affirmez-vous !" dédiée aux difficultés dans le couple. Un peu plus conceptuel, moins pratique, je le garde pour après celui des Canadiens.

    J'ai aussi réussi une autre chose : dompter ma peur de la peur.
    J'ai refait il y a quelques jours une crise d'angoisse pour une raison liée à mon manque d'affirmation, qui s'est transformée angoisse de refaire un TAG. J'ai réussi à la faire disparaître en me raisonnant : j'ai survécu au TAG l'an dernier, alors que je n'y étais pas préparée, que je ne travaillais pas sur le fond du problème comme aujourd'hui et que je ne comprenais rien à ce qui m'arrivait. Je n'en suis pas morte. On ne meurt pas d'un TAG, on ne meurt pas d'angoisse. Encore moins quand on est suivi par un psy. Au pire, je risque quoi ? Reprendre des anxiolytiques pour quelques mois, so what ? Pas de quoi paniquer. L'angoisse c'est chiant, mais pas insurmontable. Du coup, mon anxiété est retombée.