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  • "L'autocompassion"

    J'ai fini le livre "L'autocompassion" de Christophe K. Germer. C'est un livre qui fait beaucoup de bien.
    J'y ai appris ce qu'est la compassion pour soi-même et la méditation de bienveillance. Le but étant de prendre soin de soi, s’accepter tel que l'on est et accepter d'être vu comme tel, pour ne plus être bloqué par nos problèmes et nos erreurs passées et pouvoir enfin passer à autre chose. Cette autre chose étant la vie.
    Ce n'est pas une énième façon de se regarder le nombril pour fuir la réalité. C'est une façon d'accepter d'y entrer.

    Germer dit : "Si vous vous sentez coupable d'orienter la bienveillance vers vous, demandez-vous qui vous a dit qu'il était mauvais de se concentrer sur soi ou comment vous avez appris, au sein de votre famille, à ne prendre soin que des autres."

    Le peu que j'ai mis en pratique à ce jour me permet de passer des caps difficiles, quand j'ai un début de crise d'angoisse ou quand je suis blessée par un propos qui heurte ma sensibilité à la critique. De plus, la pratique régulière de la pleine conscience des émotions me permet de les percevoir dès les prémices et c'est d'autant plus aisé de les reconnaître et de mettre en place le processus d'acceptation, plutôt que de chercher à les enterrer et d'attendre qu'elles reviennent, plus fortes, pour commencer à essayer d'en faire quelque chose.
    Ça, c'est ce que j'appellerais la "compassion d'urgence".
    Il y a la méditation de bienveillance, ou le "Metta", qui consisterait en un traitement de fond. A pratiquer tous les jours et dont les effets sont à long terme.
    C'est une façon de développer une attitude bienveillante envers soi-même. L'idée n'est pas d'essayer de se sentir mieux. Et là, on rejoint la méditation de pleine conscience. On ne recherche pas d'effet immédiat. C'est comme un marathonien qui se prépare. Tous les jours, il fait son entraînement. Il ne cherche pas d'effet à court terme, il cherche à être prêt pour le marathon.

    Germer dit :  "les efforts ne se mesurent pas au degré d'anxiété ou de déprime de semaine en semaine, mais au niveau d'acceptation de cet état. L'acceptation est une mesure de progrès plus fiable que les fluctuations d'humeur aléatoires, parce que c'est le seul facteur que nous maitrisons consciemment.
    La véritable acceptation vient naturellement avec le murissement de la pratique.
    "

    Ne plus se faire piéger par ses émotions demande de la sagesse et du lâcher prise. Pour y parvenir, il faut du temps et de la persévérance.

    Lien permanent 1 com' Catégories : Autocompassion, Méditation
  • Se pardonner

    J'ai des angoisses qui reviennent quand je fais un mois difficile financièrement. La peur de retomber dans mes problèmes passés, de perdre le contrôle et d'aller à la catastrophe. La psy m'a expliqué qu'au stade où j'en suis, il est tout-à-fait normal d'avoir des difficultés, parce que je paie mes erreurs passées. Je paye mes dettes et une bonne partie du mon chiffre d'affaire part dedans. Par contre, la différence avec avant, c'est que la situation est gérée, anticipée, assumée. Donc, je devrais être fière de moi et ne pas m'angoisser, du moins pas autant. D'après la psy, si je m'angoisse, c'est que le souvenir de mes erreurs est intolérable. Intolérable, c'est le mot. D'ailleurs, j'ai honte de moi, tellement honte.
    La solution réside dans l'acceptation de ce que je suis, avec mes défauts et mes erreurs passées. Comme je l'ai fait pour ma phobie sociale, ma peur des autres. Aujourd'hui, je la regarde d'un œil presqu'attendri. En tous cas, je ne me rends plus malade en y repensant. Ce n'est pas le cas quand je repense à mes problèmes avec l'argent.
    A vrai dire, je me sens comme un ancien alcoolique qui aurait battu sa femme, qui aurait arrêté de boire, mais qui ne se pardonnerait pas d'avoir battu sa femme. Comment peut-on se le pardonner?
    Et pourtant, je sais que l’apaisement passe par là, par l'auto-compassion et le pardon. Accepter ses erreurs pour apprendre d'elles et enfin pouvoir tourner la page.

    D'autant que je n'ai tué, ni blessé personne : j'ai contracté des dettes, je n'ai mis personne en danger. Et je ne l'ai même pas fait en jouant au casino ou aux courses. J'ai juste fait une erreur, celle de croire ce que me disaient mes angoisses. C'est une erreur et non une faute, parce que je ne savais pas qu'on pouvait faire autrement.

    J'ai donc réfléchi à ce que pouvait être de se pardonner à soi-même et j'ai cherché de textes à lire  pour trouver des pistes.
    J'en ai trouvé deux intéressants.

    "Comment se pardonner à soi même", édité par WikiHow Traduction et "Se pardonner, Comment se libérer de l’autocondamnation" de Charles F. Stanley

    L'un est une sorte d'article Wikipédia, l'autre est tiré du site d'un site chrétien.
    Tous deux amènent des notions intéressantes.

    Pour le premier article :

    "Vivre dans un état où on est incapable de pardonner demande beaucoup d'énergie. Vous êtes constamment écrasé par la peur de votre vulnérabilité, vous brûlez de colère envers la source de votre souffrance et vous vivez constamment dans la tristesse, la douleur et la culpabilité."

    "N'oubliez jamais que pardonner ne signifie pas oublier. Vous êtes en droit d'apprendre de vos expériences et de vous guider à grâce à elles. Le but est de laisser de côté le ressentiment et la réprimande auto-imposée qui accompagnent le fait de se souvenir du passé."

    "Et si le perfectionnisme vous fait être trop dur avec vous-même, vous êtes coincé dans une situation où le pardon de soi devient très dur à donner, car il ressemblera à une acceptation d'un soi de niveau inférieur."

    "le pardon est un processus de prise de conscience dans lequel vous continuez à vous souvenir de ce qui s'est passé : vous ne devenez pas indulgent d'un coup et ne commencez pas à considérer quelque chose de "mal" comme quelque chose de "bien"."

    "C'est tout à fait acceptable de dire : "Je ne suis pas fier de ce que j'ai fait (ou de comment je me suis rabaissé), mais je vais de l'avant pour ma santé, mon bien-être et les gens autour de moi." C'est sain d'affirmer cela et ça vous permettra de briser le cycle autodestructeur dans lequel vous êtes tombé, car vous reconnaissez ouvertement ce qui n'allait pas et exprimez votre intention de corriger cela."

    "L'acceptation de soi comme technique de pardon vous permet de reconnaître que vous êtes une bonne personne, même avec vos défauts. Cela ne signifie pas que vous ignorez les défauts ou que vous essayez d'arrêter de vous améliorer, mais plutôt que vous vous valorisez au-dessus de ces éléments et que vous arrêtez de laisser vos défauts vous ralentir dans la vie."


    Pour le second, malgré le côté "grenouille de bénitier" (c'est dommage qu'il parle de péché et non d'erreur) :

    "Les caractéristiques de ceux qui ne se pardonnent pas :

    L’AUTOPUNITION. Désirer que la personne qui vous a causé du tort soit punie est un signe d’un esprit rancunier. C’est exactement ce que nous nous faisons lorsque nous persistons dans l’autocondamnation. Chaque matin, la culpabilité nous attend, et nous la revêtons automatiquement comme un sac à dos que nous portons toute la journée. Avec chaque rappel mental de nos erreurs passées, nous éprouvons de nouveau les émotions douloureuses et humiliantes qui accompagnent nos anciens péchés. [...]

    L’ÉVITEMENT. Les êtres humains sont passés maîtres dans l’art d’éviter leur culpabilité sans vraiment l’affronter. Certains essaient d’engourdir leurs sentiments en ayant recours à des comportements malsains ou excessifs qui promettent du soulagement : l’alcool, les drogues, la boulimie, l’accumulation de biens matériels, le divertissement à outrance ou des relations illicites ne sont que quelques moyens que les gens utilisent pour composer avec les regrets. D’autres remplissent leur vie d’activités en surchargeant leur emploi du temps et en travaillant de longues heures. [...]

    L’INCERTITUDE. Les croyants qui n’abandonnent pas leurs erreurs passées vivent sous un sombre nuage d’incertitude. [...]

    [Il y a aussi différents paragraphes qu'on pourrait traduire par "se pardonner pour avancer vers ses valeurs"]"


    En relisant tout ça, je me rends compte que j'ai encore du travail sur le plan de l''image de soi.

    Voilà, donc j'ai décidé de travailler sérieusement sur le pardon à soi-même par le biais de la méditation, grâce aux enregistrement d'Egide Altenloh, notamment l'exercice d’acceptation de Russ Harris. Et aussi de reprendre mes exercices d'auto-compassion inspirés du bouquin de Christopher K Germer.

    On verra.

  • Ma nouvelle psy

    Je me décide enfin à écrire à son sujet.
    Je la vois depuis le 20 octobre. Deux fois par mois.
    Elle a un diplôme de psychologue, elle est spécialisée TCC et certifiée ACT.
    Je lui ai raconté d'emblée les choses que je n’arrivais pas ou plus à raconter à mon ancien psy.
    Elle a demandé à rencontrer mon mari, le temps d'une unique séance. Ça, j'en ai rêvé plus d'une fois avec le psy.
    Elle me fait faire des exercices d'exposition, précis et cadrés, ce que n'a jamais fait le psy.
    Elle me fait travailler sur mes pensées automatiques, un peu sur ce modèle-là :

    les3systemescognitifs_1255.jpg

    Elle essaie de me faire comprendre que j'ai fait énormément de travail à ce jour et que je vais beaucoup mieux que l'idée que je m'en fais, notamment sur le plan de mon rapport à l'argent. Ce qui, en soi, revient à dire que le psy n'avait pas tout-à-fait tort. Par contre, elle a bien cerné mes difficultés dans le couple.
    Bref, elle a parfaitement pris le relais du psy. J'ai eu beaucoup de chance de la trouver.

  • La métaphore des deux montagnes

    Dans les thérapies ACT, on utilise beaucoup de métaphores. En voici une qui concerne la thérapie elle-même et qui me fait penser à ce qui s'est passé avec le psy que j'ai "quitté".

    La métaphore des 2 montagnes :

    "Beaucoup de personnes pensent que le thérapeute est un être éclairé qui peut résoudre tous les problèmes. Mais ce n'est pas comme cela que ça se passe. Imaginez que vous escaladiez votre montagne là-bas, et que moi j'escalade la-mienne ici. De là où je suis je peux voir des choses que vous ne pouvez  pas voir, comme un autre chemin que vous pourriez prendre, une avalanche qui va se déclencher.  Si j'étais à votre place  je détesterais penser que le thérapeute a atteint le sommet de sa montagne et qu'il y est assis tranquillement. Le fait est que je grimpe encore, que je fais des erreurs, et que j'en tire des leçons. Nous sommes tous pareils au fond. Nous escaladons chacun notre montagne jusqu'à la fin de notre vie.  L'idée est que vous pouvez être de plus en plus doué pour l'escalade et apprendre de plus en plus à apprécier le voyage."