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  • Aspie ou pas Aspie ?

    Depuis quelques temps, je me pose des questions sur ce que je suis.
    A la suite de la note du 15 août, un lecteur fidèle de ce blog (il se reconnaîtra) m'a demandé si j'avais exploré la piste du syndrome d'Asperger pour expliquer mes difficultés.
    [Le syndrome d’Asperger est une forme légère d'autisme, sans retard mental, ni retard de langage, mais avec des difficultés de communication, des difficultés dans les relations sociales et une tendance à avoir des comportements et des centres d'intérêts limités et obsessionnels. Les gens atteints du syndrome d'Asperger se donnent le surnom d'Aspie.]
    A quoi j'ai répondu "oui, de nombreuses fois, mais ce que j'en ai lu ne m'a jamais autorisée à penser que je pouvais avoir le syndrome d’Asperger."
    Et puis ça m'a trotté dans la tête. Alors je me suis mise à relire des choses sur ce syndrome et je suis tombée sur des tests de dépistage qui m'ont tous située soit dans le spectre Asperger, soit juste en lisière. J'ai ensuite cherché des blog d'Aspies, pour voir si je ne m'y reconnaitrais pas.
    Mon mari s'était posé la question pour lui il y a quelques temps, après qu'une connaissance lui ai demandé s'il n'était pas Asperger. J'en avais lu un peu et m'était dit que mon mari en avait certains signes et moi d'autres, à nous deux nous faisions le parfait Aspie. Je suis retournée sur ce blogs et je suis tombée sur celui-ci http://emoiemoietmoi.over-blog.com/ . J'ai énormément de points communs avec cette jeune femme. Je ne sais pas si cela fait de moi une Aspie, mais c'en est très troublant. Sur certains aspect, on dirait moi il y a quelques années, avant ma TCC. J'avais d'ailleurs un blog à cette époque avec des articles qui ressemblent énormément à certains des siens.
    Et puis j'ai appris aussi que les femmes Asperger sont très difficilement diagnostiquées et diagnostiquables car le tableau clinique du syndrome est basé uniquement sur la description de sujet masculins. Le syndrome s'exprime assez différemment chez les femmes.
    Pour être diagnostiqué, il faut faire appel à un Centre de Ressource sur l'Autisme. Il n'y a que dans ces structures qu'on est sûr d'être pris au sérieux. En effet, les psys mal informés ont tendance à dire des trucs du genre : "Vous ? Autiste ? Impossible, vous me regardez dans les yeux. Soyons sérieux !".
    J'ai donc décidé de contacter le CRA de ma région.
    Ils m'ont répondu : pour passer les tests diagnostiques, il me faut une demande de mon psychiatre.
    Il va donc falloir que je retourne voir mon psy d'avant. Aïe. Pour lui annoncer que je pense que je suis peut-être Asperger et que j'ai besoin de lui pour me faire diagnostiquer. Espérons qu'il ne me rit pas au nez.
    Je ne sais absolument pas ce qui sortira de ces tests diagnostics. Mais depuis que je me dis qu'il est possible que je sois Asperger, je revois ma vie sous un autre angle, avec des explications pour toutes mes difficultés et c'est, je dois l'avouer, un très profond soulagement. Je ne suis/serais plus cette fille normale qui foire à peu près tout, mais je suis/serais une Aspie qui a réussi à faire plein de trucs.
    Mon mari, qui pense que j'ai 70% de chances d'être diagnostiquée Asperger, a peur que, si c'est le cas, je cesse de faire des efforts pour mieux communiquer et me sociabiliser. Je lui ai répondu que je ne cherche pas à arrêter de progresser, mais à trouver du sens à mes problèmes.
    En attendant, cela me permet d'être encore plus bienveillante et compatissante envers mes angoisses, mes difficultés de communication et mes bizarreries. Je me dis que si je ne suis pas diagnostiquée Asperger, j'aurais au moins vécu un peu en paix avec moi-même cette parenthèse pendant laquelle je me suis crue Asperger.

    Lien permanent 3 com' Catégories : Asperger, Autocompassion, Bulletin de santé
  • Dégustation

    J'ai revu la diététicienne ce lundi.
    Nous avions prévu une séance de dégustation d'un aliment réconfortant de mon choix.
    J'avais choisi le chocolat au lait et noisettes entières de Côte d'Or.
    J'aime ce chocolat déjà parce qu'il est bon, ensuite parce qu'il me rappelle une de mes tantes qui a été un peu une mère de substitution quand je suis entrée à la fac. C'est chez elle que j'en ai mangé pour la première fois.
    Ça, c'est ce que je pensais jusqu'à ce que je fasse l'exercice de dégustation.
    La diététicienne m'a fait d'abord observer l'emballage du chocolat. Puis elle m'a fait sentir l'odeur et m'a demandé ce que je sentais et à quoi ça me faisait penser.
    Je n'avais jamais vraiment pris le temps de sentir cette odeur.
    J'ai été téléportée instantanément dans la cuisine de mes parents, il y a 30/35 ans. J'étais assise à table, en train de boire un bol de cacao. Ma mère était dans la cuisine, derrière moi, en train de préparer un repas. Je sentais sa présence bienveillante. Ma mère était là et elle était là pour moi toute seule. J'en ai eu les larmes aux yeux.
    Ensuite, j'ai goûté le chocolat et là est apparu le souvenir de ma tante, beaucoup moins fort que celui de ma mère.
    Voilà pourquoi ce chocolat a ce pouvoir de réconfort si fort sur moi. Il m'apporte la présence aimante et bienveillante de ma mère.
    Je ne mangerai plus jamais ce chocolat de la même façon. Je prendrai dorénavant toujours le temps de bien le savourer, sans culpabiliser, pour me réconforter pour de vrai.