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Diététique comportemantale, suite.

Au mois de mai, j'ai aussi revu la diététicienne. Je savais que je ne la reverrai que pour une séance. En effet, en ce moment, je travaille du lundi matin au vendredi soir, donc impossible de tout faire.
Au cours de cette séance, je lui avais demandé de travailler sur le fait que je n'arrive pas à jeter la nourriture.
Elle m'a fait explorer mes souvenirs, pourquoi je ne dois pas jeter, qui me l'interdit.
C'est mon père qui me l'interdit.
Mon père est né en 1938 dans une petite ferme. Il a connu la seconde guerre mondiale, les privations, les réquisitions et le manque. Il a grandi dans cette ferme où il a travaillé dur avec, parfois, pas de quoi nourrir tout le monde. En ce temps-là, quand on remplissait son assiette, c'était pour tout manger. On n'en laissait pas, parce qu'il n'y en avait pas assez. Et si par erreur une fois on s'était trop servi, alors on finissait son assiette sans rien dire, car si vous en aviez trop eu, il est fort probable que les autres n'en avaient pas eu assez et n'auraient pas vu d'un très bon œil le fait que vous ne finissiez pas. Il a donc grandi avec ça. Puis il a fait la guerre d'Algérie, où de nouveau il a connu les privations. Alors quand il a eu des enfants, il leur a appris à ne jamais gâcher la nourriture, et à manger tout ce dont on dispose, parce que c'est une chance d'avoir son assiette bien pleine.
Aujourd'hui, nous avons trop de nourriture à disposition. La nourriture est de bien moins bonne qualité, mais elle est bien moins chère et bien plus abondante. Nous ne manquons pour ainsi dire jamais de rien. Alors, forcément, se forcer à finir son assiette, alors que le frigo est plein, ça n'a plus de sens.
Alors la diététicienne m'a invitée à considérer mon père en tant que petit garçon qui ne mangeait pas à sa faim, et à exprimer de la compassion pour ce petit garçon, dans les moments où je me sens obligée de finir mon assiette alors que je n'ai plus faim, pour ne plus me forcer à finir à cause de lui.

Je lui ai parlé de mon diagnostic. Elle m'a aussi dit qu'elle avait beaucoup de patients HPI, ces personnes sont très sujettes aux troubles du comportement alimentaire. Pour schématiser, soit ces personnes mangent (trop) pour anesthésier leurs émotions et arrêter de penser, soit elles arrêtent de manger (anorexie) parce que quand on a faim et qu'on est obsédé par la nourriture, on ne pense à rien d'autre et la privation donne le sentiment de contrôler quelque chose dans sa vie.

Actuellement, je ne revois plus la diététicienne, mais j'ai recommencé à mettre en pratique tout ce que j'ai appris avec elle et, avant elle, avec Linecoaching la méthode de Zermati (médecin nutritionniste) et Apfeldorfer (psychiatre), fondateurs du Groupe de Recherche sur l'Obésité et le Surpoids.
Je recommence à apprivoiser les sensations de faim et de satiété. J'ai démarré il y a 1 mois. J'ai de nouveau faim le matin quand je me réveille, ça faisait très longtemps que ça ne m'était pas arrivé. Du coup, je réalise que j'avais recommencé à manger sans avoir faim, juste par habitude, et parce qu "il faut manger le matin".
Bref, tout est à reprendre depuis le début.
Mais j'ai confiance en moi (pour une fois, alors je saute sur l'occasion de profiter de ce sentiment de confiance en soi), je connais bien les principes et ce que je dois faire. Ce qui n'avait pas marché quand j'étais inscrite sur Linecoaching, c'était mon perfectionnisme et les pensées automatiques (tu dois faire ceci, tu ne dois pas faire cela, c'est mal de jeter, etc...) qui me parasitaient. Aujourd'hui je suis plus bienveillante, moins stricte, je sais identifier les pensées automatiques et je sais quoi en faire. Et enfin, depuis quelques mois, j'ai mal au dos, le médecin m'a fait comprendre que j'aurais moins de problèmes si j'arrivais à gérer mon poids. Alors on y va, doucement mais sûrement.

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