Phobie sociale vs Personnalité évitante
La personnalité évitante : ce terme, sa définition et sa conceptualisation sont dus à Millon, qui décrit les personnalités "détachées" qui sont introverties, distantes et isolées, éprouvant des difficultés à établir des relations proches, évitant les activités sociales, préférant ne pas se mêler aux autres et ne semblant pas y trouver d’intérêt.
Au sein de ce trouble de la personnalité, il distingue deux sous-types : la "personnalité détachée active", qu’il nomme personnalité évitante, et la "personnalité détachée passive", qu’il nomme personnalité schizoïde.
Le point commun entre ces deux personnalités est le retrait social. Mais alors que ce retrait social dans la personnalité schizoïde correspond au manque de désir d’avoir des relations sociales, dans la personnalité évitante, il est engendré par une hypersensibilité au rejet.
Le DSM IV présente une définition de la personnalité évitante assez floue notamment dans sa distinction d’avec la phobie sociale. L’ambiguïté entre les deux concepts est même explicite, puisqu’il est recommandé, dans le diagnostic de phobie sociale généralisée, "d’envisager également le diagnostic de personnalité évitante".
Les auteurs tendent à s’accorder sur le fait que personnalité évitante et phobie sociale sont en réalité la même pathologie.
Le trouble personnalité évitante représenterait le degré de gravité le plus élevé de l’anxiété sociale.
La phobie sociale généralisée se situerait juste en dessous de la personnalité évitante.
Les deux troubles sont caractérisés par une inhibition sociale, un sentiment d’incompétence sociale et une hypersensibilité au jugement d’autrui.
Mais dans la personnalité évitante, c’est la personnalité toute entière qui est affectée par la peur des autres, la crainte d’être jugé ou rejeté est alors permanente. De plus, le sujet évitant cherche à rationaliser son comportement et ses pensées en toute circonstance, s’éloignant du véritable problème qui finit par être oublié, rejetant les raisons de son mal-être sur autrui. Ce qui fait que ces patients n’ont pas conscience de leur anxiété sociale et ne sont pas demandeurs de soins.
Le mécanisme pathologique, la sémiologie et la réponse thérapeutique étant similaires dans les deux troubles, il semble bien qu’il s’agisse d’une même entité.
NB : les éléments mis en gras sont ceux que je reconnais chez moi.
Source.
Commentaires
Merci, je viens d'en apprendre beaucoup sur moi.
nous sommes en train de comprendre que notre fils de 36 ans est atteint d'un trouble de personnalité évitante , il vit à 300 mmm de chez nous nous sommes démunis nous ne savons pas comment nous y prendre pur tenter de lui faire reconnaître son problème et d'envisager une prise en charge.
Si vous pouvez me donner des indications merci !
Idem que Louise, que faire pour faire comprendre à une personne qu'elle est malade ?
Bonjour et merci pour l'intérêt que vous avez porté à mon blog.
Faire prendre conscience à quelqu'un qu'il a un trouble du comportement n'est pas tâche facile. Les personnalités anxieuses sont dans la fuite et le déni et ce sont des gens qui souffrent beaucoup de leur trouble. Je pense que vous pouvez simplement lui dire que vous voyez à quel point il souffre et qu'il existe des solutions pour l'aider à moins souffrir. Il n'est pas nécessaire de lui parler de "maladie" et de "se faire soigner", ça pourrait être mal pris. D'autant plus que vous n'êtes pas habilités à poser un diagnostic, ça c'est le travail du psy. Vous ne pouvez que constater que ça ne va pas. Parlez-lui de sa souffrance. Faîtes-lui lire mon blog, au tout autre témoignage d'anxieux, et incitez-le consulter un psy qui pratique les thérapies cognitivo-comportementales. Pour le convaincre de voir un psy, vous pouvez lui donner à lire "Je dépasse mes peurs et mes angoisses" de Christophe André qui est lui-même psychiatre.
J'espère que ces quelques conseils pourront vous aider.
Merci du conseil, je vais tenter cela :)