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Phobie sociale vs Agoraphobie

Comparaison de la phobie sociale et de l’agoraphobie :

1. Etude de Amies, 1983 :


(Ref : AMIES PL, GELDER MG, SHAW PM. Social phobia : a comparative clinical study. Brit J Psychiatry 1983 ; 142 : 174-9.)

Amies est le premier à démontrer une autonomie de la phobie sociale vis-à-vis de l’agoraphobie à laquelle elle avait tendance à être assimilée.

L’auteur retrouve un âge de début moyen de 19 ans pour la phobie sociale contre 24 ans pour l’agoraphobie, une prépondérance masculine (60 % pour les sociophobes contre 17 % pour les agoraphobes), un bon niveau socio-éducatif chez 54 % des phobiques sociaux contre 35 % des agoraphobes. De plus, chez les phobiques sociaux, on note une vie solitaire assez fréquente et une évolution des troubles plus continue que phasique.

Amies dresse un "inventaire des peurs" chez ces deux catégories de phobiques, en précisant que l’anxiété situationnelle dans la principale situation phobogène est auto-évaluée de façon similaire dans les deux groupes, et que l’intensité de cette anxiété est la même pour les sociophobes et les agoraphobes dans les situations plutôt caractéristiques de la phobie sociale mais que les phobiques sociaux sont beaucoup moins invalidés que les agoraphobes dans les situations agoraphobiques.

Principales situations phobogènes (classées selon un degré d’anxiété ou d’évitement décroissant) :

 


De manière moins intense que les items énoncés ci-dessus, mais de façon équivalente entre eux, les sociophobes et les agoraphobes sont éprouvés dans les situations suivantes : aller au café, manger au restaurant, être dans un espace clos.
D’autre part, on note peu de phobies simples chez les sociophobes alors que les agoraphobes éprouvent une anxiété sévère en présence de rat, serpent, insecte, avion, sang, blessures.
Les sociophobes sont plus introvertis que les agoraphobe et que les sujets contrôles.

Amies conclut de son étude qu’il existe un syndrome autonome du sociophobe dont voici les éléments principaux : début précoce, évolution continue, nature discriminante des situations phobogènes qui portent sur la rencontre d’autrui ou l’évaluation par autrui, les interactions verbales, le regard, tendance à l’alcoolisme et aux tentatives de suicide, réussite socio-professionnelle plus élaborée.
Au niveau étiopathogénique, Amies pense que le trouble s’est institué à une période fragile de l’adolescence au cours de laquelle les parents ont renforcé le culte du perfectionnisme et de la "réussite sociale" sans pour autant établir les médiations sécurisantes permettant l’intégration des rôles sociaux indispensables à un adolescent pour devenir adulte. Pour la première fois, la question du développement des habiletés sociales est posée. Il s’agit ici du paradoxe entre des repères rigides de conduite en société imposés par les parents et le déficit dans les compétences sociales enseignées.

2. Etude de Persson, 1985


(Ref : PERSSON G, NORDLUND CL. Agoraphobics and social phobics : differences in background factors, syndrome profiles and therapeutic response. Acta Psychiatr Scand 1985 ; 71 : 148-59.)

Le niveau socio-éducatif est supérieur chez les sociophobes avec une éducation plus raffinée et une meilleure intelligence verbale.
La prévalence d’anxiété est plus élevée chez les agoraphobes.
Cet auteur met en avant des causes développementales pour expliquer les différences entre les sociophobes et les agoraphobes. Ainsi, ils auraient plus souvent subi des attitudes parentales négatives aversives, insécurisantes. Celles-ci auraient contribué au manque d’assurance. Cette hypothèse sera plus tard retrouvée dans le concept de manque d’affirmation de soi.

3. Etude de Solyom, 1986


(Ref : SOLYOM L, LEEWIDGE B, SOLYOM C. Delineating social phobia. Br J Psychiatry 1986 ; 149 : 464-70.)

Prépondérance masculine (53 %), célibat fréquent (58 %).
L’adaptation socio-professionnelle est meilleure chez les sociophobes et les phobiques simples que chez les agoraphobes.
55 % des agoraphobes ont signalé des phobies sociales contre 30 % des phobiques sociaux qui signalent des peurs de type agoraphobique.
Si la peur des foules peut être aussi intense chez les sociophobes que chez les agoraphobes, le stimulus de peur diffère. En effet, chez le sociophobe c’est la crainte d’y rencontrer quelqu’un de connu, d’être dévisagé, remarqué qui provoque l’anxiété alors que l’agoraphobe redoute l’anonymat d’autrui, le sentiment d’être esseulé dans un groupe, la présence spatiale d’une quantité de personnes dans un lieu.
En ce qui concerne la principale phobie citée, l’anxiété situationnelle est similaire pour les trois groupes.
Sociophobes et agoraphobes présentent plus d’anxiété que les phobiques simples.
De même, sociophobes et agoraphobes sont plus dépressifs que les phobiques simples.

Tableau II : Récapitulatif des caractéristiques différentielles entre sociophobes et agoraphobes (Solyom).

 

 

4. Etude de Cottraux, 1988


(Ref : COTTRAUX J, MOLLARD E et al. Agoraphobia with panic attacks and social phobia : a comparative clinical and psychometric study. Psychiatr Psychobiol 1988 ; 3 : 49-56.)

Le début des troubles est plus précoce pour la phobie sociale (20 ans) que pour l’agoraphobie (27 ans).
5,8 % seulement des phobiques sociaux ont aussi le diagnostic d’attaque de panique alors que 12,5 % des agoraphobes ont celui de phobie sociale.

L’anxiété et l’intensité de la peur dans la principale situation phobogène sont similaires pour les deux groupes.
Dans cette étude, Cottraux conclut à l’existence de deux dimensions distinctes caractérisées par la fréquence des attaques de panique chez l’agoraphobe et la faible estime de soi chez le sociophobe.

La précocité de la première consultation chez les agoraphobes découle de leur plus grande invalidité socio-professionnelle, d’une détresse et d’une souffrance suffisantes pour demander une aide, alors que les phobiques sociaux éprouvent une timidité et un retrait social tels, qu’il leur est difficile de faire une démarche d’aide thérapeutique.



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